Parasitisme endo-ectothrix de type microsporique

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Habitat et mode de contamination

L’origine de la contamination par les différentes espèces peut être humaine, animale ou tellurique (8, 9, 10). La voie de contamination habituelle par les dermatophytes est cutanée ou transcutanée. La contamination d’origine humaine est la plus fréquente, elle peut être directe mais elle se fait le plus souvent par l’intermédiaire des sols, des locaux souillés, par des squames parasitées (salles de bains, salles de sport, piscines…) (11, 12). Des objets tels que les peignes, brosses, foulards, vêtements et chaussures peuvent également transporter des spores (13).
La plupart des champignons des teignes du cuir chevelu sont des parasites strictement humains. Cette notion a une grande importance pour l’épidémiologie et la prophylaxie. Néanmoins, il existe un certain nombre d’exceptions qui méritent d’être prises en considération (10).

Les espèces anthropophiles

Ce sont des parasites obligatoires de l’homme qui ont une transmission interhumaine, soit par contact direct, soit indirect, par l’intermédiaire d’objets souillés ou la fréquentation des lieux publics contaminés (12). Les dermatophytes anthropophiles, bien adaptés à l’homme, donnent des lésions discrètes habituellement bien tolérées ou ignorées et sont très fréquentes en pathologie humaine. La contamination se fait par les spores (arthrospores), très résistantes, qui sont présentes sur les lésions elles-mêmes, mais également dans les débris d’ongles, de squames, de cheveux. Ces spores peuvent survivre des mois voire des années dans le milieu extérieur, en particulier dans l’environnement des malades, ce qui contribue à leur recontamination (14, 15).
La contamination peut être directe, ce qui est le plus fréquent, par l’intermédiaire des sols souillés de squames parasitées (salle de bain familiale, salles de sports, piscines, etc.), linge de toilette, vêtements et chaussures peuvent également transporter des spores. La quantité de spores infestantes dans l’environnement est proportionnelle au nombre de sujets infestés. (La contagiosité au sein de la famille ou de la collectivité d’enfants nécessite des contacts répétés avec la source infestante. Des objets contaminés (peignes, brosses, foulard, etc.) sont souvent à l’origine des épidémies. Les poux, en se déplaçant d’une tête d’enfant à une autre tête, emportent avec eux des spores fongiques et participent à la contamination. Certains sports, comme la lutte favorisant le contact de la tête avec différentes parties du corps, sont aussi des facteurs de dissémination des dermatophytes anthropophiles (10, 15).

Les espèces zoophiles

Ces parasites des animaux sont transmis accidentellement à l’homme par l’intermédiaire des animaux d’élevage ou de compagnie. Les dermatophytes zoophiles sont des espèces peu ou pas adaptées à l’homme. Ils donnent des lésions plutôt bruyantes (inflammatoires) et mal supportées. La contamination provenant des animaux est cependant rare. Elle se fait de façon accidentelle dans un contexte professionnel, chez les éleveurs, vétérinaires, personnelles des abattoirs. Par exemple, T. verrucosum est transmis par les bovins atteints de dartre (16).
Les animaux sauvages sont rarement impliqués, ils contaminent les enfants lors des jeux dans la nature ou les adultes pendant les travaux de jardinage. Le plus souvent l’infection se fait par l’intermédiaire des poils infectés déposés sur le sol (14).
Les animaux malades vont entrainer des épidémies familiales (teignes tondantes du cuir chevelu chez les enfants, associés à des épidermophyties bien dessinées, folliculites, sycosis de la barbe chez les adultes, rarement des teignes du cuir chevelu chez les femmes âgées).
Les espèces les plus fréquemment pathogènes sont M. canis (chat et chien), T. mentagrophytes (bovin, ovin) et T. verrucosum (bovins atteints de dartre). D’autres espèces, M. praecox (cheval), T. erinacei (hérisson), M. equinum (très fréquent chez le cheval), T. gallinae (oiseau), M. nanum (porc) sont rarement rencontrées du fait d’une moindre virulence, d’une moins bonne affinité pour la kératine humaine (la plupart des dermatophytes ont un substrat privilégié) et des conditions de rencontre beaucoup plus limitées. Leur rôle est plus important en pathologie humaine que les champignons d’origine tellurique. Ils sont plus fréquents en Europe et en Amérique, plus rare en Afrique (9). Il faut noter que M. canis, d’origine féline représente, dans de nombreux pays européens et américains, l’agent presque exclusif des teignes microsporiques du cuir chevelu (10).

