Otite externe (aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques)

L’oreille est un organe pair, située de part et d’autre du crâne en regard de l’os temporal. L’oreille externe constitue avec l’oreille moyenne et l’oreille interne l’organe de l’ouïe, indispensable à notre vie de relation. L’oreille externe est la portion de l’appareil auditif qui collecte les sons vers le système tympanoossiculaire qui transmet l’onde sonore du monde extérieur jusqu’à l’oreille interne. Elle est constituée du pavillon et du conduit auditif externe. L’otite externe encore appelée dermohypodermique aigue de l’oreille, est une inflammation ou une infection de la peau du conduit auditif externe par une infection bactérienne, mycosique et virale. La peau du conduit auditif externe couvre la région limitée latéralement par le méat acoustique externe et médialement par la membrane tympanique. Dans le tiers latéral du CAE, la couche dermique qui couvre le cartilage du méat possède des glandes sébacées et des glandes apocrines qui produisent le cérumen. Le cérumen est une sécrétion acide qui a un rôle protecteur contre la prolifération bactérienne. Il sert aussi de piège aux corps étrangers qui s’introduisent dans l’oreille. Ainsi l’otite externe est favorisée par plusieurs facteurs notamment la perturbation de ce rôle protecteur du cérumen. C’est une affection pouvant survenir à tout âge, surtout fréquente chez les baigneurs. Plusieurs formes cliniques peuvent être retrouvées selon l’agent infectieux responsable et le terrain. L’OE est une urgence dont le diagnostic est essentiellement clinique. La prise en charge adéquat qui est essentiellement médicale permet une bonne évolution de la pathologie seulement en quelques jours. L’otite externe peut revêtir une forme grave (otite externe maligne) surtout chez l’immunodéprimé (DIABETIQUE+++).

L’otite externe est une pathologie que nous rencontrons fréquemment dans le service d’ORL-CCF de l’établissement public santé de grand Mbour. C’est ainsi qu’il nous a paru utile d’en faire le point à travers cette étude rétrospective. L’objectif de notre travail est de décrire le profil épidémiologique, d’étudier les aspects cliniques, préciser les modalités de prise en charge ainsi que les modalités évolutives de l’otite externe à l’EPS1 de Mbour.

ANATOMIE DE L’OREILLE EXTERNE 

Anatomie descriptive 

L’oreille externe, composée du pavillon et du méat acoustique externe, est située en dehors de l’oreille moyenne et de l’oreille interne. Elle occupe une place importante dans le domaine de la chirurgie réparatrice.

Os temporal 

Il s’agit d’une pièce importante du squelette crânien, il participe tout à la fois à la constitution de la voûte crânienne et à la base du crâne [64]. Au cours de l’embryogenèse, il est constitué de la réunion de trois pièces osseuses : la partie pétreuse ou rocher, la partie squameuse ou écaille, et la partie tympanique de l’os temporal anciennement dénommée tympanale.

Une fois l’ossification du crâne terminée, le temporal se présente comme un os absolument indivisible, dont il est difficile de préciser les limites des trois constituants inauguraux. Seules les nombreuses fissures, qui sont de véritables points de soudure, témoignent de l’aspect initial de l’os temporal .

Partie pétreuse ou rocher

C’est la portion la plus complexe de l’os temporal. Elle a la forme d’une pyramide quadrangulaire dont le grand axe est oblique en avant et en dedans. Sa base est située en dehors et en arrière et son apex, tronqué, est dirigé vers l’avant et en dedans. Il comprend trois faces, une base et un bord supérieur.

Deux de ses faces sont supérieures et endocrâniennes :

La face antéro-supérieure est en rapport avec le cerveau, la face postérosupérieure est en rapport avec le cervelet. La rencontre de ses deux faces forme le bord supérieur du rocher.

La face inférieure exocrânienne peut être segmentée en deux portions l’une postéro-inférieure est en rapport avec la surface extérieure de la base du crâne et l’autre antéro- inferieure masquée en particulier par l’os tympanal et l’écaille. Si l’on enlève la partie squameuse et la partie tympanique de l’os temporal, la portion cachée de cette face est exposée . Elle est constituée d’une zone périphérique adhérente aux deux constituants osseux retirés et d’une partie centrale libre et excavée correspondant à la partie médiale des cavités de l’OM. Le fond de cette cavité correspond aux faces internes de la caisse du tympan, des annexes mastoïdiennes et de la partie osseuse de la trompe auditive.

Partie squameuse ou écaille 

Elle est située en avant et superficiellement par rapport à la partie pétreuse. Elle se présente sous la forme d’une lame osseuse, avec une portion supérieure verticale et une portion inférieure horizontale séparées par le processus zygomatique.

