Paramètres de rendement et rendement de l’oignon

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Préférences écologiques de l’oignon

La production de l’oignon est largement répandue sous les tropiques, particulièrement dans les climats secs ( CIRAD-GRET, 2002). Une croissance végétative optimale de l’oignon et des bulbes de bonnes qualités nécessitent des conditions sèches et fraiches. La formation des bulbes exige une température supérieure à 18°C et une longueur de jours qui diffère selon les variétés.
Cependant, des températures trop élevées peuvent entraîner une maturation hâtive et donc une baisse de rendement. La faible luminosité et la forte humidité favorisent le développement des maladies et des pourritures. Pour certaines variétés, il faut une longueur de jours minimum de 10 à 12h, elles sont appelées des variétés de jours courts ou de 13 à 14h appelées des variétés de jours intermédiaires et se développent dans les zones tropicales. Pour d’autres, il faut 15 à 16h ceux sont les variétés de jours longs et se développent dans les zones tempérées. L’oignon se développe sur des sols sablo-argileux ou sablo-limoneux non acide. Il est très sensible à la salinité avec des pH situés entre 5,5 et 7,5.

Importances de l’oignon

Importance économique

L’oignon est l’un des produits horticoles les plus commercialisés dans le monde grâce à sa longue durée de conservation. Il est cultivé environ dans 175 pays répartis dans les zones tempérées, subtropicales et tropicales. Ainsi l’oignon est classé deuxième sur la liste des produits horticoles précédés par les tomates (Abdou et al., 2015). Les principaux pays produisant de l’oignon sont la Chine, l’Inde, les USA, le Pakistan, la Turquie, la Russie, l’Iran, le Brésil, le Mexique et l’Espagne. La Chine est le plus grand producteur d’oignon bien que 44.5
% de tous les oignons sont récoltés en Chine et en Inde5. Pour subvenir aux besoins de la population du monde entier qui consomme en moyenne annuelle 6 kg d’oignons par personne, la production mondiale d’oignon a augmenté d’environ 60% et dépasse 64 millions de tonnes (Bethesda, 2008).
En Afrique, la production de l’oignon occupe une place importante dans l’économie des pays. Les principaux pays producteurs d’oignon sont l’Egypte avec 2 024 881 t/an, l’Algérie avec 1 183 268 t/an, le Maroc avec 855 764 t/an (Abdou, 2014). Le Niger occupe le deuxième rang des producteurs ouest-africains après le Nigéria et le premier exportateur d’oignons de la CEDEAO avec une production annuelle estimée à 500000 tonnes ( Tarchiani et al., 2013; RECA-Niger, 2014; Spore Magazine, 2016).
La production d’oignon au Sénégal a connu une croissance significative de 2001 en 2012 en passant de 90000 t à 210 000 t et de 245 000 t à 434112 t de 2014 à 2018 (Anonyme, 2016 ; ANSD, 2015; DHORT,2018). Au Sénégal, la production de l’oignon se faisait essentiellement dans deux zones : la zone des Niayes et la Vallée du fleuve Sénégal. Maintenant il y’a d’autres zones émergentes comme Kaolack, Touba et Kolda. Les superficies emblavées ont considérablement augmenté, elles ont plus que quadruplé, passant de 1 800 ha en 2005 à 7 895 ha en 2013 (David-Benz & Seck, 2018).

Importance nutritionnelle

L’oignon a une valeur nutritionnelle importante. C’est un légume très riche en eau avec 89.11%, riche en glucide (fructose est 1.29%, dextrose 1.97%, sucrose 0.99%) et pauvre en lipide 0.1%. Il contient de la vitamine C, des fibres à 1.7% et des carbohydrates à 0.34% (Hélène, 2017). Les utilisations de l’oignon varient considérablement d’une région à l’autre. L’oignon peut être consommé cru (dans les marinades), cuit (dans les sauces, dans la tarte aux oignons, la soupe à l’oignon) ou séché.

