Paramètres de la reproduction
Biologie de la reproduction
Recherche des nids et suivi
Nous avons étudié la nidification des populations des deux espèces dans trois types de vergers agricoles: le néflier du Japon (2 ha), l’olivier (5 ha) et les orangeraies (deux site à 5 ha), pendant deux saisons consécutives (2013 et 2014), du début de février jusqu’à la fin juillet. Les nids ont été trouvés par des recherches systématiques dans les arbres ou par l’observation de comportement des couples nicheurs lors de déplacement à pied dans les vergers suivant la méthode de Martin et Geupel (1993). Les nids trouvés ont été matérialisés discrètement par une bande de ficelle rouge numérotée à un mètre au sol sur le tronc de l’arbre pour être visité antérieurement afin de noter le contenu de chaque nid de manièresystématique (Götmark, 1992 ; Martin et Geupel, 1993 ; Belda et al., 1995 ; Ponz et al., 1996 ; Rivera-Milan, 1996 ; Auer et al., 2007 ; Hanane et Baamal, 2011 ; Bensouilah et al., 2014).
Les nids ont été découverts dans différents stades de développement y compris la phase de construction, la phase d’incubation et la phase d’élevage. Une fois les nids localisés, ils ont été suivis et inspectés par des visites tous les 3 à 4 jours jusqu’au l’envol des poussins ou l’échec de la tentative de reproduction. Les données recueillies à différents moments permettent d’obtenir différentes informations : déterminer la date de ponte, la taille complète de la couvée, les périodes d’incubation et d’élevage des jeunes, le nombre des œufs éclos et le nombre des jeunes envolés (Martin et al., 1996 ; Auer et al., 2007 ; Kouidri, 2013 ; Bensouilah et al., 2014). Un nid visité une seule fois fournit moins d’information bien qu’il soit encore possible de déterminer la préférence dans la sélection de l’habitat ou du site de nidification lorsque cette information est enregistrée, ou de connaître la répartition ou la chronologie de nidification des espèces.
Date et période de ponte
La date de ponte du premier œuf est déterminée à partir du nombre d’œufs des pontes encore incomplètes, en tenant compte de la ponte d’un œuf chaque jour (Lundberg et Alatalo, 1992). S’il n’a pas été possible de le faire lors de la ponte, la date du début de ponte est déduite à partir de l’âge des jeunes (Mikkola, 1983 ; Wijnandts, 1984 ; Ravussin et Neet, 1995 ; Ravussin et al., 2007). Donc, la date de ponte de chaque couvée représente la ponte du premier œuf, mais malheureusement des nids ne sont pas découverts au début de la ponte, donc nous procédons à une estimation de la date de ponte par la méthode décrite par Whittingham et al., (2001) et Macleod et al., (2004).
Selon cette méthode, si la date de ponte du premier œuf était inconnue elle a été estimée par back-dating selon l’observation des dates d’éclosion connues (Nur et al., 1999 ; Auer et al., 2007). Si la date précise d’éclosion était inconnue on la calcule par la comparaison du degré de développement des plumes des oisillons d’âge connu (Mikkola, 1983 ; Wijnandts, 1984 ; Ravussin et Neet, 1995 ; Ravussin et al., 2007). Ainsi, d’après l’âge du plus vieux poussin, en assumant que la couvaison commence quand le dernier œuf est pondu (Lundberg et Alatalo, 1992 ; Cramp et Perrins, 1994 ; Nur et al., 1999), on estime les dates précises d’éclosion et par la suite les dates de ponte en tenant compte d’une durée d’incubation moyenne de 12 et 13 jours et celle d’élevage de 17 et 16 jours pour le Verdier d’Europe et le Serin cini respectivement (selon la moyenne de nos résultats) (Cramp et Perrins, 1994 ; Ravussin et Neet, 1995 ; Whittingham et al., 2001 ; Macleod et al., 2004 ; Bensouilah et al., 2014). Chez la plupart des passereaux, un œuf est pondu par jour, et l’incubation commence quand le dernier œuf est pondu (Lundberg et Alatalo, 1992 ; Cramp et Perrins, 1994 ; Nur et al., 1999 ; Bensouilah et al., 2014).
La période de ponte représente la durée entre la ponte du premier œuf du couple le plus précoce et la ponte du premier œuf du couple le plus tardif (Whittingham et al., 2001 ; Macleod et al., 2004 ; Auer et al., 2007).
Grandeur de ponte
La grandeur de ponte représente le nombre d’œufs qu’une femelle peut pondre. Elle est définie lors de l’inspection des nids après au moins 7 jours d’incubation, autrement dit durant deux visites consécutives d’un nid immédiatement après la fin de la période de ponte (Belda et al., 1995 ; Ravussin et Neet, 1995 ; Ponz et al., 1996 ; Auer et al., 2007; Ravussin et al., 2007). Quand le nid a été visité, le nombre d’œufs pondus a été compté en additionnant le nombre de poussins au nombre d’œufs non éclos. Si le nid n’a pas été trouvé pendant la période d’incubation, le nombre d’œufs a été considéré équivalent au nombre de jeunes à l’envol. Alors la grandeur des pontes a été calculée comme étant égale au nombre d’œufs par nichée réussie seulement. Autrement dit les nids prédatés pendant la période où la taille de ponte est incomplète n’étaient pas considérés et par conséquent n’ont pas été inclus dans les analyses statistiques.