Les espèces telluriques

Elles vivent dans le sol et sont transmises à l’homme à l’occasion de travaux de jardinage ou par l’intermédiaire d’animaux. Sur certains sols enrichis en kératine animale (cours de ferme, étables, etc.), on trouve des dermatophytes qui dégradent la kératine déposée par les animaux (poils, fragments de corne, de sabots, plumes, etc.). Peu agressifs, ils sont rarement impliqués en pathologie humaine mais entrainent des manifestations inflammatoires intenses favorisant leur élimination. Ce sont essentiellement M. gypseum, M. fulvum et T. mentagrophytes. Certaines espèces telles que T. ajelloi, fréquentes dans le sol, ne sont jamais pathogènes (10, 17).

Pathogénie

L’installation et le développement des dermatophytes sur leurs hôtes sont conditionnés par des facteurs généraux (âge, …) et locaux de défense (13).
Pour qu’une teigne puisse se développer, il faut que l’inoculum entre en contact avec un stratum corneum altéré, car le seul contact avec le dermatophyte n’est pas suffisant. Un traumatisme est requis pour que les arthroconidies y pénètrent et donnent naissance au processus infectieux (15, 19).
L’implantation d’un dermatophyte nécessite une ≪permissivité≫ locale du follicule pilaire, et en première intention, l’ouverture d’une ≪porte d’entrée≫ : égratignure (peigne, brosse, …), macération, absence pré-pubertaire de sécrétion sébacée (teignes de l’enfant), microtraumatismes…
Une fois le dermatophyte implanté, ses possibilités de filamentation, puis de dissémination, sont tributaires du niveau de défenses, notamment cellulaires, que peuvent lui opposer la peau et les phanères. Un déficit, même transitoire, de l’immunité cellulaire locale est donc un facteur favorisant la dermatophytose (20).
L’attaque du cheveu fait toujours suite à une atteinte de la couche cornée de l’épiderme. Le filament arrivant à un orifice pilaire progresse dans la couche cornée jusqu’à l’infundibulum. Au contact avec le cheveu, le champignon soulève la cuticule et pénètre dans le cheveu qu’il envahit de haut en bas. Sa progression s’arrête au niveau du collet du bulbe pilaire ou il n’y a pas de kératine et forme une ligne appelée ≪frange d’Adamson≫.
L’évolution du champignon dans le cheveu dépend de l’espèce responsable (20).

Facteurs favorisants

Certains facteurs favorisent la contamination et le développement des TCC. Ils dépendent de l’hôte et de son environnement.

