Ou prend-on des selfies ? réseaux et pays les plus populaires

Problématique

Le selfie est un phénomène complexe aux nombreuses propriétés, représentations et pratiques. Il existe autant de nuances que de selfies : chaque auteur invente autant de définitions que d’usages, les techniques de « braconnage » créent un objet unique qui lui est propre.
En partant du postulat que le selfie est un phénomène social complexe, conférant un moyen d’expression que chacun peut s’approprier et personnaliser, dans quelles mesures peut-il se transformer en un objet délimité, fixé par une définition et des représentations ?
Le but de cette recherche est de réaliser un état des lieux du phénomène, en particulier à partir des discours qui le construisent, de développer sa pluralité et de se questionner sur son appartenance au champ culturel et esthétique (du fait de son lien affirmé à l’autoportrait). Nous aborderons la pluralité de ses propriétés, les stéréotypes véhiculés et les mobiles qui se cachent sous cette pratique.
Le point de départ de cette analyse est un engagement personnel pour cette pratique nouvelle qui altère notre habitus et contre les discours dévalorisant au sujet de ce phénomène émergent et fédérateur. Je réalise cette étude dans l’objectif de comprendre l’origine, les motivations et les implications des usages problématique de ce média.
Face à ce contexte, c’est en tant qu’étudiante-chercheuse utilisatrice de ce dispositif numérique que je me place et j’articule cette posture avec celle de passionnée par les technologies innovantes pour essayer de trouver des réponses à mes doutes et conjectures.

Hypothèses

Mon étude est axée autour d’un certain nombre d’hypothèses qu’il s’agira d’étayer pour essayer d’y répondre. Voici une liste non exhaustive d’hypothèses et de contrehypothèses :
• L’artialisation du selfie participe à la légitimation du phénomène. / L’artialisation est un symptôme du succès du selfie
L’élection comme mot de l’année 2013 participe à la légitimation du phénomène. / L’élection est un symptôme de son succès.
• L’élection comme mot de l’année 2013 fut un élément déclencheur de la popularisation du phénomène / L’élection est un symptôme de sa popularisation.
• Le selfie est un phénomène de mode. / Le selfie est une tendance normalisée.
• La définition du selfie explique le phénomène. / La définition est insuffisante pour comprendre la signification du selfie dans le contexte culturel et historique de la société actuelle.
• Comme affirmé dans sa définition, le selfie est un autoportrait. / Malgré certaines similarités, le terme autoportrait est insuffisant pour décrire le selfie.
• Comme affirmé dans sa définition, le selfie est inhérent aux réseaux sociaux. /
Il existe une diversité des supports de communication.
• L’acte de partager un cliché de soi définit le selfie. / Le selfie est un phénomène complexe qui ne peut être défini par une seule propriété.
• Le selfie est un acte narcissique. / Les discours créent des stéréotypes dépréciatifs.
• Le selfie est un phénomène planétaire. / Le selfie n’est pas une pratique universelle et on le retrouve uniquement dans certaines cultures.
• Le phénomène est générationnel et jeune. / Tout le monde pratique le selfie.
• Le selfie est très majoritairement féminin. / Le phénomène n’est pas genré, il est pratiqué de manière relativement égale tant par les hommes que les femmes.
• Les discours sur le selfie renforcent la structure patriarcale / Le selfie est un moyen de modifier les standards de beauté et contrer le patriarcat.
• Le hashtag fait partie du phénomène / Il est un élément indépendant ou complémentaire du selfie.
• Le hashtag est représentatif phénomène. / Le hashtag est une culture de niche.
• Il existe une communauté selfie identifiable / La communauté selfie est plurielle et ne peut être identifiée ou simplifiée.
• On prend un selfie dans une intention méliorative. / Le selfie est trivial.
• Les dark selfies sont une honte / Les dark selfies sont pratiqués par la « génération transition » qui crée de nouvelles normes.
• Le selfie participe à l’inversion des schémas traditionnels, à une déspécialisation. Il bouscule les valeurs de l’Art, de l’interactivité, des sociabilités et de la démocratie. / Le selfie crée de nouvelles hégémonies et de nouvelles normes.
• Les technologies numériques forment le dispositif qui nous conditionne à prendre des selfies / Les technologies numériques ont favorisé une pratique existante.
• Il existe une esthétique du selfie / Le selfie n’a pas une esthétique propre.
• Le selfie est spontané / Le selfie est sophistiqué, travaillé.
• Le selfie est éphémère / Le selfie est pensé pour perdurer.
La multitude d’hypothèses prouve la richesse et la complexité du phénomène. Les conditions qui me sont imparties dans le cadre de la rédaction de ce mémoire me limitent dans le développement. Je survolerai donc certains des points, en approfondissant ce qui me semble fondamental, tout en espérant pouvoir les développer et les démontrer dans la suite de mes recherches.