Importance médicinale et cosmétique

Le bulbe est utilisé aussi dans la médecine, car possédant des substances d’intérêts pharmacologiques. Ses substances sont très utiles face aux maladies. Elles possèdent des antioxydants comme les anthocyanines qu’on trouve que chez les oignons rouges et la quercétine. La quercétine est considérée comme le plus actif des flavonols et participe à la guérison des pathologies dans lesquelles sont impliquées des substances oxygénées réactives comme les maladies cardiovasculaires (par son effet antiagrégant plaquettaire) (Briggs et al., 2001), les cancers et l’ostéoporose (Hélène, 2017). L’oignon intervient sur les infections microbiennes et fongiques grâce à ses dérivés soufrés par exemple pour les microbes le jus d’oignon possède une forte activité notamment contre Staphyloccocus aureus, Streptococcus milleri, Bacillus subtilis, Bacillus cereus, Salmonella typhi, Salmonella typhimurium, Escherichia coli (Molas, 2009), et pour les champignons il a été très efficace contre Candida albicans et Saccharomyces cerevisiae (Jardon, 1990).
En outre, l’oignon est utilisé dans les produits destinés aux soins, à la beauté du visage et du corps, comme pommades, poudres et parfums (Abdou et al., 2015) . Il est un antiseptique efficace, il assainit la peau, prévient et soigne les infections cutanées telles que abcès, furoncles et panaris.

Les maladies et ravageurs de l’oignon

De nombreux ravageurs et maladies, affectent les champs d’oignon et causent d’énormes problèmes. Les maladies qui affectent l’oignon sont des maladies foliaires, des maladies de bulbes, des racines et des semences.
Les maladies foliaires sont :
 Anthracnose est causée par le champignon Colletotrichum sp, rencontrée sur les oignons blancs, les oignons colorés (jaunes et rouges) ne sont jamais affectés grâce aux composés phénoliques (acide protocatéchuique, catéchol) contenus dans les tuniques externes qui inhibent la germination des spores.
Elle se manifeste par la présence de fructifications vertes à noires sous la forme d’anneaux concentriques près du col et sur des tuniques6.
 Bactériose : l’agent pathogène est la bactérie Xanthomonas campestris, provoque des lésions sur les tissus aériens de la plante7. En général, quand les feuilles externes, plus âgées, sont touchées par cette bactériose, cela entraine un blocage de croissance des plantes et les bulbes sont alors plus petits que la normale. Si les conditions sont favorables, cela entraine la mort des plantes car toutes les feuilles seront atteintes8.
 Botritys l’agent pathogène est un champignon Botritis squamosa, les symptômes sont observés uniquement sur feuillage, se manifestant sous formes de taches blanches rondes à ovales. L’infection commence au niveau des feuilles les plus âgées avant d’atteindre l’ensemble.
 Alternariose ou taches pourpres » causée par le champignon Alternaria porri, se déclare sur les feuilles déjà endommagées par les attaques. Elle se caractérise par des petites taches brunes avec un centre de couleur pourpre au fond généralement mauve, auréolé de zones concentriques alternativement claires et noires. L’alternariose est transmissible par les semences.
 le mildiou causé par un champignon aérogène (Peronospora destructor), se manifeste par des taches allongées de couleurs blanches ou jaunes apparaissent sur les feuilles (souvent à l’extrémité), et éventuellement un feutrage blanc-gris sur la face inférieure.
Les feuilles brunissent rapidement, puis se dessèchent et deviennent cassantes (Bruxelles- Environnement, 2014).
Les maladies des bulbes et de racines sont.
 Maladie des racines roses causée par le champignon terricole Phoma terrestris qui colore en rose les racines ou marron et provoque essentiellement une diminution de la taille des bulbes. Elle est de plus en plus fréquente au Sénégal, souvent associée avec la fusariose. Ce champignon peut faire mourir les racines du sol et provoquer l’affaiblissement et le rabougrissement des plants surtout pour les parties les plus sèches du champ.
 Pourridié fusarien ou fusariose causée par un champignon terricole Fusarium sp. L’infection se manifeste par un jaunissement progressif des feuilles commençant par le sommet, brunit les tissus du plateau et des racines, pourriture basale du bulbe, elle est transmissible par les semences.
 Pourriture blanche est une maladie très dévastatrice qui apparait dans les champs et continue sa progression au moment d’entreposage, causée par un champignon terricole Sclerotium cepivorum. Elle se manifeste d’abord par le jaunissement et dépérissement progressif des feuilles à partir de leur extrémité puis par leur affaissement au sol. La pourriture blanche se manifeste par une pourriture molle et une moisissure blanche et duveteuse, laquelle parsemée de masses petites sclérotes noires au niveau des bulbes qui peut survivre des années dans le sol9.
 Pourriture du col : fréquente sur les oignons entreposés, elle est causée par différentes espèces du champignon botrytis (B.aclada, B. byssoidea, B. squamosa).
 Maladies bactériennes causées par des bactéries comme pseudomonas et erwinia sp, responsables de certains symptômes comme la pelure glissante, de pourriture bactérienne et pourriture molle.
Les ravageurs sont la mouche de l’oignon, les thrips, la teigne, les nématodes, la mineuse du poireau etc. Ainsi leur prévention et leur traitement sont extrêmement importants pour la culture de l’oignon. Les maladies sont réprimées par l’application de pesticides chimiques. Cependant la lutte chimique contre les ravageurs pose de sérieux problèmes avec l’apparition des individus hautement résistants par exemple pour la répression de la mouche de l’oignon deux produits homologués Lorsban et Trigard ont été mis en place mais maintenant Lorsban n’est plus efficace à cause du phénomène de résistance et Trigard ne permet pas d’avoir un niveau de répression acceptable qui serait due à une résistance (Nault, 2006) et l’emploi des molécules peut détruire les ennemis natures. Donc leur utilisation devrait se limiter aux cas d’urgence.