Facteurs liés à l’hôte

Chez l’hôte, l’âge joue un rôle capital dans les teignes du cuir chevelu (21). En général les teignes sont des affections rencontrées chez l’enfant en âge scolaire, cependant elles ont été aussi décrites, bien que rarement chez les nourrissons (22), et les teignes de l’adulte sont mentionnées dans la littérature (23).
La disparition des teignes à la puberté est attribuée d’une part, à un changement dans la composition des cheveux de l’adulte où la kératine est plus riche en acide gras soufré qui conviendrait mal au développement des dermatophytes anthropophiles et d’autre part, à l’action fongistatique accrue des triglycérides dans le sébum produit après la puberté. Ainsi une réduction en triglycérides dans le sébum peut prédisposer des femmes ménopausées à développer des teignes plus fréquemment que les autres adultes (6).
* Influence du genre : les teignes de l’enfant prédominent dans le genre masculin, alors que les cas tardifs sont surtout féminins (21).
* Influence de l’immunité :
– le diabète fortement déséquilibré baisse la fonction macrophagique et entraîne une diminution de l’immunité à médiation cellulaire ;
– le SIDA, avec la baisse des lymphocytes T, a pour conséquence une plus grande susceptibilité aux infections fongiques ;
– la corticothérapie agit sur les cellules T et leurs lymphokines, et perturbe les capacités chimiotactiques et cytotoxiques des macrophages (6). Les autres traitements immunosuppresseurs peuvent aussi prédisposer au développement d’une teigne du cuir chevelu.
* Influence de l’état nutritionnel : le taux d’infection dermatophytique est élevé chez des enfants atteints de Kwashiorkor (21).

Les facteurs liés à l’environnement

* Les facteurs locaux :
– l’altération de la barrière cutanée par un microtraumatisme, la macération, l’occlusion favorise le parasitisme par les dermatophytes.
– les coiffures traditionnelles chez la femme, en l’occurrence les tresses serrées, en traumatisant le cuir chevelu exposent le stratum corneum à l’invasion par les micromycètes, l’application fréquente de pommades occlusive sur le cuir chevelu favorise le maintien et la prolifération des champignons, à partir des arthrospores qui s’y trouvent (24).
– l’absence de soins capillaires sur les tresses laissées en place durant des mois constitue un facteur favorisant le maintien et le développement éventuel de micromycètes sur le cuir chevelu.
– l’échange de peignes et de brosses permet la dissémination des agents pathogènes.
* Les facteurs généraux :
– une température de 25-30°C est indispensable à la croissance dermatophytique, certains dermatophytes s’accommodent de la chaleur humide et de la chaleur sèche
(25) ;
– l’altitude jouerait un rôle sur l’incidence des dermatophytes, plus élevée au niveau de la mer qu’en montagne. Les teignes trichophytiques se rencontrent plus volontiers en altitude et celles à M. audouinii au niveau de la mer (26).

Répartition géographique (27)

