Oxygénation musculaire, saturation artérielle en oxygène

Caractéristiques d’un match de soccer Déplacements sur le terrain

La gestion de la condition physique et physiologique des joueurs de soccer élite est liée directement à la connaissance des exigences de la performance (Bloomfield et aL, 2007). Pour déterminer ces demandes, l’enregistrement des actions des joueurs à l’aide de la vidéo est un outil non-invasif utilisé dans les recherches. Cette méthode permet une analyse plus fine de mouvements spécifiques, comme des sauts, des plongeons, les changements de direction et de trajectoires effectuées, ou une analyse plus générale, en déterminant les distances et les vitesses atteintes par les athlètes. Bloomfield et al. (2007) ont analysé les mouvements au soccer de façon détaillée à l’aide de la Bloomfield movement classification, qui identifie et sépare les mouvements intentionnels (MI) des mouvements non intentionnels réalisés par les joueurs. Selon cette classification, un mouvement est considéré intentionnel lors qu’il est exécuté dans une situation où il y a un objectif envisagé par l’athlète. Telle situation peut être, par exemple, la possession du ballon, la compétition pour le ballon, l’échappée pour se libérer de l’adversaire et recevoir le ballon, et d’autres mouvements d’ordre tactique. Dans cette étude, il a été constaté que les joueurs de la ligue anglaise (FA Premier League) dépensent 40,6 ± 10% du temps de match en exécutant des MI. Plus précisément, ils ont passé 48,7 ± 9,2% du temps de MIs en se déplaçant vers l’ avant, 20,6 ± 6,8% sans se déplacer et le temps restant dans des déplacements en diverses directions (en reculant, en latéral, en diagonal et en arc). Rampinini, Bishop, Marcora, Ferrari Bravo, Sassi et Impellizzeri (2007) ont mesuré les distances et les vitesses de déplacement de joueurs durant des matchs de la ligue des champions de 1 ‘UEF A (Union of European Football Associations).

En observant le profil de déplacement chez les joueurs de soccer de la ligue anglaise (FA Premier League), Bradley et al. (2009) ont inclus dans leur analyse les positions des joueurs, les périodes du match et la condition de possession ou pas du ballon comme variables. Effectivement, ces variables ont influencé le profil de déplacement des athlètes. Ils ont observé que les milieux externes ont parcouru à haute intensité (> 14,4 km· h- 1 ) une distance moyenne significativement plus grande (3 138 ± 565 m) que celle des milieux centraux (2 825 ± 473 m, p < 0,04), des défenseurs externes (2 605 ± 387 m, p < 0,01), des attaquants (2 341 ± 575 m, p < 0,01) et des défenseurs centraux (1 834 ± 256 m, p < 0,01). En comparant les premières aux dernières 15 minutes du match, les auteurs ont observé une réduction d’approximativement 20% de la distance parcourue à haute intensité, et ce à toutes les positions. Également, en comparant ces mêmes périodes de match, des joueurs de la première division italienne et de la ligue des champions de 1 ‘UEF A ont réduit de 14 à 45% leurs déplacements à haute intensité (2: 15 km . h- 1 ) pendant que des joueurs de la ligue danoise ont réduit de 17% à 35% leurs déplacements à haute intensité (Mohr, Krustrup et Bangsbo, 2003). Les distances parcourues à haute intensité (> 14,4 km . h- 1 ) par rapport à la possession du ballon pendant les premières et les dernières 15 minutes de match démontrent, aussi, des différences significatives dans l’étude de Bradley et al. (2009).