Nuisibilité des adventices

La nuisibilité des adventices c’est l’ensemble des effets nocifs que celles-ci exercent sur les plantes cultivées et qui se traduisent par une perte soit de quantité de rendement (nuisibilité directe) ou soit de qualité (nuisibilité indirecte). La nuisibilité englobe deux sortes d’effets : la nuisibilité due à la flore potentielle et la nuisibilité due à la flore réelle.
˗ Selon Caussanel (1989), la nuisibilité due à la flore potentielle représente l’ensemble des graines conservées dans le sol à l’état de repos végétatif (semences, bulbes, tubercules, etc.). Toutefois, le nombre de graines qui germent est trop faible par rapport au stock et il est estimé au plus à 10%.
˗la nuisibilité due à la flore réelle est celle qui est due aux plantes qui ont levé réellement au cours du cycle cultural. Cette flore peut avoir des effets soit sur le rendement (nuisibilité primaire) soit sur le renouvellement du stock qualifié de secondaire (Caussanel, 1989).
La nuisibilité des adventices dépend de plusieurs facteurs tels que le type biologique (espèce annuelle ou vivace), le nombre de graines produites, la durée de vie des graines, l’époque et leur niveau de présence dans la parcelle, de la capacité concurrentielle aux plantes cultivées, du mode de valorisation de la production (ex: cultures porte-graines) et de la capacité du milieu à compenser un niveau de concurrence trophique sans altérer la production. Cependant, les adventices ou mauvaises herbes ne sont pas toujours mauvaises pour l’homme et pour les champs, car elles sont très utilisées en pharmacopée dans le traitement de différentes pathologies, en cuisine et en artisanat pour des raisons de nutrition et d’ornementation (Gnondoli et al., 2015), la présence d’un tapis herbeux de mauvaises herbes permet de décomposer l’impact des gouttes de pluie et de réduire fortement l’érosion10.
Ainsi au Sénégal, la flore adventice est marquée par une présence importante des Fabaceae avec 22,64% dans l’association Mil/Niébé (Mbaye, 2013) et 17.19% dans les cultures de maïs (Basséne,2014). Cette famille est constituée uniquement de légumineuses capables d’améliorer la fertilité des sols en absorbant une grande quantité d’azote. C’est pour cela qu’il est important de maintenir les adventices dans les agrosystèmes. Toutefois, pour gérer les adventices ou mauvaises herbes de façon efficiente, il faudra impliquer la notion de seuil de nuisibilité. Il existe deux types de seuil de nuisibilité selon Caussanel, (1989) :
 Le seuil de nuisibilité biologique indique la densité à partir de laquelle une baisse de rendement est constatée.
 Le seuil économique de nuisibilité représente le niveau d’infestation dont le coût de gestion équivaut à la baisse de rendement que les adventices provoqueraient (ITAB, 2004).

