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Chez les caprins
Le système pastoral est caractéristique des zones sahéliennes. Les caprins sont en général élevés en troupeau bispécifique ovin-caprin par les Peuls ; les animaux d’une même concession sont regroupés en troupeaux de grande taille, de 24 têtes en moyenne, et sont conduits tous les matins au pâturage par des enfants ou des jeunes hommes. Vers la fin de la saison sèche, avec la disparition du couvert herbacé, les éleveurs pratiquent une complémentation à base d’arbustes et d’arbres émondés, de gousses d’acacia et de paille. Toutefois, du fait du grand nombre d’animaux et de la croyance selon laquelle les caprins sont moins sensibles au déficit alimentaire que les ovins, le niveau de complémentation est faible. L’abreuvement aux sources d’eau temporaires et permanentes (mares, puits et forages) constitue un sérieux problème pendant la saison sèche. L’habitat, présent dans 82% des concessions, est un enclos d’épineux où le troupeau passe la nuit. Il sert également à garder, pendant la journée, les jeunes non sevrés au moment où les autres animaux sont au pâturage (BOYE, GUEYE, MISSOHOU et al., 2005).
Le système agropastoral
Chez les ovins
Le système agropastoral est pratiqué dans les villages par les Wolofs, les Sereres, les agropasteurs du Fouladou et les Diolas de la Casamance. Dans la zone Nord, les ovins sont détachés chaque matin, regroupés en troupeau villageois et amenés au pâturage jusqu’en fin d’après midi. Ce système concerne 62% des petits ruminants (BOYE, GUEYE, MISSOHOU et al., 2005).
La complémentation est constante et à base de fanes de légumineuses, d’eau de rinçage des repas, de son de céréales, de reste de repas et, rarement, de tourteau d’arachide, avec un abreuvement deux fois dans la journée au départ et au retour du pâturage. Dans la zone Sud, les animaux sont en divagation libre en vain pâturage dans la zone des plateaux, puis dans les bas-fonds de la fin des récoltes au début des semis. Dans ce dernier cas, les animaux sont libérés en début de matinée, reviennent s’abreuver aux heures chaudes et repartent en pâture pour revenir en fin d’après-midi. La complémentation en saison sèche est à base de sous-produits de récolte, principalement de fanes d’arachide. L’achat d’aliment pour le bétail reste rare. Les performances de croissance et de reproduction sont faibles (BOYE, GUEYE, MISSOHOU et al., 2005),
Chez les caprins
Le système agropastoral se rencontre dans les climats soudaniens et soudano-guinéen. Les troupeaux familiaux sont souvent bispécifiques de petite taille (moins de 10 têtes) dans 45% des concessions en climat soudanien et dans 68% des concessions en climat soudano-guinéen et appartiennent en majorité aux femmes (jusqu’à 75% des effectifs caprins). Pendant la saison sèche, de novembre à mai-juin, ils divaguent librement sur l’ensemble du territoir et exploitent les parcours naturels et les résidus de culture. Une complémentation à base de fanes de légumineuses et de reste de cuisine est possible mais les quantités distribuées aux caprins sont très faibles. Pendant l’hivernage, pour éviter les dégâts aux cultures, les caprins sont soit gardés au piquet sur les parcours naturels, les jachères et au bord des routes, soit confiés à un berger collectif. La mise au piquet le matin et l’abreuvement deux à trois fois par jour relèvent de la responsabilité des femmes. Les animaux passent la nuit sous les toits des cases ou dans des abris le plus souvent couverts (BOYE, GUEYE, MISSOHOU et al., 2005).
