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Alimentation du lapin
Une des caractéristiques les plus précieuses du comportement alimentaire du lapin est la pratique de la cæcotrophie qui impliqu e une excrétion et une consommation immédiate des féces spécifique appelées cæcotrophes ou crottes molles. Ainsi le lapin effectue deux types de repas : les aliments naturels et les caecotrophes. (LEBAS.F., 2002).
Les aliments naturels
Le lapin peut consommer une grande variété d’aliments tels que les graminées, (Festuca sp, Brachypodium sp, Digitaria sp) ; peu de dicotylédones (certaine légumineuses et des composées) ; les mousses ; le pâturage des c éréales cultivées; Comme des nombreux herbivores, le lapin préfère ingérer les euillesf plutôt que les tiges d’une plante, et de manière générale, des plantes jeunes ou des parties vertes et tendres.
Les caecotrophes
Il convient de rappeler que le contenu des caecotrophes est constitué par des corps bactériens et des résidus alimentaires non digérés ainsi que des secrétions digestives(mucus). Les caecotrophes présentent un intérêt nutritionnel très important puisque chez un lapin sain (bien nourri avec un aliment équilibré) ils fournissent de 15 à 25% des protéines ingérées et la totalité des vitamines B et C (GIDENNE et LEBAS ,1987). Enfin le comportement de la cæcotrophie apparaît chez les jeunes lapins au moment où les animaux commencent à consommer les aliments solides (aux environs de 3 semaines d’age). (ORENGO et al, 2005) (LEBAS. F, 1977).
Composition chimique des aliments
Tous les aliments sont constitués de nutriments (ou substance nutritive).
Les aliments peuvent être divisés en 6 groupes:
Les glucides ou hydrates de carbone (cellulose, hémicellulose, l’amidon, amidon, les sucres simples, les substances pectiques).
Les lipides ou matières grasses (les glycérols, l’alcool, les acides gras); Les protides ou protéines (les protides, les acides aminés).
Les sels minéraux ; Les vitamines.
ANATOMIE COMPAREE DE L’APPAREIL DIGESTIF DES MAMMIFERES HERBIVORES
L’appareil digestif des mammifères se compose d’un long tube communicant à l’extérieure avec deux voies : l’une en avant, la bouche reçoit les aliments et l’autre en arrière, l’anus qui évacue les déchets. Le tube digestif se divise en plusieurs compartiments : la bouche, le pharynx, l’oesophage, l’estomac, les intestins et l’anus. De cet appareil digestif se trouve les organes annexes qui secrètent les sucs digestifs : les glandes salivaires, le foie, le pancréas, les glandes gastriques et les glandes intestinales (R.LARRA, 1988 ; E.EQUIET, 1975) (a).
Les organes du tube digestif
La bouche est la seule cavité du tube digestif où pénètrent les aliments. Elle renferme les dents qui servent à la mastication, ainsi la langue qui sert à l’aspiration des liquides,à la préhension des aliments et à la détection du goût. La bouche est limitée en avant par les deux lèvres, en haut par le palais, latéralement par les joues, en arrière par le voile du palais. (R. LARRAT ; SOLTNER).
Le réseau ou le bonnet
Il est en forme de bonnet. Il est relié à la fois à l’œsophage, au rumen et au feuillet. Le réseau présente une sorte de lèvres qui peuvent se réunir pour former un canal entre l’œsophage et la caillette. Sa paroi intérieu re est recouverte d’alvéoles tapissées de petites papilles coniques. C’est dans le réseau que s’arrêtent les corps étrangers (débris métalliques) absorbés accidentellement. (CANDAU.M., 1978 ; BAUCHAUP, 1991).
Le feuillet ou l’omasum
C’est une poche arrondie située sur le côté droit de l’abdomen et il est en relation avec le réseau et la caillette. Sa paroi intérieure est tapissée par des lamelles muqueuses juxtaposées comme les feuilles d’un livre. Celles-ci pressent les aliments pour filtrer l’eau qu’ils renferment. (RIVIERE.R., 1977).
La caillette ou l’abomasum
Elle est la dernière poche qui est en relation avec le feuillet .elle est de forme allongée et se situe à droite de l’abdomen. Elle pressente une paroi interne plissée et douce au toucher. Elle correspond à l’estomac des monogastriques car la muqueuse interne est riche encellules glandulaires secrétant le suc gastrique.
Chez le veau, elle est plus grande que le rumen. C’est le moment du servage que la caillette diminue et le rumen augmente progressivement.
