La Terre connait sa sixième extinction de masse de ses espèces (Olivieri et Vitalis, 2001; Maris, 2010). L’homme est accusé d’être à la base de la crise d’extinction des espèces (Eldredgze, 2001; Olivieri et Vitalis, 2001). Cet alarmant constat a conduit à la mise en place de mesures de conservation de la biodiversité. La biodiversité ou encore diversité biologique se définit comme étant la « variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes » (CDB, 1992).
La conservation de la biodiversité s’est révélée être une problématique mondiale qui a pris de l’ampleur au sein de l’opinion publique. Très vite, des outils pour protéger puis conserver la diversité biologique ont été mis en place. Parmi ces outils, nous avons les Aires Protégées (AP) et les zoos. Les zoos se sont présentés comme l’un de ces outils en ce qui concerne la conservation ex-situ. Mais, à l’instar de tout établissement de détention des animaux, ils ont connu des mouvements de protestation animés par des associations contre les zoos (Salvador, 2001).
GENERALITES SUR LA CONSERVATION DE LABIODIVERSITE
OUTILS DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE
Les outils nécessaires et mis en place pour atteindre l’objectif de la conservation de la biodiversité à savoir des textes réglementaires, un environnement d’exécution et des acteurs engagés seront passés en revue.
Législations sur la conservation
Les textes réglementaires permettent de situer les objectifs spécifiques à atteindre. Il s’agira de faire d’une part un état des lieux des textes internationaux qui servent de base à l’élaboration des législations nationales en la matière. D’autre part, nous apprécierons les législations nationales à ce sujet en Afrique.
Conventions internationales
Convention sur la Diversité Biologique
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB) encore appelée « Convention de Rio » est certainement la plus importante convention sur l’environnement. Elle est née de l’alarmante dégradation de la biodiversité provoquée par des évènements naturels ou découlant des activités humaines. Ainsi, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a mis en place un groupe de travail spécial composé d’experts sur la diversité biologique en novembre 1988 (Sécretariat de la CDB, 2015). Les travaux de ce groupe ont abouti à la production d’un traité international juridiquement contraignant de 42 articles le 5 juin 1992 à Rio de Janeiro au Brésil. La convention compte aujourd’hui 194 parties avec 168 signatures. Les objectifs de la CDB sont la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de la diversité biologique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques (CDB, 1992).
Cette convention est d’une telle importance que des conventions existantes au préalable telle que la Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles, seront révisées pour cadrer selon ses directives.
Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages menacées d’extinction (CITES)
Cette convention est issue de l’urgence constatée par la menace que représente la commercialisation des espèces animales exotiques et des produits obtenus à partir de celles-ci. Elle a été adoptée en mars 1973. En plus des 25 articles qui fixent le cadre d’exécution de la convention, elle a trois annexes qui sont des listes portant les noms de certaines espèces animales regroupées, notamment, selon leur degré de menace. Ces listes sont couramment actualisées. L’article 2 de la convention expose les principes fondamentaux du CITES : L’Annexe I comprend toutes les espèces menacées d’extinction qui sont ou pourraient être affectées par le commerce. Le commerce des spécimens de ces espèces doit être soumis à une réglementation particulièrement stricte afin de ne pas mettre davantage leur survie en danger, et ne doit être autorisé que dans des conditions exceptionnelles.
L’Annexe II comprend:
– toutes les espèces qui, bien que n’étant pas nécessairement menacées actuellement d’extinction, pourraient le devenir si le commerce des spécimens de ces espèces n’était pas soumis à une réglementation stricte ayant pour but d’éviter une exploitation incompatible avec leur survie ;
– certaines espèces qui doivent faire l’objet d’une réglementation, afin de rendre efficace le contrôle du commerce des spécimens d’espèces inscrites à l’Annexe II .
L’Annexe III comprend toutes les espèces qu’une Partie déclare soumises, dans les limites de sa compétence, à une réglementation ayant pour but d’empêcher ou de restreindre leur exploitation et nécessitant la coopération des autres Parties pour le contrôle du commerce. Cette convention impose une réglementation sur la commercialisation des espèces de la flore et de la faune sauvages et des produits qui en sont issus. Les espèces inscrites aux annexes de la convention sont soumises à des dispositions spécifiques qui limitent voire interdisent leur commercialisation. Cela vise à favoriser la protection de ces espèces (CITES, 1973).
Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel
Partant du constat de la croissante menace des biens due aux désastres naturels mais également aux activités socioéconomiques, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a adopté en 1972 la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel (Marcotte et Bourdeau, 2010). Cette convention fixe un cadre pour l’identification, la protection et la préservation de biens reconnus comme ayant une valeur exceptionnelle. Ces biens y sont désignés sous le terme de patrimoine. Le tableau présente le nombre de biens du patrimoine mondial par région.
Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles
En septembre 1968, les pays africains réunis au sein de l’Union Africaine (UA), conscients que l’environnement africain et ses ressources naturelles sont une partie irremplaçable du patrimoine africain, ont adopté la Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles. L’article 2 de la convention présente les objectifs de la convention qui sont : d’améliorer la protection de l’environnement ; de promouvoir la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles ; d’harmoniser et coordonner les politiques dans ces domaines en vue de mettre en place des politiques et des programmes de développement qui soient écologiquement rationnels, économiquement sains et socialement acceptables. Par ailleurs, elle ne permet aucune réserve aux différents signataires quant à la mise en application des dispositions prises dans la convention. L’annexe 2 de la convention reconnait comme aires de conservation les espaces suivants : réserve naturelle intégrale, zone de nature sauvage, parc national, monument naturel, aire de gestion des habitats ou des espèces, paysage terrestre ou marin protégés et aire protégée de ressources naturelles gérée. Il y est défini et fixé des objectifs de gestion pour chacune de ces aires protégées (UA, 2003). Avec la mise en place de la convention sur la diversité biologique, la convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles a été révisée. Ainsi, elle est sensée avoir un champ d’action plus élargi avec des dispositions en adéquation avec les politiques et le droit des Aires Protégées en Afrique. La convention révisée a été adoptée en 2003 pour s’aligner aux directives de la CDB (Lausche, 2012).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : OUTILS DE CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE
1.1. Législations sur la conservation
1.1.1. Conventions internationales
1.1.1.1. Convention sur la Diversité Biologique
1.1.1.1. Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages menacées d’extinction (CITES)
1.1.1.2. Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel
1.1.1.3. Convention africaine pour la conservation de la nature et des ressources naturelles
1.1.2. Législations nationales en Afrique
1.2. Aires Protégées (AP)
1.2.1. Définition
1.2.2. Catégorisation
1.2.3. Mise en place et zonage
1.2.3.1. Installation d’une AP
1.2.3.2. Zonage
1.2.4. Gestion
1.3. Acteurs de la protection et de la conservation de la biodiversité
1.3.1. Principaux acteurs internationaux
1.3.1.1. Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)
1.3.1.2. Fond Mondial pour la Nature (WWF)
1.3.2. Autres Organismes Non Gouvernementaux
1.3.3. Gouvernements et structures d’Etat
1.3.4. Communautés locales
1.3.5. Centres de Recherche et scientifiques
CHAPITRE 2 : ZOOS DANS LE MONDE
2.1. Définition
2.2. Historique et évolution
2.3. Quelques associations de zoos
2.3.1. Association Mondiale des Zoos et Aquariums (WAZA)
2.3.2. Association des Zoos et Aquariums (AZA)
2.3.4. Association Africaine des Zoos et Aquariums (PAAZAB)
2.4. Missions des zoos
2.4.1. Divertissement
2.4.2. Education
2.4.3. Conservation
2.4.4. Recherche
2.5. Acteurs de la gestion
2.5.1. Personnel du zoo
2.5.2. Organisations non gouvernementales
CHAPITRE 3 : FACTEURS DE LA GESTION DES ZOOS
3.1. Gestion des populations animales
3.1.1. Taille du cheptel
3.1.2. Reproduction
3.2. Alimentation des animaux en captivité
3.3. Sources de financement
3.4. Affections pathologiques
3.4.1. Pathologies infectieuses et tumorales
3.4.1.1. Maladies parasitaires
3.4.1.2. Maladies bactériennes
3.4.1.3. Maladies virales
3.4.1.4. Maladies tumorales
3.4.2. Autres pathologies
3.4.2.1. Pathologie alimentaire
3.4.2.2. Plaies et fractures
3.4.2.3. Stress de la captivité
CONCLUSION