Le spectre des dermatophytes responsables des teignes du cuir chevelu n’a cessé de se modifier depuis un siècle dans l’ensemble du monde. Cependant, l’épidémiologie des teignes du cuir chevelu peut se modifier dans le même pays selon les régions (rurales ou urbaines) et selon la fréquence et la provenance des populations immigrées avec une augmentation significative dans le temps de certaines espèces anthropophiles par rapport à celles zoophiles ou inversement.
En Afrique du nord, T. schoenleinii, agent du favus, était très fréquent dans les années 1950, il a connu une baisse spectaculaire et progressive au cours des dernières décennies, pour devenir exceptionnel au début du XXIème siècle, au profit d’une augmentation de l’incidence de T. violaceum et de M. canis.
Au Sénégal et l’Ouest de la République démocratique du Congo, les espèces les plus dominantes sont M. audouinii et T. soudanense, par contre T. yaoundei est prédominant en Cameroun et l’Est de la RDC. En Ethiopie et Somalie, T. schoenleinii est l’agent le plus répandu, par contre M. ferrugineum est retrouvé dans les régions tropicales.
En Europe, en France, à la fin du XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle, les teignes autochtones étaient des teignes a transmission interhumaine dues à M. audouinii, T. tonsurans, T. schoenleinii, mais l’apparition de la griséofulvine en 1958 et l’amélioration des conditions de vie ont permis l’éradication de ce problème. Dans les années 1950 à 1980, M. canis représentait l’espèce dominante transmise essentiellement par les chatons et plus rarement par les animaux à poils. A partir des années 1980 les teignes à transmission humaine vont se développer et devenir majoritaires surtout dans les villes. Elles sont dues à deux espèces dont le berceau est l’Afrique noire: T. soudanense et M. langeronii et sont liées aux mouvements migratoires. En Espagne, si T. tonsurans apparait comme l’espèce la plus importante dans les populations immigrées d’Afrique, M. canis reste l’espèce dominante dans l’ensemble de la population. En Italie, M. canis semble être l’espèce dominante des dermatophytes responsables des teignes du cuir chevelu. Aux pays bas, différentes études montrent l’importance prise par T. violaceum dans les populations immigrées des régions méditerranéennes (surtout du Maroc) mais M. canis reste la plus commune. En Angleterre, comme en France, M. audouinii était l’espèce majoritaire au début du siècle. Elle a été supplantée par M. canis dans les années 1950-1970.
En Asie, dans tout le moyen orient et dans le pourtour méditerranéen, T .violaceum demeure le principal agent responsable des teignes du cuir chevelu. M. ferrugineum était l’espèce responsable des épidémies de teigne en extrême orient (chine et japon) jusque dans les années 80 mais il semble avoir pratiquement disparu.
Aux USA, les teignes du cuir chevelu étaient rares avant 1900 et dues à M. canis. A partir de 1900, les teignes sont devenues plus fréquentes et dues surtout à M. audouinii, mais le dépistage des enfants atteints et leur traitement par la griséofulvine a permis de contrôler l’épidémie. Cependant, à partir des années 1950, T. tonsurans fait progressivement son apparition pour devenir l’espèce dominante dès les années 70-80 et ceci jusqu’à ce jour. Il a été probablement introduit par les populations immigrantes du Mexique, de Porto Rico, des iles caraïbes et de la république dominicaine. Actuellement cette espèce est responsable de 90% des teignes aux USA. Au Canada, T. tonsurans est l’espèce principale dans les zones urbaines mais T. verrucosum et M. canis dominent dans les zones rurales. En Amérique centrale, T.tonsurans est aussi l’espèce dominante. Par contre, en Amérique du sud M. canis demeure l’espèce majoritaire. En Australie et en nouvelle Zelande, M. canis domine avec quelques foyers endémiques de T. tonsurans.
On peut donc schématiser le spectre clinique des dermatophytes à l’échelon mondial, au sud et dans la ceinture de pauvreté du monde: ce sont les espèces anthropophiles qui prédominent, tandis qu’au nord ou chez les populations économiquement plus développées ce sont essentiellement les espèces géophiles et zoophiles.

ASPECTS CLINIQUES DES TEIGNES DU CUIR CHEVELU

L’aspect clinique est variable, ce polymorphisme clinique est dû à la diversité des agents des teignes et au degré de résistance de l’hôte à l’infection par les dermatophytes. On distingue les teignes tondantes, les teignes inflammatoires ou suppuratives ou kérions, et les teignes faviques.

Les teignes tondantes

Ce sont les plus fréquentes, elles sont observées essentiellement chez l’enfant et guérissent le plus souvent à la puberté. Les cheveux parasités sont cassés courts et il n’y a pas d’évolution vers l’alopécie définitive. Les dermatophyties de la peau glabre sont associées dans 5,7% des cas (28). On distingue deux variétés de teignes les teignes microsporiques dues à des dermatophytes du genre Microsporum d’origine animale ou humaine, et les teignes trichophytiques dues à des dermatophytes du genre Trichophyton d’origine humaine.

Les teignes tondantes microsporiques

Les teignes microsporiques réalisent des plaques squameuses bien limitées de 2 à 5 cm de diamètres uniques ou peu nombreuses, grossièrement arrondies, où tous les cheveux sont cassés courts 2 à 3 mm de leur émergence. Ces cheveux prennent un aspect dit givré dû à la gaine de spores qui les entoure. L’examen en lumière de Wood met en évidence une fluorescence verte plus ou moins intense des cheveux parasités sur toute leur longueur.

