PARASITES INTESTINAUX DU PIGEON VOYAGEUR
Coccidioses du pigeon
Epidémiologie
Epidémiologie descriptive
Les coccidioses sont des maladies cosmopolites. Autrefois elles sévissaient dans les pays chauds et humides qui correspondaient aux conditions de survie des parasites ; mais aujourd’hui elles se sont répandues partout.Auparavant, les coccidioses avaient un caractère saisonnier et enzootique, maintenant elles prennent un aspect épizootique et sont présentent toute l’année, que se soit dans les élevages de pigeons de chair ou dans les colombiers de pigeons voyageurs. Une étude réalisée dans le Nord de la France en 1983 a révélé que sur 7 colombiers de voyageurs, seul un élevage était indemne de coccidies, les autres étant tous contaminés à des degrés divers [21].
Epidémiologie analytique
Sources de parasites
En raison de la spécificité des coccidies, la transmission ne peut s’effectuer qu’au sein d’une espèce donnée ou avec une autre espèce appartenant à la famille des Colombidés. Au sein des élevages de pigeons voyageurs, ce sont le milieu extérieur contaminé par des oocystes, les pigeons malades chroniques et les porteurs sains qui représentent les principales sources de parasites.
Facteurs favorisants
Les coccidies peuvent être amenées dans une colonie de pigeons par l’introduction d’animaux, mais aussi par le contact avec des pigeons d’autres colombiers porteurs de coccidies. Le risque de contagion est majoré par le transport dans des paniers non nettoyés ou dans les camions notamment lors des transports pour les lâchers des concours.La propagation de l’infection est aussi favorisée en tenant les pigeons en volières. Il existe également un danger en gardant le colombier ouvert, parce que dans les flaques d’eau et les gouttières, les oocystes restent longtemps infectieux après le processus de sporulation. Une infection sera aussi favorisée par des efforts inhabituels et trop grands. Comme facteurs de stress, on cite un entourage étranger (transport, introduction dans un nouveau colombier), le manque d’eau de boisson ou l’eau trop sale, l’élevage prolongé ou des concours trop durs. Egalement citées, des maladies, en premier lieu desquelles des infections bactériennes, et l’agent de la trichomonose [25].
Mode d’infection
L’infection se réalise toujours par voie buccale lors d’ingestion d’oocystes sporulés dans les aliments ou l’eau contaminée. La surpopulation, la propreté du pigeonnier, la mauvaise installation des abreuvoirs et des mangeoires, sont d’importants facteurs d’infection.
Réceptivité et sensibilité
• Facteurs intrinsèques
– Espèce animale les coccidies du genre Eimeria sont assez spécifiques. Ainsi par exemple, les pigeons ne sont pas réceptifs aux coccidies de poules. Par contre, toutes les espèces de Colombidés sont réceptives à Eimeiria labbeana, et Eimeiria columbarum.
– Race les races sélectionnées sont plus fragiles, donc plus réceptives.
– Age les coccidies affectent les pigeons de tout âge mais de façon plus grave chez les jeunes.
– Immunité toute exposition à l’infestation suscite une résistance aux réinfections. Cette immunité s’applique à une seule espèce coccidienne et sa persistance est limitée dans le temps, en l’absence de réinfection pour l’entretenir.
• Facteurs extrinsèques
– Alimentation des études effectuées chez les poulets révèlent que de nombreux facteurs peuvent intervenir. Les carences en vitamines liposolubles (vitamines A et K) élèvent la réceptivité des individus aux coccidies, par contre l’excès de vitamine B, qui apporte des facteurs de croissance aux coccidies, favorise également l’infection. Les excès protéiques, qui en stimulant la sécrétion pancréatique permettent le dékystement des sporozoïtes, sont d’importants facteurs d’infection [11].
– Maladies intercurrentes elles sensibilisent les individus. En particulier, la paratyphose et la colibacillose associées à l’infection coccidienne élèvent la gravité de celle-ci [11].
Pathologie
Symptômes
Les symptômes observés sont toujours du même type mais on peut noter une variation de leur intensité selon l’espèce de coccidie en cause, l’âge et l’état de santé de l’animal.