Durant ces deux périodes, les distances ont été respectivement de 193 ± 96 vs 148 ± 78 m (p < 0,01) avec la possession, et de 278 ± 97 vs 229 ± 85 m (p < 0,01) sans la possession du ballon. Outre que la baisse de la performance physique tout au long du match soit causée par la fatigue ou par une réduction volontaire du rythme de jeu, ces données peuvent indiquer un désavantage pour l’équipe sans la possession du ballon. Possiblement, cette condition oblige les joueurs à augmenter davantage l’ intensité de course pour récupérer le ballon. Un autre aspect important du profil de déplacement a été la durée des intervalles entre les efforts de très haute intensité (> 19,8 km· h- 1 ). Ces périodes ont une durée moyenne de 72 ± 28 s au long du match. Par contre, par rapport aux premières 15 minutes, il y a eu une augmentation de 28% de la moyenne de ces intervalles aux dernières 15 minutes de match, soit de 65 ± 20 s à 83 ± 26 s (p < 0,01). Similairement, Di Salvo et al. (2007) ont décrit les caractéristiques de déplacement des Joueurs, par rapport aux positions des joueurs pendant des matchs de la première division de la ligue espagnole et de la ligue des champions de l’UEFA. La distance moyenne totale parcourue indépendamment des positions a été de Il 393 ± 1 016 m. Les milieux centraux et les milieux externes ont présenté une distance moyenne totale de déplacement (respectivement, 12 027 ± 625 m et Il 990 ± 776 m) significativement plus longue (p < 0,0001) que des défenseurs externes (lI 410 ± 208 m), des attaquants (lI 254 ± 894 m) et des défenseurs centraux (l0 627 ± 893 m). L’ analyse de la distance parcourue selon différentes intensités de travail par rapport aux différentes positions réalisée par Di Salvo et al. (2007) est présentée au tableau 1. Tableau 1. Analyse de la distance parcourue en différentes intensités de travail selon les différentes positions de jeu (Tiré et traduit de Di Salvo et al., 2007)

MÉTHODOLOGIE

Participants. L’échantillon de cette étude a été formé de onze joueuses de soccer et d’ une coureuse de cross-country de niveau universitaire (n = 12). Comme critères d’inclusion, on a établi l’âge minimum de 18 ans et d’ être engagé à l’entraînement régulier au moins trois fois par semaine. Lors du premier test, les participantes ont dû d’abord remplir la fiche d’information du participant et le Questionnaire d’Aptitude à l’Activité Physique (Q-AAP) afin de s’ assurer qu’elles ne présentaient pas de contre-indication à exécuter les tests. Ensuite, les participantes ont rempli un formulaire de consentement qui expliquait le but du projet, les procédures des tests et les risques et bienfaits potentiels liés à la participation au projet. Précisément, cette étude était composée de trois tests principaux: un test de vitesse aérobie maximale (V AM); un test de sprints entrecoupés de brèves périodes de récupération passive (SBP); et un test de sprints entrecoupés de longues périodes de récupération active (SLA). Le test de V AM a été réalisé en premier. Ensuite il a été effectué un contrebalancement des séances des tests de SLA et de SBP à travers les 12 participantes, 6 dans l’ordre SLA-SBP et 6 dans l’ordre inverse.

Entre chaque test il a été respecté un intervalle d’au moins 24 h. Une mesure commune aux trois tests a été l’estimation de la consommation d’oxygène et du volume sanguin périphérique du muscle vastus lateralis par spectroscopie dans le proche infrarouge (near infrared spectroscopy; NIRS). Le NIRS a été installé avant chaque test sur le muscle vastus lateralis à mi-chemin entre le grand trochanter du fémur et le bord supérieur de la rotule du genou. Cet équipement a été fixé sur la peau avec du ruban adhésif médical (Hypafix, BSN Medical) et stabilisé dans cette position à l’aide d’une bande élastique de contention autour de la cuisse. Spécifiquement, le NIRS envoie de la lumière infrarouge à travers les tissus qui est partiellement absorbée selon que l’hémoglobine est saturée ou pas en oxygène. La discrimination entre la quantité de lumière absorbée par l’oxyhémoglobine (02Hb) et par la désoxyhémoglobine (HHb) dépend de la longueur de l’onde infrarouge captée par l’ appareil. Cela permet d’identifier et de déterminer la concentration d’ 0 2Hb et de HHb contenue dans l’environnement du muscle en plus d’apprécier le débit sanguin par l’addition des deux variables (02Hb + HHb) de façon non invasive. Cette dernière variable correspondant à la concentration totale d’hémoglobine (THb).