Le Système amélioré
C’est un système de production pratiqué chez les ovins. L’élevage de mouton de case concerne essentiellement les moutons mâles (béliers) en zone rurale et actuellement de plus en plus en zone urbaine. La taille moyenne du cheptel est d’au plus 5 têtes et dépasse rarement 10 animaux dans les zones urbaines. En milieu rural, les animaux, attachés en permanence à côté de la case ou dans un enclos, sont nourris à l’auge : leur alimentation de qualité est en général à base de fanes de légumineuses, de tourteau d’arachide, de graines de coton, de son de céréales et de restes de repas, complétés en saison des pluies par l’herbe verte provenant des jachères ou des champs. Dans les villes, comme Dakar, les animaux sont élevés au piquet ou en divagation dans la cour de la maison, aux alentours des concessions ou de plus en plus à l’étage (surtout pour la race Ladoum). Leur alimentation est riche et variée comme en zone rurale, avec en plus des emballages de carton. Dans ces conditions, les performances de croissance sont de l’ordre de 48 kg en milieu villageois, et le poids vif de fin d’embouche des animaux d’élite en milieu urbain est de 80 à 95 kg. L’embouche ovine pour la Tabaski est de plus en plus pratiquée aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, sur des mâles de races Touabire, Bali-Bali ou Ladoum (BOYE, GUEYE, MISSOHOU et al., 2005),
Le mouton du Sahel
Selon LARRAT et al. en 1971, les moutons du sahel sont des bons animaux de boucherie, qui ont un rendement de 40 à 50 p.100. Suralimentés, ils peuvent atteindre le poids de 80kg (mouton de case).
Les robes sont variées : noire, brune, pie-noire ou pie-brune, ou bicolore avec le train-avant foncé et le train-arrière blanc.
Ce sont des moutons convexilignes, longilignes, hypermétriques ou eumétriques, dont on trouve les variétés suivantes : le mouton Maure à poils ras, le Mouton Touabire, et le mouton Peulh-peulh (FAUGERE et al. ,1988 ; RADE, 1994; DIEDHIOU et ZIEBE, 1996 ; GUEYE, 1997 ; BOYE, 2003).
– Le mouton Maure à poils ras
Mouton sahélien à poils ras, de haute taille, rectiligne, hypermétrique et longiligne. Sa hauteur au garrot varie de 75 à 95 cm et son poids moyen adulte de 35 à 50 kg chez le mâle, et 30 à 40 kg chez la femelle. La tête est forte avec une encolure longue, le front plat et le chanfrein convexe. Les cornes sont quasi constantes et les oreilles sont longues, grosses et pendantes. Les pendeloques sont présentes. La robe est pie-noire ou pie-grise généralement et toujours à dominantes blanche.
– Le mouton peulh-peulh
C’est un mouton sahélien à poils ras et de taille moyenne (Figure 3). Il est convexiligne, eumétrique et longiligne. Sa hauteur au garrot est de 60 à 75 cm et son poids moyen adulte de 30 à 40 kg chez le mâle et de 30 à 35 kg chez la femelle. La tête est forte et longue à front plat et large. Les cornes sont constantes et très développés chez les béliers, fortes à la base et spiralées horizontalement. Les oreilles sont étroites, minces et tombantes. La couleur de la robe est variée (claire tachetée de roux ou de noir, bicolore avec avant main noir et arrière main blanche ou encore unicolore acajou).
Les autres races, qu’on trouve au Sénégal comme les moutons Maure à poils longs sont rares et se rencontrent surtout au niveau du foirail de Dakar. Les éleveurs maures les amènent avec leurs moutons de Tabaski. C’est un mouton convexiligne, longiligne légèrement plus petit de format que le Touabire (Figure 1), à robe noire uniforme ou noir-brun (DIA, 1979). Un mâle castré adulte pèse 39kg, sa hauteur au garrot est de 78 cm et son périmètre thoracique est de 84 cm. Le mouton Maure à poils longs fournit un poil qui peut être tressé ou tissé, la peau non tondue servant à faire des tapis et des couvertures (LARRAT, PAGOT et VANDENBUSSCHE, 1971). C’est un mouton très peu apprécié car sa robe noire lui donne un préjugé très défavorable et dans la savane, les cram-cram (cenchrus biflorus) s’incrustrent dans ses jarrets (DIA, 1979).
Et les moutons bali-bali (Figure 5) provenant du Mali ou du Niger, le mouton Ladoum de la Région orientale de la Mauritanie près de la frontière avec le Mali, se trouvent dans les grands centres urbains (BOYE, 2003). Ce sont des moutons variantes du mouton peulh-peulh pour le Bali-Bali et du mouton Touabire pour le Ladoum mais plus haut avec des hauteurs au garrot de 80 à 95 cm et des poids moyens adultes de plus de 70 kg.