On distingue deux formes de coccidiose du pigeon [25].
Forme subclinique
On la distingue chez des pigeons adultes ou chez des animaux qui ont déjà souffert de coccidiose. En général, la grande majorité des pigeons adultes sont porteurs d’un plus ou moins grand nombre de coccidies.Néanmoins, s’ils sont élevés dans de bonnes conditions sanitaires, aucun symptôme de la maladie n’est en général perceptible.La forme asymptomatique est donc fréquente et se traduit par une baisse des performances chez les sujets plus âgés. On observe parfois des crises d’entérites séparées de phases de rémission souvent longues. La diminution de l’appétit ainsi que l’augmentation de la soif ne sont remarquées que lorsque les animaux sont vraiment amaigris [16].
Forme aiguë
Cette forme de la maladie apparaît le plus souvent à partir de la troisième semaine de vie chez de jeunes pigeons sensibles qui n’ont pas encore pu développer une immunité contre l’infection.Les pigeonneaux sont alors prostrés, tristes, ébouriffés et se mettent en boule dans un coin. On observe une perte de l’appétit et une soif intense ; les animaux maigrissent très rapidement. Puis apparaissent des symptômes d’entérite diarrhée verdâtre, parfois teintée de sang (si l’infection est
massive). Les matières diarrhéiques souillent le plumage et plus particulièrement les plumes de la région cloacale. Parfois, en fin d’évolution, on peut observer des symptômes nerveux convulsion et paralysie. Cette maladie est souvent d’issue fatale pour les jeunes.Il est aussi courant de constater une mortalité très élevée des pigeonneaux dans les 2 jours qui suivent l’éclosion, le jabot vide il n’y a pas de sécrétion lactée chez les parents [3].Parfois, une distinction supplémentaire est faite avec la forme sub-aiguë [23] caractérisée par des troubles de la croissance (rachitisme, faiblesse des articulations), un amaigrissement progressif, un marquage des plumes ainsi qu’une déviation du bréchet.
Lésions
– Macroscopiques
Tout d’abord, on observe une distension du duodénum et du jéjunum et la muqueuse présente des lésions d’inflammation catarrhale, tachetée d’un petit piqueté hémorragique en cas d’infection légère, ou de plaques violacées en cas d’infection massive. On note une émaciation des muscles, principalement des pectoraux, ainsi qu’une décoloration des muqueuses [2].
– Histologiques
L’histologie révèle essentiellement une atrophie des villosités ainsi qu’une infiltration lymphoplasmocytaire de la lamina propria.
A l’examen microscopique, on peut mettre en évidence des schizontes, des gamontes et des oocystes.
Pathogénie et immunité
– Pathogénie des coccidioses chez le pigeons
Les Eimeria exercent une action pathogène chez le pigeon [11]
? action spoliatrice par phénomène de phagocytose dans la cellule parasitée ;
? action traumatique par destruction mécanique des cellules épithéliales, ce qui entraîne l’abrasion de l’épithélium intestinal ;
? action biochimique les coccidies détruisent les cellules par action enzymatique et leur action protéolytique altère la surface des muqueuses parasitées ;
? prédisposition aux affections bactériennes, en effet l’accumulation de tissus nécrosés et éventuellement de sang favorise la pullulation bactérienne.
Immunité
Jusqu’au stade de première génération des schizontes, les coccidies entraînent peu de réactions au niveau des tissus de l’hôte.L’apparition des symptômes coïncide avec la seconde génération des schizontes. Les parasites à ce stade sont très sensibles à la chimiothérapie. Chez un pigeon infecté par les coccidies, le parasite au stade schizonte II est très immunogène et va déclencher chez l’animal la mise en route de tous ses mécanismes de défense généraux et locaux cellulaires.
Un pigeon en bonne santé et bien soigné pourra surmonter, sans aucun traitement une infection légère et se prémunir d’infections ultérieures.Il est donc conseillé, sans signes cliniques décelables, de ne pas traiter une coccidiose légère afin de laisser l’animal se guérir lui-même et s’immuniser. En effet, l’épithélium intestinal possède un pouvoir considérable de régénération. Les infestations légères sont donc facilement tolérées [29].
