Paramètres biologiques de l’ictère fébrile

Epidémiologie

Hôte

Il s’agit de l’homme malade qui reste contagieux 2 semaines avant et 1 semaine après l’ictère. Après la guérison, le convalescent peut éliminer le virus pendant 1 à 2 mois.

Transmission

Elle se fait par voie fécale orale à partir de l’eau,des légumes et des fruits.
C’est en même temps une maladie hydrique et une maladie des mains sales.

Age

Dans les pays pauvres, 80% des enfants sont infectés dans la première année de vie. C’est une maladie de l’enfance.

Clinique

Forme symptomatique

Elle est rare dans les PED, mais fréquente dans les pays développés. Elle évolue vers la guérison, sans passage à la chronicité.
La forme aiguë se déroule en deux phases : une phase pré ictérique et une phase ictérique. Au cours de cette dernière, les selles sont décolorées, les urines sont foncées ; très rarement un prurit apparaît.

Forme asymptomatique

Elle est immunisante et fréquente dans les PED.

Diagnostic virologique

ƒ En routine, on recherche les anticorps anti HAV de type IgM, par une technique ELISA.
ƒ La détection de l’ARNv fait appel à la technique « Reverse Transcription – Polymerase Chain Reaction » (RT-PCR).

Prophylaxie

Vaccination

On dispose d’un vaccin constitué de virus inactivés. Une seule dose protège pendant 10 ans.

Prévention

Elle est basée sur les mesures d’hygiène individuelles et collectives. Il faudrait instaurer un contrôle sanitaire des aliments et de l’eau.

Virus de l’hépatite B (VHB)

Structure moléculaire

C’est un virus enveloppé, dont la capside est de symétrie mal définie. Son génome est un ADN bicaténaire (partiellement monocaténaire), circulaire. Le VHB possède une ADN polymérase ayant une activité reverse transcriptase.

Couples de marqueurs

9 l’AgHBs (protéine d’enveloppe ou de surface : « s » pour surface) est le principal marqueur d’infection. Présent dans le sang et dans le foie, il disparaît à la convalescence, ce qui signe la guérison. Sa persistance au delà de 6 mois signifie le passage à l’hépatite chronique ;
9 l’Anticorps anti HBs (Ac anti HBs) dirigé contre l’AgHBs est l’unique marqueur de guérison et de protection. Il ne coexiste pas avec l’AgHBs, mais persiste toute la vie. Absent chez l’individu malade, il est le seul marqueur présent chez un sujet vacciné jamais infecté par le VHB.
ƒ Propriétés physico-chimiques
Bien qu’enveloppé, le VHB est résistant à la chaleur, au froid, à l’éther, à l’alcool et à l’acidité gastrique. Il est sensible à l’eau de javel et au glutaraldéhyde.
ƒ Multiplication du virus
Après sa fixation, le virus pénètre par endocytose dans l’hépatocyte. La réplication se fait dans le noyau de l’hépatocyte.
Après assemblage et maturation dans le cytoplasme, les nouveaux virus sont libérés par exocytose, sans lyse dela cellule hépatique. Une cytolysehépatique peut intervenir. Elle est due à l’activité des lymphocytes Tcytotoxiques (CTL) et peut entraîner une hépatite fulminante (maladie autoimmune).

Virus de l’hépatite C (VHC)

Caractères du virus

Classification

Le VHC est classé dans la famille des Flaviviridae, dans le genre Hepacivirus.

Structure moléculaire

Il est enveloppé et porte à sa surface des spicules de glycoprotéines (E1et E2). Sa capside est cubique. Le génome est un ARNv (+) monocaténaire, linéaire, non segmenté. Il existe de nombreuses protéines non structurales (NSP : NSP2à NSP5).

Propriétés physico-chimiques

Le VHC est sensible à l’alcool 70°, à l’eau de javel à 10%, aux pH acides et basiques, à la chaleur, à la soude, au formol, à la βpropiolactone et aux rayons ultraviolets. Il survit longtemps à 4°C, indéfiniment à des températures inférieures à – 40°C.

Multiplication du virus

La pénétration se fait par fusion – lyse. La réplication a lieu dans le cytoplasme de la cellule. Les virions fils sont libérés par bourgeonnement après leur assemblage et leur maturation dans le cytoplasme.

Epidémiologie

Réservoir de virus

Il est constitué par l’homme malade et surtout le porteur chronique. Il n’y a pas de porteur sain.
ƒ Transmission du virus
Elle se fait essentiellement par la voie sanguine, parfois par la voie sexuelle.
ƒ Incidence
En Afrique, 10% de la population est infectée. Au Sénégal, l’incidence est de 2% [7,12]. Le taux est faible dans les pays développés (1%).