Les moutons guinéens ou Djallonké
Ils sont rectilignes, médiolignes, ellipométriques. Leur taille est petite (0,40 à 0,60m.). Le poids vif ne dépasse pas 30kg. Le pelage est ras, parfois blanc, le plus souvent pie-noir ou pie-rouge, la couleur foncée couvrant généralement le train antérieur. Le mâle porte la crinière et le camail (Figure 2), et souvent une manchette de poils de la gorge au poitrail et sur les cotés de la poitrine. Les cornes du bélier sont moyennement développées, prismatiques, larges à la base, dirigées en arrière, puis en avant, formant une spirale et demie, par contre, chez la femelle, elles sont fines et courtes ou le plus souvent absentes. L’œil est gros, les oreilles sont minces, étroites, tombantes. Ces moutons fournissent une viande d’assez bonne qualité. Le rendement n’excède pas 48p.100. C’est une race rustique, remarquable parce qu’elle vit bien dans les zones intertropicales humides qui sont peu favorables à l’élevage des ovins.
Les moutons waralé (Figure 4)
C’est une appellation locale du mouton obtenu à partir d’un croisement entre Touabire et peulh-peulh. Le waralé présente une grande variabilité de format et de robe nuancée entre le blanc, le roux et le noir (GUEYE, 1992). Le poids moyen à un an est de 32 kg chez le mâle, 29 kg chez la femelle (PPR, 1989 cité par GUEYE, 1992). Selon les éleveurs du Ferlo, quand le male est peulh-peulh, les descendants de deux sexes portent des cornes et lorsque le mâle est Touabire (croisement le plus fréquent) seul les descendants mâles sont armés. Ce croisement est très répandu dans le Ferlo. Dans le croisement, les produits préférés par les éleveurs sont ceux qui ont une robe blanche et des tâches noires autour des yeux (les lunettes) (DIA, 1979).
PARTICULARITES DES POUMONS DES PETITS RUMINANTS
ANATOMIE
BARONE définit, en 1976, les poumons comme étant des organes essentiels de la respiration dans lesquels s’effectue l’hématose. Ils sont au nombre de deux, un droit et un gauche. Spongieux et élastiques, ils occupent presque toute la cavité du thorax. Chacun d’eux est entièrement entouré d’une séreuse particulière ou plèvre à travers laquelle il se moule sur les parois et les autres organes de la cavité thoracique. Il est appendu au médiastin, cloison formée par l’adossement des deux plèvres pariétales sur le médian.
Caractères physiques
La couleur
Chez les petits ruminants comme chez les bovins en général, les poumons ont une coloration rose. Cette teinte est légèrement différente tendant vers une coloration orangée chez les petits ruminants. Toutefois, les poumons sont plus orangés que rosés chez le mouton que chez la chèvre. Cette coloration varie selon l’âge de l’animal (fœtus, jeunes, adultes), le degré d’insufflation des poumons et l’accumulation de sang pendant les phases de respiration et l’état pathologique de l’animal. Lorsque l’animal est mort, le poumon qui se trouve du coté sur lequel l’animal est couché prend une coloration plus marquée suite à l’accumulation du sang (hypostase) que celle du poumon opposé. L’hypostase sanguine est à différencier de l’accumulation du sang du vivant de l’animal suite à un phénomène inflammatoire.
La consistance
Les poumons sont mous et spongieux. Cette consistance molle et spongieuse porte à croire qu’ils peuvent facilement se déchirer. Il n’en est rien car le tissu pulmonaire est pourtant très résistant et ne se déchire que très difficilement. En effet, en dehors des atteintes pathologiques, de fortes pressions sont nécessaires pour provoquer la rupture des parois alvéolaires. Le passage de très fines bulles d’air dans la trame conjonctive (emphysème pulmonaire) modifie alors les caractères du tissu pulmonaire, qui semble perdre son élasticité et crépite finement sous le doigt. L’élasticité de ce tissu est très remarquable. C’est elle qui provoque l’affaissement immédiat (collapsus) de l’organe dès que la poitrine a été ouverte (pneumothorax). C’est encore elle qui provoque la rétraction du poumon isolé, lorsque celui-ci est libéré après une insufflation. Cette élasticité permet le jeu des poumons au cours des mouvements respiratoires. Elle explique aussi l’action de ventouse exercée par cet organe sur le diaphragme qui se trouve toujours fortement tendu tant que le thorax reste hermétiquement fermé.