Les teignes tondantes trichophytiques

Les teignes trichophytiques se présentent dans leur aspect typique sous forme de nombreuses petites plaques grisâtres mal limitées, de 1 à 2 cm de diamètre où les cheveux sont cassés très courts au ras de leur émergence du cuir chevelu, englués dans les squames et apparaissent comme des points noirs implantés dans l’orifice folliculaire donnant un aspect de pseudo-comédon. La coalescence de plusieurs « petites plaques » peut donner un aspect de « grande plaque » sur laquelle on trouve des cheveux sains. Parfois l’aspect clinique se traduit par un simple état squameux du cuir chevelu. Il n’y a pas de fluorescence en lumière de Wood. Ce type de teigne guérit spontanément à la puberté ou même avant mais peut persister chez la femme adulte.

Les teignes faviques ou favus

C’est la forme la plus anciennement connue, elle est due aux mauvaises conditions d’hygiène.
À l’inverse des teignes tondantes, le favus qui débute dans l’enfance ne régresse pas à la puberté et en l’absence de traitement détermine une alopécie cicatricielle. La lésion caractéristique est « le godet favique » qui est une petite cupule jaune de quelques millimètres de diamètre d’où sortent des cheveux ternes et grisâtres non cassés. La fusion de plusieurs godets détermine la « croûte favique » friable de teinte jaune paille. Celle-ci peut envahir tout le cuir chevelu. Cheveux et croûte dégagent une odeur désagréable comparée à celle d’un « nid de souris ».
Il s’agit de lésions évoluant toujours vers une alopécie cicatricielle définitive. Les cheveux faviques sont fluorescents sous la lampe de Wood. Ils émettent une lumière vert pâle sur toute leur longueur. T. schonleinii est responsable du favus.

Les teignes inflammatoires

Elles atteignent les cheveux chez les enfants, la barbe chez les adultes et sont essentiellement observées en milieu rural. Ce type de teigne inflammatoire ou « kérion de Celse » débute comme toutes les teignes par une lésion érythématosquameuse, qui devient inflammatoire, suppurée et s’accompagne d’une chute des cheveux. Ainsi vers le 10e – 15e jour, il existe un macaron en relief sur le cuir chevelu, d’où sort du pus par les orifices pilaires, spontanément ou à la pression, réalisant un aspect en « pomme d’arrosoir ». Il s’agit souvent d’une lésion unique sur le cuir chevelu, de lésions multiples sur la barbe appelées sycosis. Les lésions peuvent être douloureuses, souvent quelques adénopathies sont présentes mais il n’y a habituellement ni fièvre ni altération de l’état général. Des lésions de dermatophytides peuvent y être associées. Le kérion confère en principe une immunité durable. T. mentagrophytes, T. verrucosum et M. gypseum mais aussi T. violaceum et M. canis sont les dermatophytes les plus fréquemment responsables (29, 30).
Les principaux diagnostics différentiels d’une teigne tondante (31) sont une dermite séborrhéique, une pelade, une trichotillomanie et un psoriasis du cuir chevelu. Devant un kérion on discutera une folliculite bactérienne. Enfin, devant une teigne favique on éliminera une pyodermite du cuir chevelu ou une cause d’alopécie cicatricielle.

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

Le diagnostic des teignes du cuir chevelu évoqué sur la clinique sera confirmé par l’examen mycologique qui comporte plusieurs étapes.
L’examen mycologique d’une teigne débute par l’observation de la lésion en lumière de Wood. Il se poursuit ensuite par le prélèvement, l’examen direct, la culture (ensemencement du produit biologique sur milieu de culture approprié) et se termine par l’identification du champignon qui aura poussé après un temps d’incubation.
D’autres techniques pourront aider au diagnostic (32): la recherche des organes perforateurs, l’inoculation à l’animal et la biologie moléculaire, pour l’instant, ne sont pas encore utilisées en routine. La spectrographie de masse donne des résultats préliminaires très prometteurs.

