Osteotomie tibiale curviplane de valgisation dans le traitement de la gonarthrose en varus

L’arthrose est une affection dégénérative des articulations diarthrodiales caractérisée par une dégradation progressive du cartilage associée à une ostéophytose marginale, des remaniements de l’os sous-chondral et une inflammation minime de la membrane synoviale.

Elle constitue un véritable problème de santé publique car elle est responsable d’invalidité et de baisse de la productivité surtout au niveau de la population âgée. La gonarthrose est la localisation la plus fréquente après celle au niveau des doigts (28, 17). Depuis les premières descriptions cliniques de la maladie au XVIII° siècle (« arthrite sèche » de hanche de Hunter, nodosités d’Heberden), de grands progrès ont été réalisés aussi bien dans l’approche physiopathologique que dans le traitement de cette affection. Ainsi pour la localisation au niveau du genou, les ostéotomies, qu’elles soient de valgisation ou de varisation, sont apparues depuis plus d’un demi-siècle et ont constitué pendant longtemps une méthode de choix dans le traitement de la gonarthrose avec déformation en varus ou en valgus. Depuis l’apparition des arthroplasties de genou, il y a près de deux décennies, cette technique tend de plus en plus à être supplantée. Cependant, elle garde encore une place de choix surtout en Afrique où, à l’exception de certaines écoles des pays du Nord, la pose de prothèse de genou n’est pas encore pratiquée ; par ailleurs vu le coût élevé de ce type de matériau, beaucoup de patients se verraient dans l’impossibilité d’y accéder.

LE GENOU

ANATOMIE

Le genou est l’articulation intermédiaire du membre inférieur. Elle comprend une articulation fémoro-patellaire et une articulation fémoro-tibiale avec un compartiment médial et latéral.

C’est une articulation robuste car portante, mais ses surfaces articulaires sont planes donc peu congruentes. C’est ce compromis entre une grande mobilité et la nécessité d’une grande stabilité malgré une incongruence osseuse qui explique la richesse des pathologies du genou, tant dans le domaine traumatologique que rhumatologique (16).

SURFACES ARTICULAIRES

Extrémité distale du fémur 

– En avant la trochlée: elle est formée comme une poulie de deux joues séparées par une gorge verticale. La joue latérale est plus étendue que la médiale.
– En arrière les condyles séparés par l’échancrure intercondylienne. L’interne est fortement déjeté en dedans; il est plus long et plus étroite.
-La rainure condylo-trochléenne sépare condyles et trochlée

Extrémité proximale du tibia
Elle est élargie en forme de chapiteau (le « plateau tibial »). Elle comprend:
– les deux cavités glénoïdes qui s’articulent avec les condyles fémoraux, ovalaires à grand axe oblique en avant et en dehors, la glène interne étant plus oblique que l’externe. Elles sont surélevées à leur bord axial formant les épines tibiales. La glène interne est convexe tandis que la glène externe est concave.
– l’espace interglénoïdien qui comprend deux surfaces pré-spinale et rétrospinale.

La face antérieure du tibia comprend une importante saillie palpable, la tubérosité tibiale où s’insère le ligament patellaire. En dehors une crête latérale (Gerdy) reçoit le tractus ilio-tibial. La face postérieure comprend la surface articulaire avec la fibula sur sa limite latérale.

Les ménisques
Les ménisques sont deux fibrocartilages semi-lunaires qui s’interposent entre fémur et tibia. Ils améliorent la congruence articulaire et assurent un rôle de freins mécaniques lors de l’extension.

La patella
Elle s’articule par sa face postérieure dans ses 2/3 supérieurs avec la trochlée (15). Une crête mousse verticale répond à la gorge de la trochlée. Deux facettes , l’externe étant plus large, répondent aux joues de la trochlée. La partie inférieure non articulaire répond au ligament adipeux du genou.

MOYENS D’UNION 

La capsule articulaire

Elle forme un manchon fibreux fémoro-tibial interrompu en avant par la patella et renforcé sur chaque face par des ligaments ainsi que par le pivot central que constituent les ligaments croisés. Elle est mince et lâche, sauf en arrière ou elle se renforce en coques condyliennes.

