Outils d’analyse pour le nombre d’espèce des Myrmeleontidés

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MILIEU BIOLOGIQUE

Végétation

La Réserve Spéciale de Beza Mahafaly représente dans le domaine du Sud une zone ou la richesse floristique est relativement bien conservée (Ramananjatovo, 1986). En général, les conditions écologiques du milieu confèrent à la végétation un caractère xérophile. Les plantes présentent différentes formes d’adaptation à la sécheresse (Crassulescence, pachycaulie, épines, caducité des feuilles). Par suite, diverses formations végétales et des nombreuses espèces endémiques peuvent être observées dans la région (Ralambonirainy, 1996) :
Forêt galerie : ce type de forêt existe aux abords de la rivière Sakamena. On y rencontre deux strates bien distinctes : une strate supérieure arborée, composée de quelques arbres de grandes dimensions, dominée par Tamarindus indica, Albizzia polyphylla, Quivisianthe papinae, Acacia rovumae, Azima tetracantha, Enterospermum pruinosum, Xeromphis sp., et une strate moyenne arbustive clairsemée, formée par Euphorbia tirucallii, Acacia bellula, Acacia polyphylla, Grewia franciscana et Grewia grevei (cf. figure 3a).

Forêt dense sèche : formée par des plantes xérophytiques qui se trouvent sur les lieux plus secs, sur le sol sablo-limoneux avec affleurement de calcaires. On constate la présence des plantes adaptées à la longue saison sèche comme des espèces épineuses (Alluaudia procera, Acacia bellula), des espèces microphylles (Cedrelopsis grevei), des espèces à feuilles caduques (Commiphora spp.), des espèces à feuilles cladodes (Euphorbia tirucallii), des espèces crassulescentes (Kalanchoe grandidieri) et des espèces à tubercules (Dioscorea spp. (cf. figure 3b).
Forêt de transition : Quand on s’éloigne des cours d’eau, une formation de transition se rencontre entre la forêt galerie et la forêt xérophytique. C’est une végétation plus ou moins dense d’arbustes de diverses tailles, à feuilles persistantes ou caduques (Ralambonirainy, 1996). Les essences qui s’y trouvent sont l’association des espèces entre les deux formations : Salvadora angustifolia, Euphorbia tirucallii, Terminalia mantali, Tamarindus indica, Acacia bellula, Grewia grevei, Rhigozum madagascariensis, Commiphora marchandii, Cedrelopsis grevei, Grewia leucophilla, Crateva excelsa et Suregada sp. (cf. figure 3c).
Savanes : Elles recouvrent surtout la région ouest, à 6 km, de Beza Mahafaly. Au Nord de la première parcelle, une savane temporairement inondée se localise entre le village Mahazoarivo et le village Magnasoa. A l’Est de la rivière Sakamena, à l’altitude de 160 m à 270 m, les savanes arbustives couvrent les collines. Des touffes d’arbustes (Grewia grevei, Acacia spp.) avec un tapis graminéen, dominé par Heteropogon contortus, constituent la flore de ce type de végétation.

Faunes de Beza Mahafaly

La région de Beza Mahafaly abrite des espèces faunistiques caractéristiques de la région « Atsimo Andrefana » de Madagascar (Ratsirarson et al., 2001). Beza Mahafaly présente deux espèces de lémuriens diurnes (Propithecus verreauxi verreauxi, Lemur catta) (cf. figure 4a, 4c) et trois espèces nocturnes (Lepilemur leucopus, Microcebus griseorufus, Microcebus murinus).
Concernant les reptiles et les Amphibiens, Beza Mahafaly et ses alentours ont 15 espèces de serpent (Ophidiens), 18 lézards (Sauriens) et une espèce de crocodile (Crocodiliens). Citons spécialement la présence de deux espèces de tortues (Chéloniens) dont celle la plus connue est Geochelone radiata (cf. figure 4b) qui se trouve uniquement dans le Sud et Sud-ouest de Madagascar (Henkel et Schmidt, 2000).
L’avifaune de la région de Beza Mahafaly est riche de 102 espèces appartenant à 43 familles (Ratsirarson et al., 2001). La diversité la plus élevée s’observe chez les familles des Ardeidae (neuf espèces), Sylvidae (huit espèces), Vangidae (six espèces) (cf. figure 4d), Accipiteridae (cinq espèces), Cuculidae (cinq espèces) et Rallidae (cinq espèces). Parmi ces espèces présentes dans cette région, 27 sont endémiques de Madagascar.

