Origines et installation des écoles coraniques a Anjouan

La naissance de l’Islam en 610 a entraîné un bouleversement des mentalités de toutes les différentes nations qui peuplent la planète terre. A cela s’ajoute la discorde au sein même de son berceau, l’Arabie à cause de ses multiples recommandations et de ses principes fondamentaux qui partagent aujourd’hui les fidèles. Mais le prophète Mahomet, convaincu qu’il était le messager incontesté de Dieu, a dû faire face, pendant vingt deux ans (22 ans), aux humiliations, accrochages et affrontements de ses frères arabes et a pu instaurer avec ses compagnons les principes de cette religion avant de s’éteindre en juin 632 à Médine.

Et malgré les grandes rivalités survenues après sa mort entre Médinois et Mecquois, d’une part et les membres de sa famille et les qorayshites de la Mecque qui lui ont succédé, de l’autre, l’Islam a franchi les limites de l’Arabie bien avant le milieu de ce VIIe siècle. Son influence a pu s’étendre au monde extérieur, allant du Moyen Orient jusqu’à l’Asie centrale. Vers le VIIIe siècle, il a atteint le Maghreb, touchant, quelques siècles plus tard, l’Afrique de l’Est grâce à des missionnaires et marchands arabes. Ayant fait de la mer Erythrée (Océan Indien), leur lac, depuis l’Antiquité, ces arabes vont s’en servir pour pouvoir s’infiltrer sitôt à Anjouan, deuxième grande île de l’archipel des Comores. Dès le IXe siècle de l’ère chrétienne, soit environ un ou deux siècles après la mort du prophète, ils se sont installés dans la grande ville de l’Ouest, Sima. Cette première cité de l’île est fondée peut-être par des Bedjas ou des Fanis, originaires de l’Afrique orientale. Après y avoir introduit l’Islam par l’enseignement du Coran, ils ont progressé à Domoni [la côte orientale], puis à Mutsamudu (capitale actuelle) probablement vers le milieu du XIIIe siècle. Il a donc fallu attendre la grande immigration chirazienne du XVe siècle pour que cet enseignement soit introduit dans le reste de l’île. Mais dès la seconde moitié du IXe siècle, les écoles coraniques allaient s’étendre dans tous les quartiers de la plus vieille agglomération de l’île, Sima. Accueillant tous les enfants de deux sexes dès leur base âge, elles se donnent depuis pour vocation la transmission de la foi musulmane. Elles leur apprennent la lecture du Coran et parfois la langue arabe qui demeure aujourd’hui une des langues officielles reconnues par la Constitution de la nouvelle Union des Comores. Elles ont favorisé le premier contact de l’enfant simaois avec la culture islamique.

GENERALITES SUR L’ENSEIGNEMENT CORANIQUE A ANJOUAN

ORIGINES ET INSTALLATION DES ECOLES CORANIQUES A ANJOUAN

Le Coran et ses racines 

C’est dans une nuit bénie, en 610, que Dieu a choisi le prophète Muhammad, à l’âge de 40 ans, comme Messager pour le monde entier : il lui transmit, par l’intermédiaire d’un messager divin, l’Archange Gabriel, la révélation coranique, dans une langue qui lui est propre, alors qu’il était en train d’effectuer sa contemplation habituelle dans les grottes du Mont Hira. Cette révélation divine est parvenue à Mahomet par fragments pendant vingt deux ans (610-632). Comme Mahomet était analphabète, il fit appel à ses compagnons érudits à qui il dictait cette parole incréée. Ces fragments reconstitués sont devenus plus tard le Coran, dont le contenu est considéré par les Musulmans comme la parole de Dieu. C’est une descente discontinue et circonstancielle, qui est souvent évoquée par les Hadith . En fait, ces « Hadith » racontent que Mahomet, le prophète analphabète et ses compagnons avaient retenu de mémoire le Coran. Les écrivains de la révélation qui avaient mémorisé la totalité du Coran étaient ZAYD Ben Thabit, Abdallah Ben Massoud, Ali Ben Abi-Talib. Il y avait aussi quelques éléments écrits sur des matériaux de fortune. C’est après la mort de Mahomet que l’on a collecté ces écrits pour constituer et former le Coran. Les traditions donnent, cependant, la liste des noms des califes, parmi lesquels on peut citer les secrétaires de Mahomet, ceux qui connaissaient par cœur les versets.

Mais le rôle de certains d’entre eux, est douteux si bien qu’un certain nombre de chercheurs modernes rejettent tout cela en bloc, estimant que ce sont des reconstructions tardives, justifiant des situations propres au IXe siècle. D’autres, font la part des choses.