Méthodologie de la recherche

Les Études Culturelles sont au croisement de plusieurs disciplines. Cette tension permet de tirer les spécificités de l’objet afin de se construire une méthode plurielle et propre. Cette idée de bricolage est notamment défendue par Michel Foucault :
« Tous mes livres […] sont, si vous voulez, de petites boîtes à outils. Si les gens veulent bien les ouvrir, se servir de telle phrase, telle idée, telle analyse comme d’un tournevis ou d’un desserre-boulon pour court-circuiter, disqualifier, casser les systèmes de pouvoir, y compris éventuellement ceux-là mêmes dont mes livres sont issus… Eh bien, c’est tant mieux » . Pour ces raisons j’ai déjà montré que l’étude s’inscrivait dans plusieurs domaines, et emprunte à ceux-ci des outils d’analyse.
Afin d’obtenir une photographie des usages et des clichés du phénomène selfie, j’ai fait un état des lieux en m’appuyant sur les parutions médiatiques depuis 2012. Les statistiques révèlent les stéréotypes et les représentations, elles aident à identifier les discours. Il s’agira de déconstruire ces résultats pour cerner les véritables propriétés du phénomène. J’ai utilisé mes observations personnelles des réseaux sociaux et recueilli des témoignages d’amateurs . De l’Histoire de l’art je tire l’Iconologie pour l’étude de cas vidéo et l’analyse comparative avec l’autoportrait. Aux Sciences Humaines je prends l’étude des discours afin de mieux comprendre comment se construit le phénomène et les stéréotypes qui le représentent. Pour compléter mes observations et travailler avec méthode, il apparaît nécessaire de recourir à la technique de l’enquête sociologique. Le questionnaire permet d’obtenir une photographie générale des pratiques du selfie. L’étude ici menée ne prétend pas être exhaustive, elle participe à une meilleure compréhension d’un phénomène populaire.
Le focus group est nécessaire pour ne pas tomber dans la relation individuelle, car le phénomène est social et partagé. Il permet d’interroger les pratiques et les représentations. Le recueil de témoignages (Selfie Ergo Sum) est complémentaire, et à la frontière du projet artistique. Cette boîte à outils très diverse a comme fil rouge la lecture culturaliste. Procéder avec méthode dans cette complexité permet d’obtenir une vision à la fois globale et précise du phénomène, ses propriétés et ses significations.

ÉTAT DES LIEUX

L’état des lieux des parutions médiatiques permet de dégager les représentations et les stéréotypes, afin de mieux cerner les propriétés et les mobiles du selfie.

STATISTIQUES ET DISCOURS MÉDIATIQUES

Les statistiques sont un outil qui permet d’analyser de grands ensembles de données et donnent un aperçu de l’amplitude du fait étudié. Moyen d’objectivation des réalités sociales, elles orienteront la construction de mon étude.