Pour l’entomofaune, Beza Mahafaly abrite une diversité remarquable d’insectes. Cent cinq espèces de Lépidoptères appartenant à 16 familles, 46 espèces de Coléoptères appartenant à 17 familles et 28 espèces d’Hyménoptères appartenant à neuf familles ont été inventoriées dans la Reserve Spéciale (Ratsirarson et al., 2001).

SITES D’ETUDE

Suivant les différents types de formations et la nature d’habitat ainsi que d’autres occupations du sol (cf. annexe XV) à Beza Mahafaly, les Myrmeleontidés ont été inventoriée dans cinq sites :
– Site de la Réserve Spéciale de Beza Mahafaly (parcelle I): constitué par une forêt galerie. C’est dans la première parcelle (P I) de la Réserve Spéciale de Beza Mahafaly, situé à 23° 39’ 03,8’’ S et 44° 37’ 51,6’’ E. (cf. figure 1 et 5a).
– Site de la Réserve Spéciale de Beza Mahafaly (Parcelle II) : formé par une forêt xérophile où il y a plusieurs espèces adaptées à la longue saison sèche (Ralambonirainy, 1996). C’est dans la deuxième parcelle (P II) de la Réserve Spéciale de Beza Mahafaly, située à 23° 40’ 51’’ S et 44° 36’ 10’’ E (cf. figure 1et 5b).
– Site d’Antevamena : une zone de culture entre la rivière Sakamena et la rivière Ehazoara, situé au point 23° 39’ 24,2’’ S et 44° 38’ 29,4’’ E (cf. figure 1, 5c et 5d).
– Site de Magnasoa : une savane temporairement inondée dans le périmètre nord- ouest de la région Beza Mahafaly, près de la partie sud du fleuve Onilahy. Il se localise au point 23° 37’ 12’’ S et 44° 36’ 22’’E (cf. figure 1 et 5e).
Site d’Ampeha : une savane de la région ouest de Beza Mahafaly. Le site se trouve au point : 23° 42’ 01’’ Set 44° 30’ 38,9’’ E (cf. figure 1 et 5f).

MATERIELS ET METHODES

MATERIELS BIOLOGIQUES

L’objet de l’étude est les insectes Neuroptères de la famille des Myrmeleontidés dont la classification est donnée ci-dessous. Myrmeleontidés ou « fourmilions » ou encore « antlions » se traduit par prédatrices de fourmis (Arnett et Ross, 1985). Ce sont des insectes holométaboles (Meyer, 2005) qui subissent des métamorphoses complètes, c’est-à-dire qu’il y a développement chrysalide (stade immobile) – imago (adulte). Le cycle évolutif se déroule en six étapes (cf. figure 6) : Après éclosion, l’œuf donne une larve de premier stade. Par une succession de mue, la larve stade I donne, étape par étape, deux formes de larves : larve stade
II et larve stade III. Cette dernière forme un cocon ou elle s’y transformera à une nymphe. Enfin, la nymphe se métamorphose à un imago (Gepp et Holzel, 1996). Mesurant 35 à 80 mm de long (Scudder et Cannings, 2007), ce sont des prédatrices nocturnes et attirées par la lumière. Les Myrmeleontidés se nourrissent peu et ne vivent que quelques semaines (Grzimek, 1979).

Nombre d’individu des Myrmeleontidés

Le nombre des individus capturés a été compté dans les zones d’étude préétablies, formées par une surface 20 m x L m (L = longueur de la surface) ou des placettes (20 m x 20 m) (cf. figure 7). Les milieux d’étude ont été divisés en deux : milieu ouvert (zone non protégée « znp ») et milieu forestier (zone protégée « zp »). Seulement les données obtenues par observation directe sur itinéraire échantillon ont été utilisées pour les calculs et les tests statistiques. Celles du piège malaise et lumineux sont uniquement pour la richesse spécifique.

