Particularités du vih dans la population féminine

Trois décennies après la découverte des premiers cas de sida aux Etats-Unis d’Amérique (USA) en 1981, l’infection au Virus de l’Immunodéficience Acquise (VIH) continue de sévir à travers le monde et constitue un véritable problème de santé publique à l’échelle mondiale. Depuis sa découverte, le SIDA a causé la mort de plus de 25 millions de personnes. On estime que 36,9 millions de personnes (dont les 17,4 millions sont des femmes et les 2,6 millions des enfants) vivent aujourd’hui avec le VIH [56]. En 2014, l’Afrique Subsaharienne continue de payer le plus lourd fardeau de l’infection au VIH avec 66% des 36,9 millions de personnes infectées selon le rapport de l’ONUSIDA de 2015 [58].

L’épidémie de l’infection à VIH/Sida s’est féminisée, et selon l’ONUSIDA, les femmes africaines sont au moins 2,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les hommes [9]. Au niveau mondial, les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont les plus vulnérables au VIH, le taux d’infection étant deux fois supérieur à celui des jeunes hommes, soit de 0,6 %. Cet écart est particulièrement remarquable en Afrique subsaharienne, ou 3,1 % des jeunes femmes vivent avec le VIH contre 1,3 % des jeunes hommes. Chaque minute, une nouvelle jeune femme est infectée par le VIH. Les jeunes femmes représentent 30 % des nouvelles infections à VIH dans le monde [10]. Au Sénégal l’épidémie du VIH est de type concentré, avec une prévalence faible (0,7 %) dans la population générale mais élevée chez les personnes vulnérables que sont les professionnelles du sexe (19,8 %), les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (21,4%). Elle se caractérise aussi par une nette prédominance féminine, avec une prévalence de 0.4 % chez les hommes et 0.9% chez les femmes [50].

DEFINITION

L’infection à VIH est une maladie infectieuse, virale, chronique due aux virus de l’immunodéficience humaine (VIH-1 et VIH-2). Le SIDA (syndrome d’immunodéficience acquis) est le stade ultime de cette infection.

SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DE L’INFECTION AU VIH

Dans le monde
L’augmentation de la prévalence de l’infection au VIH reste préoccupante. En 2012, l’ONUSIDA estimait à 35,3 millions [32,2 millions-38,8 millions] le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde , soit une hausse de 17,7% par rapport à 2001 [60]. Cette prévalence est estimée à 39,6 millions de cas en 2014 [58].

Contrairement à la prévalence, l’incidence de l’infection au VIH est globalement en baisse depuis 1997. En effet, selon le rapport de l’ONUSIDA [60], en 2012, un total de 2,3 millions de personnes [1,9 millions – 2,7millions] ont été nouvellement infectées par le VIH, soit :
❖ 33% de moins que les 3,4 millions [3,1 millions – 3,7 millions] de personnes nouvellement infectées en 2001 ;
❖ 29% de moins que les 3,2 millions [3,0 millions –3,5 millions] de personnes nouvellement infectées en 1997.

Les dernières incidences d’infection à VIH de 2010 sont estimées à 2,7 millions [2,4 millions -2,9 millions], dont 390 000 enfants [340 000-450 000] [59]. L’incidence continue à baisser d’un pays à un autre avec des proportions différentes. Depuis le début de la pandémie, près de 60 millions de personnes ont été infectées par le VIH. En 2012, l’ONUSIDA estimait à 1,6 millions le nombre de PVVIH décédées, portant à plus de 25 millions de personnes l’ensemble des décès depuis le début de la pandémie. L’expansion significative de l’accès au traitement antirétroviral, a contribué à réduire les décès liés au sida, notamment au cours des dernières années avec un nombre de personnes décédées de causes liées au VIH/Sida qui a chuté de 1,6 millions [1,4 millions – 1,9 millions] en 2012, contre un pic de 2,3 millions [2,1millions-2,6 millions] en 2005 .

En Afrique Subsaharienne 

L’Afrique subsaharienne qui ne représente que 12% de la population mondiale se retrouve avec près de 70% des personnes vivant avec le VIH dans le monde. En 2014, selon l’ONUSIDA, sur les 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 25,8 millions (24,0 millions-28,7 millions) résideraient en Afrique sub-saharienne. Les femmes y représentent plus de la moitié du nombre total des personnes vivant avec le VIH. Malgré ces chiffres impressionnants, il existe une tendance positive concernant l’épidémie à VIH en Afrique subsaharienne depuis 2000. C’est ainsi que le nombre de nouvelles infections a enregistré une chute de 41% passant de 2,3 millions (2,2 millions-2,4 millions) en 2000 à 1,4 millions (1,2 millions-1,5 millions) en 2014. Le nombre de décès liés au SIDA, quant à lui, est passé de 1,2 millions (1 million-1,5 millions) en 2000 à 790000 (670000-99000) en 2014.