Le poids
Le poids est, comme celui du foie et de la rate, très variable d’un sujet à l’autre et surtout selon les conditions d’examen. Ces organes sont en effet très exposés à la surcharge sanguine, qui augmente leur poids de façon notable. Le simple phénomène d’hypostase peut modifier la prédominance pondérale d’un poumon sur l’autre, pour peu que l’animal n’ait pas été saigné complètement. La saignée s’accompagne en effet d’une importante réduction de la masse sanguine des poumons qui deviennent beaucoup plus légers dans ces conditions. Les variations spécifiques sont liées à celles de la capacité thoracique (BARONE, 1976). Par exemple, les poumons des bovins sont moins volumineux que ceux des solipèdes : ils pèsent 3 Kg à 3,50 kg chez le bœuf contre 250 à 300g chez les petits ruminants. Ils en diffèrent encore par leur conformation et leurs caractères physiques (BRESSOU, 1978).
La densité
La densité des poumons avoisine 0,5. Dans le cas général, elle est faible du fait de l’air présent dans les alvéoles ; ce qui entraîne la flottaison sur l’eau du tissu pulmonaire. C’est seulement chez le fœtus que le poumon est plus dense que l’eau (1,06 en moyenne) et il ne devient plus léger que si on l’insuffle. Ce caractère est aisément utilisable en médecine légale pour savoir si un nouveau-né a ou non respiré (docimasie pulmonaire hydrostatique) (BARONE, 1976)
Conformation
Le poumon est une masse formée de deux faces (une face latérale ou costale et une face médiale), d’un bord dorsal, d’un bord ventral, d’une base et d’un sommet.
La face costale ou facies costalis se trouve sur la paroi latérale du thorax. Sur cette face convexe, on voit l’empreinte des côtes lorsque le poumon est en place. La face médiale ou facies medialis est étroite et un peu vertical. La face médiale du poumon droit et celle du poumon gauche sont séparées par le médiastin. Cette face médiale est formée de deux parties (la partie vertébrale ou pars vertebralis légèrement déprimée par la colonne vertébrale près de son bord dorsal et la partie médiastinale ou pars mediastinalis). Sur la partie médiastinale, en regard du cœur, on voit l’empreinte cardiaque ou impressio cardiaca. Sur le hile du poumon, situé au bord dorso-caudal de cette fosse, s’insère la racine du poumon formée par la bronche principale et l’ensemble des vaisseaux qui la suivent. L’empreinte aortique ou impressio aortica, large très visible à droite, prend naissance au bord dorsal de l’empreinte cardiaque pour atteindre la limite de la partie vertébrale. La partie du poumon, située crânialement à l’empreinte aortique et l’empreinte cardiaque, plu lisse et planiforme sur le poumon droit que gauche, est déprimée par l’empreinte contenant la trachée, l’œsophage et les gros vaisseaux constitués principalement par la veine cave crâniale. Un petit hile accessoire est visible sur le poumon droit vers le centre de l’empreinte trachéale. Dans ce hile, se loge la bronche trachéale. La partie triangulaire de la face médiale, située caudalement au hile et qui répond au médiastin caudal, laisse apparaître l’empreinte œsophagienne ou impressio oesophagea, peu profonde et longitudinale. Sur cette empreinte œsophagienne, on voit aussi l’insertion du ligament du poumon dont le point de départ est le hile.
Le bord dorsal ou bord épais (margo dorsalis, s.obtusus) a la forme ronde de chaque côté et se trouve dans la gouttière formée entre les côtes et les vertèbres appelée sillon pulmonaire. Ce bord est convexe dans sa longueur comme le sillon et s’épaissit vers le diaphragme.