Morphologie des Myrmeleontidés

Pour pouvoir étudier en détail la morphologie des Myrmeleontidés dans le but d’identifier les taxa, des spécimens ont été préservés pour des analyses ultérieures, dans des sachets appelés « whirlpak » contenant de l’alcool à 70 %. Chaque sachet était étiqueté pour pouvoir retrouver les informations des spécimens. Deux protocoles d’étude ont été faits :

Observation des spécimens

Les clés d’identification des Myrmeleontidés sont basées sur la morphologie des antennes, sur l’architecture du mésothorax et du métathorax et sur les interconnexions des veines d’ailes (Stange, 2004). Myrmeleontidés se ressemblent morphologiquement aux libellules et aux demoiselles. Seulement, les antennes des Myrmeleontidés sont longues, multi-segmentées et renflées en massue vers les bouts (Tillyard, 1926) (cf. figure 11a). Le thorax des Myrmeleontidés présentent plusieurs divisions distinctives (cf. figure 11b).

Traitement de données

Outils d’analyse pour le nombre d’espèce des Myrmeleontidés

Tous les données sur chaque capture sont saisis dans une base des données sous Excel en enregistrant les dates, les sites, les transects, les placettes, types d’habitats, les familles, les genres, les espèces, la présence ou absence et le nombre d’individu (cf. annexe V). Le nombre d’individu par espèce et la diversité sont directement calculés dans cette base.

Outils d’analyse pour l’abondance des Myrmeleontidés

L’abondance dans chaque site correspond au nombre d’individus d’une espèce dans un peuplement. On distingue l’abondance absolue : le nombre d’individu d’une espèce par hectare (N/ha) et l’abondance relative : le pourcentage d’une espèce par rapport au nombre total d’espèces capturées ou relevées dans un site considéré. Ni Ar (%) = — x 100 N
Ar = Abondance relative
Ni = nombre d’individus d’une même espèce
N = Nombre total d’individu de toutes les espèces.
La comparaison de l’abondance des Neuroptères a été procédée par le test statistique non apparié (Zar, 1984). L’hypothèse nulle H0 stipule une absence de différence entre les abondances comparées. La règle de décision va s’appuyer selon la signification de la valeur de la probabilité P. Si P < 0,05, l’hypothèse H0 est rejetée et vice versa (P > 0,05, H1 rejetée). Avec le logiciel Statview, la variation ou non de l’abondance est testée avec le test t non apparié. Il s’agit de comparer la moyenne de deux échantillons indépendants. t= X1 – X2 σ √1 /N1+1/N2
X1 = Moyenne de l’échantillon 1 ; N1 = Taille de l’échantillon 1 X2 = Moyenne de l’échantillon 2 ; N2 = Taille de l’échantillon 2
σ = Ecart-type (avec écart-type σ1 = écart-type σ2) ע = N1 + N2 – 2 (ddl).

Outils d’analyse pour la morphologie des Myrmeleontidés

Pour les caractères morphologiques externes

Pour étudier les différents caractères morphologiques : les antennes, le thorax et les ailes, une observation directe des spécimens bien conservés a été faite à l’aide d’une loupe Leica MZ 9s, à haute définition, dans le laboratoire de CAS Madagascar.

Pour les comparaisons morphologiques

La comparaison morphométrique s’était basée sur la mesure de la longueur total du corps (LTC), longueur de l’aile antérieure (LAA) et postérieure (LAP) et la longueur de l’abdomen (LA). Le test t non apparié a été utilisé pour déceler d’éventuelles variations sur les paramètres morphométriques entre mâles et femelles. S’il y a dimorphisme sexuel dans la population d’une espèce des Myrmeleontidés trouvées, le test χ2 a été utilisé pour analyser le sex-ratio.