Au Sénégal

La prévalence de l’infection à VIH dans la population générale sénégalaise a été estimée à 0,7% selon l’enquête Démographique et de Santé à Indicateurs Multiples du Sénégal de 2010-2011 [2]. Cette faible prévalence cache toutefois des disparités importantes. Le Sénégal est un pays à épidémie concentrée c’est-àdire que la prévalence est faible dans la population générale mais élevée dans la population à risque (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes 18,5%, les travailleurs du sexe 18,5% et les toxicomanes par IV 10,2%. Cette disparité se retrouve également au niveau des régions avec une plus forte prévalence dans les régions du sud notamment à Ziguinchor (2,2%) et à Kolda (2%). En 2015, le Sénégal, comptait 44000 (37000-53000) personnes vivant avec le VIH avec :
● Un taux de prévalence chez l’adulte de 15 à 49 ans de 0,5% ;
● Des adultes âgés de 15 ans et plus vivant avec le VIH sida estimés à 40000 (34000-49000) ;
● Des femmes âgées de 15 ans et plus vivant avec le VIH au nombre d’environ 17000 (15000-21000) ;
● Des enfants âgés de 0-14 ans vivants avec le VIH de l’ordre de 3700 (3100-4400).

Depuis quelques années, l’épidémie se féminise. La prévalence de l’infection à VIH chez la femme était de 0,7% en 2011, les femmes étaient pratiquement deux fois plus infectées que les hommes. Les régions où le sexe ratio est plus élevé sont : Matam (5), Kaolack (2,5), Fatick (1,8), Kédougou (1,5) et Sédhiou (˃2) .

AGENT PATHOGENE

Les Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) appartiennent à la famille des Retroviridӕ. Ces derniers sont très largement répandus parmi les diverses espèces animales [8].

Les rétrovirus sont essentiellement définis par leur mode de réplication. Le génome des rétrovirus, constitué de deux copies d’ARN simple brin de polarité positive, est en effet transcrit en un ADN bicaténaire grâce à une enzyme caractéristique de cette famille et contenue dans le virion. Il s’agit de la transcriptase inverse (ou RT, du terme anglo-saxon Reverse Transcriptase) [8]. Selon la pathogénie des rétrovirus, deux sous-familles sont distinguées :
– Les Orthoretrovirinae qui regroupent la plus grande partie des rétrovirus connus, y compris le VIH ;
– Les Spumaretrovirinae avec des virus identifiés chez de nombreux mammifères. Cependant, ils ne sont associés à aucune pathologie connue aussi bien chez l’homme que chez l’animal.

Deux types de VIH ont été identifiés :
– Le VIH-1 découvert en 1983 par les Docteurs Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann de l’équipe du Professeur Luc Montagnier de l’Institut Pasteur de Paris ;
– Le VIH-2 caractérisé par des différences sensibles dans la structure du virus, a été découvert en 1985 en Afrique de l’Ouest par l’équipe de Virologie de l’Hôpital Claude Bernard, sous la direction du Professeur Françoise Brun-Vésinet, et par le Docteur François Clavel de l’Institut Pasteur de Paris.

Structure du VIH

Les VIH sont des virus enveloppés de 90 à 120 nanomètres de diamètre. Dans leur forme typique, ils apparaissent comme des particules sphériques cernées par une enveloppe faite d’une couche lipidique à la surface de laquelle, émergent des boutons .

