Fondement de la démocratie participative
La démocratie participative est conçue comme un remède possible à la crise de défiance qui touche la sphère politique. Il s’agit de recréer des liens entre la société civile et les institutions. Dans les faits, elle s’est souvent agie de pseudo consultations pour faire valider des décisions déjà prises. Selon Bacque et Sintomer la plupart des tentatives de démocratie participative n’ont produit que des changements modestes dans les rapports de pouvoir et dans la distribution des ressources. Les institutions et les groupes dominants ont debonnes capacités à évoluer pour que rien de substantiel ne change. Enfin les classes défavorisées, déjà sous-représentées au Parlement, ne disposent pas souvent des moyens culturels de participer au processus délibératif, à l’exception notable des conférences de citoyens où le panel des profanes doit être représentatif de la population et où la formation indispensable leur est dispensée. Selon M. Koebel dans « Le pouvoir local ou la démocratie improbable », la démocratie participative se limiterait à une simple consultation du citoyen. En effet, c’est l’élu qui conserve le pouvoir de décision effectif. A partir d’analyses portant sur les instruments spécifiques de participation, Marion Paoletti (1997) et Sandrine Rui (2004) ont montré la façon dont les élus locaux pilotaient soigneusement les dispositifs nouveaux de participation. En France, par exemple, le référendum local n’était pas conçu comme un dispositif de démocratie directe, mais plutôt comme une consultation préalable orchestrée soigneusement par les maires, soucieux de tester les résistances à tel ou tel projet municipal.
Critiques de la démocratie participative
La démocratie participative donne au citoyen à n’importe quel citoyen, une place centrale dans le processus démocratique. Sans remettre en cause le savoir politique des élus ni les connaissances des experts, cette nouvelle forme de partage du pouvoir nécessite en amont de sa réalisation la reconnaissance d’une expertise citoyenne légitime. C’est là, pour Jacques Rancière, « la puissance subversive toujours neuve et toujours menacée de l’idée démocratique: l’établissement d’un pouvoir fondé ni sur la naissance, ni sur l’argent, ni sur le savoir. La reconnaissance du pouvoir de n’importe qui, pouvoir devenu de ceux qui n’ont pas plus de titre à gouverner qu’à être gouvernés ». Le scandale démocratique c’est le scandale de la politique même, de l’égalité des hommes. Car il existe, au sein des démocraties, une peur latente de l’ « individu démocratique », jugé tantôt irrationnel, tantôt calculateur et égoïste. Peur qui préfigure la prééminence de la légitimité des gouvernants ou expert, ainsi que la contestation de la légitimité populaire, stigmatisée « populiste » lors qu ‘elle s’oppose à la logique élitiste des dominants. Une vision sceptique du « savoir citoyen » prévaut encore aujourd’hui, dans des termes souvent voisins de ceux utilisés par Joseph Schumpeter en 1940 : « Le citoyen typique tombe à un niveau inférieur de performance mentale dès qu’il entre dans le champ politique. Il argumente et analyse d’une façon qu’il reconnaitrait immédiatement comme infantile dans la sphère de ses intérêts réels. Il redevient primitif. Sa pensée devient associative et affective ».
Jeunesse et participation
Le champ de la participation est en construction, d’où, les ajustements nécessaires. Même si cela est limité, même si les écueils sont nombreux, la participation permet de renouveler les formes de l’exercice citoyen. Dans ce contexte les associations peuvent, sous certaines conditions permettre une éducation à la citoyenneté et à la démocratie, tant directe que représentative. La jeunesse constituée en tant que corps social est une construction récente, elle a émergé et suscité des études à partir des années 1960. Il s’agit d’une « catégorie qui, a priori, semble bien définie par le vocabulaire et aussi flous que sont précis les termes qui servent à le qualifier, à le dire à un moment donné de l’histoire sociale (…) parle-t-on d’un état, d’une période dans le cycle de vie, d’une condition, d’un statut, d’une situation historiquement immuable concernant l’ensemble du corps social ? ».12 La jeunesse est fortement sollicitée pour participer. Il faut y voir deux aspects, d’une part cela découle du constat de son absence dans les instances participatives, d’autre part il ne faut pas nier une volonté de contrôle social. Celle –ci est liée tant à la peur de créer des exclus qu’au désir de canaliser les revendications éventuelles. Pourtant « N’est –il pas paradoxal d’attendre des jeunes un civisme parfait alors que l’accès aux responsabilités économiques et sociales leur est rendu difficile? »
Le vote ou suffrage universel direct
Le principe de la démocratie dans le monde contemporain s’exprime surtout par la compétition politique qui se situe au niveau des élections, ainsi le passage au pouvoir devrait passer par voie électorale. Une élection ou scrutin libre se définie comme tout acte entreprit par un citoyen en se basant sur la détermination de ses choix respectifs d’élire ses représentants dans chaque prise de décision. Cet acte se traduit par le dépôt d’un bulletin de vote dans une urne. Symbolisant ainsi l’une des principes fondamentaux de la démocratie, le droit de vote ou le droit de suffrage doit être reconnu comme un droit propre à tous les citoyens. Cela en déterminant, la libre expression des opinions et de choisir librement ses dirigeants sans contrainte sont les indicateurs intermédiaires à la démocratie. Cette volonté d’exprimer ses choix politiques devrait toujours se lier à la certitude d’être prise en considération dans la conduite des affaires de l’Etat. On parlera alors de vote direct ou suffrage universel direct dans le cas des élections présidentielles et des députés à Madagascar. Ainsi, ce procédé permet au citoyen d’élire eux-mêmes leur représentant sans intermédiaire, ni représentants. Toutefois, il peut exister dans certains pays des procédés qui exécutent des élections de façon indirecte comme le cas des Etats-Unis. Ils se déroulent à l’aide des intermédiaires ou des collèges électorales. En bref, le fait d’élire les représentations du peuple par voix du suffrage universel direct est une des bases et principes fondamentaux de la démocratie. Une nation qui se veut démocratique doit préserver le droit individuel et respecter le choix de chaque citoyen. Les élections sont le moyen moderne de faire participer tout le monde au gouvernement.