Les ligaments antérieurs
– Le tendon quadricipital: résulte de la réunion sur la ligne médiane des muscles vastes intermédiaire, latéral et médial et du muscle droit fémoral. Certaines fibres s’insèrent sur le bord supérieur ou les bords latéraux de la patella, d’autres passent en pont devant elle pour rejoindre le ligament patellaire.
– Le ligament patellaire: il unit la pointe de la patella et la tubérosité tibiale antérieure.
– Les ailerons rotuliens et ligaments ménisco-rotuliens: ce sont des formations aponévrotiques profondes.

. Les ailerons rotuliens sont des lames fibreuses, minces, triangulaires, à base rotulienne, à sommet condylien.
. Les ligaments ménisco-rotuliens sont tendus des bords latéraux de la rotule au bord externe du ménisque correspondant.

– Les expansions des vastes: ce sont des formations fibreuses se divisant en fibres directes et fibres croisées qui vont rejoindre les fibres indirectes du vaste opposé sur le tibia, de part et d’autre de la tubérosité antérieure.

Cet ensemble est renforcé de chaque coté par des terminaisons fibreuses:
– en dedans, la patte d’oie, formée par les tendons des muscles sartorius en avant, gracilis en arrière et semi-tendineux en bas.
– en dehors, le tubercule de Gerdy, où s’insère la terminaison du tractus iliotibial.

Les ligaments latéraux 

– Le ligament latéral interne (LLI): il comprend trois parties:
. La partie principale est tendue du fémur au tibia. Elle naît de la face médiale du condyle médial et se termine sur la face médiale du tibia en arrière de la patte d’oie.
. Les parties accessoires sont plus profondes, faites de fibres provenant soit du fémur soit du tibia.
– Le ligament latéral externe (LLE): il est plus court (6 cm) et n’adhère ni à la capsule ni au ménisque latéral. Il s’insère à la face latérale du condyle latéral, sous le rétinaculum patellaire, se dirige obliquement en bas et en arrière pour se terminer sur la tête de la fibula en avant du processus styloïde.

Les ligaments postérieurs

– Les coques condyliennes sont deux renforcements de la capsule articulaire tendus verticalement entre la partie postéro-supérieure des condyles fémoraux et le bord postérieur des cavités glénoïdes tibiales.
– Le ligament poplité oblique est le tendon récurrent du demi-membraneux; il se termine en éventail sur la coque condylienne latérale.
– Le ligament poplité arqué: il prend son origine au niveau de la tête de la fibula et se divise en deux faisceaux pour la coque condylienne latérale et la coque condylienne médiale.

Les ligaments croisés

Ils constituent le pivot central du genou. Ils sont intra-capsulaires mais extrasynoviaux (15).
– Le ligament croisé antérieur s’insère dans l’aire intercondylaire antérieure en arrière de la corne antérieure du ménisque médial. Il se dirige en arrière et en dehors pour se terminer sur la face axiale du condyle fémoral latéral.
– Le ligament croisé postérieur naît de l’aire intercondylaire postérieure du tibia, derrière les cornes postérieures des ménisques. Il se dirige vers l’avant et en dedans pour se terminer sur la face axiale du condyle médial du fémur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
1- LE GENOU
1-1- ANATOMIE
1-2- PHYSIOLOGIE
1-3- BIOMECANIQUE
2- L’ ARTHROSE
2-1- CARTILAGE ARTICULAIRE
2-2- PHYSIOPATHOLOGIE
2-3- EPIDEMIOLOGIE
2-4- ETUDE CLINIQUE DE LA GONARTHROSE
2-5- TRAITEMENT
2-5-1- Traitement non pharmacologique
2-5-2- Traitement médical
2-5-3- Thérapie génique
2-5-4- Traitement chirurgical
2-5-4-1- Ostéotomies de correction
2-5-4-2- Prothèses
2-5-4-3- Indications du traitement chirurgical
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE 1 : PATIENTS ET METHODES
1- CADRE D’ETUDE
2- MATERIEL D’ ETUDE
3- METHODE
CHAPITRE 2 : RESULTATS
1- RESULTATS FONCTIONNELS
1-2- Résultats fonctionnels subjectifs
1-3 –Résultats fonctionnels sur échelle d’évaluation
2- RESULTATS ANATOMO-RADIOGRAPHIQUES
3- RELATIONS ENTRE RESULTATS FONCTIONNELS ET ANATOMO-RADIOGRAPHIQUES
4- COMPLICATIONS
5- DEFAUTS TECHNIQUES
CHAPITRE 3 : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ICONOGRAPHIE
ANNEXES

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