Qui prend des selfies ? L’usager-type n’existe pas

Début 2014 on comptabilisait 2 484 915 152 internautes , dont 1 856 680 860 utilisateurs actifs des réseaux sociaux, ce qui représenterait 26% de la population mondiale. Parmi ceux-là, qui pratique le selfie ? Qui ne le pratique pas ? De quels pays sont-ils ?
Peu après la nomination comme mot de l’année 2013, de nombreuses statistiques ont commencé à émerger sur la toile, tentant de nous informer sur le phénomène et ses usagers. Permettent-elles d’affirmer que le phénomène est réellement planétaire ? Les résultats représentent-ils correctement le phénomène dans son ampleur ? Confirmentils ou brisent-ils les clichés ? En créent-ils de nouveaux ? Ces informations serviront de base à mon enquête sociologique.
Les commandes viennent, pour la plupart, d’entreprises privées, parfois même de la téléphonie. Il faut alors recevoir ces études avec retenue, et s’en servir comme référentiel pour se faire une idée de qui pratiquerait le selfie et ce que serait le phénomène. On apprend que le phénomène a séduit les réseaux sociaux , qu’il est très largement répandu et que l’imprécision de sa définition engendre des confusions , ou encore qu’il serait la pratique photographique préférée des 18-33 ans . En ce qui concerne cet éventuel clivage générationnel, les enquêtes semblent se rejoindre sur l’âge moyen du preneur de l’ « autophotographie connectée », qui serait de 23.7 ans.
Il faut préciser que le selfie est un phénomène inhérent aux réseaux sociaux, et que ces milieux connaissent eux-mêmes des rapports de domination générationnels. Le centre de recherche américain a montré que les usagers des réseaux sociaux étaient très majoritairement des adultes de 18 à 29 ans . Qu’en est-il en pratique pour le selfie ? Si l’on s’en tient aux premières études, le selfie serait uniquement adolescent.
Or, une infographie indique que 47% des américains adultes auraient déjà pris un selfie. On remarque que les résultats semblent se contredire. Un de mes objectifs sera donc de vérifier l’élargissement de la pratique du selfie parmi les âges.
Un autre cliché qui ressort est celui selon lequel le selfie serait très majoritairement féminin. Les statistiques semblent confirmer que la pratique du selfie est favorisée par les femmes de manière générale, mais la différence n’est pas si marquée qu’on aurait pu le penser. On apprend par exemple que pour la tranche d’âge des 35-44 ans, 93% d’hommes les diffusent sur des réseaux sociaux, contre 78% des femmes. Selon l’investigation SelfieCity, il y aurait malgré tout (pour les populations globales) toujours une majorité de femmes : d’une différence de 1,3% à Berlin jusqu’à 4,6% à Moscou. Si le selfie n’est donc pas entièrement genré, la majorité des pratiquants serait quand même féminin. Il va s’agir pour moi d’approfondir ces stéréotypes, relayés par les médias, et évaluer ce qu’il en est de la répartition hommes/femmes, des origines sociales, ainsi que du narcissisme supposé des pratiquants.

