Soutenance mémoire
L’eau constitue un élément vital, indispensable à la vie de tout être vivant. A Madagascar, 75% de la population n’ont pas accès à l’eau potable, les statistiques montrent que 3% du monde rural et 34% du milieu urbain seulement y ont accès. L’Ile n’est pas encore menacée par la pénurie d’eau mais la potentialité en eaux est encore mal connue. Toujours, à Madagascar, sept personnes sur dix sont considérées comme pauvres. Le taux d’accès à l’eau potable est l’un des indicateurs ou indices de pauvreté humaine qui permet de rendre compte du développement d’un pays. Dans le cadre de la politique générale de l’Etat actuel, notamment en matière de sécurisation humaine et sociale, le Gouvernement Malgache s’est engagé à assurer l’accès de toute la population à l’eau potable. Comme objectif, en 2012, le taux de desserte à atteindre est de 65% s’il est estimé à 31% en 2005 (Défi n°8 du Madagascar Action Plan).Pour atteindre cet objectif, il faut recourir aux ressources en eaux souterraines. Actuellement, plusieurs villages utilisent des puits traditionnels pour s’approvisionner en eau. Généralement, l’étude des eaux souterraines de haute terre affirme que la qualité de l’eau atteinte la limite acceptable de la potabilité. Pendant la saison sèche, le débit diminue et devient insuffisant par rapport aux besoins de la population jusqu’à l’arrivée de la première pluie. Par conséquent, la population recourt aux multiples ruisseaux issus des sources souterraines à proximité des bas fonds ou des plaines. Sur la base des résultats des études socio-économiques et suivant les souhaits manifestés par les bénéficiaires, l’objectif de la présente étude est basé sur l’estimation de la potentialité en eaux souterraines dans trois Fokontany de la commune rurale d’Imerintsiatosika, district d’Arivonimamo, Région Itasy de l’ex-province autonome d’Antananarivo. Ceci afin de prévoir le système d’approvisionnement en eau d’une façon durable. Les techniques modernes de prospection géophysique, en particulier, les méthodes électriques, telles que le sondage électrique et l’imagerie électrique sont les plus efficaces et les plus appropriées pour l’évaluation des nappes d’eaux souterraines, et nous les prenons comme objet de cette étude.
Localisation géographique
La zone d’étude se trouve à la Commune Rurale d’Imeritsiatosika, district d’Arivonimamo, région de l’Itasy dans l’ex-province autonome d’Antananarivo. Elle est située au PK 29 de la Route Nationale N°1, à l’Ouest d’Antananarivo. Elle est entourée de 4 communes dont Morarano au Nord, Ambohimiandry au Sud, Ambatomirahavavy à l’Est et Arivonimamo II à l’Ouest. La commune rurale d’Imerintsiatosika couvre une superficie de 173km2 . Elle comporte trente six Fokontany, mais notre étude ne concerne que trois Fokontany : Antsetsindranovato, Ambohidehibe et Tsinjorano. Ils sont localisés géographiquement à la latitude S18°58’, à la longitude E47°58’ et à une altitude de l’ordre de 1300m.
Contexte géologique
Géologie régionale
La zone correspond à une zone gneissique, rattachée dans le cadre de la stratigraphe malgache au Bloc d’Antananarivo. Les séries gneissiques du vieux socle ont été largement migmatisées et granitisées lors du cycle majeur de 550MA et elles sont partiellement recouvertes par les coulées volcaniques récentes de l’Ankaratra. Les formations alluviales et les carapaces ferrugineuses sont peu étendues.
Les roches de granitisation sont les granites migmatitiques et les migmatites granitoïdes qui dominent la majeure partie de la zone. Ainsi, les migmatites occupent quelques places au Nord et au Sud de la carte. Et les gneiss sont répartis à l’Est de la région. Les coulées d’Ankaratra occupent la partie centrale et un peu au Sud Ouest. Le long de toutes les vallées s’observent de petites zones alluviales aménagées en rizières.
Cadre tectonique et structurale
La zone montre une tectonique de plissement extrêmement complexe. Il semble qu’il y ait eu deux cycles orogéniques successifs avec des directions des poussées différentes. Les structures primitives, correspondant au premier cycle, devraient être de direction subméridienne. Un plissement ultérieur a repris localement cet ensemble de tectonique relativement simple et a donné naissance à toute une série de petits plis déversés de direction Est-Ouest. Cette interpénétration de cycles tectoniques a fourni un ensemble extrêmement bouleversé. Tous les plis sont, d’une façon très générale, fortement déversés vers l’Est ou vers le Sud.