Caractéristiques de Cyperus rotundus

Position systématique et description botanique

L’espèce Cyperus rotundus appartient à l’embranchement des spermaphytes, au sous-embranchement des angiospermes. Selon la classification phylogénétique APG III 2009, elle fait partie de la famille des Cyperaceae11.
Description botanique
Cyperus rotundus est une plante vivace à rhizomes grêles, héliophile, considérée comme mauvaise herbe des cultures et la plus compétitive à cause de sa complexité du système racinaire (Merlier & Montégut, 1982). Il comprend un appareil végétatif complexe et un appareil reproducteur.
 Appareil végétatif
 Racine
Le système racinaire est de type fasciculé caractérisé par un réseau de rhizomes très denses qui portent tous les 5 à 25 cm un tubercule ellipsoïdal (Lorougnon, 1967).
 Tige
Elle est simple trigone ou triquètre aux angles arrondis, ne porte pas de nœuds, les faces sont glabres. Elles sont larges de 1 à 4 mm (Merlier & Montégut, 1982).
 Feuille
Les feuilles sont tristiques, glabres, linéaires et en forme de V, à nervation parallèle. La largeur peut atteindre 8mm et la longueur 10 à 50 cm, la marge est scabre à dents couchées. Les feuilles sont de couleurs vertes.
 Les tubercules
Ils sont en formes de chapelets, ellipsoïdes pointus aux deux extrémités, fibreux, écailleux, noirâtres, et odorants. Ils forment un réseau de rhizomes denses car chaque tubercule donne naissance à une tige feuillée et plusieurs rhizomes (Merlier & Montégut, 1982).
 Appareil reproducteur
 L’inflorescence
La forme de l’inflorescence est une ombelle, les fleurs sont groupées en épillets plats, disposées obliquement vers l’extrémité des rayons. Les épillets sont larges de 2 mm, longs de 0.5 à 4 cm, linéaires-elliptiques, de couleur rouge pourpre à maturité avec une marge plus claire. Avec un nombre de 10 à 40 fleurs à glumes distiques qui ne dépassent pas 3.5 mm de long (Merlier & Montégut, 1982).
 La graine
Le fruit est un akène, de forme ellipsoïdale à section transversale triangulaire. En observant à la loupe binoculaire juste après récolte la couleur est marron foncée avec des taches noirâtres et verdâtre, si elle est observée 2 mois plus tard, la couleur est marron claire.

Répartition

L’espèce Cyperus rotundus est originaire d’Asie du Sud-Est, elle est présente presque partout dans le monde en Afrique, dans les îles du Pacifique, dans tout le sud des États-Unis, en Amérique centrale et du Sud, en Australie12. De par sa forte multiplication rapide, l’espèce a été élue plus grande mauvaise herbe du monde, présente dans plus de 90 pays, nuisible à plus de 50 cultures agricoles, impact redoutable sur les rendements et peu sensible à la plupart des herbicides13 (Berrichi et al, 2004)

Ecologie

L’espèce Cyperus rotundus est présente dans toutes les régions chaudes, humides et ensoleillées. Elle se développe très bien dans toutes les cultures irriguées et sur tous les types de sol fertiles humides à texture légère bien drainés (Ratiarson, 2004). Toutefois, son développement et sa productivité est moindre dans les sols gorgés d’eau. Très sensible aux basses températures et aux zones ombragées, des températures négatives pendant quelques heures tuent près de 50% des tubercules (Ratiarson, 2004). Cyperus rotundus peut se développer sur des sols à pH compris entre 3,5 et 8. La croissance des tubercules est considérablement freinée sur des sols très acides.