Où prend-on des selfies ? Réseaux et pays les plus populaires

Selon Ipsos, les réseaux préférés pour les selfies seraient Facebook (48%) puis Twitter (9%), Instagram (8%) et Snapchat (5%). Une autre étude nous apprend qu’il existe également un grand pourcentage de partage via Whatsapp et sms . Si le phénomène est inhérent aux réseaux sociaux, il peut également être partagé autrement. Il sera important pour mon étude de prendre en compte la diversité des supports de communication.
Que nous dit-on des pays dans lesquels le selfie règne le plus ? En mars 2014, le TIME a publié un classement des villes où l’on trouvait le plus d’autophotographies connectées : à partir de 400 000 photographies Instagram taguées « #selfie », 459 grandes villes se sont distinguées par leur densité. Malaisie, Danemark, Pays-Bas, Italie, Emirats Arabes unis, Turquie, Panama, Nigeria, Brésil, Pologne, etc. : bien que 26% des villes soient américaines, nombre d’autres pays sont aussi acteurs.
On notera que la méthodologie n’inclut qu’Instagram ; si on ajoutait Weixin ou Wechat (les réseaux chinois), les villes chinoises seraient certainement premières. Le selfie se diffuse dans les pays où la culture numérique des réseaux sociaux est ellemême répandue. En plus d’être mondial, le phénomène serait hégémonique. En dehors de l’exception québécoise qui a créé le mot « égoportrait », toutes les langues ont adopté le terme « selfie » : cela renforce l’internationalité du phénomène, mais confirme aussi la suprématie de la langue anglaise pour ce qui a trait à la communication.
Concernant les endroits où l’on pratique le plus le selfie, quand Paris se place 80e du classement avec 80 auteurs de selfies sur 100 000 personnes, Makati, aux Philippines est première avec 258 selfies pour 100 000 personnes, alors que San Juan, à Porto Rico, 97e , comptabilise 30/100 000 personnes ayant pris un selfie (et identifié le selfie et la ville)à cette période. Une étude approfondie  par pays mériterait d’être développée. À première vue, ces chiffres semblent peu impressionnants. Au vue de l’ampleur qu’a pris le phénomène dans les médias, il aurait été possible d’imaginer que la part de selfies parmi les images publiées sur Instagram (exemple utilisé dans la présente étude) aurait été conséquente, voire généralisée. Le phénomène a-t-il une ampleur aussi importante dans les usages que le laissent penser les médias ? Se peut-il qu’on ait beaucoup parlé d’une pratique en fait peu répandue ? On apprend qu’un million de selfies seraient publiés chaque jour pour 350 millions de photos en moyenne . Cela est sans compter les selfies qui ne sont pas étiquetés et ne peuvent être repérés par les études.

Pourquoi prend-on un selfie ? Des conditions positives

Les enquêtes nous apprennent que le selfie serait motivé par des situations exclusivement positives : serait-ce un phénomène aux intentions mélioratives ?
Prend-on un selfie pour imposer une représentation de soi ? Les discours semblent affirmer que le selfie consisterait à se montrer dans ses plus beaux atouts, apprêté au mieux. Au contraire, serait-ce un média documentaire ? On observe des selfies d’auteurs en pleurs, juste après des ébats sexuels, aux toilettes… Pour quelles raisons prend-on des selfies ? Que nous apprennent vraiment ces statistiques ? Tout au long de l’étude il s’agira de mettre en lumière les mobiles et les analyser, en mettant à l’épreuve ces hypothèses avec les pratiques « sur le terrain ».

Remise en question des parutions médiatiques et des discours construits par les représentations qu’elles proposent

Quelle méthode fut employée pour obtenir ces résultats ? Interroger les pratiques et comprendre les mobiles du selfie est un point nécessaire mais délicat à traiter. Les utilisateurs n’ont pas forcément réfléchi à leurs raisons avant qu’on leur pose la question, la possibilité d’une liste de propositions à cocher influencerait le choix des sondés, et enfin, ces derniers doivent se détacher de tout jugement pour répondre objectivement, alors que les médias crient au narcissisme et aux déviances mentales.
Tous ces biais renforcent mon scepticisme face à la fiabilité de ces renseignements et m’encouragent davantage à chercher à mon tour les raisons et les significations du selfie. Ils m’ont également inspiré pour soigner mon enquête en prêtant attention aux détails comme la formulation ou les biais divers.
Ces statistiques permettent apparemment de mieux connaître les habitudes culturelles des auteurs de selfies, mais il est en fait compliqué de se faire une image représentative du phénomène car les informations ne se confirment pas toujours. Il serait insuffisant de baser tous nos savoirs sur une seule source scientifique (ici SelfieCity ou le Pew Research Center), mais les autres analyses à ce jour semblent n’être que des commandes d’entreprises privées, dont les résultats sont parfois non sourcés voire non vérifiés ou non vérifiables. Le manque de scientificité sous-entend un angle d’attaque biaisé, et des résultats dont la fiabilité est faible. De plus, la plupart du temps, ces rapports ne partagent ni leurs résultats complets ni leur méthodologie donc il est légitime de s’interroger quant à la véracité de ces résultats. Les études se multiplient, sans permettre d’affirmer qui pratique le selfie (âge, genre, classe sociale), ni pourquoi. Cela permet d’offrir des pistes de réflexion et d’être le point de départ d’une recherche plus précise.