Clinique

Il est rare d’observer des formes symptomatiques (environ 10%). L’infection évolue peu vers la guérison (20 à 30%) ; le passage à la chronicité est la règle (70 à 80%). Parmi les porteurs chroniques du VHC, 25% feront une cirrhose puis un cancer primitif du foie.

Diagnostic virologique

Diagnostic sérologique

On recherche des anticorps anti capside et anti NSP par ELISA. La présence de ces anticorps totaux ne permet pas de trancher entre hépatite aiguë (maladie en cours), la guérison et l’hépatite chronique (portage).

Détection d’antigènes viraux

La recherche du génome viral par RT-PCR est possible. La détection d’antigènes de capside et d’antigènes non structuraux par ELISA n’est pas encore disponible.

Eléments de thérapeutique

Traitement antiviral

L’indication courante est l’hépatitechronique évolutive. Les molécules actives actuellement utilisées sont la ribavirine et l’interféron alpha pégylé.

Prévention

Le dépistage lors de dons de sang, d’organes, de sperme etc. est pour le moment le moyen le plus efficace pour prévenir la transmission du VHC. On ne dispose pas de vaccin.

Virus de l’hépatite D

Caractères du virus

Structure moléculaire

La capside est cubique et faite de protéine nommée antigènedelta (AgD). Le génome est un ARNv (-) monocaténaire, circulaire, non segmenté. Une ARNpol y est associée. C’est un virus qui s’est enveloppé d’AgHBs du VHB. Il est dit « virus défectif ».
ƒ Propriétés physico-chimiques : ce sont celles du VHB.
ƒ Multiplication du virus
Le virus pénètre dans l’hépatocyte par endocytose. Après la décapsidation, la réplication a lieu dans le cytoplasme où l’assemblage et la maturation des virions fils se produit. La libération se fait par exocytose, sans lyse des hépatocytes.

Epidémiologie

Hôte – réservoir de virus

Les porteurs chroniques du VHB sont les réservoirs du VHD. Il n’y a pas de porteur sain.

Transmission du virus

La voie parentérale est prépondérante. D’autres voies de contage sont possibles.

Incidence

Elle est élevée dans le bassin méditerranéen. La population du Sénégal est peu exposée au VHD [17]. Les populations à risque sont les drogués (par voie veineuse), les polytransfusés, le personnel médical …

Clinique

Le virus co-infecte un sujet en même temps que le VHB, ou surinfecte un porteur du VHB. Le passage à la chronicité de l’hépatite D est possible.

Diagnostic virologique

ƒ Diagnostic sérologique : il repose sur la recherche d’IgM anti AgD.
ƒ Détection d’antigènes viraux
L’AgD est recherché par test ELISA. Onpeut également rechercher l’ARNv par RT-PCR.

Eléments de thérapeutique

Il n’y a pas de molécules actives sur leVHD. La prévention de l’infection repose sur celle du VHB.

Virus de l’hépatite E

Caractères du virus

Classification

La famille des Coronaviridae est proposée pour accueillir le VHE, au sein d’un genre non encore précisé.

Structure moléculaire

Le VHE est un virus nu à capside cubique dont le génome est un ARNv (+) monocaténaire, linéaire, non segmenté.

Propriétés physico-chimiques

Le VHE est résistant à la chloration habituelle de l’eau, à l’acidité gastrique et aux enzymes digestives, à la chaleur et aux solvants des graisses (éther, alcool à 70°C, détergents …). Il est stable pendant environ 1 à 5 mois dans l’environnement (eau de robinet, mer, sol, huîtres). Il est sensible à la soude, au formol, à la βpropiolactone et aux rayons UV.

Distribution géographique

La maladie est retrouvée en Afrique et en Amérique du Sud. Elle épargne l’Asie bien que l’hôte naturel (singe) et le vecteur (moustique) soient présents.

Fièvre jaune

Forme typique

Après une incubation de 3 à 6 jours, la maladie débute par une « phase rouge » pendant laquelle on note une congestion du visage, des myalgies, des arthralgies, des céphalées et une fièvre. Suit la phase de rémission ou « le mieux-être avant la mort », qui est une période d’amendement des signes.
Enfin, la troisième phase s’installe: la « phase jaune » ou « phase d’hépatonéphrite ». C’est en ce moment que survient l’ictère d’où l’appellation de « fièvre jaune ». Les selles des malades sont décolorées, les urines sont rares (oligurie voire anurie) et très foncées. Des
complications hémorragiques diverses peuvent survenir : vomito negro, melaena, hématémèse…. Une nécrose médio lobulaire, sans inflammation apparaît dans le foie.