Le bord ventral encore margo ventralis plus court, mince et tranchant, se loge dans l’angle dièdre constitué par la paroi thoracique ventrale et le médiastin. L’incisure cardiaque ou incisura cardiaca, beaucoup plus marquée sur le poumon gauche que sur le poumon droit, fait une échancrure sur le bord qui est situé en regard de l’empreinte cardiaque de la face médiale. C’est pour cette raison qu’on pratique l’auscultation du cœur du côté gauche chez les mammifères domestiques (BARONE, 1976).
La base ou basis pulmonis présente une coupure oblique ventro crânialement et médialement. Sa face diaphragmatique ou facies diaphragmatica lisse et concave se moule dans le diaphragme. Cette face diaphragmatique est circonscrite par un bord ellipsoïde constitué d’un bord basal et d’un bord ventral dont l’ensemble de ces deux bords forme le bord mince du poumon ou margo acutus. Sur la face diaphragmatique du poumon droit des animaux domestiques, on trouve une partie occupée par le lobe accessoire.
Le sommet ou apex du poumon (apex pulmonis) est un appendice épais et arrondi qui est recourbé du côté ventral de la trachée et du côté crânial de l’incisure cardiaque. Ce sommet se loge dans le cul-de-sac (coupole) de la plèvre, situé dans l’ouverture crâniale du thorax. Le poumon droit des ruminants se reconnaît par son apex épais et volumineux, et le poumon gauche a un apex court et pointu.
Lobation des poumons
Les poumons sont découpés en lobes par des fissures ou scissures inter lobulaires. Chaque lobe est organisé autour d’une bronche lobaire propre. Il y a donc fondamentalement deux lobes, l’un crânial (lobus cranialis) et l’autre caudal (lobus caudalis). Cette lobation primitive peut être plus poussée dans le poumon droit. Le lobe crânial du poumon gauche est divisé en une partie crâniale (le culmen) et une partie caudale (le lingula); le lobe crânial du poumon gauche peut être divisé en lobe crânial et en lobe moyen crânial. Le lobe caudal du poumon droit se divise en lobe moyen ou lobe moyen caudal, en lobe accessoire (lobe azygos) et en lobe caudal. Chez la chèvre dont les mouvements du rachis thoracique sont limités, les scissures entre les lobes sont peu profondes. La lobulation est indiscernable en surface chez les moutons et à peine visible sur les lobes crâniaux et moyens chez les chèvres. Des deux côtés et dans ces deux espèces, le lobe caudal est un peu plus allongé que chez le bœuf. Dans le poumon droit, le lobe crânial n’est, chez le mouton, séparé du lobe moyen crânial que par une scissure peu profonde (Figure 8) ; celle-ci manque et les deux lobes sont complètement confondus chez la chèvre. Par contre, le lobe moyen caudal est plus profondément isolé ; il est même comme pédiculé chez le mouton. Dans le poumon gauche, la scissure qui fait démarcation entre les deux parties du lobe crânial est plus profonde que chez le bœuf, surtout chez le mouton, nettement plus étroit chez la chèvre (Figure 8). L’incisure cardiaque du poumon droit est plus grande que chez le bœuf. De forme triangulaire, elle est située en regard des extrémités ventrales des quatrième et cinquième côtes. Parmi les caractères structuraux, on notera la moindre abondance du conjonctif et des réseaux lymphatiques dans les cloisons interlobulaires chez les petits ruminants. Le tronc commun des artères bronchiques provient toujours de l’artère broncho-oesophagienne. Chez le mouton, enfin les veines segmentaires restent à distance des bronches (BARONE, 1976).
Moyens de fixité et Topographie
Chaque poumon est uni au médiastin par son pédicule broncho-vasculaire ou racine et par un ligament propre. La racine du poumon (radix pulmonis) est formée par la bronche principale et le volumineux faisceau vasculo-nerveux qui pénètrent avec elle dans le hile.
Le ligament pulmonaire (ligamentum pulmonale) n’est autre que le méso qui met en continuité la plèvre du médiastin et celle du poumon. Il est étroit et allongé (BARONE, 1976).
La topographie présente un grand intérêt pour le clinicien. Les poumons occupent la cavité thoracique. Ils recouvrent le cœur sauf à l’aplomb de l’incisure cardiaque.