Finalement, une version « officialisée » se trouve chez AL-BUKHARI, mais aussi, dans d’autres ouvrages. Elle affirme que le premier successeur de Mahomet, Abu BAKR, a décidé de collecter le Coran sous la direction d’un dénommé ZAYD.

Mais Abu BAKR meurt rapidement (632-634). Son successeur Omar reprend l’entreprise sous la direction de ZAYD et nous donne un récit à peu près similaire .

Malheureusement, le Calife Omar est assassiné en 644 par un esclave mécontent de son salaire. Et les deux récits auraient été conservés par HAFSA, la fille d’Omar, une des épouses du prophète. C’est sous le règne du troisième calife Othman (644-656) que se concentrent les récits que ZAYD rassemble les textes du Coran, ceux qui avaient été mémorisés sur des petites feuilles par HAFSA. Mais ce nouveau texte va être très critiqué par de nombreux musulmans, reprochant à Othman d’avoir fait établir un texte falsifié et incomplet dont toutes les révélations défavorables aux qorayshites auraient été supprimées. Il y a lieu de souligner que ,

« d’autres califes interviennent par la suite à cette entreprise, notamment Abd-Al-Malik à la fin du VIIe siècle et surtout Al-Hajjay Ibn Yussuf, son gouverneur en Irak … Finalement, les chiites, les sunnites , comme les partisans des autres recensions, finiront par se rallier de gré ou de force, à la version unique du Coran établie définitivement au Xe siècle par un spécialiste des « lectures » du Coran, Ibn Mujahid, avec l’appui et l’aval de l’administration califale abbasside » .

Une fois cette version établie, ce livre publié est devenu le Coran, connu de tous les musulmans. Il comporte le dernier message de Dieu aux hommes pour le rayonnement de sa gloire. Il doit rester intact jusqu’au jour du Dernier Jugement. Depuis sa publication, les musulmans se sont mis à son étude. Cependant, sa récitation seule constitue réellement un acte d’adoration, lequel permet de recevoir des récompenses divines. Ce noble livre se veut être un guide de l’homme durant la totalité de sa vie temporelle qui circonscrit la vie spirituelle, individuelle et collective. Il est envoyé pour réaffirmer l’éternel message divin et régler les querelles religieuses dans des lieux où vivent des hommes.

Anjouan, lieu d’enracinement et de diffusion du Coran 

Anjouan est l’une de quatre îles que comporte l’Archipel des Comores. Elle est située entre la Grande Comore et l’île Mayotte. Sa capitale, Mutsamudu se trouve à 115 Km de Djaoudzi, capitale de Mayotte. Elle constitue la seconde île de l’Archipel, tant par sa dimension physique que son ancienneté. « Selon le recensement de 1999, Anjouan a 240058 habitants » . Avec ses 424 km², Anjouan est un espace réduit par son insularité où la croissance rapide de sa population s’est transformée en pression démographique. Elle a aujourd’hui atteint un niveau de densité remarquable, l’une des plus élevées d’Afrique.

« Selon le recensement 2003, cette densité se situe autour de 604 habitants au Km², avec une population essentiellement rurale. Or, la grande Comore, avec une superficie de 1148 Km², n’a que 233533 habitants. L’espérance de vie des Anjouanais est passée de 55 ans en 1991 à 63 ans en 2002. Le taux d’accroissement de la population entre 1992-2002 est de 3%. Les jeunes sont majoritaires : 57% des Anjouanais ont moins de 20 ans » .

De forme triangulaire, Anjouan est aussi dénommée ou baptisée la perle des Comores à cause de la variété de ses paysages. Elle est dominée en son centre par des montagnes. Ses nombreuses rivières, son relief accidenté, sa végétation luxuriante et parfumée lui donnent des aspects pittoresques et un charme prenant. Sillonnée de cours d’eau, elle dispose des sols de formation calcaire avec une couverture argileuse fertile en de nombreux endroits. L’histoire récente montre que, depuis 1998, l’île d’Anjouan s’est déclarée sécessionniste, malgré les pressions du gouvernement central et de l’Organisation de l’Union Africaine (O.U.A). Cela fait que, de nos jours, on ne parle plus d’une République Fédérale Islamique des Comores, mais plutôt de l’Union des Comores avec, à chaque île, un Président sous le contrôle du Président de l’Union.