Partie tympanique de l’os temporal

C’est le plus petit élément de l’os temporal. Elle est positionnée en avant de la face inférieure de la partie pétreuse, en dessous du segment horizontal de la partie squameuse qu’elle croise transversalement. Elle a la forme d’un demi-cornet ouvert vers le haut et dirigée selon le même axe que le méat acoustique externe (MAE). Elle forme les parois antérieures, inférieure et une portion de la paroi postérieure du MAE, au fond duquel on retrouve le sillon tympanique (sulcus tympanicus) dans lequel s’enchâsse l’anneau tympanique. Le bord supérieur s’articule avec la partie squameuse et la partie pétreuse et réalise la scissure de Glaser qui sépare la fosse mandibulaire en deux segments, dont le seul segment antérieur est articulaire .

Pavillon

Situation

Le pavillon de l’oreille pair est situé en arrière de l’articulation temporomandibulaire (ATM) et de la région parotidienne, en avant de la mastoïde, en dessous de la région temporale. Il est uni au crâne par la partie moyenne de son tiers antérieur, les deux tiers postérieurs formant la zone mobile du pavillon.

Morphologie du pavillon 

On lui décrit une face latérale, un bord libre et une face médiale.

a. Face latérale
Elle est constituée par les saillies et dépressions du cartilage du pavillon moulé par le revêtement cutané, et du lobule sans armature cartilagineuse. Les saillies retrouvées de manière constante sont l’hélix, l’anthélix, le tragus et l’antitragus . On décrit également une petite dépression située entre l’antitragus et l’anthélix nommée sillon postérieur du pavillon ou incisure de l’anthélix [27].
– La conque : est une dépression limitée par l’anthélix en arrière et en haut, la racine de l’hélix et le tragus en avant, l’antitragus en bas.
– Le lobule : simple repli cutané sans armature cartilagineuse, fait suite à l’hélix et au tragus.

b. Face médiale
On lui décrit une partie antérieure adhérente et une partie postérieure libre. La partie libre représente les deux tiers de la largeur du pavillon. Elle répond aux reliefs de la face latérale. La saillie représentée par la dépression de la conque forme l’eminentia conchae. En arrière le sillon nommé fossa anthelicis répond au relief de l’anthélix, et l’eminentia scaphae à la gouttière scaphoïde. La partie antérieure répond au pourtour du MAE. Elle déborde en arrière sur la région mastoïdienne, en haut sur la racine du zygoma. La jonction des deux zones est marquée par le sillon rétroauriculaire .

Charpente cartilagineuse 

C’est un cartilage réticulé, entouré d’un périchondre épais et nacré, d’une épaisseur de 0,5 à 1mm, maximale au niveau de la conque. Cette lame cartilagineuse présente les reliefs et dépressions décrits plus haut.

Revêtement cutané
La peau épouse parfaitement l’ensemble des reliefs des deux faces du pavillon. Très fine et adhérente au plan cartilagineux sur la face latérale, elle est plus épaisse et moins adhérente sur la face médiale et sur la mastoïde, avec la présence de quelques îlots adipeux.

Système musculo-ligamentaire
C’est un système adélique par excellence. L’appareil musculo-ligamentaire du pavillon de l’oreille peut être divisé en deux groupes : intrinsèque et extrinsèque.

a. Ligaments
Les ligaments extrinsèques de Valsalva assurent, conjointement aux muscles du même ordre, l’adhérence du pavillon à ses points d’insertion crânienne. Les ligaments intrinsèques du pavillon très rudimentaires comblent les différentes incisures et unissent les languettes cartilagineuses.
b. Muscles extrinséques 
Ils sont associés au groupe des muscles peauciers de la face. On décrit :
– Le muscle auriculaire antérieur : est très grêle, naissant de l’aponévrose épicrânienne au niveau de la racine du zygoma et se terminant sur l’épine de l’hélix et le bord antérieur de la conque ;
– Le muscle auriculaire supérieur est plus épais, mieux individualisable. Ses fibres naissent de l’épicrâne au-dessus du pavillon, se réunissent en un tendon qui se termine sur la fossa anthelicis ;
– Le muscle auriculaire postérieur : nait de l’apophyse mastoïde, au-dessous des fibres de l’occipital, en deux ou trois faisceaux qui se terminent au niveau du ponticulus de la conque ;
❖ Certaines descriptions classiques font état d’un quatrième muscle extrinsèque, le muscle temporal superficiel .

c. Muscles intrinsèques 
Ils sont rudimentaires et ont fait l’objet de plusieurs descriptions :
– le grand muscle de l’hélix,
– le petit muscle de l’hélix,
– le muscle du tragus de Valsalva,
– le muscle pyramidal de Jung
– le muscle de l’antitragus
– le muscle transverse ;
– le muscle oblique.