HISTOLOGIE
La structure des poumons est comparable à celle d’une glande en grappe dont les conduits excréteurs seraient représentés par les bronches. Sous le feuillet viscéral de la plèvre, une enveloppe conjonctivo-élastique délègue de minces cloisons qui divisent le parenchyme en segments broncho-pulmonaires, territoires de ventilation eux-mêmes subdivisés en subsegments puis en lobules, dont chacun est appendu à une bronche d’importance correspondante. L’ensemble est desservi par de nombreux vaisseaux et nerfs (BARONE, 1976).
Séreuse
C’est le feuillet viscéral de la plèvre, composé sur la face profonde d’un mince épithélium (mésothélium), d’une couche conjonctive où on voit superficiellement les fibres élastiques et en profondeur, les fibres de collagènes anastomosées. Cette couche conjonctive est très épaisse chez les ruminants. Elle recouvre chaque lobe et envoit en profondeur les cloisons et les travées subdivisant le parenchyme.
Charpente conjonctivo-élastique
Le tissu conjonctif des poumons est divisé en deux parties qui sont en continuité par de nombreuses attaches (cloisons inter-segmentaires et inter-lobulaires, adventice des conduits bronchiques et des vaisseaux). La première partie est constituée par le tissu conjonctif axial, lâche et très peu abondant de chaque lobule. Il engaine, à partir du hile, le pédicule broncho-vasculaire du poumon, ses subdivisions dans l’axe de chaque lobe et de chaque segment et arrive jusqu’aux branches les plus fines où il devient moins visible.
L’autre partie est le conjonctif périphérique, riche en fibres élastiques, vaisseaux lymphatiques et veineux. Il part des cloisons de l’enveloppe conjonctivo-élastique périphérique pour se plonger dans le parenchyme, mettant ainsi en évidence les segments et les subdivisions. Ce tissu conjonctif est très abondant autour des segments.
Lobule pulmonaire
Le parenchyme pulmonaire est subdivisé en plusieurs lobules pulmonaires ou lobuli pulmonares constituant chacun une entité anatomique bien individualisée de quelques centimètres cubes à quelques millimètres cubes selon la taille de l’espèce. Les lobules superficiels ont une forme pyramidale, tandis que les plus profonds ont la forme d’un polyèdre irrégulier. Chaque lobule est appendu à une bronchiole supra lobulaire qui est accompagnée de deux artérioles dont l’une est issue de l’artère pulmonaire (rameau lobulaire de l’artère pulmonaire) et l’autre provenant de l’artère bronchique (rameau lobulaire de l’artère bronchique) plus grêle (Figure 9). Ces conduits se prolongent dans l’axe du lobule (bronchiole et artère intra-lobulaires) et se terminent à peu près à mi-hauteur de celui-ci par bifurcation. Dans son trajet, la bronche a émis, de même que les artérioles, plusieurs collatérales, ordinairement deux ou trois, parfois quatre. Chacune des branches collatérales ou terminales se divise à son tour en deux rameaux plus ou moins égaux, qui se subdivisent une ou plusieurs fois de suite, jusqu’à donner un total d’une cinquantaine à une centaine de bronchioles terminales, dont chacune, accompagnée de ses artérioles, porte un bouquet de bronchioles respiratoires desservant de nombreux alvéoles. Les formations ultimes portées par l’ensemble des bronchioles terminales avec le conjonctif délicat qui les entourent et le dense réseau de capillaires qu’elles supportent, occupent la presque totalité du lobule et constituent le parenchyme respiratoire.
Les bronchioles intralobulaires sont, contrairement aux bronchioles supralobulaires, complètement dépourvues de cartilage et de glandes. Chacune d’elles est constituée, en allant de la lumière vers la périphérie, par les couches suivantes : une muqueuse à épithélium cubique soutenu par une propria mucosae réduite, une couche de fibres élastiques longitudinales formant un réseau à mailles très allongées, une couche de fibres musculaires lisses irrégulières mais à orientation générale circulaire, enfin, une adventice conjonctivo-élastique dont les éléments sont continus avec ceux du parenchyme pulmonaire (BARONE, 1976).
