Origines et destinées des espèces radicalaires de l’oxygène

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Rappel sur les radicaux libres

Définition : origine et destinée des radicaux libres

Définition

Un radical est une molécule possédant un ou plusieurs électrons non appariés sur ses orbitales électroniques externes. La présence d’un électron célibataire confère souvent à ces molécules, une grande instabilité, elles ont la possibilité de réagir avec de nombreux composés dans des processus le plus souvent non spécifique, et que donc, leur durée de vie en solution est très courte (Halliwell, 1993).
Ce caractère chimique rend les radicaux libres fortement réactifs. La réactivité varie d’un radical libre à un autre et dépend de l’environnement où ils sont présents.

Origines et destinées des espèces radicalaires de l’oxygène

Les ERO sont des formes variées de l’oxygène, elles incluent les radicaux libres comme l’ani on superoxyde (O2●‾) et le radical hydroxyle (HO●), et les espèces non radicalaires comme le peroxyde d’hydrogène (H2O2) (Halliwell et Whiteman, 2004). La figure 7 suivante, illustre le mécanisme de production des
ERO :
 Anion superoxyde O2●‾ :
L’anion superoxyde est l’espèce la plus couramment générée par la cellule par une réduction mono-électronique de l’oxygène moléculaire O2 (Scheimbeir et al., 2005). O2 + 1 e- O2●‾
 Radical hydroxyle HO•:
Le radical hydroxyle (HO•) est formé principalement par la dégradation du H2O2 en présence de métaux de transition sous leur forme réduite, ainsi H2O2 associé à du fer ferreux conduit à la réaction de Fenton. Fe2+ + H2O2 Fe3+ + OH- + OH●
 Peroxyde d’hydrogène H2O2 :
Le peroxyde d’hydrogène est produit à partir du radical superoxyde en solution aqueuse. Cet ion provoque la dismutation de l’eau pour former du peroxyde d’hydrogène et du dioxygène. Cette réaction est catalysée par le superoxyde dismutase (Halliwell et Gutteridge, 1984). 2O2●- + 2H+ SOD O2 + H2O2
 Acide hypochloreux HOCl :
Le HOCl est l’un des oxydants physiologiques les plus forts et un puissant agent antimicrobien. Ce radical est synthétisé par la myéloperoxydase des neutrophiles et des éosinophiles et à partir d’H2O2 et selon la réaction suivante (Serteyn et al., 2007) :
H2O2 + Cl HOCl + OH‾

Stress oxydant et ses conséquences sur l’organisme

Stress oxydant

Un stress oxydant est un état de déséquilibre entre la production d’espèces réactives et les défenses de l’organisme.
Un état de stress oxydant existe lorsqu’au moins une des trois conditions suivantes est présente :
 Excès des espèces réactives de O2 ; N2 ; ou Cl2
 Défenses insuffisantes (endogènes et exogènes)
 Mécanismes de réparation insuffisante.
Le stress oxydant n’est pas une maladie mais un mécanisme physiopathologique. Un excès d’espèces réactives mal maîtrisé favorisera une maladie ou un vieillissement accéléré (Ar Mercan, 2010).
Les origines du stress oxydant sont multiples, parmi lesquelles nous pouvons citer :
 Intoxication aux métaux lourds (mercure, plomb, cadmium)
 Irradiations (UV, rayons X…)
 Phénomènes d’ischémies/ reperfusions (thromboses, exercice)
 Carences nutritionnelles (vitamines, oligo-éléments)
 Anomalies génétiques (mauvais codage pour une protéine).
Le stress oxydant ne se trouve pas au niveau de l’organisme entier, mais par contre, se localise au niveau tissulaire et des types cellulaires précis.

Conséquences du stress oxydant sur l’organisme

La production excessive de radicaux libres provoque des lésions directes de molécules biologiques (oxydation de l’ADN, des protéines, des lipides, des glucides), mais aussi des lésions secondaires dues au caractère cytotoxique et mutagène des métabolites libérés notamment lors de l’oxydation des lipides.
L’organisme peut aussi réagir contre ces composés anormaux par production d’anticorps, qui malheureusement peuvent aussi être des auto-anticorps créant une troisième vague d’attaque chimique (Favier, 2003).