Chez les petits ruminants ,le sac inférieur droit est plu développé que le sac supérieur gauche le réseau est plu développé que le feuilletet la caillette a une forme plus allongée que chez les bovins.( SOLTNER D, 1999 ; R. LARRAT).
PARTICULARITES PHYSIOLOGIQUES DE L’UTILISATION DES ALIMENTS
Les tubes digestifs des mammifères sont colonisés par des nombreuses espèces des microorganismes. Ces microflores se développent dans le rumen et dans le réseau chez les ruminants et dans le gros intestin (surtout le caecum) chez les monogastriques herbivores. Ils vivent de façon symbiotique : ces microorganismes vivent ensemble avec l’animal avec une association bénéfique réciproque.L’animal héberge les microorganismes et favorise leurs actions.(RAYMOND,2006).
Le milieu de vie de ces microorganismes doit être s table. Les conditions de stabilité caeco-ruminales sont :
un milieu riche en eau (85 à 90%).
un apport régulier de nutriments fournis à la foi par l’ingestion des aliments et par la rumination (ainsi que par le recyclage de l’urée).
un pH élevé (6,4 à 7,0) tamponné par l’apport de minéraux (carbonates et phosphates) et de salive
une température de 39 à 40°C).
une élimination continue des produis terminaux de la digestion microbienne des échanges permanents à travers la paroi du rumen. (JONANY et al, 1990 ; SEGUY, 1993 ; TURQUIER, 1990)
Classification des microorganismes
Dans chaque ml du contenu de la panse prolifèrent des milliards des microorganismes très diversifiés. Il s’agit de bactéries, de protozoaires et de champignons.
Les bactéries (voir annexe 7)
Les bactéries sont des microorganismes de petites tailles et de densité comprise entre109 à 1010 cellule/ ml de jus du contenu ruminal. Plus de 200 espèces bactériennes ont été déjà identifiées dans le rumen. Chaque espèce es caractérise par son profil fermentaire c’est-à-dire par la nature des molécules organiques dégradées (protéines, amidons, cellulose, lipides…) et par la nature des produits terminaux des fermentations (acides organiques, ammoniaque…). La biomasse microbienne c omprend plusieurs variétés :
Les cellulolytiques dont leurs cellulases dégradent la cellulose et les hémicelluloses Les amylolytoiques dont leurs diastases dégradent les glucides solubles et l’amidon Des protéolytiques
Les lipolytiques
les bactéries synthétisant les vitamines du groupe B.
Pour se développer les bactéries ont besoin des apports en matières azotées (ammoniac, acides aminés), des apports énergétiques(les glucides facilement digestibles), des apports en matières minérales (cuivres, cobalt…) et des apports vitaminiques(biotines, acide folique, thiamine, pyroxène….) (HUNGATE,1966 ;TURQUIER ,1989).
Les protozoaires (voir annexe 6)
Ce sont des microorganismes de grandes tailles (20 à 200 microns). Ils sont surtout des ciliés anaérobiques, dont la population est comprise entre 105 et 106 individus/ml de contenu du rumen. Les protozoaires ne survivent que lorsque le pH est supérieur à 6. Ils se repartissent en deux : les holotriches et les entodiniomorphes.
Les protozoaires hétérotriches participent à la fragmentation, à la fermentation et à la dégradation de la cellulose. Par contre les autres dégradent et digèrent l’amidon et les sucres.
Les protozoaires ne sont pas indispensables au fonctionnement du rumen et à l’animal. Ils sont capables comme les bactéries de dégrader une large variété de substrats alimentaires. De plus, pour se nourrir, ils phagocytent de grandes quantités des bactéries et consomment les glucides et les protides alimentaires. (COLEENMAN, 1975 ; BIRD et al, 1950 ; CANDAU, 1978).
Les champignons
Plusieurs champignons anaérobies et levures se développent dans les particules alimentaires du rumen. Ils varient de 104 à 107 individus/ml du contenu ruminal. Ils jouent un rôle important dans la fermentation microbienne. En effet, les champignons phycomycètes sont les premiers microorganismes qui attaquent les matières solides alimentaires. Leurs zoospores se fixent sur les aliments et commencent à germer et à produire des mycéliums capables d’infiltrer la structure fibreuse des fourrages. Ils sécrètent aussi des enzymes et commencent la dégradation des fibres et permettent aux bactéries et aux protozoaires d’intervenir à leur tour. (M.CANDAU, 1978 ; SEGUY, 1993 ; SOLTNER ,1990 ; TURQUIER, 1990).