Formations sublobulaires
La bronchiole terminale de chaque sublobule donne naissance aux bronchioles respiratoires (bronchuli respiratorii) qui à leur tour donne naissance aux conduits alvéolaires (ductuli alveolares) qui portent des saccules ou sacs alvéolaires (sacculi alveolares), composés des alvéoles pulmonaires (alveoli pulmonares). Les bronchioles respiratoires, les conduits alvéolaires et les bronchioles terminales possèdent une paroi très mince, un épithélium à cellules basses (épithélium cubique) et une seule couche de muscle de Resseissen.
Structure des alvéoles pulmonaires
Trois formations caractérisent la paroi de ces cavités : l’épithélium respiratoire, les septums interalvéolaires et le réseau de l’hématose. Le diamètre d’un alvéole est compris entre 0,15-0,5mm (KOLB et al., 1975).
L’épithélium respiratoire
C’est un épithélium très mince composé de deux types de cellules.
Le premier type comprend les alvéolocytes respiratoires (alveolocytus respiratorius) ou pneumocytes de type I, plus nombreuses, très plates, très larges et étalées en une seule couche et contenant chacun un noyau ovalaire. Ils jouent un rôle de phagocytose et d’échange gazeux par diffusion (barrière alvéolaire). Le second type de cellules, moins nombreuses, moins étalées et plus épaisses, est composé de gros alvéolocytes (alveolocytus Magnus) ou pneumocytes de type II qui sécrètent un surfactant fluide empêchant le collapsus lors de l’expiration. Ces alvéolocytes jouent également un rôle de phagocytose.
La surface de l’épithélium respiratoire est couverte des phagocytes alvéolaires (phagocyti alveolares), des macrophages, dont le rôle est de capter les corps étrangers qui arrivent dans les alvéoles.
Les cellules de CLARA (cellules sécrétrices) trouvées sur l’épithélium alvéolaire et bronchiolaire dérivent comme les pneumocytes de type II des BASC (Bronchioloalveolar stem cell), cellules souches localisées à la limite entre les bronchioles et les alvéoles pulmonaires. Elles sécréteraient le surfactant (une lipoprotéine) grâce à leurs phospholipases. ARCHER et LEROUX (source internet), suggèrent leur implication dans le maintien et la réparation de l’épithélium pulmonaire dégradé à l’âge adulte.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DE L’ELEVAGE DES PETITS RUMINANTS AU SENEGAL
I-1. SYSTEMES D’EXPLOITATION
I.1.1. Le système pastoral
I.1.1.1. Chez les ovins
I.1.1.2. Chez les caprins
I.1.2. Le système agropastoral
I.1.2.1. Chez les ovins
I.1.2.2. Chez les caprins
I.1.3. Le Système amélioré
I.2. EFFECTIFS ET RACES EXPLOITEES
I.2.1. Effectifs
I.2.2. Races exploitées
I.2.2.1. Races de mouton
I.2.2.1.1. Le mouton du Sahel
I.2.2.1.2. Les moutons guinéens ou Djallonké
I.2.2.1.3. Les moutons waralé
I.2.2.2. Races de chèvres
I.2.2.2.1. La chèvre du Sahel
I.2.2.2.2. La chèvre Djallonké
I.3. ROLES SOCIO-ECONOMIQUES
CHAPITRE II : PARTICULARITES DES POUMONS DES PETITS RUMINANTS
II.1. ANATOMIE
II.1.1. Caractères physiques
II.1.1.1. La couleur
II.1.1.2. La consistance
II.1.1.3. Le poids
II.1.1.4. La densité
II.1.2. Conformation
II.1.3. Lobation des poumons
II.1.4. Moyens de fixité et Topographie
II.2. HISTOLOGIE
II.2.1. Séreuse
II.2.2. Charpente conjonctivo-élastique
II.2.3. Lobule pulmonaire
II.2.4. Formations sublobulaires
II.2.5. Structure des alvéoles pulmonaires
II.2.5.1. L’épithélium respiratoire
II.2.5.2. Les septums interalvéolaires (septa interalveolaria)