Cycle biologique

La reproduction de Cyperus rotundus se fait de façon sexuée et asexuée. C’est une plante à cycle court de 4 mois (Berrichil et al. 2004 ; Ratiarson, 2004), la pollinisation est anémogame14. Le cycle biologique comprend deux phases : une phase végétative complexe et une phase reproductive.
 phase végétative : elle commence par la germination de la graine (l’akène) ou de la germination du tubercule et se termine par la formation de tubercules. Selon Berrichil et al (2004) la croissance végétative s’étend environ de 21 à 28 jours après l’émergence.
La germination du tubercule est plus fréquente que celle des akènes. Elle débute lorsque le tubercule est stimulé par les facteurs extérieurs comme la température et l’humidité. Après ce phénomène la tige grêle ou rhizome orthotrope se développe et se transforme en bulbe tubérisé. C’est à partir des méristèmes du bulbe que vont se différencier les rhizomes, les feuilles et l’axe foliaire. Les feuilles prennent naissance à partir de la zone périphérique du point de végétation. Les jeunes feuilles se forment et entourent successivement les plus jeunes et le méristème apical, pour former un bouquet compact en 7-10 jours (Varela de Vega, 1977 ; Edenfield, 1999 in Ratiarson, 2004 ; Lorougnon, 1967). Toutes les feuilles exceptées la première portent à leurs aisselles des bourgeons. Les bourgeons des 2e, 3e et 4e feuilles donnent naissance chacun à un rhizome oblique formé d’entre-nœuds. Ces derniers forment un renflement à l’extrémité du rhizome oblique, c’est la tubérisation. La tubérisation peut commencer dans les 17 jours après l’émergence des pousses (Riemens et al., 2008). Elle est suivie par une multiplication végétative très intense dans les conditions de températures élevées, en présence d’eau et de forts ensoleillements.
La germination de l’akène se produit lorsque les conditions extérieures sont favorables. Elle débute par l’apparition de la coléorhize (la gaine qui enveloppe la radicule)15 ( (Hélène, 2017) suite à une rupture des téguments séminaux et le péricarpe, suivie de l’apparition de la racine séminale et de la première feuille de l’axe épicotyle. La racine séminale est remplacée par un système de racines secondaires. Après la formation des rosettes de feuilles, à leurs aisselles, sur l’axe épicotyle souterrain, des bourgeons axillaires donnent naissance à des pousses stolonifères qui s’enfoncent dans le sol et tubérisent à leurs extrémités pour constituer un tubercule au 40e jour (Claver, 1977 ; Merlier & Montégut, 1982 in (Ratiarson, 2004)).
Cependant, les facteurs empêchant la germination et la repousse végétative du tubercule sont les basses teneurs en oxygène ou les fortes teneurs en CO2 de sols mal aérés, en particulier en phase d’immersion, et l’obscurité en profondeur (Jauzein, 1996 ; Stoller & Sweet, 1987 in (Ratiarson, 2004)).
 phase reproductive : c’est la phase de formation des organes reproducteurs. La floraison peut débuter un mois après la levée de la plante (Ratiarson, 2004),(Berrichil et al.2004). Les deux feuilles nouvellement formées s’unissent pour former une tige creuse dont la structure florale remplie. La floraison commence par les étages inférieurs des épillets.