Action sur les lipides

Les acides gras polyinsaturés (PUFAs) sont très vulnérables à l’attaque des radicaux libres, et en particulier du radical hydroxyle (Huang et al., 2002).
La peroxydation lipidique débute par une phase d’initiation qui implique l’attaque des espèces réactives (hydroxyles, alcoxyles, peroxyles, oxygène singulet, peroxynitrite) entrainant l’arrachement d’un hydrogène du PUFA (LH). Ceci aboutit à la formation d’un radical pentadiényl qui après addition avec O2 donne le radical peroxyle (LOO˙). Ensuite, ce radical peut réagir avec un autre PUFA et former un hydroperoxyde (LOOH), c’est la phase dite de propagation de la peroxydation lipidique. Ces hydroperoxydes appartiennent à la famille des peroxydes lipidiques : les LPO. La réaction en chaine de la peroxydation lipidique peut être prévenue par la vitamine E (α-tocophérol) intercalée dans la bicouche lipidique des membranes qui joue le rôle de donneur d’hydrogène. En effet, la vitamine E transforme les radicaux peroxydes en hydroperoxydes et met fin à la réaction en chaine de peroxydation des PUFAs (Beddou, 2015).

Action sur l’ADN

Les radicaux libres peuvent induire des effets mutagènes ou l’arrêt des réplications de l’ADN. Ils agissent en provoquant des altérations de bases, des pontages ADN protéines (Krippeit-Drews et al., 1994). L’attaque radicalaire peut être directe et entraîner l’oxydation des bases, ce qui donne naissance à un grand nombre de bases modifiées.
Des dommages indirects peuvent résulter de l’attaque des lipides dont la peroxydation génère des aldéhydes mutagènes, formant des adduits sur les bases de l’ADN de type MDA-guanine ou éthéno dérivés (Mourad, 2011).
Les radicaux libres peuvent aussi attaquer les protéines qui sont très nombreuses à entrer en contact avec l’ADN pour le protéger (histones) ou pour le lire (enzymes et facteurs de la réplication ou de la transcription), entraînent des pontages des protéines. Comme ils peuvent attaquer la liaison entre la base et le désoxyribose, créant un site abasique, ou attaquer le sucre lui-même, créant une coupure de chaîne simple brin (Rehman et al., 1999; Favier, 2003).

Action sur les protéines

De façon comparable à l’oxydation des lipides, les protéines sont aussi susceptibles d’être oxydées par les ERO. Cette oxydation provoque l’introduction d’un groupe carbonyle dans la protéine (Peng et al., 2000 ; Levine, 2002). Ces réactions d’oxydation, fréquemment influencées par les cations métalliques comme le Cu2+ et le Fe2+, peuvent être classées en deux catégories :
 Celles qui cassent les liaisons peptidiques et modifient la chaine protéique ;
 Et celles qui entrainent des modifications des peptides par l’addition de produits issus de la peroxydation lipidique comme le 4-HNE (4-Hydroxynonenal).
De telles modifications conduisent généralement à une perte de la fonction catalytique ou structurale des protéines affectées qui deviennent généralement plus sensibles à l’action des protéases et notamment du protéasome. Les protéines oxydées deviennent aussi très hydrophobes, soit par suppression de groupements amines ionisables, soit par extériorisation de zones hydrophobes centrales. Elles vont alors former des amas anormaux dans ou autour des cellules. Ces amas, associés aux lipides, forment les dépôts de lipofuschines caractéristiques des tissus des sujets âgés (Favier, 2003).
Les conséquences biologiques du stress oxydant seront extrêmement variables selon la dose et le type cellulaire. De légers stress augmenteront la prolifération cellulaire et l’expression de protéines d’adhésion, des stress moyens faciliteront l’apoptose, alors que de forts stress provoqueront une nécrose et de stress violents désorganiseront la membrane cellulaire, entrainant des lyses immédiates. De nombreuses autres anomalies biologiques sont induites par le stress oxydant : mutation, carcinogénèse, malformation des fœtus, dépôt de protéines anormales, fibrose, formation d’auto-anticorps, dépôt de lipides oxydés, immunosuppression (Beddou, 2015).

Maladies liées au stress oxydant

En générale le stress oxydant est la conséquence de plusieurs de ces processus, et il touche un tissu ou un type de cellule en particulier. Les conséquences pathologiques du stress oxydant sont donc aussi nombreuses que variées. Le seul facteur commun favorisant le stress oxydant est l’âge, dans la mesure où le vieillissement affaiblit les réponses antioxydantes et perturbe la respiration mitochondriale (Sohal et al., 2002).
Il faut distinguer les maladies dont le stress oxydant est la cause principale, et celles dont l’expression implique celui-ci (toute maladie implique une inflammation, donc un stress oxydant). La première catégorie inclut les rhumatismes, l’arthrite, l’arthrose, la cataracte, le syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA), l’œdème pulmonaire… et de façon générale, le vieillissement accéléré de tissus comme la peau. La deuxième catégorie inclut le diabète, la maladie d’Alzheimer, les cancers et les maladies cardiovasculaires (Montagnier et al., 1998). Le problème principal est que l’organisme a des difficultés à réguler les phénomènes inflammatoires initiés par exemple par la défense contre une attaque virale ou bactérienne.