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Table des matières
Introduction Générale
Partie I : Présentation du cadre de la recherche
Chapitre I : Cadre Méthodologique
Section1 : Etape de la recherche
Section 2 : Type de recherche
Sous-section 1 : Recherche exploratoire
Sous-section 2 : Recherche de terrain
Section 3 : Méthode aléatoire
Section 4 : Démarche hypothético-déductive
Section 5 : Analyse qualitative
Chapitre II : Cadre théorique
Section 1 : Démocratie participative
Sous-section 1 : Définition étymologique
Sous-section 2 : Fondement de la démocratie participative
Sous – section 3 : Enjeu de la démocratie participative
Sous-section 4 : Critiques de la démocratie participative
Section 3: Genèse de la participation sociale
Sous-section 1 : Origine de la participation
Sous-section 2 : Logique de la participation
Sous-section 3 : Objectifs de la participation
Sous-section 4 : Limites de la participation
Chapitre III : Autour de la participation politique et citoyenne
Section 1 : Jeunesse et participation
Sous-section 1 : Travail et participation sociale
Sous-section 2 : Modèle de participation
Section 2 : Regard synoptique sur le contexte historique malgache
Sous-section 1 : Mouvement du 13 mai 1972
Sous-section 2 : Manifestation de la participation citoyenne à Madagscar
Section 3 : Max Weber et la Sociologie compréhensive en tant qu’outil conceptuel
Section 4 : Problématique et hypothèse
Sous-section 1 : Problématique
Sous-section 2 : Hypothèses
Partie II : Analyses des données
Chapitre IV : Conception de la politique
Section 1 : Opinion des jeunes sur la sphère politique
Section 2 : Opinion des jeunes sur les politiciens
Sous-section 1 : Qualités inhérentes à la personnalité
Sous-section 2 : Qualités inhérentes aux postes politiques
Sous-section 3 : Qualité inhérentes au mode d’accession au pouvoir
Sous-section 4 : Autres qualités
Chapitre V : Les modalités d’un engagement
Section 1 : Comportement politique et citoyen
Sous-section 1 : La participation des jeunes à la vie politique et citoyenne
Sous-section 2 : Le vote ou suffrage universel direct
Sous-section 3 : Etude comportemental des individus jeunes en âge de voter
Sous-section 4 : Dimension politique du droit de vote
Section 2 : Les modalités de la participation citoyenne
Section 3 : Modalités de la participation citoyenne selon le contexte économique et sociale
Partie III : Approche prospective et piste de réflexion
Chapitre VI : Analyses et opérationnalisations des hypothèses
Section 1 : Vérification des hypothèses
Sous-section 1 : L’exclusion sociale des jeunes
Sous-section 2 : Critiques autour de la politique
Sous-section 3 : Critiques autour de la socialisation politique
Section 2 : Problème de compréhension sur l’enjeu politique
Sous-section 1 : Politique opportuniste
Sous-section 2 : Nomadisme politique
Section 3 : Une socialisation citoyenne insuffisante
Section 4 : Insister sur le rôle de l’école en tant que valeur sûr de la socialisation citoyenne
Chapitre VI : Approche prospective
Section 1 : Révision du statut des jeunes
Section 2 : Les attentes des jeunes vis-à-vis de la classe politique
Sous-section 1 : Profil type de l’homme politique idéal
Sous-section 2 : Compétence de l’homme politique idéal
Section 3 : Attentes des jeunes vis-à-vis des partis politiques
Sous-section 1 : Le multipartisme œuvrant véritablement pour le développement du pays
Sous-section 2 : Le dynamisme des jeunes
Sous-section 3 : Une formation pour la classe politique
Conclusion générale
Bibliographie
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