Prélèvement

Conditions de prélèvements

Le prélèvement est réalisé après une toilette au savon neutre le jour de l’examen avant toute prescription d’antifongique. Une fenêtre thérapeutique est nécessaire si les antifongiques ont été déjà débutés: 15 jours pour le traitement local et 4 semaines pour la griséofulvine per os, 3 mois pour la prescription de terbinafine orale (8, 10, 33, 19).Si on ne respecte pas ces temps de latence, les résultats mycologiques risquent d’être ininterprétables (34).
Les lésions multiples doivent être prélevées et identifiées séparément.

Interrogatoire et prise de connaissance du dossier du patient (19)

Le médecin doit s’enquérir des facteurs favorisant le développement d’une mycose. Un contact avec un animal, l’existence d’autres cas dans l’entourage ou la présence de lésions des pieds seront recherchées, des habitudes de vie favorables telles que l’utilisation de douches communes sur les lieux de travail, la fréquentation de cure thermale, la pratique de sports. Dans tous les cas, il est important de noter la profession, les antécédents médicaux et la prise de médicaments tels qu’une corticothérapie et enfin le pays d’origine ou l’existence de séjours prolongés dans d’autres zones du globe.
Ces données sont importantes dans la prise en compte épidémiologiques des dermatophytoses et l’interprétation du résultat de l’examen mycologique (10, 33).

Technique de prélèvements

Examen avec une lampe à rayons ultraviolets (lampe de Wood)
Il peut être utile avant d’effectuer le prélèvement.
La lampe de Wood portative existe depuis plus de trente ans. Elle permet d’une part, dans les conditions d’obscurité complète, d’orienter le type de parasitisme grâce à la fluorescence émise et d’autre part, elle aide à repérer les cheveux cassés parasités par certains dermatophytes même en l’absence de lésions cliniques franches (8). La lésion est dite Wood positif lorsqu’il y a émission d’une fluorescence verte (parasitisme microsporique), vert-jaune ou foncé (parasitisme favique) et Wood négatif en absence d’une fluorescence (10, 33).
Wood négatif : teignes microïdes (kérions) ; teignes mégaspores (kérions) ; teignes trichophytiques (32).
L’acte de prélèvement
Il doit être de bonne qualité et suffisamment abondant pour pouvoir faire l’examen direct et la culture (32). C’est une étape capitale, car du prélèvement dépendra la confirmation du diagnostic suspecté (12, 35). Elle nécessite un opérateur formé à la pratique du prélèvement (33, 17) Il est indispensable avant de procéder à tout prélèvement mycologique, de savoir prélever là où se trouve l’agent pathogène; prélever en plusieurs endroits et en quantité suffisante (36).
Pour un prélèvement classique, les cheveux cassés parasités des teignes tondantes sont prélevés avec une pince à épiler. Les croûtes ou les squames sont recueillies à l’aide d’une curette ou d’un scalpel dans une boîte de Pétri. Si les lésions sont suppurées, le pus est prélevé au moyen d’un écouvillon et les cheveux sont facilement retirés à la pince (6).
Les cheveux faviques sont prélevés à leur base, en raclant si possible le fond du godet favique avec une curette (10, 33).
Un carré de moquette est utilisé surtout pour les études épidémiologiques et la surveillance du traitement.

Examen direct

Intérêt

Il est indispensable compte tenu de la lenteur habituelle de croissance des dermatophytes et permet d’apporter une réponse rapide au clinicien, l’examen direct donne souvent une idée du dermatophyte en cause afin d’entreprendre un traitement approprié sans attendre les résultats des cultures (32).