Rôle physiologique des radicaux libres

Les réactions d’oxydation se déroulant dans l’organisme produisent de différents radicaux libres oxygénés. La grande majorité des radicaux libres sont impliqués dans l’entretien et le fonctionnement de l’organisme à dose modérées.
Leur production est permanente et régulée par leur destruction au fur et à mesure de leur utilisation. Les radicaux libres jouent un rôle majeur dans la production de médiateurs cellulaires, l’élimination des produits toxiques, la défense contre l’invasion des microbes et des virus ainsi que des cellules tumorales (McCord, 1995).

Protection contre les radicaux libres

Moyens de défense endogènes

Systèmes enzymatiques

Ils comprennent les superoxydesdismutases (SOD), la catalase, la glutathion peroxydase (Wade, 2013).
 Les superoxydesdismutases :
Ce sont des métalloprotéines qui accélérant 109 fois la vitesse spontanée de dismutation de l’anion superoxyde en eau oxygénée et en oxygène moléculaire, la réaction est la suivante : O.2 +O.2 +2H+ SOD H2O2 + O2
 La catalase :
Son action complète celle des SOD, en accélérant la réduction spontanée du peroxyde d’hydrogène en eau : 2H2O2 catalase 2H2O + O2
 La glutathion peroxydase :
C’est une enzyme séléno-dépendante, localisée dans le cytoplasme cellulaire et retrouvée au niveau du foie, des cellules sanguines, des reins et du cristallin. Elle attaque, non seulement le peroxyde d’hydrogène, mais également les hydroperoxydes d’acides gras avec comme donneur d’hydrogène, le glutathion réduit. Ce dernier est régénéré à partir du glutathion oxydé, grâce au NADPH,H+ fourni par la voie des pentoses phosphates.

Systèmes non enzymatiques

L’action protectrice enzymatique est renforcée par celle de différents composés réducteurs se comportant comme des piégeurs stoechiométriques (Kikugawa & Beppu, 1987).
Ils protègent les biomolécules (acides nucléiques, les protéines, les lipides…). Leur action peut être paradoxale, car selon la composition de leur environnement, sous certaines conditions (présence de métaux de transitions), ils peuvent se comporter comme des pro-oxydants (l’acide ascorbique ne peut exercer son action antioxydante qu’en l’absence d’ions de métaux de transition) (Halliwell & Gutteridge, 1990).
Les molécules et les macromolécules pouvant agir comme piégeurs sont présentes dans les compartiments extra et intracellulaires. Les plus importantes sont présentées ci-dessous selon leurs lipophilicités (Amzal, 2010).

Antioxydants liposolubles:

Du fait de leur lipophilicité, ils sont incorporés dans les structures lipoprotéiques membraneuses ou circulantes.
 Tocophérols (incluant la vitamine E) : ils inhibent la propagation de la peroxydation lipidique (Burton & Ingold 1984). Ce sont d’excellents piégeurs de radicaux lipidiques, tout particulièrement LO• et LOO•. Chaque molécule d’alpha-tocophérol peut réagir avec deux radicaux peroxyles : [(TOH• + LOO• → TO• + LOOH)] [(TO•+ LOO• → LOO – TO)].
L’alpha-tocophérol agit en se convertissant en radical alpha-tocophéroxyle, peu réactif. Ensuite, le radical migre à la surface de la membrane où il est reconverti en alpha-tocophérol via l’ascorbate (Wefers & Sies,1988). Cependant, s’il y a des quantités excessives d’alpha-tocophérol, celui-ci peut fonctionner comme prooxydant (TOH + LOOH → T-O• + LO• + H2O) (Kontush et al., 1996).
 Caroténoïdes (Krinsky, 1992) : les caroténoïdes, dont la vitamine A, sont d’excellents piégeurs d’espèces radicalaires grâce à leur système conjugué de doubles liaisons (Packer et al., 1981). La beta carotène (CAR) réagirait directement avec le radical peroxyle (LOO•) (Burton & Ingold 1984) neutralisant au moins deux radicaux peroxyles : [LOO-CAR-OOL + LOO• → (LOO) 2 – CAR-OOL• [(LOO) 2-CAR-OOL• + LOO•→ (LOO) 2-CAR-(OOL) 2]] (Handelman et al., 1991).
 Bilirubine : C’est le produit final du métabolisme de l’hème. La bilirubine peut inhiber efficacement la peroxydation lipidique via un mécanisme qui s’apparenterait à celui de l’alpha-tocophérol (Stocker et al., 1987).