CONFRONTATION SUR LE TERRAIN

Programme et mise en œuvre de la recherche

Témoignages et projet Tumblr

J’ai élaboré un projet aux limites de l’Art et la Sociologie. Afin de définir plus précisément le sujet, j’ai choisi de limiter l’étude aux selfies comprenant une seule personne. Je me suis basée sur l’hypothèse selon laquelle les mobiles seraient différents pour les selfies de groupe, et cela nécessiterait une analyse différente. De plus, les études ont montré que le selfie le plus fréquent était le solitaire. Ce choix et cette méthode semblent former un tout cohérent avec l’emploi du « je » et le sujet en lui-même.
Dans un premier temps je contactais les gens en leur expliquant mes recherches et en leur demandant une explication de leurs pratiques personnelles du selfie ainsi qu’une photographie illustrative. Au vue du nombre très réduit de réponses reçues j’ai pris conscience d’une erreur potentielle et de la maladresse de ma démarche. J’ai décidé qu’il me faudrait une base pour soutenir mon discours et mes recherches : je l’ai nommée Selfie Ergo Sum.
En support, j’ai choisi Tumblr pour sa simplicité : sa plateforme facilite la création d’une interface lisible et esthétique et une personne qui ne connaît pas Tumblr comprend très vite son fonctionnement. De plus c’est un lieu qui est propice au selfie, et à la liberté d’expression. Le but était de récolter des témoignages et de les illustrer : « Partagez un selfie et une explication ! Que signifient les selfies pour vous ?
Pourquoi prenez-vous des selfies ? ». La demande est assez vaste pour laisser libre cours à l’expression. Les intéressés peuvent soumettre leur participation directement sur le Tumblr, ou par mail. J’ai choisi de préciser le prénom, le métier et la ville des participants, pour que leur visage ne soit pas perdu dans l’anonymat d’Internet, et pour mettre en valeur leur histoire et leurs pensées. Alicia Eler a recueilli des témoignages similaires dans le cadre de ses colonnes pour le Magazine
Hyperallergic , mais les réponses ne venaient que d’artistes. C’est pourquoi il m’a semblé important d’ajouter la profession.
J’ai entrepris de contacter un maximum d’utilisateurs le plus tôt possible afin de pouvoir modifier et adapter mon approche selon les réponses obtenues. Lorsque je partageais le lien de mon Tumblr (puis de mon enquête), j’expliquais qui j’étais, et je parlais rapidement de mon projet de recherche, en tant qu’étudiante en Master à la Sorbonne. Au début, les personnes qui acceptaient de participer ont refusé de donner trop d’informations personnelles. Elles m’ont expliqué être réticentes quant au terme de « recherche » qui les intimidait. Il est surprenant de voir qu’on puisse accepter de poster des selfies tout en refusant d’en dire quoi que ce soit ou marquer son prénom.
En quoi une photo de soi serait-elle moins intime qu’un prénom ? Les refus sont intéressants à analyser : les gens refusent-ils par peur de ne savoir ce qui les attend ? Pensent-ils qu’ils n’auront rien à dire ou que ce qu’ils diraient ne serait « pas assez bien » ? Ont-ils peur des conséquences de l’enquête ? J’ai hésité à changer mes tournures de phrases ou dire qu’il s’agissait d’un projet artistique, en espérant que les internautes se montreraient moins timides. Finalement, les premières soumissions (de mon entourage) ont permis d’encourager les suivantes, et la viralité d’Internet m’a apporté des réponses de manière indirecte, c’est-à-dire par des intermédiaires.
Ces témoignages ont orienté mes choix dans la confection du questionnaire, ils ont servi de sondage. J’ai pu avoir un aperçu des réactions et réflexions. Cependant j’ai été confrontée à certaines difficultés. Les témoignages consistaient souvent plus en une confession qu’en une réelle information sur le selfie et ses pratiques. Je n’ai pas sélectionné les propositions reçues, j’ai essayé de davantage expliciter mes propos afin qu’ils soient mieux compris, et j’ai pensé qu’avec des exemples visibles, il serait plus facile d’avoir des idées sur quoi raconter. Le propos de ce projet n’était pas d’obtenir des réponses, mais d’enrichir mes hypothèses et d’interroger les pratiques afin d’approfondir les mobiles des selfies.