Techniques

L’examen microscopique direct permet l’observation de la phase parasitaire du champignon in situ. Il est indispensable et constitue une étape importante du diagnostic mycologique. Dans le cas des mycoses du cuir chevelu un examen microscopique bien conduit permet en quelques minutes de diagnostiquer la présence d’un champignon. Cet examen simple à réaliser permet ainsi de confirmer rapidement le diagnostic d’une teigne (10).
Pour sa réalisation, on applique sur le prélèvement recueilli et déposé sur une lame de verre, un produit éclaircissant contenant habituellement de la potasse (KOH à 10%, avec un léger chauffage au bec bunsen de la préparation) associée ou non à un colorant (noir chlorazole) permettant de ramollir la kératine. Le temps de macération, fonction de l’épaisseur des éléments examinés, ne doit pas dépasser 30 minutes sous peine de lyse totale de la kératine et de désorganisation définitive du prélèvement. L’emploi de bleu coton, de lactophénol ou de chloral lactophénol d’Amman permet d’éclaircir et de conserver indéfiniment les préparations (33, 19).
Un examen microscopique négatif n’exclut pas une mycose et la mise d’une culture du prélèvement est la règle (10).
L’examen microscopique doit porter sur l’extrémité bulbaire des poils. Cet examen permet ainsi, après éclaircissement pilaire, de préciser directement le type parasitaire en cause (classification de Sabouraud) et le mode de contagion: humain pour le type favique ou endothrix, animal pour le type microïde (cheval, souris, cobaye) ou mégaspore (bovin), humain ou animal (chien, chat) pour le type microspore (17).
On peut ainsi observer cinq types de parasitisme pilaire (8, 10, 16).

Résultats

L’examen direct met en évidence des filaments mycéliens et /ou des spores.
Il permet de caractériser l’un des cinq types de parasitisme ou d’atteinte pilaire de Sabouraud (trichophytique, favique, microsporique, microïde, mégaspore).

Parasitisme endo-ectothrix de type microsporique (Figure 6A)

Le type microsporique comporte à la fois des filaments à l’intérieur du cheveu et une volumineuse gaine de petites spores très compactes (2 μ de diamètre) autour de celui-ci. Ces spores sont fluorescentes en lumière de Wood. La fluorescence est verte claire. Il s’agit cliniquement, de la teigne tondante à grandes plaques d’alopécie.

Parasitisme endo-ectothrix de type microïde (Figure 6B)

Dans ce type d’atteinte, la présentation est semblable à la différence que les spores de 2 à 3 μ de diamètre sont disposées en chainette autour du cheveu. Il n’existe pas de fluorescence à la lumière de Wood. Ce type de parasitisme correspond à une teigne suppurée ou kérion.

Parasitisme endo-ectothrix de type mégaspore (Figure 6C)

Le type mégaspore présente des filaments dans le cheveu et des larges filaments arthrospores (spores de 4 μ de diamètre) autour du cheveu. Les spores sont plus grosses.
Cliniquement, il s’agit de teignes suppurées ou kérions. Il n’existe pas de fluorescence à la lumière de Wood.

Parasitisme endothrix de type trichophytique (Figure 6D)

Dans le type trichophytique, le cheveu est rempli de spores de 3 à 4 μ de diamètre. Le cheveu fragilisé cassé au ras du cuir chevelu. Il n’existe pas de fluorescence à la lumière de Wood. Cliniquement, il s’agit de la teigne tondante à petites plaques d’alopécie.

Parasitisme endothrix de type favique (Figure 6E)