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Médecine Vétérinaire |
Étudiant en université, dans une école supérieur ou d’ingénieur, et que vous cherchez des ressources pédagogiques entièrement gratuites, il est jamais trop tard pour commencer à apprendre et consulter une liste des projets proposées cette année, vous trouverez ici des centaines de rapports pfe spécialement conçu pour vous aider à rédiger votre rapport de stage, vous prouvez les télécharger librement en divers formats (DOC, RAR, PDF).. Tout ce que vous devez faire est de télécharger le pfe et ouvrir le fichier PDF ou DOC. Ce rapport complet, pour aider les autres étudiants dans leurs propres travaux, est classé dans la catégorie LES PARASITES INTESTINAUX DU PIGEON VOYAGEUR où vous pouvez trouver aussi quelques autres mémoires de fin d’études similaires.
|
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Introduction
Présentation du pigeon voyageur
1) Classification
2) Origine de la domestication
3) Formation du pigeon voyageur actuel et naissance de la colombophilie
4) Rapport avec les espèces de Colombidés sauvages
Première partie Etude bibliographique à propos des coccidioses, de l’ascaridiose et des capillarioses du pigeon voyageur
Chapitre I Coccidioses
I) Coccidies du pigeon
1) Place dans la classification
2) Cycle de développement
a) Description
b) Conditions nécessaires pour la sporulation
II) Coccidioses du pigeon
1) Epidémiologie
a) Epidémiologie descriptive
b) Epidémiologie analytique
2) Pathologie
a) Symptômes
b) Lésions
c) Pathogénie et immunité
d) Diagnostic
III) Méthodes de lutte
1) Traitement
a) Chimiothérapie
b) Mesures complémentaires
2) Prophylaxie
Chapitre II Ascaridiose
I) Ascaridia columbae
1) Place dans la classification et description
2) Cycle de développement
II) Ascaridiose du pigeon
1) Epidémiologie
a) Epidémiologie descriptive
b) Epidémiologie analytique
2) Pathologie
a) Symptômes
b) Lésions
c) Pathogénie
d) Pronostic
e) Diagnostic
III) Méthodes de lutte
1) Traitement
2) Prophylaxie
Chapitre III Capillarioses
I) Capillaires du pigeon
1) Place dans la classification et description
2) Cycle de développement
II) Capillarioses du pigeon
1) Epidémiologie
a) Epidémiologie descriptive
b) Epidémiologie analytique
2) Pathologie
a) Symptômes
b) Lésions
c) Pathogénie
d) Diagnostic
III) Méthodes de lutte
1) Traitement
2) Prophylaxie
Deuxième partie Enquête sanitaire concernant trois types de parasites (Eimeria spp, Ascaridia spp et Capillaria spp) réalisée dans des élevages situés en Rhône-Alpes et Auvergne
Chapitre I Animaux, matériels et méthodes
I) Elevages examinés
II) Prélèvements et analyses
1) Recueil des fientes
2) Examen coprologique
a) Présentation
b) Matériel nécessaire
c) Technique
d) Signification des résultats [15]
III) Collecte de données l’enquête
1) Description du questionnaire (annexe 1)
a) Logement
b) Alimentation
c) Santé
d) Données complémentaires
2) Critères d’exploitation du questionnaire
Chapitre II Résultats
I) Elevages sélectionnés
II) Résultats des analyses coprologiques
1) Résultats généraux (annexe n°3)
2) Résultats par élevage
3) Résultats par catégorie de pigeons
III) Résultats de l’enquête
1) Réponses individuelles des colombophiles au questionnaire d’enquête
2) Résultats de l’enquête selon les critères de surveillance
Chapitre III Discussion
I) Méthode
1) Détermination de l’échantillon d’étude
2) Analyses coprologiques
3) Réalisation de l’enquête
4) Cotation des critères en « majeurs » ou « mineurs »
II) Résultats
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Télécharger le rapport complet