Nuisibilité de Cyperus rotundus

Les adventices vivaces posent plus de problèmes de gestion par comparaison aux adventices annuelles. Elles sont plus difficiles à maîtriser chimiquement, nécessitent plusieurs applications d’herbicides au cours d’une même campagne agricole (Alaoui, 2005). Cyperus rotundus est une adventice vivace considérée comme l’adventice la plus nuisible dans le monde, elle se propage très facilement (Marnotte, 1994). Elle affecte diverses cultures de grand intérêt économique comme le maïs, le haricot, le soja, le cotonnier, la canne à sucre, etc. Cyperus rotundus est nuisible à plusieurs titres.
Compétition :
Cette adventice entre en concurrence avec les cultures pour l’eau et les éléments minéraux grâce à son système racinaire profond, la lumière, l’espace…
En Argentine, des expérimentations conduites par Cerrizuela, 1965, sur Cyperus rotundus ont montré qu’au cours des infestations les plus sévères, la production de canne chutait de 75 % (Séguy et al., 1999). Cette mauvaise herbe très envahissante est particulièrement néfaste durant les cinq premiers mois de végétation de l’ananas. Selon Gaillard (1971), sans intervention contre cette adventice, les travaux ont montré que le poids moyen des fruits de l’ananas est faible environ 0,93 kg et une grande partie de la récolte n’est pas commercialisable et sans désherbage chimique ou manuel la récolte est nulle.
Allélopathie :
L’allélopathie est l’émission ou la libération de substances organiques par divers organes végétaux, vivants ou morts, et qui s’expriment par l’inhibition ou la stimulation de la croissance des plantes se développant à leur voisinage. Par l’exsudation de substances allélopathiques, le C. rotundus inhibe la germination des bourgeons et le tallage de la canne. Les substances allélopathiques sont formées dans les tubercules et libérées intensément au cours de leur décomposition ; elles sont partiellement absorbées par les colloïdes du sol. L’effet allélopathique est de ce fait d’autant plus intense que la capacité d’absorption du sol est faible (Séguy et al., 1999).
Outre les effets sur les cultures, cette adventice peut être une source d’alimentation pour les ravageurs des cultures. Cyperus rotundus sert souvent d’hôte alternatif pour des champignons parasites du sol comme Fusarium sp et pour diverses espèces de nématodes.

MATERIEL ET METHODES

ZONE D’ETUDE

La présente étude a été conduite à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Les expérimentations ont été réalisées dans le champ-école du jardin botanique du Département de Biologie Végétale de la Faculté des Sciences et Techniques (FST). Le jardin botanique se situe à 5m au-dessus du niveau de la mer et occupe une superficie de 3ha. Il constitue le principal support d’initiation en botanique et en agronomie à l’intention des étudiants16.
Le site d’étude se trouve dans la région de Dakar, située entre 17° 10’ et 17° 32’ de longitude Ouest et 14° 53’ et 14° 35’ de latitude Nord et est limitée à l’Est par la région de Thiès, au nord, au sud et à l’ouest par l’Océan Atlantique. Elle constitue la partie la plus occidentale de l’Afrique et s’étend sur une superficie de 550 km², soit 0,28 % du territoire national (Anonyme, 2008). La population de Dakar s’élève à 3 429 370 habitants, soit près du quart de la population du Sénégal (ANSD, 2019). Cette région joue un rôle important dans l’agriculture hormis sa situation de capitale du Sénégal, elle fait partie de la zone des Niayes qui polarise près de 80% de la production horticole sénégalaise (ANADS, 2017).
La structure pédologique de la région de Dakar est très complexe, de ce fait elle peut être divisée en trois (03) grandes parties d’Ouest en Est : l’extrémité occidentale, le centre et la partie orientale de la région. Notre zone d’étude fait partie de la zone centrale de l’extrémité occidentale. Le sol est constitué de sables reposant sur un substratum argilo calcaire avec quelques affleurements (ANSD, 2018).
La couverture végétale a connu une régression à cause de l’urbanisation qui a entrainé la conversion des formations naturelles en zone de culture dans toute la partie périurbaine et rurale. Par contre, des formations végétales ont été notées au niveau des massifs classés (forêts classées et périmètres de reboisement). Il existe aussi des plantations d’essences exotiques composées essentiellement de Anacardium occidentale, Eucalyptus sp et Casuarina equisetifolia et des périmètres de reboisement composés de plantations mono- spécifiques de Casuarina equisetifolia (ANSD, 2018).
Le climat de la région de Dakar est de type semi-aride chaud17, subit fortement l’influence des facteurs géographiques et atmosphériques. Dakar est caractérisé par un micro climat de type désert doux marqué par l’influence rafraîchissante des alizés maritimes engendrés par l’anticyclone des Açores et la mousson ; d’où l’existence d’une fraîcheur et d’une humidité quasi permanente et relativement forte de l’ordre de 25%. La température varie entre 17° et 25° C de décembre à avril et de 27° à 30 ° C de mai à novembre (ANSD, 2018). La région de Dakar se situe entre les isohyètes 300 et 600 mm (ANSD, 2018). Les moyennes annuelles enregistrées des 10 dernières années varient de 344 à 452,2mm (ANSD, 2018).