Dans ce type d’atteinte, il existe un godet formé de filaments internes agglomérés, situé à la base du cheveu. Ces quelques filaments sont souvent vides de leur cytoplasme, qui est remplacé par de l’air. Les cheveux parasités restent relativement longs et sont fluorescents à la lumière de Wood. Cliniquement ce parasitisme correspond au favus ou teigne favique, seule teigne donnant une alopécie définitive.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
1. GENERALITES SUR LES TEIGNES DU CUIR CHEVELU
1.1. Définition
1.2. Intérêt
2. EPIDEMIOLOGIE
2.1. Les agents pathogènes
2.1.1. Taxonomie
2.1.2. Morphologie
2.1.3. Habitat et mode de contamination
a. Les espèces anthropophiles
b. Les espèces zoophiles
c. Les espèces telluriques
2.1.4. Pathogénie
2.2. Facteurs favorisants
2.2.1. Facteurs liés à l’hôte
2.2.2. Les facteurs liés à l’environnement
2.3. Répartition géographique
3. ASPECTS CLINIQUES DES TEIGNES DU CUIR CHEVELU
3.1. Les teignes tondantes
3.1.1. Les teignes tondantes microsporiques
3.1.2. Les teignes tondantes trichophytiques
3.2. Les teignes faviques ou favus
3.3. Les teignes inflammatoires
4.1. Prélèvement
4.1.1. Conditions de prélèvements
4.1.2. Interrogatoire et prise de connaissance du dossier du patient
4.1.3. Technique de prélèvements
4.2. Examen direct
4.2.1. Intérêt
4.2.2. Techniques
4.2.3. Résultats
a. Parasitisme endo-ectothrix de type microsporique
b. Parasitisme endo-ectothrix de type microïde
c. Parasitisme endo-ectothrix de type mégaspore
d. Parasitisme endothrix de type trichophytique
e. Parasitisme endothrix de type favique
4.3. Culture
4.3.1. Milieux d’isolement et techniques d’ensemencement
4.3.2. Incubation
4.3.3. Identification
4.4. Inoculation à l’animal
4.5. Diagnostic moléculaire
4.6. Interprétation des résultats
5. TRAITEMENT
6. PREVENTION
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. CADRE ET PERIODE D’ETUDE
1.1. Cadre d’étude
1.2. Type et période de l’étude
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Population de l’étude
2.1.1. Critères d’inclusion
2.1.2. Critères de non inclusion
2.2. Matériels de l’étude
2.2.1. Matériels classiques
2.2.2. Les milieux de culture
2.2.3. Réactifs
2.3. Méthodologie
2.3.1. Techniques d’examen mycologique
2.3.2. Recueil des données
2.3.3. Méthodes d’analyse des données
3. RESULTATS
3.1. Données épidémiologiques
3.1.1. Répartition des examens mycologiques effectués selon l’année
3.1.2. La prévalence des TCC
3.1.3. La prévalence des TCC par année
3.1.4. Répartition des cas de TCC selon l’année
3.1.5. Répartition des cas de TCC selon les mois
3.1.6. Répartition des TCC en fonction du sexe
3.1.7. Répartition des TCC selon l’âge
3.1.8. Répartition selon l’âge et le sexe
3.2. Aspects étiologiques
3.2.1. Répartition des TCC selon le genre
a. Répartition des TCC par genre en fonction de l’année
b. Répartition des TCC par genre en fonction des mois
c. Répartition des TCC par genre selon l’âge
d. Répartition des TCC par genre selon le sexe
3.2.2. Espèces de dermatophytes isolées
3.2.3. Répartition des espèces du genre Microsporum
a. Répartition de Microsporum langeronii selon l’année
b. Répartition de l’espèce Microsporum langeronii selon les mois
c. Répartition de l’espèce Microsporum langeronii selon les tranches d’âge
d. Répartition de Microsporum langeronii selon le sexe.
3.2.4. Répartition des espèces du genre Trichophyton
a. Répartition des espèces du genre Trichophyton selon l’année
b. Répartition des espèces du genre Trichophyton selon les mois
c. Répartition des espèces du genre Trichophyton selon les tranches d’âge
d. Répartition des espèces de Trichophyton selon le sexe
3.2.5. Répartition des TCC diagnostiquées selon le mode de contamination
a. Répartition des TCC selon le mode de contamination au cours des années
b. Répartition des espèces selon le mode de contamination au cours des années
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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