La recherche de nouveaux affleurements datant du Miocène dans la partie Nord-Ouest de Madagascar, dans le cadre d‟une collaboration entre le Département de Paléontologie et d‟Anthropologie Biologique, Université d‟Antananarivo, et l‟Université McGill Canada, fut les prémices à la découverte de riches gisements fossilifères et de curiosités géologiques dans trois sites d‟études : l‟île Mahakamby, le Cap Tanjona et Amparafaka (Baie de Baly).
GENERALITES
Généralités sur le Bassin sédimentaire de Mahajanga
Le Bassin sédimentaire de Mahajanga, situé dans la partie Nord-Ouest de l‟île, est constitué par une succession de formations monoclinales s‟étendant du Karoo à l‟Actuel . Il s‟étend sur près de 650 km allant du Cap Saint André à la presqu‟île d‟Ampasindava. L‟ensemble de ces formations monoclinales dessine, d‟une façon générale, une série d‟auréoles concentriques concaves vers le Nord-Ouest. La morphologie du Bassin est caractérisée par des lignes parallèles de cuestas dues à des formations indurées et bordant des zones déprimées avec des revers formant des bandes de plateaux faiblement inclinés vers la mer (BESAIRIE et COLLIGNON, 1971).
La série sédimentaire du Bassin est presque complète du Permien supérieur au Quaternaire et présente une alternance de termes marins et continentaux (HINDERMEYER et al. 1959).
Une large bordure de mangroves, favorisée par un apport massif d‟alluvions provoquant également un envasement des estuaires, marque le paysage de la zone côtière. A ceux-ci succèdent les vastes plaines alluviales internes se développant aux dépens des chenaux étroits ne pouvant satisfaire les débits des crues violentes de la saison des pluies (BESAIRIE et COLLIGNON, 1971). Le Miocène dans le Bassin de Mahajanga se cantonne le long des côtes (Fig. 3), dans la partie occidentale. Ces formations sont supposées transgressives sur les formations antérieures (HINDERMEYER et al. 1959 ; BASSE, 1949).
Le contact du Miocène avec les formations plus anciennes ne s’observe nulle part. Sa limite inférieure reste alors indéfinie (HINDERMEYER et al. 1959). Par contre, elles sont presque toujours surplombées par des grès bariolés du Pliocène continental. Ce contact marquerait la limite supérieure du Miocène. Ces dépôts du Miocène du Bassin de Mahajanga sont exclusivement marins et de nature marnocalcaire.
Amparafaka (Baie de Baly)
La Baie de Baly, située entre E 45°16‟ et 45°22‟ ; et S 15°56‟ et 16°08‟, est célèbre surtout pour sa biodiversité, notamment la présence de Geochelone yniphora ou « Angonoka » ou encore » tortue à soc » qui est une des tortues les plus rares au monde et qui est restreinte à cette partie de l‟île. L‟omniprésence des mangroves abritant les crevettes qui y sont exploités à des fins commerciales, fait également la réputation de cette partie de Madagascar. Actuellement, sa renommée repose sur le gisement de Soalala très riche en fer. Cette baie renferme les villages de Soalala et de Baly, Amparafaka fait partie intégrante du Fokontany de Baly. Depuis le siècle dernier, plusieurs géologues et voyageurs, entre autre BARON et MOUNEYRES, 1904, ont décelé le potentiel géologique que renfermait cette baie de Baly. En effet, deux sites très intéressants se font face sur les deux côtés de la baie : Amparafaka et Sada (Fig. 3). La pointe Sada a relativement plus de renom concernant les formations tertiaires de la Baie de Baly si on se réfère aux rapports et publications des deux derniers siècles (HOURQ V., 1949 ; COLLIGNON et COTTEREAU, 1927). Seulement, étant actuellement inclus parmi les sites protégés par Madagascar National Parks, le Cap Sada n‟a pas été accessible pendant l‟investigation de 2010.