Larves des myrmeleontidés dans la région de Beza Mahafaly

Dans les cinq sites d’études, 64 larves des Myrmeleontidés ont été capturées dont 35 dans les champs de cultures, 19 dans la savane, sept dans la forêt galerie et trois dans la forêt sèche. Cinquante quatre larves capturées ont été découvertes dans le sable et dix autres dans les sols non compacts. Elles se cachent dans le sol peu profond, au fond des trou-pièges, en forme d’un entonnoir (cf. figure 27c et d). D’après la couleur et la taille, trois formes de larve ont été observées (cf. figure 26a, b, e). Les larves sont facilement connues par la présence de deux mandibules en forme de faucille et très pointues (cf. figure 27a, b). Néanmoins, c’est difficile de les identifier et de déterminer le stade de développement, selon l’espèce, car elles sont de taille réduite et se ressemblent morphologiquement entre elles. Seulement, la taille des larves qui ont été trouvées à Beza Mahafaly variait entre 3 mm à 11 mm. Ce sont des prédatrices des petits invertébrés comme des petites araignées et des fourmis (cf. figure 27e).
Les plus grands trou-piège sont construits dans le sable et atteint 10 cm de diamètre et de 6,2 cm de profondeurs (dans les zones de cultures). En moyenne, la profondeur (P) du trou-piège est de 2,4 cm, ouvrant sur un diamètre (D) de 3,8 cm. Par rapport à la verticale, l’angle (a) du flanc varie entre 36° et 48°. Plus le trou-piège est grand, plus la valeur de l’angle diminue. L’inclinaison mesurait 43° en moyenne (cf. tableau 9).

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Table des matières

I – INTRODUCTION
II – PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
II – 1. MILIEU PHYSIQUE
1 – Situation géographique
2 – Géologie
3 – Relief et topographie
4 – Climat
5 – Hydrographie
II – 2. MILIEU BIOLOGIQUE
1 – Végétation
2 – Faunes de Beza Mahafaly
II – 3. SITES D’ETUDE
III – MATERIELS ET METHODES
III – 1. MATERIELS BIOLOGIQUES
III – 2. METHODOLOGIE
1 – Inventaire des Myrmeleontidés
a. Observation directe
b. Piégeage par piège malaise
c. Piégeage par piège lumineux
2 – Nombre d’individu des Myrmeleontidés
3 – Morphologie des Myrmeleontidés
a. Observation des spécimens
b. Mensuration d’individus de Myrmeleontidés
4 – Distribution des Myrmeleontidés
5 – Saisonnalité des Myrmeleontidés
III – 3. TRAITEMENT DES DONNEES
1 – Outils d’analyse pour le nombre d’espèce des Myrmeleontidés
2 – Outils d’analyse pour l’abondance des Myrmeleontidés
3 – Outils d’analyse pour la morphologie des Myrmeleontidés
a. Pour les caractères morphologiques externes
b. Pour les comparaisons morphologiques
4 – Outils d’analyse pour la distribution des Myrmeleontidés
5 – Outils d’analyse de la saisonnalité des Myrmeleontidés
IV – RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1 – Diversité des Myrmeleontidés
2 – Abondance des espèces de Myrmeleontidés
a. Abondance relative des Myrmeleontidés dans chaque site
b. Abondance des Myrmeleontidés suivant le type de milieu
3 – Morphologie des Myrmeleontidés
a. Descriptions morphologiques
b. Longueur de l’abdomen, du corps et des ailes des Myrmeleontidés
c. Sex-ratio
4 – Distribution des Myrmeleontidés
a. Distribution horizontale selon le type d’habitat
b. Distribution verticale des Myrmeleontidés
5 – Saisonnalité des Myrmeleontidés
6 – Larves des Myrmeleontidés dans la région de Beza Mahafaly
V– DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
V– 1. DISCUSSION
1 – Nature des habitats dans la région de Beza Mahafaly
2 – Diversité des Myrmeleontidés à Beza Mahafaly
3 – Milieux d’abondance des Myrmeleontidés à Beza Mahafaly
4 – Clés d’identification des Myrmeleontidés
5 – Distributions horizontale et verticale des Myrmeleontidés
6 – Climat et chronologie avec la distribution des Myrmeleontidés
V – 2. RECOMMANDATIONS
1 – Valeurs biologiques des Neuroptères
2 – Beza Mahafaly et la conservation
VI– CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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