Moyens de défense exogènes

Cette deuxième ligne de défense complémentaire, consiste à un ensemble de composés susceptible de ralentir considérablement les effets des radicaux libres qui n’ont pas été piégés par les systèmes de défenses précédents. Ce sont des molécules exogènes, c’est-à-dire qu’on ne les trouve pas spontanément dans l’organisme, mais qu’elles sont apportées par l’alimentation comme par exemple les vitamines, les minéraux et les polyphénols (Akpoto-Kougblenou, 2016).

Antioxydants de synthèses

Les antioxydants de synthèse sont généralement préparés en laboratoire et principalement à partir de composés chimiques. Ce sont les copies des antioxydants naturels ou les molécules modifiées. Les antioxydants de synthèse sont utilisés soit comme additifs alimentaires ou en supplémentation alimentaire (Akpoto-Kougblenou, 2016).

Antioxydants d’origine végétale

Les plantes constituent des sources très importantes d’antioxydants. L’efficacité des antioxydants naturels sont reconnues aussi bien dans l’industrie agroalimentaire que pour la santé humaine (Akpoto-Kougblenou, 2016).
 Vitamines
 Vitamine C (acide ascorbique)
Il est apporté à l’organisme à travers les légumes vertes, les choux, le poivron, le persil et les agrumes. C’est un puissant réducteur qui intervient dans la régénération de la vitamine E (Colette, 2003). La vitamine C est probablement la plus effective et la moins toxique de tous les antioxydants soluble dans l’eau identifiée dans le système des mammifères (Levine, 1986).
 Vitamine E (Alpha-tocophérol)
Elle est présente dans les huiles végétales (huile de palme, d’arachide, de mais, d’olive et de tournesol), les noix, les amandes, les graines, le lait, les œufs et les légumes à feuilles vertes (Ahamet, 2003). Elle prévient la peroxydation des lipides membranaires en capturant les radicaux peroxyles.
 Le β-carotène (provitamine A)
Outre l’activité pro vitaminique A, le β-carotène a la capacité de capter l’oxygène singulet. On le retrouve dans les fruits et légumes comme les épinards, la salade, les carottes, l’abricot, le melon, la papaye, les légumes verts et d’autres fruits jaunes (AKPOTO-KOUGBLENOU, 2016).
 Les minéraux
 Le sélénium
Il aurait une action préventif dans le traitement du cancer, un effet positif sur le cholestérol et serait efficace dans le traitement de l’arthrose (Aouissa, 2002; Ahamet, 2003). On le retrouve dans la viande, le poisson et les céréales. C’est l’oligo-élément le plus « à la mode » pour ses propriétés antioxydantes avérées.
 Les composés phénoliques
Les composés phénoliques en général sont issus de toutes les parties des plantes supérieures. Ils agissent en désactivant les radicaux libres par création d’addition covalente, réduction des métaux ou des peroxydes, par complexassions d’ions et de métaux de transition et par captage de l’oxygène singulet. Il s’agit :
 Les flavonoïdes
Ils sont présents dans la plupart des plantes, les flavonoïdes sont de pigments polyphénoliques qui sont responsables dans la plupart des colorations des fleurs et des fruits. Dans les flavonoïdes au sens large, sont inclus tous les composés C6-C3-C6 notamment les dérivés du flavyllium (anthocyanes) (Bassène, 2012). Les flavonoïdes sont retrouvés à des concentrations différentes dans la plante et ils jouent un rôle déterminant dans le système de défense comme antioxydant. Les flavonoïdes possèdent de nombreuses propriétés pharmacologiques telles que les propriétés anti-inflammatoire, antivirale, anti-thrombotique, anti-hépatotoxique, anti-tumorale, antihypertensive, antibactérienne, antiallergique et antioxydante (Pandey et al.,2012). On les retrouve dans les fruits, les légumes, le thé et le vin et agissent soit comme chélateurs de métaux (quercétine, catéchine), soit comme capteurs de radicaux hydroxyles, superoxydes, alkoxyles, peroxyles. Les relations structure/ activités antioxydantes des flavonoïdes et des composés phénoliques ont montré que l’activité antioxydante était déterminée par la position et le degré d’hydroxylation (Igor, 2002).
 Les tanins
Toutes les plantes en contiennent à des degrés différents. Ce sont des composés polyphénoliques qui permettent d’arrêter les hémorragies et de lutter contre les infections. Ils possèdent également des propriétés antioxydantes significatives et agissent en donneurs de protons face aux radicaux libres lipidiques produits lors de la peroxydation (Cavin, 1999).