Nous avons utilisé les équations quadratiques décrites par Crick et al., (1993) et GilDelgado et al., (2005) pour expliquer les tendances des variations saisonnières de la grandeur de ponte. Les indices suivants ont été calculés à partir des régressions quadratiques et ils ont été utilisés dans les comparaisons statistiques.
a) Augmentation de la grandeur de ponte (AGP) ; l’augmentation de la taille de ponte (Clutch size increase) a été calculée comme la taille maximale de ponte divisée par la taille de ponte au début de la saison de reproduction (la date de ponte du couple le plus précoce dans la population). Les tailles maximales de ponte et celles initiales ont été calculées directement à partir des équations quadratiques : chez les espèces montrant un pic à la mi saison, la taille maximale de ponte a été calculée en différenciant l’équation pour trouver la date à laquelle la pente était de zéro.
b) Pente initiale (PI) ; la pente initiale (Initiale slope) a été calculée comme la pente de la quadratique au début de la saison de reproduction (le nid enregistrée est le plus précoce).
c) Timing de la maximale grandeur de ponte ; cette variable (Timing of maximum clutch size) était exprimée comme un rapport représentant le nombre des jours durant la saison de reproduction quand la date de la taille de ponte maximale survenu divisé par le nombre des jours total de la saison de reproduction. Elle se présente comme suit : «A ; la période à partir du début de la ponte jusqu’à la date du pic maximum à la mi saison» divisé par «B ; la période de la saison de reproduction». Si la taille maximale de ponte était au début de la saison de reproduction, le rapport était de 0.
d) Timing modal ; il s’agit du rapport de la date modale de ponte sur la date de la taille maximale de ponte, calculée à partir de l’équation quadratique. Les espèces dont la date de ponte modale avant que la taille maximale de ponte avaient un timing modal inférieur à 1 ; celles portant après la taille maximale de ponte avaient une synchronisation modale supérieure à 1. Dans les cas où il y avait plus d’un mode identique, nous avons utilisé le plus précoce, parce que notre prévision concernait le moment où la majorité des oiseaux ont commencé la ponte par rapport à la date de la taille maximale de ponte (Crick et al., 1993 ; Gil-Delgado et al., 2005).
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Table des matières
Introduction
Objectifs de l’étude
Chapitre I : description du site d’étude
1. Description de la région d’étude
1.1. Situation géographique
1.2. Limites administratives
2. Relief
3. Réseau hydrographique
4. Cadre biotique
4.1. La faune
4.2. La flore
5. Etude climatologique
5.1. Précipitations
5.1.1. Régime mensuel des précipitations
5.1.2. Régime saisonnier des précipitations
5.2. Température
5.3. Synthèse climatique
a) Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen
b) Climagramme d’Emberger
Chapitre II : Matériel et méthodes
1. Etude de l’avifaune
1.1. Méthode semi qualitative
1.1.1. Les échantillonnages fréquentiels progressifs (EFP)
1.2. Méthode quantitative absolue
1.2.1. Recherche des nids
1.3. Méthode quantitative relative
1.3.1. Indice ponctuel d’abondance (IPA)
1.4. Etude biogéographique
2. Paramètres de la reproduction
2.1. Biologie de la reproduction
2.1.1. Recherche des nids et suivi
2.1.2. Date et période de ponte
2.1.3. Grandeur de ponte
2.1.4. Caractéristiques des œufs
2.1.5. Durées d’incubation et d’élevage
2.1.6. Succès de reproduction
2.1.7. Survie journalière des nichées
2.1.8. Estimation de la productivité
2.1.9. Croissance pondérale des poussins
2.1.10. Effets des conditions climatiques
2.2. Ecologie de la reproduction
2.2.1. Densité des couples nicheurs
2.2.2. Habitat
2.2.2.1. Micro habitat
3. Exploitation des résultats
3.1. Exploitation des résultats par les indices écologiques
3.1.1. Utilisation des indices écologiques de composition
3.1.1.1. Richesse totale et moyenne
3.1.1.2. Fréquence centésimale
3.1.1.3. Fréquence d’occurrence
3.2. Exploitation des résultats par des analyses statistiques
Chapitre III : Résultats
1. Inventaire avifaunistique
1.1. Richesse de l’avifaune
1.2. Statuts phénologiques
1.3. Origine biogéographique des espèces
1.4. Inventaire de l’avifaune nicheuse
2. Variation des paramètres de la reproduction
2.1. Biologie de la reproduction
2.1.1. Phénologie de ponte
2.1.2. Grandeur de ponte
2.1.3. Caractéristiques des œufs
2.1.4. Durées d’incubation et d’élevage
2.1.5. Succès à l’éclosion
2.1.6. Succès à l’envol
2.1.7. Succès de la reproduction
2.1.8. Productivité des nids
2.1.9. Taux de survie des nids
2.1.10. Courbe de croissance des oisillons
2.1.11. Facteurs d’échecs
2.2. Ecologie de la reproduction
2.2.1. Densité des couples nicheurs
2.2.2. Paramètres des nids
a) Micro habitat
b) Méso habitat
c) Emplacement des nids et succès de reproduction
Conclusion