Le premier cas d’ostéomyélite du temporal a été décrit par TOULMOUCHE en 1883 [30]. En 1959, Melter et Kelemen font la première description clinique, bactériologique et histologique d’une ostéomyélite à pyocyanique de l’os temporal chez un sujet diabétique [3]. Mais ce sont les travaux de Chandler [12] qui, en 1968 ont permis de définir cette infection et lui attribuer le terme d’otite externe maligne (OEM) du fait de sa gravité et de son évolution souvent fatale. En 1979, Cohn propose le terme « d’otite nécrosante » qui correspond mieux à la description histopathologique. Ce terme est repris par plusieurs auteurs. Doroghazi [17], en 1982 a remplacé « nécrosante » par « invasive ». Pour Slattery [57], la dénomination la plus appropriée à la physiopathologie est «Ostéite de la base du crâne » en 1996. La majorité des auteurs continue, cependant, à l’appeler otite externe maligne. L’otite externe maligne est une pathologie d’origine infectieuse du conduit auditif externe (CAE) diffusant vers les parties molles et l’os adjacent, rare mais grave lorsqu’elle survient sur un terrain particulier : le diabète. Ce dernier se définit comme étant un état d’hyperglycémie chronique du à un déficit absolu ou relatif en insuline. C’est une maladie en pleine recrudescence dans le monde. Au Sénégal, 17,9% de la population urbaine de Dakar étaient porteuse de cette affection en 2009, selon DUBOZ [18] contre seulement 1,1% en 1960 selon PAGET cité par DUBOZ [18]. C’est une affection pleine de complications parmi lesquelles l’otite externe maligne.
L’OEM du diabétique nécessite un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée car elle constitue une urgence diagnostique et thérapeutique [16]. Elle est due au Pseudomonas Aeruginosa dans 90% des cas [40]. Cependant des germes tels que le staphylococcus aureus ou epidermidis, le Proteus mirabilis, mais aussi parfois des champignons, essentiellement Aspergillus fumigatus ou flavus sont rencontrés.
ANATOMIE DE L’OREILLE EXTERNE
L’oreille est un organe pair, situé de part et d’autre du crâne en regard de l’os temporal. L’oreille externe constitue avec l’oreille moyenne et l’oreille interne l’organe de l’ouïe, indispensable à notre vie de relation avec le monde extérieur. L’oreille externe est la portion de l’appareil auditif qui collecte les sons vers le système tympanossiculaire. Elle comprend deux parties :
-Le pavillon
-Le conduit auditif externe .
LE PAVILLON
Le pavillon est une expansion lamelleuse, plissé sur elle-même, armé de fibrocartilage qui lui donne sa fixité, sa rigidité, sa forme et sa direction.
Face externe
Elle présente une série de saillies et de dépressions.
➤ La conque
Elle occupe la partie moyenne, c’est une dépression profonde en forme d’entonnoir dont le fond, dirigé en dedans, se continue et communique directement avec le conduit auditif externe.
➤ L’hélix
C’est la plus excentrique des saillies.
➤ L’anthélix
C’est une saillie concentrique à l’Hélix.
➤ La gouttière scaphoïde
Elle forme un sillon curviligne entre l’Hélix et l’Anthélix.
➤ Le tragus
C’est une saillie lamelleuse triangulaire, véritable opercule, placée en avant de la conque, au-dessous de l’hélix dont il est séparé par le sillon antérieur de l’oreille. Il se projette en avant et en dehors de l’orifice du conduit auditif externe qu’il masque en partie à la vue.
➤ L’antitragus
Forme une émince triangulaire au-dessous de l’Anthélix, en arrière du tragus dont il est séparé par la profonde incisure inter-trangienne ou échancrure de la conque.
Face interne
Sa partie postérieure est libre. Elle reproduit en les inversant et en les atténuant les reliefs de la face externe. La convexité de la Conque est ainsi limitée en dehors par une Gouttière correspondant à l’Anthélix.
La circonférence
Elle est constituée essentiellement par l’Hélix, et est complétée en avant par le Tragus et vers le bas par le Lobule. Alors que toutes les autres saillies sont armées de cartilage, le Lobule est un simple repli de la peau qui occupe l’extrémité inférieure du Pavillon.
La zone d’adhérence crânienne
Elle est constituée par la partie antérieure de la face interne, séparée de la partie libre par le sillon retroauriculaire. Sa forme elliptique est de 4 à 5 cm de haut et de 2 à 3 cm de large. Par ailleurs, elle répond :
-À l’avant ; à l’orifice du conduit.
-À l’arrière ; à la partie antérieure de l’apophyse mastoïde sur 1 cm.
-Vers le Haut ; elle déborde de 1 cm la racine longitudinale de l’arcade zygomatique.