Test de V AM. Ce test a été conduit en laboratoire à l’aide d’un tapis roulant et d’un analyseur métabolique (Moxus, AEI Tecnologies, Pittsburgh, PA). D’abord les participantes ont été mesurées pour la taille et la masse corporelle. Ensuite, on a procédé à l’installation du spectromètre (NIRS) et d’un cardiofréquencemètre (Polar Electro Oy FTl, Finlande) qui transmet la fréquence cardiaque à l’ analyseur métabolique. Ensuite, les participantes ont effectué un échauffement sur le tapis roulant de 5 à 10 min, à 8 km . h- 1• Le test de V AM débutait à une vitesse de 8 km . h – 1 et un gradient de 1 %. Progressivement, la vitesse a été augmentée de 1 km . h – 1 à chaque 3 min sans modifier le gradient de pente. Le test se terminait lors que la participante atteignait l’épuisement, tout en la. laissant libre d’arrêter le test à tout moment. De plus, à la fin de chaque palier de vitesse, une goutte de sang était prélevée à l’ aide d’un autopiqueur (Accu-Chek Softclick, Suisse) pour la mesure de la lactatémie, effectuée par un analyseur de lactate portatif (Lactate Pro Arkray, Japon).

Test de SBP. Le test a été réalisé à l’ intérieur d’un gymnase sur plancher synthétique. Il était composé de 6 sprints de 20 m, entrecoupés de périodes de récupération passive de 20 s de durée. Le parcours de 20 m a été en ligne droite avec des lignes de départ/arrivée, larges de 1,5 m (rubans adhésifs) collées au plancher. À chaque extrémité de ces délimitations ont été placés des trépieds avec des cellules photoélectriques commandant l’ activation et l’arrêt du chronomètre qui prenait le temps des sprints. À l’ extérieur des 20 m et à 40 cm des lignes de départ/arrivée a été placée une ligne parallèle de 1,5 m pour marquer le lieu d’attente avant les départs. Lorsque la participante était arrivée pour son test, on installait le spectromètre (NIRS). Ensuite, la participante débutait son échauffement, d’une durée de 10 min, composé par de jogging et de trois sprints maximaux. Après l’échauffement, la participante réalisait une récupération passive de 3 min. La récupération terminée, le test SBP pouvait débuter. Debout sur la ligne de départ, le participant recevait l’ indication du temps restant avant le départ par un chronomètre affiché sur un écran à côté du parcours. Les dernières 5 s, d’un total de 20 s de compte à rebours, ont été accompagnées par des bips pour augmenter l’ attention du participant avant le départ. L’autorisation pour le départ était signalée par «go» sur l’écran et verbalement par un assistant. Le chronomètre indiquant le temps de récupération, qui incluait le temps de retour au point de départ, était déclenché manuellement après chaque sprint. Le test finissait après l’exécution du sixième sprint. À ce moment une goutte de sang était prélevée pour la mesure de lactate.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
LISTE DES ABRÉVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
CHAPITRES
I. INTRODUCTION
II. RECENSION DES ÉCRITS
Caractéristiques d’un match de soccer
Déplacements sur le terrain
Performance technique et fatigue
Capacité à répéter des sprints
Métabolisme musculaire pendant des sprints répétés
V02max et l’exécution de sprints répétés
Lactatémie, pH intramusculaire et l’exécution de sprints répétés
Oxygénation musculaire, saturation artérielle en oxygène et l’exécution de sprints répétés
III. PROBLÉMATIQUE
IV. OBJECTIFS
V. HYPOTHÈSES
VI. MÉTHODOLOGIE
Participants
Test de VAM
Test de SBP
Test de SLA
Analyse statistique
VII. RÉSULTATS
Oxygénation musculaire lors des tests de SLA et de SBP
VIII. DISCUSSION
Mesures liées à l’oxygénation périphérique
IX. CONCLUSION
X. RÉFÉRENCES

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