La caisse du tympan
La caisse du tympan est une cavité aérique tapissée d’une muqueuse de type respiratoire en continuité avec celle des structures qui lui sont annexées, la trompe auditive par l’orifice tympanique de la TE et la mastoïde par l’aditus ad antrum. La caisse du tympan est un parallélépipède avec 6 parois. Elle est fermée au niveau de sa paroi externe par le tympan, miroir de tous les phénomènes pathologiques, en particulier inflammatoires tels qu’observés dans l’OSM. Dans sa paroi antérieure où elle est en relation avec la TE, elle abrite le protympanum. Sa paroi supérieure est en relation avec la mastoïde, et par l’intermédiaire de son toit, elle est au contact des structures neuroméningées. Par sa paroi interne, elle est en relation avec l’oreille interne par les fenêtres du vestibule (fenêtre ovale) et la fenêtre de la cochlée (fenêtre ronde). L’oreille moyenne se trouve limitée à son extrémité interne par la fenêtre du vestibule (ou fenêtre ovale) et la fenêtre de la cochlée (ou fenêtre ronde). Entre le tympan et les deux fenêtres se trouve une chaîne d’osselets : le marteau, fixé par des ligaments au tympan, l’enclume et l’étrier dont la base s’encastre dans la fenêtre du vestibule. Le système tympano-ossiculaire (STO) assure la liaison entre l’oreille externe et l’oreille moyenne pour transmettre les vibrations sonores à l’oreille interne.
Particularités de la répartition cellules caliciformes et des cellules ciliées dans l’oreille moyenne
La densité des cellules caliciformes et des cellules ciliées, à l’état normal, décroît d’avant en arrière :
– elle est plus marquée au niveau de l’orifice tubaire et de la partie antérieure de la caisse du tympan. A ce niveau, l’épithélium y est cylindrique pseudo-stratifié ;
– au niveau du promontoire et de l’hypotympanum, les cellules cubiques ou cylindriques ciliées avec quelques plages de cellules sécrétoires ;
– dans la partie postérieure de la caisse, au niveau de l’épitympanum, de l’antre et des cellules mastoïdiennes, l’épithélium est plat, unicellulaire avec une quantité négligeable de cellules sécrétoires et ciliées.
Ainsi, la muqueuse de l’oreille moyenne à l’état normal est un revêtement muco-ciliaire de type respiratoire d’autant plus dense que l’on se rapproche de la trompe. La répartition des cellules ciliées dessine ainsi 3 chemins : l’un allant de l’hypotympanum à la trompe auditive, le deuxième de l’épitympanum à la TE, le troisième partant du promontoire. L’extension de l’épithélium mucociliaire est plus importante chez l’enfant que chez l’adulte. La densité des cellules caliciformes est maximale chez l’enfant de 2 à 4 ans et diminue progressivement à partir de 7 ans.
La disposition particulière de la muqueuse au niveau de la TE
L’histologie de la TE varie selon la portion considérée [58,67] :
– la muqueuse du protympanum comporte un épithélium cylindro-cubique, cilié, reposant sur une membrane basale. Les glandes sont peu développées, l’infiltration lymphoïde est modérée. Le chorion sous-jacent est peu épais, représenté par une lame fibreuse collagène dense, dépourvu de glandes et richement vascularisé ;
– la muqueuse tubaire proprement dite est constituée d’un épithélium pseudo-stratifié, cilié de type respiratoire. Les cellules de la paroi inférieure sont plus hautes que celles des parois latérales ou de la voûte. L’épithélium repose sur une membrane basale ondulée formant des plis tubaires et même des invaginations pseudo-diverticulaires. Ce plissement plus marqué au niveau de la paroi inférieure juxta-pharyngée, correspond à une « réserve » de muqueuse facilitant l’ouverture de la lumière tubaire. Le chorion sous-jacent, richement vascularisé, comporte des glandes séromuqueuses plus importantes dans la paroi médiale et inférieure de la TE près de l’orifice pharyngien ;
– la muqueuse de l’ostium pharyngien possède un épithélium pseudostratifié, cilié, analogue au revêtement muqueux du nasopharynx. Le chorion sous-jacent est épais, riche en glandes séromuqueuses et présente un infiltrat lymphoïde pouvant constituer l’inconstante « amygdale de Gerlach ».
Physiopathologie de l’otite séromuqueuse
L’OSM est une pathologie plurifactorielle où de nombreux paramètres s’intriquent et s’auto-entretiennent pour former le cercle vicieux de la maladie [59]. L’inflammation est reconnue actuellement comme le principal facteur d’entretien de l’OSM [78]. Tout se passerait comme dans un pseudo-poumon avec un épithélium respiratoire assurant sa fonction de clairance muco-ciliaire et d’échange gazeux avec le secteur vasculaire [53]. Le facteur déclenchant de cette inflammation est le plus souvent infectieux, le facteur d’entretien est lui aussi probablement infectieux [78]. La connaissance de la composition du liquide d’OSM permet de mieux appréhender la physiopathologie de l’OSM [52].