Climat de la région
La zone d’étude fait partie du régime climatique tropicale d’altitude supérieure à 900m. L’année comporte deux saisons bien individualisées:
– une saison chaude et humide de Novembre à Avril
– une autre fraîche et sèche de Mai à Octobre.
La station météorologique d’Imeritsiatosika est la plus proche de la zone d’étude, elle est localisée géographiquement à la latitude S 19°58’, à la longitude E 47°18’, et à une altitude moyenne de 1340m. Seule la valeur des précipitations est enregistrée dans ce station entre l’année 1951 et 1978, elle est actuellement non fonctionnelle.
Précipitation
La précipitation annuelle varie entre 800mm et 1000mm pendant la saison pluvieuse. Une saison sèche bien marquée du mois de Mai au mois d’Octobre où la hauteur moyenne des pluies se situe à 40mm par mois. Les pluies maximales journalières se produisent, notamment, sous forme d’orages ou de pluies dépressionnaires. Les dépressions et cyclones tropicaux se passant entre janvier et avril, provoquent des inondations au niveau des zones basses.
Température
La température moyenne varie de 7°C (au mois d’Août) à 27°C (au mois de Janvier). Les zones de basses pressions intertropicales et la cellule océanique de hautes pressions jouent un rôle important dans l’alternance saison chaude – saison fraîche et vents dominants moussons – alizés.
Evapotranspiration
L’ETP calculée selon Thornthwaite est de l’ordre de 800mm (Cf. Fleuve et rivière de Madagascar). Les conditions climatiques sont favorables à la recharge des nappes aquifères par des infiltrations efficaces en période de crue. Le bilan hydrique générale affirme que l’eau souterraine draine les rivières pendant la saison sèche, mois d’octobre, et inversement, les rivières alimentent le système aquifère pendant la période de pluie, mois de Janvier.
Contexte hydrologique et hydrogéologique
La rivière de Katsaoka est la seule rivière qui traverse Imerintsiatosika. Elle prend sa source au nord du District d’Arivonimamo, et traverse plusieurs communes en allant vers le Sud. A ce niveau là, elle se subdivise en deux réseaux, et irrigue les rizières situées tout au long de leurs passages. Un ruisseau traverse les trois Fokontany, les sources se trouvent au Sud et déversent au Nord. Des l’entrée des villages, on peut apercevoir l’aménagement hydro agricole entrepris par la population locale afin d’assurer l’irrigation des rizières.
La géologie de la région ainsi que l’observation faite sur terrain pendant la campagne de reconnaissance de la zone d’étude nous amène à dire qu’il existe deux types de nappe :
• nappe d’altération et/ou de fracture qui donne des nombreuses sources d’eaux identifiées sur le lieu
• nappe d’alluvion, exploitée par des puits traditionnels, pour satisfaire le besoin d’irrigation et l’alimentation en eau potable dans des nombreux villages.
Conclusion
La valeur de l’ETP est inférieure à celui de la précipitation annuelle, ce qui implique que la région dispose un bilan hydrique positif. Les situations hydrologiques, géologiques et hydrogéologiques de la région sont favorables aux ressources en eaux souterraines. On peut conclure alors que les ressources en eaux existent bien, mais en tenir compte le nombre de la population actuel et dans les 15 années à venir leur potentialité reste à déterminer si elle peut satisfaire ou non les besoins de la population.
|
Table des matières
INTRODUCTION
I Présentation de la zone d’étude
I-1 Localisation géographique
I-2 Contexte géologique
I-3 Climat de la région
I-4 Contexte hydrologique et hydrogéologique
I-5 Conclusion
II Evaluation des besoins en eau
II-1 Contexte socio-économique
II-2 Evaluation des besoins en eau
II-3 Conclusion
III Paramètres hydrodynamiques et méthode de prospection électrique
III-1 Paramètres hydrodynamiques
III-2 Méthode de prospection électrique
IV Résultats et interprétation
IV-1 Méthode d’estimation de réserve
IV-2 Cas du Fokontany d’Antsetsiandranovato
IV-3 Cas du Fokontany d’Ambohidehibe
IV 4 Cas du Fokontany de Tsinjorano
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Télécharger le rapport complet