Structure
Le Pavillon est constitué par un fibro-cartilage, des ligaments (extrinsèques et intrinsèques), des muscles (extrinsèques et intrinsèques) et un revêtement cutané .
Revêtement cutané
– Sur la Surface Externe : mince, adhérent intimement au périchondre, épousant les moindres reliefs du cartilage.
– Sur la Face Interne : mobile, séparée du cartilage par du tissu cellulo-adipeux lâche.
– Au Niveau du Lobule : les deux lames cutanées, plus épaisses, sont séparées par un matelas cellulo-adipeux abondant.
– Système Pileux : simple duvet, sauf au niveau du tragus.
– Glandes Sébacées : développées surtout au niveau de la Conque.
Vascularisation
➤ Artères
Elles réalisent deux grands courants :
-Courant Antérieur : il provient de l’artère temporale superficielle qui donne en général trois branches : supérieure, moyenne, et inférieure.
-Courant Postérieur : il provient de la branche terminale antérieure de l’artère auriculaire postérieure qui ramifie sur toute l’étendue de la face interne du Pavillon.
➤ Veines
Elles se jettent :
– En avant : dans la veine temporale superficielle.
– En arrière : dans les veines auriculaires postérieures.
– En bas : directement dans la jugulaire externe qui, ainsi constitue le principal collecteur veineux.
➤ Drainage lymphatique
Elles sont divisées en 3 régions selon les premiers relais ganglionnaires :
– Territoire antérieur : région antéro-supérieure de la face externe drainée par les ganglions prétragiens et parotidiens.
– Territoire postérieur : région postérieure de la face externe et toute la face interne drainée par les ganglions mastoïdiens et parotidiens inférieurs. Les vaisseaux efférents de ces ganglions aboutissent aux ganglions latéraux profonds du cou qui peuvent être atteints directement.
-Territoire inférieur : région inférieure de la face externe et tout le Lobule, drainée par les ganglions parotidiens inférieurs.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. ANATOMIE DE L’OREILLE EXTERNE
1. LE PAVILLON
1.1. Face externe
1.2. Face interne
1.3. La circonférence
1.4 La zone d’adhérence crânienne
1.5 Structure
1.6. Revêtement cutané
1.7. Vascularisation
1.8 Innervation
2. Le conduit auditif externe
2.1. Forme
2.2. Orientation
2.3. Structure
2.4. Vascularisation
2.5. Innervation
2.6. Rapports avec l’os temporal
II. LE DIABETE
1. Définitions
2. L’épidémiologie
3. Classification et étiologies
III. L’OTITE EXTERNE MALIGNE
1. Etiopathogènie
2. SIGNES
2.1. Signes cliniques
2.2. Signes paracliniques
2.2.1. Explorations biologiques
2.2.2. Explorations radiologiques
3. DIAGNOSTIC
3.1. Diagnostic positif
3.2. Diagnostic différentiel
4. TRAITEMENT
4.1. Traitement local
4.2. L’antibiothérapie
4.3. L’oxygénothérapie hyperbare
4.4. La chirurgie
4.5. Evolution
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. MATERIEL ET METHODE
1. CADRE DE L’ETUDE
2. TYPE ET DUREE DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE D’ETUDE
III. RESULTATS
1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1.1. L’âge
1.2. Le sexe
1.3. L’ancienneté du diabète
1.4. Le type de diabète
1.4. Autres tares
2. Données cliniques
2.1. Les circonstances de découverte
2.2. Latéralité
2.3. Données de l’examen physique
3. DONNEES PARACLINIQUES
3.1. La biologie
3.1.1. La NFS
3.1.2. La glycémie
3.1.3. Prélèvement bactériologique et antibiogramme
3.1.4 Autres
3.2. L’imagerie
3.2.1 La TDM
3.2.2 L’IRM
4. DONNEES THERAPEUTIQUES
4.1. Soins locaux
4.2. Le traitement antalgique
4.3. Le traitement du terrain
4.4. L’antibiothérapie générale
4.5. La kinésithérapie faciale
4.6. L’évolution
DISCUSSION
1. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
1.1. L’âge
1.2. Le sexe
1.3. L’ancienneté du diabète
1.4. Le type de diabète
1.5. Autres tares
2. DONNEES CLINIQUES
2.1. Les circonstances de découverte
2.2. Latéralité
2.3. Données de l’examen physique
3. DONNEES PARACLINIQUES
3.1. La biologie
3.1.1. La NFS
3.1.2. La glycémie
3.1.3. prélèvement bactériologique et antibiogramme
3.2. L’imagerie
3.2.1. La TDM
3.2.2. L’IRM
4. DONNEES THERAPEUTIQUES
4.1. Soins locaux
4.2. Le traitement antalgique
4.3. Le traitement du terrain
4.4. L’antibiothérapie générale
4.5. La kinésithérapie faciale
4.6. L’évolution
CONCLUSION