II.2.5.3. Le réseau de l’hématose
II.2.6. Vaisseaux et nerfs
II.2.6.1.Les vaisseaux
II.2.6.2. Les nerfs
II.2.7.Le système lymphoïde
II.2.8.Le système APUD
II.3. FONCTIONS
II.3.1. Fonction respiratoire
II.3.2. Fonction métabolique
II.3.3. Fonction endocrine
II.3.4. Fonction de défense
CHAPITRE III : PATHOLOGIES MAJEURES DES POUMONS DES PETITS RUMINANTS
III.1. GENERALITES
III.1.1. MALADIES VIRALES
III.1.1.1. La peste des petits ruminants (PPR)
III.1.1.2. La Maedi-Visna
III.1.1.3. L’Infection par le virus para influenza type 3
III.1.2. MALADIES BACTERIENNES
III.1.2.1. Les pasteurelloses
III.1.2.2. Les pneumopathies
III.1.2.3. Les mycoplasmoses
III.1.2.3.1. La pleuropneumonie contagieuse caprine (PPCC)
III. 1.2.3.2. L’Infection à Mycoplasma ovipneumoniae
III.1.2.4. La lymphadénite caséeuse
III.1.2.5. La cowdriose
III.1.2.6. La tuberculose
III.1.3. MALADIES PARASITAIRES
III.1.3.1. Les helminthoses
III.1.3.1.1. Les strongyloses respiratoires ou Broncho-pneumonies vermineuses des petits ruminants
III.1.3.1.1.1. La dictyocaulose des petits ruminants
III.1.3.1.1.2. Les protostrongylidoses des petits ruminants
III.1.3.1.1.3. Les Syngamidés
III.1.3.2. Les cestodoses
III.1.4. TUMEURS
III.1.5. LES AUTRES AFFECTIONS
III.1.5.1. La fièvre catarrhale ou Blue Tongue
III.1.5.2. La clavelée
III.1.5.3. Les salmonelloses
III.1.5.4. L’agalactie contagieuse des petits ruminants
III.2. LES PRINCIPALES AFFECTIONS PULMONAIRES DIAGNOSTIQUEES AU SENEGAL
III.2.1. Les pasteurelloses.
III.2.2. Les pneumopathies
III.2.3. La peste des petits ruminants (PPR)
III.2.4. La lymphadénite caséeuse
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : ZONE ET PERIODE D’ETUDE
I.1. REGION DE DAKAR
I.2. ABATTOIRS DE DAKAR
I.3. PERIODE D’ETUDE
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. MATERIE
II.1.1. Animaux
II.1.2. Fiches d’enquête
II.1.3. Matériel de prélèvements
II.1.4. Matériel et produits de laboratoire d’histopathologie
II.2. METHODES
II.2.1. Recueil des données
II.2.2. Examen post-mortem
II.2.3. Prélèvements et conservation (fixation)
II.2.4. Techniques histologiques
II.2.4.1. Recoupe des prélèvements
II.2.4.2. Déshydratation et inclusion en paraffine
II.2.4.3. L’enrobage en paraffine
II.2.4.4. Préparation et séchage des coupes histologiques
II.2.4.5. Coloration et montage des lamelles couvre-objets
II.2.4.6. Observation des coupes histologiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Données g énérales
III.1.2. Lésions macroscopiques
III.1.2.1. Description et types
III.1.2.2. Prévalences moyennes globales des lésions pulmonaires macroscopiques
III.1.2.3. Prévalences des lésions pulmonaires selon l’espèce et le sexe
III.1.2.4. Prévalences des lésions en fonction des poumons droit et gauche
III.1.2.5. Autres lésions macroscopiques
III.1.3. Lésions microscopiques
III.1.3.1. Nature et prévalences moyennes des lésions histologiques
III.1.3.2. Prévalences des lésions histologiques selon le stade d’évolution
III.1.3.3. Fréquences des lésions histologiques selon l’intensité
III.2. DISCUSSION
III.2.1. Etude sur le terrain
III.2.1.1. Matériel et méthodes
III.2.1.2. Les lésions macroscopiques.
III.2.2. Examen de laboratoire
III.2.2.1. Préparation des échantillons et techniques histologiques
III.2.2.2. Les lésions microscopiques
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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