Rôles des microorganismes
L’importance des microorganismes est primordiale dans les phénomènes digestifs des ruminants. Cette flore microbienne vit en symbiose avec l’animal : c’est une association bénéfique réciproque. Les microorganismes possèdent trois grands rôles : un rôle digestif, un rôle de synthèse et un rôle bénéfique à l’animal. ; (SEGUY, 1993).
La fermentation des oses
Comme elle se réalise en milieu anaérobie, la fermentation est la seconde phase de la dégradation des oses par les conditions d’oxydoréduction de la panse. Les glucides à 6 atomes sont hydrolysés selon la glycolyse, en 2 molécules à 3 atomes qui se transforment par la suite en acide pyruvique. L’acide pyruvique va subir plusieurs oxydations, dont les trois principales produisent chacune un acide gras volatile (AGV). Les acides gras produits en plus grand nombre dans le rumen sont l’acide acétique, propionique et butyrique. Les acides gras valériques, isovalérique et isobutyriques sont les résultats de la dégradation des acides aminés.
Réactions chimiques à l’origine des AGV.
2 pyruvates + H2O → Acide acétique + 2 CO2 + 2H2 + Energie.
2 pyruvates + 8[H] → Acide propionique + 2H2O + Energie.
2 pyruvates + 4[H] → Acide butyrique + 2CO2 + 2H2 + Energie.
Cette fermentation aboutit aussi à la formation des gaz (méthane et dioxyde de carbone : CH4 et CO2) ainsi que l’énergie sous forme d’ATP. (RIVIERE.R., 1977 ; SOLTNER D, 1990).
Digestion des matières azotées(voir annexe 8)
Les aliments des ruminants renferment de protéines sous formes d’azote protéique ou non protéique. Les microorganismes du rumen les dégradent pour donner des acides aminés, de l’ammoniac, des protéines alimentaires non remaniées. Ensuite, les acides aminés peuvent se désaminer par les microorganismes du rumen pour donner plusieurs produits terminaux tels que les acides gras volatils, les acides gras valériques, isobutyriques, isovalérique, …).
L’ammoniac traverse la paroi du rumen et passe dans le sang. Il se transforme en urée dans le foie. Puis une fraction de l’urée est reprise par la salive et le sang, le reste s’évacue dans l’urine. En outre, une autre va servi à la synthèse microbienne. L’ammoniac va être associé aux AGV pour former des protéines microbiennes (protéosynthèse). Et par la suite, les protéines microbiennes seront dégradéesdans les caillettes. (RIVIERE.R., 1977 ; CANDAU.M., 1978).
Digestion des matières grasses (lipides)
Les lipides alimentaires (herbes ou aliments concentrés tels que les céréales, les oléagineux …) vont subir une hydrolyse ruminale rapide pour donner deux constituants séparés : les substances solubles dans l’eau et à fermentation microbiennes anaérobiques pour produire des acides gras insaturés. (Acides linoléiques et linoléniques).
Les microorganismes sécrètent des enzymes pour transformer les acides gras insaturées en acides gras saturés utilisés comme :
Source d’énergie pour l’animal, Formation des graisses tissulaires.
Formation des graisses dans la production du lait..
Particularités physiologiques des monogastriques herbivores
Le cheval est un monogastrique herbivore qui a surtout une digestion intestinale. La durée de transit digestif dure 24 à 48h en fonction de l’aliment. Il se comporte comme un monogastrique pour la digestion de l’amidon et de protéines, comme un ruminant pour la digestion de la cellulose. Comme le cheval présente un estomac à faible volume et un transit rapide des ingesta, la digestion des matières solides est importante dans le gros intestin surtout le caecum. Les aliments séjournent environ 6 à 12h dans l’estomac, 12 heures dans l’intestin grêle, 24 heures dans les colons. Avec un régime à base de fourrage, les glucides solubles se digèrent dans l’estomac et l’intestin grêle. La dégradation des matières azotées apparaît faible dans le duodénum par suite à des sécrétionsdigestives riches en matières azotées. La digestion de la cellulose et des matières azotées restantes se fait en plus grande quantité dans la caecum et dans le colon. (M.CANDAU, 1978) (g).