Amparafaka, pointe Ouest de la Baie , de son côté recèle une richesse pour le moins insoupçonnée, tant sur la biodiversité que la géologie. L‟emplacement de ses falaises abruptes faisant face à la mer suggère à priori une continuité avec les affleurements tertiaires de la pointe Sada. Les affleurements sont admis être d‟âge Miocène (BESAIRIE, 1952).
La pointe Amparafaka a un aspect agréable avec sa forêt longeant la côte et ne laissant qu‟une bande de plage où les pêcheurs et les gens de passage peuvent s‟installer. La population locale, quant à elle, a élu domicile au sommet des falaises surplombant ainsi la mer et la végétation. Cette dernière y est dense et de type semicaducifoliée.
Nosy Mahakamby
Petite île sédimentaire à l‟Ouest de Mahajanga, se trouvant à environ quarante kilomètres de ce dernier , Mahakamby a révélé bien des richesses sur le plan paléontologique et géologique. C‟est une île mesurant, à vol d‟oiseau, presque 2 km de long sur environ 0,5 km de large. Des falaises se dressent de tous les côtés de telle sorte que la plage, comme les habitants, y sont très rare . Au centre se trouve un plateau gréseux, rappelant le Cirque Rouge de Mahajanga, d‟âge Pliocène et s‟élevant jusqu‟à environ 70 m d‟altitude surmontant ainsi une succession de faciès calcaires et marneux miocènes à priori identique à ceux des deux premières localités.
L‟accès y est très difficile et les pêcheurs de passage dans l‟île se cantonnent dans des localités bien définies où ils peuvent à la fois bivouaquer et amarrer leurs embarcations. L‟autre particularité de cette île est ses nombreux tabous quelquefois insolites. Citons comme exemple les cacahuètes , le dialecte , le fait d‟interdire d‟utiliser la terre ferme comme latrine , et bien d‟autres.
Au fil des siècles, l‟île de Mahakamby s‟est vue attribuée plusieurs noms apparemment de même origine puisque relativement proches. La raison de l‟existence de ces noms est probablement due à des ouï-dire. Les plus retrouvés dans les anciens rapports sont : Makamby, Mahakamby, Makamba……. Remarquons que globalement seule l‟orthographe diffère. Pour notre cas, nous avons choisi arbitrairement Mahakamby comme orthographe, ce qui n‟enlève en rien la valeur des autres noms.
Mahakamby est en réalité une presqu‟île, au moins d‟une façon intermittente, plutôt qu‟une île à part entière car elle fait encore partie intégrante de la partie continentale. D‟autant plus qu‟à marée basse, Mahakamby est relié à Madagascar grâce à une étroite bande de terre émergée temporairement permettant l‟accès de l‟île à pied .
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. GENERALITES
II.1. Généralités sur le Bassin sédimentaire de Mahajanga
II.2. Amparafaka (Baie de Baly)
II.3. Cap Tanjona
II.4. Nosy Mahakamby
II.5. Généralités sur les Foraminifères
II.6. Généralités sur les Ostracodes
II.7. Généralités sur le genre Kuphus Guettard 1770
III. METHODOLOGIE
III.1. Les données
III.2. Analyses
a. Analyse séquentielle
b. Analyse des Microfossiles
III.3. Matériels utilisés
IV. RESULTATS
IV.1. Etudes sédimentologiques
a. Amparafaka
b. Cap Tanjona
c. Nosy Mahakamby
IV.2. Le genre Kuphus Guettard, 1770
IV.3. Détermination de la microfaune
a. Les Foraminifères
b. Les Ostracodes
V. DISCUSSION ET INTERPRETATION
V.1. Ecologie du genre Kuphus Guettard, 1770
a. A Nosy Mahakamby
b. A Amparafaka
V.2. Essai de corrélation entre les trois sites d’étude
VI. CONCLUSION
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
VIII. LITTERATURES