Formes cliniques

Elles sont variées : formes inapparentes, formes fébriles algiques simples, formes pseudo palustres, pseudo grippales … Elles sont immunisantes.

Diagnostic virologique

Isolement du virus

Les produits pathologiques sont constitués par le sang, les nécropsies hépatique, rénale, splénique. On peut également analyser les moustiques entiers, le sang et les organes du singe.
Ils sont transportés dans la glace (virus fragile) et conservés à –80°C L’inoculation se fait au souriceau nouveau-né, au moustique ou sur des cellules (Vero, Aedes) après avoir traité les échantillons avec des antibiotiques.
Le virus est caractérisé par différentes techniques : séro-neutralisation, ELISA, Immunofluorescence directe (IFD), réaction de fixation du complément (RFC), biologie moléculaire (BM).
ƒ Détection de l’ARNv : elle se fait par RT-PCR dans les échantillons.
ƒ Diagnostic sérologique
Il repose sur la détection des anticorps de type IgM par technique ELISA. On peut également rechercher une augmentation du taux d’anticorps de type IgG à 15-21 jours d’intervalle.

Eléments de thérapeutique

En l’absence de molécules actives sur le virus amaril, le traitement de la fièvre jaune est purement symptomatique.
Des moyens de prévention efficaces existent, notamment la vaccination. Le vaccin administré est un virus atténué. Une dose assure la protection de l’individu pendant 10 ans. La lutte antivectorielle (démoustication) n’est pas aisée. Les malades hospitalisés ou non doivent être isolés sous moustiquaires.

Clinique

Les tableaux cliniques peuvent être groupés en quatre entités :
ƒ Les infections inapparentes sont fréquentes chez les autochtones et sont immunisantes.
ƒ Les infections pseudo grippales sont observées lors de la dengue, des infections Chikungunya, West Nile et de la Fièvre à phlébotomes.
ƒ Fièvres hémorragiques sont liées à la fièvre jaune, à la dengue, à la RVF et à la fièvre de Congo Crimée.
ƒ Encéphalites équines sont dues aux virus équins de l’Est, de l’Ouest, de St Louis, du Japon et au virus West Nile.

Eléments de thérapeutique

Des vaccins sont disponibles contre ladengue, l’encéphalite japonaise. La lutte anti vectorielle repose sur l’usage d’insecticides et de moustiquaires…

Principaux arbovirus isolés chez l’homme au Sénégal

™ amaril
™ Fièvre de la Vallée du Rift (1989),
™ Chikungunya : épidémies en 1966, 1976 et 1979
™ Kédougou, Zika, West Nile, Sindbis, O’Nyong – Nyong

Virus des fièvres hémorragiques non-arboviroses

Classification

Deux familles renferment les virus les plus fréquents :
ƒ Filoviridae: virus Marburg, virus Ebola
ƒ Arenaviridae
– virus de la fièvre de Lassa (Afrique Ouest)
– virus de la fièvre hémorragique d’Argentine
– virus de la fièvre hémorragique de Bolivie
– virus de la fièvre hémorragique du Venezuela
– virus Sabia ou virus de la fièvre hémorragique du Brésil

Epidémiologie

ƒ Hôte – Réservoir de virus
Les rongeurs sauvages ou péri domestiques (rat, souris) sont les réservoirs des Arenaviridae. Le réservoir est inconnu pour les Filoviridae.
ƒ Transmission
Elle se fait par contact (direct ou indirect) avec les aérosols, les sécrétions génitales (vaginales, sperme), lesang, la salive, les larmes …
ƒ Caractéristiques
L’infection est endémique chez l’hôte naturel ; elle sévit sous la forme d’épidémie à mortalité très élevée chez l’homme.
ƒ Distribution géographique
En Afrique circulent les virus Lassa, Ebola et Marburg ; en Amérique, les virus Junin, Machupo, Guanarito, Sabia …

Clinique

ƒ Type de description
La période d’incubation dure environ 3-17 jours. Le début est insidieux ou brutal par des céphalées, myalgies, arthralgies. A la période d’état, on observe :
™ un syndrome infectieux sévère
™ des ulcérations et une éruption cutanée maculo-papuleuse
™ des signes hémorragiques : pétéchies, purpura melæna, hématémèse, diarrhée rouge
™ un syndrome algique : céphalées, myalgies, arthralgies
Des complications peuvent survenir : neurologiques, rénales (glomérulo néphrite aiguë), cardio-vasculaires et hépatonéphrite. L’évolution clinique est imprévisible ; la létalité varie de 10% (Lassa) à 75% (Ebola).