L’otalgie
L’otalgie, sans fièvre peut être un autre mode de révélation de l’OSM. Il peut s’agir d’otalgies fugaces durant quelques minutes ou quelques heures, en particulier au cours des rhinopharyngites. Elle est très fréquente chez l’enfant, mais rare chez l’adulte. Ailleurs, la persistance de ces douleurs doit faire penser à une surinfection de l’épanchement.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
II. RAPPELS
II.1. Anatomie de l’oreille
II.1.1. L’oreille externe
II.1.2. L’oreille moyenne
II.1.2.1. La caisse du tympan
II.1.2.2. La trompe d’Eustache
II.1.2.3. La mastoïde
II.1.3. L’oreille interne
II.2. Physiologie de la trompe auditive
II.2.1. Histologie de la muqueuse tubo-tympanique
II.2.1.1. L’épithélium
II.2.1.1.1. Cellules différenciées
II.2.1.1.2. Cellules intermédiaires
II.2.1.1.3. Cellules basales
II.2.1.2. La membrane basale
II.2.1.3. Chorion sous-jacent
II.2.2. Les grandes fonctions de la trompe d’Eustache
II.2.2.1. La fonction de drainage ou clairance mucociliaire
II.2.2.1.1. L’action des cils
II.2.2.1.2. L’action du mucus (phase gel)
II.2.2.1.3. Le rôle du liquide périciliaire (phase sol)
II.2.2.1.4. Le surfactant
II.2.2.2. La fonction équipressive
II.2.2.3. La fonction de protection
II.3. Physiopathologie de l’otite séromuqueuse
II.3.1. Installation de l’inflammation
II.3.2. Entretien de l’inflammation
II.3.3. Les lésions anatomopathologiques observées au cours de l’otite séromuqueuse
II.4. Diagnostic
II.4.1. Circonstances de découvertes
II.4.2. Examen clinique
II.4.2.1. Examen otoscopique
II.4.2.2. Le reste de l’examen clinique
II.4.3. Examens complémentaires
II.4.3.1. L’audiométrie tonale
II.4.3.2. L’impédancémétrie
II.4.3.3. Sonotubométrie
II.4.3.4. Sonomanométrie tubaire
II.4.3.5. La tubomanométrie
II.5. Le traitement
II.5.1. Buts
II.5.2. Moyens
II.5.2.1. Traitement médical
II.5.2.2. Traitements mécaniques
II.5.2.3. La crénothérapie
II.5.2.4. L’aérosolthérapie
II.5.2.5. Traitement chirurgical
II.5.2.5.1. L’aérateur transtympanique
II.5.2.5.2. L’Aérateur transméatique (T tube sous le lambeau tympano-méatal)
II.5.2.5.3. La myringotomie au laser CO2
II.5.2.5.4. La paracentèse simple
II.5.2.5.5. L’adénoïdectomie
II.5.2.5.6. L’amygdalectomie
II.5.2.5.7. Mastoïdectomie
II.5.2.6. La prothèse auditive
II.5.3. Indications thérapeutiques
II.6. Evolution
II.6.1. L’évolution spontanée
II.6.2. Evolution sous traitement
DEUXIEME PARTIE
III. PATIENTS ET METHODES
III.1. Méthodes
III.1.1. Type d’étude
III.1.2. Cadre de l’étude
III.1.2.1. Locaux
III.1.2.2. Personnel
III.1.2.3. Activités
III.2. Patients
III.2.1. Critères d’inclusion
III.2.2. Critères d’exclusion
III.2.3. Paramètres d’étude
IV. RESULTATS
IV.1. Epidémiologie
IV.1.1. Fréquence
IV.1.2. Age
IV.1.3. Sexe
IV.1.4. Antécédents
IV.2. Les données cliniques
IV.2.1. Circonstances de découverte
IV.2.2. Délai de consultation
IV.2.3. Données de l’examen physique
IV.2.3.1. Côté atteint
IV.2.3.2. Aspects otoscopiques
IV.2.3.3. Les autres signes physiques
IV.3. Paraclinique
IV.3.1. Audiométrie
IV.3.2. L’impédancemétrie
IV.3.2.1. Tympanométrie
IV.3.2.2. Le réflexe stapédien (RS)
IV.4. Traitement
IV.4.1. Traitement médical
IV.4.2. Traitement chirurgical
IV.5. Evolution
IV.5.1. Sous traitement médical
IV.5.2. Sous traitement chirurgical
IV.5.2.1. A court terme
IV.5.2.2. A long terme
V. DISCUSSION
V.1. Limites de l’étude
V.2. L’Epidémiologie
V.2.1. La fréquence de l’otite séromuqueuse
V.2.2. L’âge
V.2.3. Le sexe
V.2.4. Le côté atteint
V.2.5. Les variations saisonnières
V.2.6. Les facteurs de risque
V.2.6.1. L’allergie
V.2.6.2. Le facteur O.M.A
V.2.6.3. Les infections des VAS à répétition
V.2.6.4. Autres
V.3. Considérations sur les données cliniques
V.3.1. Circonstances de découverte
V.3.1.1. L’hypoacousie et acouphènes
V.3.1.2. Les otites moyennes aiguës récidivantes (OMAR
V.3.1.3. Les otalgies
V.3.1.4. Le retard de langage et les difficultés scolaires
V.3.1.5. Autres
V.3.2. Otoscopie
V.4. Le bilan paraclinique
V.4.1. L’audiométrie tonale liminaire
V.4.2. L’impédancemétrie
V.4.2.1. Tympanométrie
V.4.2.2. Le réflexe stapédien (RS)
V.5. Considérations sur le traitement
V.5.1. Place du traitement médical
V.5.1.1. L’antibiothérapie
V.5.1.2. La corticothérapie
V.5.1.3. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
V.5.1.4. Fluidifiants et mucorégulateurs
V.5.1.5. Oligoéléments et vaccinothérapie
V.5.1.6. Bilan et correction des facteurs favorisants
V.5.2. Traitement chirurgical
V.5.2.1. L’aérateur transtympanique
V.5.2.2. Adénoïdectomie
V.5.2.3. Amygdalectomie
V.5.3. Place de la mastoïdectomie
V.6. Les aspects évolutifs
V.6.1. Sous traitement médical
V.6.2. Sous traitement chirurgical
CONCLUSIONS GENERALES
RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE
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