Le VIH 1 comporte :
– Une enveloppe constituée d’une double couche lipidique d’origine cellulaire (membrane plasmique), hérissée de spicules glycoprotéiques d’origine virale :
– Deux glycoprotéines virales : la glycoprotéine transmembranaire (gp 41) et la glycoprotéine de surface (gp 120) ;
– Des trimères de ces deux glycoprotéines qui font saillie à l’extérieur de la particule virale sous forme de spicules.
– Une matrice constituée de protéines (p17 MA) tapissant l’intérieur de la particule virale et qui contient la protéase virale ;
– Une capside constituée de protéines (p24) et qui se présente sous forme de trapèze au centre de la particule virale. Elle contient des protéines de la nucléocapside (P7NC), deux des trois enzymes virales (transcriptase et intégrase) et le matériel génétique du virus constitué de deux molécules d’ARN identiques.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
1. DEFINITION
2. SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DE L’INFECTION AU VIH
2.1. Dans le monde
2.2. En Afrique Subsaharienne
2.3. Au Sénégal
3. AGENT PATHOGENE
3.1. Structure du VIH
3.2. Tropisme du VIH
3.3. Réplication du VIH
3.3.1.Phase de pénétration du virus dans la cellule hôte
3.3.2.Phase de transcription et d’intégration génomique
3.3.3.Phase de transcription du provirus
3.3.4.Phase d’assemblage et de libération du virus
3.4. Voies de transmission du VIH
3.4.1.Transmission par voie sexuelle
3.4.2.Transmission par voie sanguine
3.4.3.Transmission de la mère-enfant (TME) ou transmission verticale
4. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION AU VIH CHEZ L’HOMME
4.1. Primo-infection
4.2. Phase de séropositivité asymptomatique
4.3. Phase d’immunodépression mineure
4.4. Phase d’immunodépression sévère ou de SIDA
4.5. Les classifications
5. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION A VIH
5.1. Diagnostic indirect
5.1.1.Test de dépistage
5.1.2.Tests de confirmation
5.2. Diagnostic direct
5.2.1.Test de détection de l’antigène p24
5.2.2.Détection du matériel génétique viral
5.2.3.Isolement du virus
6. PRISE EN CHARGE DE L’INFECTION AU VIH
6.1. Prise en charge médicale
6.1.1.Prise en charge clinique
6.1.2.Prise en charge paraclinique
6.2. Prise en charge par les médicaments antirétroviraux (ARV)
6.2.1.Buts
6.2.2.Moyens
6.2.3.Indications
6.2.3.1.Conduite du traitement
6.2.3.2.Modalités thérapeutiques
6.3. Suivi
6.4. Prévention de l’infection au VIH
6.4.1.Mesures générales
6.4.2.Prévention de la transmission mère-enfant
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE D’ÉTUDE : HÔPITAL DE MBOUR
1.1. Caractéristiques géophysiques
1.2. Caractéristiques sociodémographiques et religieuses
1.3. Caractéristiques économiques
1.3.1.Tourisme
1.3.2.Pêche
1.3.3.Agriculture
1.3.4.Commerce
1.4. Configuration interne
1.5. Organisation de la prise en charge des PVVIH
2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Type d’étude
2.2. Population d’étude
2.1.1.Critères d’inclusion
2.1.2.Critères de non inclusion
2.3. Recueil des données
2.3.1.Les données épidémio-cliniques
2.3.2.Les données paracliniques
2.4. Analyse des données
2.5. Ethique
3. RESULTATS
3.1. Données épidémiologiques
3.1.1.Répartition des patients selon le sexe
3.1.2.Répartition des patients par tranche d’âge
3.2. Données cliniques
3.2.1.Répartition des patients selon les antécédents de facteurs de risque cardio-vasculaires
3.2.2.Répartition des patients selon les données anthropométriques
3.2.3.Répartition des patients selon l’HTA
3.2.4.Répartition des patients selon la co infection
3.2.5.Répartition des patients selon la classification de l’OMS
3.3. Données paracliniques
3.3.1.Répartition des patients en fonction du profil VIH
3.3.2.Répartition des patients selon les données biologiques
3.3.3.Répartitions des patients selon l’élévation de la glycémie
3.3.4.Répartitions des patients selon le Taux de Lymphocytes TCD4+ actuel
3.3.5.Répartition des patients selon le syndrome métabolique
3.3.6.Répartitions des patients selon les facteurs de risque cardiovasculaires
3.4. Données thérapeutiques
3.4.1.Répartition des patients en fonction du traitement ARV reçu
3.4.2.Répartition des patients selon la durée du traitement ARV
3.4.3.Répartition des patients selon la durée de suivi
3.4.4.Répartition des patients selon l’issue thérapeutique
3.5. Particularités chez les femmes
3.5.1.Données épidémiologiques
3.5.1.1.Répartition des patientes selon l’âge
3.5.1.2.Répartition des patientes selon l’emploi et la scolarisation
3.5.2.Données cliniques
3.5.2.1.Répartition des patientes selon l’existence de facteurs de risque cardio-vasculaires
3.5.3.Données paracliniques
3.5.3.1.Répartition des patientes selon le taux de lymphocytes TCD4+
3.5.3.2.Répartition des patientes selon la charge virale
3.5.3.3.Répartition des patientes selon le syndrome métabolique
3.5.3.4.Répartition des patientes selon l’insuffisance rénale
3.5.4.Données thérapeutiques
3.5.4.1.Répartition des patientes selon la durée de suivi
3.5.4.2.Répartition des patientes selon la durée du traitement ARV
3.5.4.3.Répartition des patientes selon le régime de traitement actuel
3.5.4.4.Répartition des patientes selon l’issue thérapeutique
4. DICUSSION
4.1. Données épidémiologiques
4.1.1.Selon le sexe
4.1.2. Selon l’âge
4.1.3.Selon l’emploi et la scolarisation
4.2. Données cliniques
4.2.1.Selon les facteurs de risque cardiovasculaires
4.3. Données paracliniques
4.3.1.Selon le taux de lymphocytes TCD4+
4.3.2.Selon la charge virale
4.3.3.Selon le syndrome métabolique
4.3.4.Selon l’insuffisance rénale
4.4. Données thérapeutiques
4.4.1.Selon le schéma thérapeutique
4.4.2.Selon l’issue thérapeutique
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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