Méat Acoustique Externe (MAE)

Le MAE est un canal aérien grossièrement cylindrique, aplati d’avant en arrière, limité en dedans par la membrane tympanique et ouvert à l’air libre en dehors. Il a une forme sigmoïde et adopte une direction légèrement oblique de dehors en dedans et d’arrière en avant, formant avec l’axe sagittal du rocher un angle de 80°. Il est formé en dehors d’une portion cartilagineuse, et en dedans d’une portion osseuse, réunis par un isthme.

Portion fibro-cartilagineuse 

Cette portion est en continuité avec la charpente cartilagineuse du pavillon. D’une longueur de 8-9mm, elle est formée par l’union d’une gouttière antéro-inférieure cartilagineuse et d’une gouttière postéro-supérieure fibreuse.
– La gouttière cartilagineuse : elle est en continuité avec le cartilage du tragus, en dedans de l’os tympanal ;
– La gouttière fibreuse : elle ferme en haut et en arrière la portion latérale du MAE. Elle est en relation : en dehors avec le cartilage du pavillon, et en dedans avec le conduit osseux au niveau de l’épine de Henle.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. ANATOMIE DE L’OREILLE EXTERNE
I.1 Anatomie descriptive
I.1.1 Os temporal
I.1.1.1 Partie pétreuse ou rocher
I.1.1.2 Partie squameuse ou écaille
I.1.1.3 Partie tympanique de l’os temporal
I.1.2 Pavillon
I.1.2.1 Situation
I.1.2.2 Morphologie du pavillon
a. Face latérale
b. Face médiale
I.1.2.3 Charpente cartilagineuse
I.1.2.4 Revêtement cutané
I.1.2.5 Système musculo-ligamentaire
a. Ligaments
b. Muscles extrinséques
c. Muscles intrinsèques
I.1.3 Méat Acoustique Externe (MAE)
I.1.3.1 Portion fibro-cartilagineuse
I.1.3.2 Portion osseuse
I.1.3.3 Revêtement cutané
I.2 Rapports du conduit auditif externe
I.3 Vascularisation et innervation de l’oreille externe
I.3.1 Les artères
I.3.2 Les veines
I.3.3 Drainage lymphatique
I.3.4 Innervation de l’oreille externe
II. Rappel physiologique
II.1 Physiologie
II.2 Etiopathogénie
a. Micromycètes commensaux
b. Bactéries commensales
III. SIGNES
III.1 Type de description : Otite externe diffuse bactérienne
III.1.1 INTERROGATOIRE
III.1.2 Examen physique
III.2 Formes cliniques
III.2.1 Les autres infections bactériennes
III.2.1.1 Furuncle du conduit auditif externe
III.2.1.2 Impetigo
III.2.1.3 Érysipèle
III.2.1.4 Périchondrites du pavillon
III.2.1.5 Périchondrite du conduit fibrocartilagineux
III.2.2 Les Infections virales
III.2.2.1 Zona
III.2.2.2 Herpes
III.2.3 Infections fongiques
III.2.3.1 Otomycose
III.2.4 Dermatose du conduit auditif externe
III.2.4.1 Formes compliquées : Otite externe maligne ou otite nécrosante, ou otite invasive
III.3 EVOLUTION
IV. DIAGNOSTIC
IV.1 Diagnostic Positif
V. TRAITEMENT
V.1 Buts
V.2 Moyens
V.3 Indications
I. Cadre d’étude
I.1 Présentation de la ville de Mbour
I.1.1 Les aspects physiques
I.1.1.1 Le relief et les types de sol
I.1.1.2 Le climat et la végétation
I.1.2 Les aspects démographiques
I.1.3 Les infractrustures sanitaires
II. Présentation de l’unité d’ORL de l’hôpital de Mbour
II.1 Personnel
II.2 Locaux
II.3 Equipement
III. Matériel et méthode
III.1 Type et durée d’étude
III.2 Critère d’inclusion
III.3 Critère de non inclusion
III.4 Matériel
III.5 Analyses des données
IV. Résultats
IV.1 Données épidémiologiques
IV.1.1 La fréquence
IV.1.2 Age
IV.1.3 Le sexe
IV.2 Données cliniques
IV.2.1 Les antécédents
IV.2.2 Motifs de consultation
IV.2.3 Examen clinique
IV.2.3.1 Les signes otoscopiques
IV.2.3.2 Les formes cliniques
IV.3 Traitement
V. DISCUSSION
V.1 SUR LE PLAN EPIDEMIOLOGIE
V.1.1 AGE
V.1.2 Le sexe
V.2 Sur le plan clinique
V.3 Le traitement
CONCLUSION
SUGGESTION
BIBLIOGRAPHIE

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