L’île d’Anjouan, ainsi appelée par ses premiers habitants, a été peuplée de la même manière et à la même époque que Mohéli, la plus petite de l’Archipel. Il est presque impossible de dater avec exactitude l’arrivée du premier peuplement, dont on ignore encore la provenance. Mais on connaît néanmoins que, dès la plus haute Antiquité, l’île aurait été fréquentée par des marins Egyptiens, Phéniciens, Arabes et Sémites, qui naviguaient sur la mer Erythrée (Océan Indien). Durant le Moyen Age, des boutres arabes, descendus de la mer rouge, aurait sillonné le canal de Mozambique et fréquenté l’île d’Anjouan. Dès cette époque, il y eut même des colonies de commerçants arabes et de trafiquants d’esclaves qui s’y sont établis :

« Il est néanmoins vraisemblable que les premiers habitants soient originaires d’Afrique orientale, animistes appartenant au grand ensemble bantou. Mais, les courants marins et les moussons rendent également plausible un ancien peuplement asiatique. Le passage de « Malayo-polynésiens » semble en effet probable des populations d’origine indonésienne ont sans doute vécu aux Comores; peut-être des proto-malgaches en route pour Madagascar…Des indices archéologiques permettent de penser que de telles populations étaient installées sur le site du vieux Sima au VIe siècle de l’ère Chrétienne » .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’ENSEIGNEMENT CORANIQUE A ANJOUAN
Chapitre I : Origines et installation des écoles coraniques a Anjouan
I.1. Le Coran et ses racines
I.1.1. Anjouan, lieu d’enracinement et de diffusion du Coran
I.1.2. Contexte historique de l’enseignement coranique
I.2. L’installation des écoles coraniques à Anjouan
I.2.1. Tentative de datation des premières écoles dans l’île
I.2.2. Ouverture des écoles coraniques à Sima
Chapitre II : Expansion de l’enseignement coranique et son état d’évolution dans la ville de Sima
II.1. La répartition des écoles à travers la ville
II.2. La typologie des écoles rencontrées
II.3. Les écoles traditionnelles
II.4. Les écoles en voie de modernisation
II.5. Les équipements et matériels didactiques
DEUXIEME PARTIE : LE FONCTIONNEMENT DE L’ENSEIGNEMENT CORANIQUE DANS LA VILLE DE SIMA
CHAPITRE III : LES ACTEURS DE L’ENSEIGNEMENT CORANIQUE
III.1. Les enseignants
III.1.1. Les enseignants (Fundi) et leur statut socio-religieux
III.1.2. Le maître
III.1.3. La maîtresse
III.1.4. Les moniteurs « Tsimbo-za-sho »
III.2. Les élèves «WANAZONI » et leurs statuts respectifs
III.2.1. Les enfants à bas âges
III.2.2. Les adolescents
III.3. Les associations parents-maîtres dans les écoles
Chapitre IV : Méthodologie de l’enseignement coranique
IV.1. admissibilité et inscription
IV.1.1. Conditions d’admissibilité
IV.1.2. Les droits d’inscription et leurs caractéristiques
IV.2. Les étapes des cycles de l’enseignement
IV.2.1. Les études preliminaires
Les lettres alphabétiques
IV.2.2. Les études du petit volume du Coran « SHIKURASSA »
IV.2.3. Les études du grand volume du Coran « Musafu »
VI.2.4. Les études complémentaires du coran dans les livres supplémentaires
IV.3. Base et fondement de l’enseignement
IV.3.1. Les exigences de l’enseignement
Troisième partie : Le devenir de l’enseignement coranique et les impacts socioculturels
Chapitre V : Le rôle de l’enseignement et ses concepts dans le développement en général
V.1. La place de l’enseignement dans le développement social
V.1.1. Le principe coranique, fondement de la pratique musulmane
V.1.2. Le Coran, sources sanitaire et économique
V.1.3. Le Coran, moyen de défense et de sécurité de l’homme
V.2. Le statut du maître coranique dans la société
V.2.1. Le rôle du maître coranique
V.2.2. Les conditions de vie du maître
Chapitre VI : La décadence des écoles coraniques et les solutions possibles à entreprendre
VI.1. Les causes de la chute de l’enseignement
VI.1.1. La modernisation, une épée a double tranchant
VI.1.2. La concurrence de l’école étrangère
VI.1.3. La négligence des enfants suite aux migrations de leurs parents vers les îles voisines
VI.2. Les mesures de protection de l’enseignement coranique
VI.2.1. Nécessité des reformes sur la méthodologie
VI.2.2. La prise en charge de l’enseignement par l’Etat anjouanais
VI.2.3. Amélioration des conditions économiques contre le travail précoce des enfants et de la migration
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *