Paramètres physiques du bruit

LE BRUIT

Définition

Lorsque le bruit est défini, la notion de « son » intervient, et la différence entre les deux notions est parfois mal comprise. Le son est un phénomène physique caractérisé par des vibrations de l’air, pouvant être transmis sous forme mécanique (ondes sonores) jusqu’à l’oreille interne par stimulation de la membrane du tympan. La notion de bruit intervient lorsqu’un son est perçu comme gênant. Cela en fait une notion subjective : le même son peut être utile, agréable ou gênant selon qui l’entend et à quel moment [3].

Paramètres physiques du bruit

Le bruit est caractérisé par différents paramètres physiques :
– La fréquence, mesurée en Hertz (Hz) – il s’agit du nombre de vibrations par seconde. Le bruit est dit aigu si la fréquence est élevée (vibrations rapides), et grave si la fréquence est faible (vibrations lentes).
– L’amplitude – ou niveau sonore – il s’agit de la variation de pression maximale atteinte par rapport à une pression de référence. L’amplitude est exprimée sur une échelle linéaire en Pascal (Pa) ou sur une échelle logarithmique en décibels (dB) .
– La durée qui correspond à la durée d’émission du bruit. Elle est exprimée en seconde. On distingue trois types de bruit en fonction de leur durée : continu, intermittent ou impulsionnel.

Le décibel

Le décibel est une grandeur sans dimension, définie comme dix fois le logarithme décimal du rapport de puissance entre la pression acoustique (peff) et la valeur de référence qui correspond à un son pratiquement imperceptible (po = 20 micropascals = 2*10-5 Pa) .

Pour des raisons physiologiques, l’oreille humaine (oreille jeune et en bonne santé) est peu sensible aux fréquences très basses (inférieures à 20 Hz) ou très élevées (supérieures à 20 000 Hz). Le décibel n’est donc pas représentatif de la sensation auditive. Afin de pénaliser les sons graves (fréquences inférieures à 20 Hz) et aigus (fréquences supérieures à 20 000 Hz) par rapport aux sons médiums (fréquences comprises entre 20 et 20 000 Hz), le niveau sonore peut être pondéré par un coefficient dépendant de la fréquence du son émis : on parle alors de décibel pondéré A, noté dB(A).

À titre d’exemple, le niveau sonore le plus faible qu’une oreille humaine peut percevoir est de 0 dB(A). Le niveau habituel d’une conversation est évalué à 50 dB(A) environ, le seuil de nocivité (pour une exposition de 8h/j) est de 80 dB(A), et la sensation de douleur provoquée par un son apparaît entre 120 et 130 dB(A) .

Indicateurs acoustiques

Il existe deux types d’indicateurs acoustiques : les indicateurs énergétiques et les indicateurs événementiels.

Les indicateurs énergétiques représentent la moyenne énergétique du bruit sur une période de temps déterminée. L’indicateur le plus connu et le plus utilisé est le LAeq, ou niveau continu équivalent exprimé en dB(A), qui correspond au niveau sonore moyen sur une période de temps déterminée. Il est généralement calculé sur trois périodes de base :
– Lday, niveau de bruit moyen sur une journée (6h – 18h),
– Levening, niveau sonore moyen sur la soirée (18h – 22h),
– Lnight, niveau sonore moyen sur la nuit (22h – 6h).

Le niveau continu équivalent sur une journée entière (LAeq, 24h) est également utilisé. Le bruit n’est pas perçu de la même façon le jour et la nuit. Un indicateur prenant en compte la différence de perception selon la période de la journée est souvent utilisé, il s’agit de l’indicateur Lden . Il est calculé sur la base des niveaux équivalents au cours des trois périodes de base jour / soirée / nuit, auxquels sont ajoutées des majorations tenant compte de la gêne accrue en fonction de la période. Ainsi, 5 dB(A) et 10 dB(A) sont ajoutés respectivement aux niveaux sonores de la soirée et de la nuit .

Les indicateurs événementiels s’intéressent à des pics de bruit. Ils traduisent l’émergence d’un événement sonore particulier par rapport au bruit ambiant  [6]. Parmi les indicateurs événementiels, on peut citer le niveau de bruit maximum mesuré pendant une période de temps donnée (LAmax) ou le nombre d’événements dont le niveau maximal dépasse un certain seuil (NA seuil), ou encore le niveau d’exposition acoustique (SEL) qui est défini comme étant le niveau de pression acoustique pondéré A, constant pendant une seconde et ayant la même énergie acoustique que l’événement original. Cet indicateur permet de quantifier l’énergie d’un pic de bruit et de comparer différents événements sonores provenant d’une même source ou/et de durées différentes. L’Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires (ACNUSA) préconise l’utilisation de deux de ces indicateurs pour l’évaluation des niveaux de bruit des avions à proximité des aéroports français : le NA62 et le NA65 qui correspondent au nombre d’événements dont le niveau maximal LAmax dépasse respectivement 62 ou 65 dB(A).

