Outils et méthodes disponibles pour la lutte contre les anophèles 

Rôle des An. gambiae dans la transmission du paludisme

Cycle de développement

Le paludisme est une parasitose due à un hématozoaire du genre Plasmodium. Larivière (1987) résume le cycle des plasmodies comme suit : au cours de leur cycle biologique, les plasmodies changent constamment de taille et de morphologie ainsi que d’habitat. Chez l’homme s’effectuent les multiplications asexuées (schizogonies), dans les cellules parenchymateuses du foie d’abord (schizogonie exo-érythrocytaire ou stade tissulaire du parasite), puis à l’intérieur des globules rouges (schizogonie endo-érythrocytaire). Chez l’anophèle se déroule le développement sporogonique ou sexué .

La transmission réussie des parasites du paludisme entre les humains nécessite une série de transformations complexes de développement à l’intérieur du moustique vecteur. En effet, lors de la prise d’un repas de sang sur un homme infecté, l’anophèle ingère différents stades ér)1hrocytaires du parasite (corps en rosaces, schizontes, gamétocytes). Dans l’estomac du moustique, les éléments asexués sont digérés. Le gamétocyte femelle s’arrondit et donne un unique gamète femelle, le gamétocyte mâle se divise en quatre gamètes mâles mobiles, de forme filamentaire. La fécondation du gamète femelle par le gamète mâle (12) donne un zygote (13) mobile, l’ookinète, qui est le seul stade diploïde du cycle. Après la division méiotique, l’ookinète (14) traverse la paroi stomacale de l’anophèle, se fixe sous la paroi épithéliale et donne l’oocyste (15, 16) dans lequel s’individualisent les sporozoïtes. Une fois libérés dans l’hémolymphe après éclatement de l’oocyste (17), les sporozoïtes gagnent les glandes salivaires (18) : la femelle est alors infectante et épidérniologiquement dangereuse.

Les sporozoïtes seront transmis à l’homme lors d’un nouveau repas de sang du moustique. La femelle infestée injecte généralement une quantité inférieure à 1% de la charge sporozoïtaire localisée dans ses glandes salivaires dans le sang de son hôte (Beier et al., 1992).

Définition de la capacité et de la compétence vectorielle 

Compétence vectorielle 

La compétence vectorielle d’An. gambiae est son aptitude à supporter le développement et à assurer la transmission de P. jalciparum. Le développement sporogonique, partie du cycle de vie du parasite se déroulant dans le moustique, est constitué de plusieurs étapes critiques. En effet il ya une réduction massive du nombre de parasites au cours du développement sporogonique. Les anophèles compétents pour Plasmodium permettent le bon déroulement de chaque stade de développement de ce parasite:
➤ la fusion de gamètes;
➤ la formation des oocystes;
➤ l’invasion des glandes salivaires;
➤ la transm ission des sporozoïtes.

La compétence vectorielle est une estimation combinée du potentiel infectieux du parasite et de la susceptibilité des vecteurs. Il englobe donc deux mécanismes de résistance: un utilisé par l’hôte pour lutter contre l’infection et l’autre par les parasites pour surmonter les défenses de l’hôte. Le degré de compétence vectorielle pour le paludisme varie  considérablement entre les différentes espèces de moustiques, et même entre les individus d’une même espèce ou d’une même souche. La compétence vectorielle peut être mesurée en laboratoire en utilisant un certain nombre d’essais expérimentaux d’alimentation. Les moustiques peuvent être exposés à un repas de sang sur un hôte vertébré infecté de parasites de gamétocytémie donné ou à travers une membrane contenant soit des parasites cultivés soit du sang provenant de patients infectés naturellement. Chacune de ces approches mesure les traits liés à une infection, qui caractérisent le succès ou l’échec de l’infection et par conséquent, la compétence vectorielle.

Ces traits sont:
➤ la prévalence du parasite.
Il s’agit de la proportion de moustiques vecteurs du paludisme exposés au parasite et abritant au moins un oocyste dans leur estomac(prévaJence des oocystes) ou un sporozoïte dans leur glande salivaire (prévalence de sporozoïtes). Une faible prévalence est la preuve d’une élévation de J’immunité augmentant la résistance à la mise en place du parasite dans les moustiques et / ou d’un faible potentiel infectieux du parasite.
➤ l’intensité parasitaire.
C’est le nombre d’oocystes dans l’estomac, ou le nombre de sporozoïtes dans les glandes salivaires, des moustiques infectés. Un faible nombre d’oocystes par estomac serait dû soit à des facteurs inhibant le développement sporogonique soit à l’incapacité du parasite à se développer.

La capacité vectorielle

La capacité vectorielle d’An. gambiae est son aptitude à transmettre le Plasmodium en un lieu donné à une période donné. Elle dépend en général de :
➤ la longévité du vecteur dans cet environnement;
➤ la densité de la population vectorielle;
➤ la préférence trophique;
➤ l’efficacité de la transmission.