EXPORATION DÉTAILLÉE

CROISSANCE D’UN PHÉNOMÈNE

Les enquêtes sur le selfie se sont multipliées ces dernières années. Son ampleur tente d’être démontrée, nommée et délimitée. Nouveau marronnier à la mode, le monde médiatique reconnait l’importance du selfie en multipliant les articles à son sujet, l’art le légitimise en se l’appropriant, voire en l’institutionnalisant, et enfin, les dictionnaires l’ont immortalisé. D’où vient cette croissance soudaine du phénomène ?

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Table des matières
INTRODUCTION 
ETAT DES LIEUX 
1. STATISTIQUES ET DISCOURS MÉDIATIQUES
A. QUI PREND DES SELFIES ? L’USAGER-TYPE N’EXISTE PAS
B. OU PREND-ON DES SELFIES ? RESEAUX ET PAYS LES PLUS POPULAIRES
C. DIFFERENT LIEU, DIFFERENT SELFIE ?
D. POURQUOI PREND-ON UN SELFIE ? DES CONDITIONS POSITIVES
E. REMISE EN QUESTION DES PARUTIONS MEDIATIQUES ET DES DISCOURS CONSTRUITS PAR LES REPRESENTATIONS QU’ELLES PROPOSENT
2. CONFRONTATION SUR LE TERRAIN 
A. PROGRAMME ET MISE EN ŒUVRE DE LA RECHERCHE
TEMOIGNAGES ET PROJET TUMBLR
QUESTIONNAIRE
FOCUS GROUP
B. LE RECUEIL DES DONNEES
SELFIE ERGO SUM
QUESTIONNAIRE
FOCUS GROUP
TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES
TAXINOMIE
3. LES STEREOTYPES LES PLUS FRÉQUENTS 
A. LE NARCISSISME
DEFINITIONS DU NARCISSISME
DISCOURS ACTUELS
LE NARCISSISME DU SELFIE
REPRESENTATIONS SUR LE TERRAIN
B. UN PHENOMENE FEMININ
PATRIARCAT
FEMINISME
REPRESENTATIONS SUR LE TERRAIN
ÉTUDE DE CAS : TRAILER DE LA SERIE SELFIE 
C. UN PHENOMENE GENERATIONNEL
EXPORATION DETAILLEE
1. CROISSANCE D’UN PHÉNOMÈNE 
A. MOT DE L’ANNEE 2013
B. L’ORIGINE DU BUZZ
LES CELEBRITES ET LA DESPECIALISATION DEMOCRATIQUE
LA MODE
C. RESEAUX OU LE SELFIE EST LE PLUS POPULAIRE
2. LIMITES D’UNE DÉFINITION
A. CONDITIONS MATERIELLES
LE SUPPORT PHOTOGRAPHIQUE
APPAREIL NUMERIQUE
B. RESEAU SOCIAL : PARTAGE
C. AUTOPORTRAIT : UNE PRATIQUE ARTISTIQUE ?
3. ARCHITECTURE DU PHÉNOMÈNE
ESTHETIQUE
L’ARTIALISATION : ETUDE DE CAS
L’INSTANTANE
EPHEMERE, SOUVENIR, ARCHIVE
CONVERSATION
TRIVIAL OU MELIORATIF
SPONTANE SOPHISTIQUE
HASHTAG
COMMUNAUTE
ENGAGEMENT
CATHARSIS
INTIME
UNE PRATIQUE QUI ENTRE DANS LES NORMES ?
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 
ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE
ANNEXE 2 : FOCUS GROUP
ANNEXE 3 : TEMOIGNAGE INFORMEL
ANNEXE 4 : SELFIE ERGO SUM
ANNEXE 5 : REPONSES AUX QUESTIONNAIRES

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