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Table des matières
PREMIERE PARTIE
INTRODUCTION
OBJECTIF
DEUXIEME PARTIE
MATERIELS ET METHODES
TROISIEME PARTIE
RESULTATS
I. LES ALIMENTS DES DIFFERENTS HERBIVORES
I.1 BESOINS NUTRITIONNELS DES ANIMAUX
I.1. 1 Valeurs énergétiques des aliments
A. Energie brute (EB)
B. Energie digestible (ED)
C. Energie métabolisable (EM)
D. Energie nette (EN)
E. Energie productive (EP)
I.1.2 Valeur en matière azotée
I.2. Les aliments des polygastriques (Bovins, Ovins, Caprins)
A. Différents types d’aliments des ruminants
1- Les graminées
2- Les légumineuses
3- Les fourrages ligneux (arbres, buissons)
4- Les sous produits agricoles et agro-industriels
5- Les additifs alimentaires
I.3. Les aliments des monogastriques herbivores
A. Alimentation des chevaux
B. Alimentation du lapin
1- Les aliments naturels
2- Les caecotrophes
I.4. Composition chimique des aliments
I.5. Valeurs fourragères des différents organes de la plante
A. Les fourrages herbacés
B. Les organes de réserves
C. Les fruits et les graines
D. Les plantes ligneuses
II. ANATOMIE COMPAREE DE L’APPAREIL DIGESTIF DES MAMMIFERES HERBIVORES
II.1. Les organes du tube digestif
A. La bouche
1- Les lèvres
2- Le palais
3- La langue
4- Les dents
B. Le pharynx
C. L’oesophage
D. L’estomac
1- Estomac des polygastriques
2- Estomac des monogastriques (lapin, cheval)
E. Intestin
1- Intestin grêle
2- Le gros intestin
III. PHYSIOLOGIE DIGESTIVE DES ANIMAUX DOMESTIQUES
III.1. Phénomènes mécaniques
A. La préhension des aliments
B. La mastication
1- La mastication chez les ruminants
2- Mastication chez les monogastriques
C. La déglutition
D. Les phénomènes moteurs du tube digestif
1- Motricité gastrique
2- Motricité intestinale
E. La défécation
III.2. Phénomènes chimiques dans le tractus digestif
A. Sécrétions salivaires
B. Sécrétion et digestion gastrique
C. Sécrétion et digestion intestinale
1- Sécrétions pancréatiques
2- Sécrétion biliaire
3- Sécrétion intestinale
IV. PARTICULARITES PHYSIOLOGIQUES DE L’UTILISATION DES ALIMENTS
IV.1. Les microorganismes et leurs rôles
A. Classification des microorganismes
1- Les bactéries
2- Les protozoaires
3- Les champignons
B. Rôles des microorganismes
1- Rôle digestif des microorganismes
2- Rôles de synthèse
3- Rôle bénéfique pour l’animal
IV.2. Particularités physiologiques des herbivores
IV.2.1. Particularités physiologiques des ruminants
A. La rumination
B. Développement ruminal des microorganismes
1- Hydrolyse des aliments
2- Fermentation microbienne des oses simples
C. Digestion des aliments dans le reticulo-rumen
1- Métabolisme glucidique
2- Digestion des matières azotées
3- Digestion des matières grasses
IV.2.2. Particularités physiologiques des monogastriques herbivores
A. Particularité digestive chez le cheval
1- Importance du caecum
B. Particularité de la digestion chez le lapin
1- La caecotrophie chez le lapin
2- Digestion des aliments chez le lapin
V. ABSORPTION ET UTILISATION DES PRODUITS DE LA DIGESTION
V.1. L’absorption : passage des nutriments dans le sang
A. Chez les ruminants
B. Chez les monogastriques
V.2. L’utilisation des produits de la digestion
VI. LA DIGESTIBILITE OU UTILISATION DIGESTIVE
VI.1. Le C.U.D apparent
VI.2. Le C.U.D réel
QUATRIEME PARTIE DISCUSSION
I. EST- QUE L’UTILISATION DIGESTIVE DEPEND DE L’ALIMENTATION ?
I.1. La digestibilité dépend de l’animal
A. Elle varie avec l’espèce et la race
B. Elle varie aussi avec la production des quantités ingérées
C. Elle varie aussi avec l’état sanitaire
I.2. La digestibilité dépend surtout de l’aliment
A. Elle varie en fonction de la teneur en cellulose et en lignine
B. Elle varie avec l’age de la plante
C. Elle dépend de l’espèce fourragère
D. Elle varie aussi avec la composition de la ration
E. Elle est aussi influencée par la structure de l’aliment
II. QUELQUES CONSEQUENCES LIEES A CES DIFFERENCES D’ANATOMIES ET PHYSIOLOGIES
II.1. Digestion gastrique et digestion intestinale
II.2. Le transit digestif (durée du séjour)
II.3. Importance variable des microorganismes
III. COMMENT ASSURER UNE ALIMENTATION EQUILIBREE POUR LES HERBIVORE DOMESTIQUES NOURRIS DE FOURRAGES ?
CINQUIEME PARTIE
CONCLUSION
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