Salmonella Typhi

Classification

Salmonella Typhi appartient à la famille des Enterobacteriaceae, au genre Salmonella, à l’espèce Salmonella entericaet au sérotype Salmonella Typhi.

Epidémiologie

Hôte – Réservoir

C’est une bactérie strictement humaine retrouvée chez l’homme malade ou porteur sain.

Transmission

Elle se fait par voie orale fécale selon un mode direct (mains sales) ou indirect (par consommation d’aliments ou d’eaux souillés …).

Caractéristiques

La fièvre typhoïde est endémique dansle monde. Des poussées d’épidémies saisonnières (hivernage) surviennent en Afrique. Au Sénégal, S. Typhi représente 70% des salmonelles isolées [communication personnelle].

Caractères antigéniques

Trois types d’antigènes (AgO, AgH et AgVi) caractérisent les salmonelles.
Leur étude permet la distinction des différents sérotypes. Ils jouent un rôle dans la physiopathologie de la typhoïde et dans le diagnostic sérologique de la maladie (Widal et Félix).

Fièvre typhoïde

Signes généraux

La fièvre est d’abord croissante, puisreste en plateau à 39-40°C. Le pouls est lent alors que la T° est élevée(dissociation du pouls et de latempérature). Le tuphos se manifeste par des céphalées, de la prostration, de la somnolence.

Signes digestifs

Les selles sont liquides « jus de melon ». Parfois, une constipation s’installe à la place de la diarrhée.

Complications

Des ulcérations et des perforations intestinales peuvent survenir. Elles sont accompagnées de bradycardie et d’hémorragies digestives.

Eléments de thérapeutique

Les antibiotiques régulièrement actifs sur S. Typhi sont le chloramphénicol, le cotrimoxazole, les ampicillines, les céphalosporines de 3 ème génération et les fluoroquinolones.

Prévention

Elle repose sur la lutte contre le péril fécal, l’information, l’éducation et la communication.
Deux vaccins sont disponibles actuellement: le Typhim Vi (Ag de capsule) et le Ty 21a (S. Typhi vivante atténuée). Ils protègent pendant 3 ans.

Borrelia recurrentis

Classification

B. recurrentisest une bactérie spiralée classée dans la famille des Spirochaetaceae, au sein du genre Borrelia.

Epidémiologie

Le réservoir exclusif est l’homme. La transmission interhumaine est assurée par le pou de corps. La bactérie est cosmopolite.

Clinique

La symptomatologie est dominée par la fièvre récurrente et l’ictère.
D’autres signes peuvent s’y associer : un rash maculo-papuleux, des arthralgies. Dans les formes graves on note un tuphos, des signes méningés, des arthrites. Une insuffisance rénale aiguë et/ou cardiaque complique parfois la borréliose.

Diagnostic biologique

La goutte épaisse est la méthode diagnostic de routine de la maladie. Très souvent le diagnostic de borréliose est fait fortuitement au laboratoire dans le cadre de la recherche de Plasmodium.

Eléments de thérapeutique

Les antibiotiques à prescrire en traitement de première intention de la borréliose sont les tétracyclines, le chloramphénicol, l’ampicilline et la ceftriaxone.
L’hygiène du corps, des habits et de l’habitat est la meilleure manière de prévenir la transmission de B. recurrentis

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Table des matières

Introduction
Première Partie : Rappels bibliographiques
1. Définitions 
2. Physiopathologie de l’ictère 
3. Paramètres biologiques de l’ictère fébrile 
3.1 Paramètres hématologiques
3.2 Paramètres biochimiques
4. Germes responsablesd’ictère fébrile 
4.1 Virus
4.1.1 Virus des hépatites
4.1.1.1 Virus de l’hépatite A
4.1.1.2 Virus de l’hépatite B
4.1.1.3 Virus de l’hépatite C
4.1.1.4 Virus de l’hépatite D
4.1.1.5 Virus de l’hépatite E
4.1.2 Arbovirus
4.1.2.1 Virus amaril
4.1.2.2 Autres arbovirus
4.1.2.3 Principaux arbovirus isolés chez l’homme au Sénégal
4.1.3 Virus des fièvres hémorragiques non arboviroses
4.2 Bactéries
4.2.1 Salmonella
4.2.2 Borrelia recurrentis
4.2.3 Leptospira interrogans
4.2.4 Rickettsia
4.3 Parasites
4.3.1 Plasmodium
4.3.2 Autres parasites
5. Drépanocytose

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