La capacité vectorielle peut se calculer en estimant le nombre d’inoculations attendu par jour à partir d’un cas humain infecté en contact avec une population anophélienne. C’est un paramètre qui permet d’évaluer la transmission homme/anophèle et d’estimer l’impact d’une action de lutte anti-vectorielle. Afin d’améliorer la compréhension et le contrôle des maladies vectorielles, un modèle mathématique a été développé par Garrett-Jones (1964) pour calculer la capacité vectorielle.

Outils et méthodes disponibles pour la lutte contre les anophèles 

La lutte anti-Iarvaire, la lutte contre les adultes, la protection individuelle et / ou collective sont les trois types de méthodes dont on dispose actuellement pour lutter contre les vecteurs du paludisme (Mouchet et al., 1991 b).

Lutte contre les adultes

Cette stratégie de lutte s’appuie principalement sur deux outils:

➤ les pulvérisations intra-domiciliaires à l’aide de pyréthrines comme le DDT (Mouchet et al., 1991a). Ils constituaient dans les années 50 l’essentiel des mesures de prévention dans les zones d’endémie palustre (Mouchet et al., 1991b). À cause de son accumulation dans la chaine alimentaire, le DDT fut interdit dans les années 70 (Mabaso et al., 2004). Désormais la pulvérisation intra-domiciliaire utilise les organophosphorés et les pyréthrinoïdes bien que l’utilisation du DDT soit encore tolérée par l’OMS en traitement domiciliaire dans certains contextes (Mouchet et al., 1997).
➤ les moustiquaires imprégnées d’insecticides (Mil) apparues au Burkina Faso dans les années 80 (Camevale et al., 1991). Le concept de cet outil est de réduire au maximum le contact homme-vecteur en repoussant ou en tuant les moustiques qui tentent de piquer l’homme. Cependant d’énormes problèmes ont rendu difficile la vulgarisation de ces Mil, parmi lesquels nous avons la ré-imprégnation, le coût qui n’est pas très souvent à la portée des ménages et la distance à parcourir pour se rendre dans les rares centres d’imprégnation mis en place (Lines, 1996). Afin de pallier à ces problèmes, les moustiquaires imprégnées insecticides (MIl) ou Lasting Impregnated Net (LINs) ont vu le jour. Au cours des dix dernières années, plus d’un million de vies ont été épargnées grâce à la lutte antipaludique élargie, en particulier grâce à l’utilisation des Mil et des Pulvérisations Intradomiciliaires (PlO). En Afrique, le taux de mortalité imputable au paludisme a été réduit de 33 % selon les estimations. Pour préserver ces avancées, des interventions anti-vectorielles essentielles (MIl et PlO) doivent être pérennisées puis intensifiées (OMS, 2013). Néanmoins, l’émergence dans certaines zones de vecteurs résistant aux insecticides, l’acceptabilité et l’utilisation effective de ces MIl, surtout en milieu rural, limitent leurs efficacités (N’Guessan et al., 2007, Tchinda et al., 2012, OMS, 2013). Face à cette situation l’OMS recommande une gestion intégrée de la lutte anti vectorielle. Dans ce contexte, le programme de gestion des gîtes larvaires est recommandé en tant que mesure supplémentaire pour la lutte anti-vectorielle contre le paludisme (OMS, 2013).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. REVUE DE LA LITTERATURE
1. Le complexe gambiae
1.1.3. Les gîtes larvaires
1.1.4. Les nymphes
1.1.5. Les imagos ou adultes
2.1. Cycle de développement
2.2. Définition de la capacité et de la compétence vectorielle
2.2.1. Compétence vectorielle
2.2.2. La capacité vectorielle
3.1. Lutte contre les adultes
3.2.1. Aménagement de l’environnement
3.2.2. Les larvicides chimiques
3.2.3. La lutte biologique contre les larves
4. Présentation de notre étude
Il. MATERIEL ET METHODES
1. MATERIEL
1.1. Matériel biologique
1.2. Les matériels d’élevage
1.3. Matériel de dissection
2. Méthodes
2.1. Elevage des larves
2.2. Elevage des nymphes
2.3. Elevage des anophèles adultes
2.4. Les infections expérimentales
2.5. Méthodologie de mesure de la longévité
2.6. La dissection des moustiques
2.7. Analyses statistiques
3. Résultats et discussion
3.1. Résultats
3.1.1. Estimation de la CL50 et de la CL95 du bio-essai
3.1.2. Temps de développement aquatique
3.1.3. La longévité des femelles
3.1.4. La longueur des ailes des moustiques
3.1.5. Prévalence de l’ infection
3.1.6. Intensité de l’ infection
3.2. Discussion
4. Conclusion et perspectives
4.1. Conclusion
4.2. Perspectives

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