MATERIEL VEGETAL

La variété de l’oignon utilisée dans cette étude est le Violet de Galmi qui est un écotype local de la vallée de la Maggia situé à Tahoua au Niger. Après les indépendances pour continuer les actions de recherches des instituts coloniaux, la France et le Niger ont signé une convention qui autorisait la poursuite des recherches agronomiques. C’est ainsi que l’IRAT avait mis au point un vaste programme qui portait sur la création de nouvelles variétés et la sélection de variétés précoces (Moumouni, 2006). Le Violet de Galmi est issu de cette innovation technique de l’IRAT en 1975 et connu depuis lors sous cette appellation. Mais la relation entre les populations locales et cette variété date de trois siècles, le Violet de Galmi serait introduit au Niger grâce aux caravaniers (Moumouni, 2006).
Cette variété est choisie par les consommateurs de l’Afrique de l’Ouest sur la base de critères issus de l’interaction entre ses propriétés intrinsèques qui sont le goût piquant, l’aptitude à épaissir les sauces et son aptitude à la conservation et les effets de son milieu de production (Moumouni, 2012).
Il est de couleur violette, son bulbe a des écailles externes de coloration violet-foncé et des écailles internes violet-clair. C’est une variété qui donne des rendements extrêmement importants de l’ordre de 25 à 35 t/ha en culture traditionnelle. Ceux-ci peuvent culminer à 60 t/ha en culture moderne. Son cycle végétatif est de l’ordre de 140 jours (Moumouni, 2012).
Il est souvent attaqué par des ravageurs comme les champignons (exemple du Botrytis allii) qui attaquent les jeunes plants qui deviennent jaunes et languissants et entraine une pourriture des bulbes) et des insectes comme Thrips tabaci qui cause d’énormes dégâts sur les plants surtout en pépinière.
Dans les années 80, le violet de Galmi a été introduit au Sénégal. Une entreprise de production de semences fut créée (Tropicasem) pour poursuivre les travaux de sélection sur la souche Violet de Galmi. Le Violet de Galmi est disséminé dans tous les pays sahéliens pour combattre la faible production des cultures pluviales et se concentrer sur les cultures de contre saison18.
Les pieds d’oignon ont été soumis à différentes densités de Cyperus rotundus naturellement levé.

METHODES

Etude de la densité critique

Pour l’expérimentation, le système d’arrosage utilisé est le système goutte à goutte. Les graines d’oignon ont été semées en pépinière pendant 2 mois et les plants sont repiqués dans la parcelle expérimentale le 18/02/18, à une profondeur de 5-10 cm après désherbage.
La parcelle d’essai a été disposé en bloc aléatoire complet (Fisher) à un seul facteur étudié, la densité de Cyperus rotundus avec six traitements et trois répétitions. Les six traitements sont consignés dans le tableau suivant .

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Table des matières

Résumé
ABSTRACT
Introduction
I. Synthèse bibliographique
1.1 Origine et répartition de l’oignon
1.2 Position systématique et description botanique
1.3 Cycle biologique
1.4 Préférences écologiques de l’oignon
1.5 Importances de l’oignon
1.5.1 Importance économique
1.5.2 Importance nutritionnelle
1.5.3 Importance médicinale et cosmétique
1.6 Les maladies et ravageurs de l’oignon
1.7 Adventices
1.7.1 Définition
1.7.2 Stock semencier
1.7.3 Nuisibilité des adventices
1.8 Caractéristiques de Cyperus rotundus
1.8.1 Position systématique et description botanique
1.8.2 Répartition
1.8.3 Ecologie
1.8.4 Cycle biologique
1.8.5 Nuisibilité de Cyperus rotundus
II. MATERIEL ET METHODES
2.1 zone d’étude
2.2 Matériel végétal
2.3 METHODES
2.3.1 Etude de la densité critique
2.3.2 La dynamique de levées
2.3.3 Détermination du stock semencier
2.3.4 Traitements des données
III. Résultats et discussion
3.1 Paramètres de croissance
3.2 Paramètres de rendement et rendement de l’oignon
3.3 Dynamique de levées
3.4 Stock semencier
Conclusion et perspectives
Références

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