Différentes sources de bruit

Les sources de bruit sont multiples : activités professionnelles, environnement, et activités humaines telles que voisinage ou musique amplifiée. La Directive 2002/49/CE [5] relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement définit le « bruit dans l’environnement » comme un « son extérieur non désiré ou nuisible résultant d’activités humaines, y compris un bruit émis par les moyens de transports, le trafic routier, ferroviaire ou aérien, et provenant de sites d’activité industrielle tels que ceux qui sont définis à l’annexe I de la directive 96/61/CE du Conseil du 24 septembre 1996 relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution » [7].

Bruits d’origine professionnelle

Les activités professionnelles peuvent constituer une source de sons non désirés ou nuisibles résultant de l’utilisation de machines ou d’outils ou de voix [8]. En 2005, des enquêtes sur la surveillance des risques professionnels ont montré qu’en France, 7% des salariés étaient exposés à des niveaux de bruit nocifs pour la santé, supérieurs à 85 dB(A). Les salariés exposés au bruit de manière prolongée sur leur lieu de travail appartiennent principalement au secteur industriel : usines, chantiers, exploitations agricoles, salles de concert [9]. Depuis 1963, le bruit est reconnu comme cause de maladie professionnelle, et des réglementations et mesures de prévention ont été mises en place [9].

Bruits des transports

En France, 80% des bruits émis dans l’environnement sont liés aux transports (routiers, aériens ou ferroviaires) [10]. En Europe, près de 60% de la population vivant en zone urbaine, soit plus de 125 millions de personnes, est exposée à des niveaux de bruit de transports supérieurs à 55 dB(A) en Lden [11]. Cette valeur représente la valeur limite définie par le 7ème Environment Action Programme (EAP) pour les « niveaux de bruit élevés ». En France, 40% de la population, soit près de 17 millions de personnes, est exposée à des niveaux de bruit des transports supérieurs à cette valeur [12]. Parmi celles-ci, 75% sont exposées au bruit du trafic routier, environ 18% au bruit du trafic ferroviaire, et 6% au bruit du trafic aérien [13].

Transport routier

L’exposition au bruit du trafic routier est quasiment constante sur certaines périodes de la journée et est subie par le plus grand nombre. Son intensité est fonction de la vitesse et de l’état du trafic, de la manière de conduire, de la pente de la chaussée et de son revêtement. Une part importante du bruit est également attribuée au véhicule: moteur, organes de motorisation, et interaction pneumatiques/chaussée. Enfin, la propagation du bruit dans l’air et l’aérodynamisme sont également des facteurs déterminants. En Europe, d’après les données de l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) portant sur l’année 2017, environ 108 millions de personnes sont exposées au bruit du trafic routier à des niveaux de 55 dB(A) et plus. Parmi elles, 35 millions sont exposées à des niveaux dépassant 65 dB(A) [14]. Le trafic routier constitue la source de bruit des transports la plus importante en France. Dans un rapport publié par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) à partir des données de l’EEA couvrant l’année 2012, le bruit du trafic routier affecte près de 52 millions de personnes pendant la journée selon l’indicateur Lden : près de 31 millions d’entre elles sont exposées à un niveau compris entre 42 dB(A) et 55 dB(A), 14 millions entre 55 et 65 dB(A) et 7 millions à des niveaux supérieurs à 65 dB(A)[15].

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Table des matières

INTRODUCTION
I – LE BRUIT
1. Définition
2. Paramètres physiques du bruit
3. Le décibel
4. Indicateurs acoustiques
5. Différentes sources de bruit
5.1. Bruits d’origine professionnelle
5.2. Bruits des transports
5.2.1. Transport routier
5.2.2. Transport aérien
5.2.3. Transport ferroviaire
5.3. Bruits de voisinage
5.4. Bruits de la musique amplifiée
5.5. Autres bruits
II – LES EFFETS DU BRUIT SUR LA SANTÉ
1. Effets sur le système auditif
2. Effets extra-auditifs
2.1. Effets du bruit établis
2.1.1. La gêne due au bruit
2.1.2. Les perturbations du sommeil
2.1.3. Dégradation des performances cognitives
2.1.4. Les pathologies cardiovasculaires
2.2. Effets du bruit discutés
2.2.1. Effets sur la santé mentale
2.2.2. Effets sur la sécrétion des hormones de stress
2.2.3. Accident vasculaire cérébral (AVC)
2.2.4. Troubles métaboliques
2.2.5. Autres effets
2.3. Valeurs de références
2.4. Conclusion
III – ÉVÈNEMENTS DE SANTÉ ÉTUDIÉS
1. Santé générale
1.1. Etat de santé perçu
1.1.1. Définition
1.1.2. Méthodes d’évaluation
1.1.3. Épidémiologie descriptive
1.1.4. Facteurs de risque
1.2. Consommation de médicaments
1.2.1. Définition
1.2.2. Méthodes d’évaluation
1.2.3. Épidémiologie descriptive
1.2.4. Facteurs de risque
2. Détresse psychologique
2.1. Définition
2.2. Méthodes d’évaluation
2.3. Épidémiologie descriptive
2.4. Facteurs de risque
3. Hypertension artérielle
3.1. Définition
3.2. Méthode d’évaluation
3.3. Épidémiologie descriptive
3.4. Facteurs de risque
4. Hormone de stress : le cortisol
4.1. Définition
4.2. Méthode d’évaluation
4.3. Épidémiologie descriptive
4.4. Facteurs de risque
5. Conclusion
CONCLUSION

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