 Les xanthones
Ce sont des polyphénols reconnus pour leur activité antimicrobienne, leur cytotoxicité et surtout l’inhibition de la monoamine-oxydase (Sidibé, 2003).
Ils possèdent une activité antioxydante par inhibition de la peroxydation des lipides, ainsi que par le captage de radicaux libres contre les anions superoxydes.
 Les coumarines
Les coumarines sont retrouvées dans de nombreuses espèces végétales notamment chez les Apiacées, les Astéracées, les Fabacées, les Rosacées, les Rutacées et les Solanacées. Elles sont capables de prévenir la peroxydation des lipides membranaires et de capter les radicaux hydroxyles, superoxydes et peroxyles (Igor, 2002).
 Les caroténoïdes
Il s’agit d’un groupe de pigments liposolubles constituant la membrane des chloroplastes. Ce sont des pigments plutôt oranges et jaunes répandus chez de très nombreux organismes vivants. Ils appartiennent à la famille des tepénoïdes. On les retrouve chez certaines plantes alimentaires et dans les fruits et légumes. Ils réagissent avec l’oxygène singulet, les radicaux peroxyles et les alkoyles. Les caroténoïdes sont utilisés dans les industries cosmétiques et pharmaceutiques pour leurs propriétés antioxydantes et leur capacité de photoprotection (Akpoto-Kougblenou, 2016).
 Les lignanes
Ce sont des dérivés bifuranyles des graines de sésame (Sésamum, indicum DC, Pedaliaceae). De nombreuses publications ont été faites sur l’activité antioxydante des lignanes. Depuis quelques années la forte résistance à la dégradation oxydative de l’huile de sésame a été l’objet de nombreuses recherches sur les graines de sésame. Les lignanes diarylfuranofuraniques tel que le sésaminol possèdent des propriétés antioxydantes expliquant ainsi la stabilité de cette huile (Ndao, 2013).
 Certains antioxydants sont à la fois synthétisés par l’organisme en petite quantité mais également apportés par l’alimentation. C’est le cas par exemple de l’acide lipoique et le Coenzyme Q10 (Ubiquinone).
 L’acide lipoique
On la retrouve principalement dans les rognons, la viande de bœuf, les épinards, les brocolis. Le foie également synthétise l’acide lipoique en quantité faible mais cette capacité diminue avec l’âge. Il est capable de neutraliser des radicaux libres comme l’oxygène singulet, l’hypochorite et le peroxynitrique. L’acide lipoique permet aussi la régénération de nombreux antioxydants notamment la vitamine C, la vitamine E, le glutathion et l’ubiquinol.
 Le Coenzyme Q10
Le coenzyme Q10 est synthétisé par nos cellules et est présent également dans de nombreux tissus végétaux et animaux de notre alimentation courante. On la retrouve dans les graines de soja, les noix, les amandes, les huiles, les légumes verts, la sardine. Sous sa forme réduite (CoQH2) il réduit le radical perferryl, il prévient aussi la formation des radicaux alkyls et peroxyls évitant ainsi la formation de lipoperoxydes. Le CoQH2 épargne l’oxydation de la vitamine E et régénère l’alpha-tocophérol, la forme réduite de la vitamine E à partir de sa forme oxydée, le radical alpha-tocophéryl (Nutranews, 2000). Le tableau III indique les principales substances antioxydantes.

Screening chimique

Réactions de caractérisation

Les différents groupes phytochimiques sont recherchés dans les extraits éthanoliques des feuilles à l’aide de réactions générales de caractérisation.

Recherche des alcaloïdes

 Extraction
500 mg de l’extrait sec (feuilles) sont dissous dans 15 ml d’acide sulfurique à 10% afin d’obtenir un extrait aqueux acide.
 Réactions de caractérisation
 Principe
En solution aqueuse acide (pH entre 1 et 2), les sels d’alcaloïdes donnent avec les complexes iodés des métaux lourds et des précipités colorés caractéristiques.
Les deux réactifs les plus utilisés sont :
• Le réactif de DRAGENDORFF (solution iodo-bismuthite de potassium) qui donne un précipité orangé à rouge vermillon ;
• Le réactif de VALSER-MAYER (solution de mercuri-iodure de potassium) qui donne un précipité blanc-jaunâtre.
 Mode opératoire
Dans deux tubes à hémolyse, sont introduits le même volume (soit 1 ml) de la solution extractive aqueuse sulfurique, puis 2 à 3 gouttes de réactif de :
• DRAGENDORFF dans le premier tube ;
• MAYER dans le second tube.
La formation de précipités colorés est recherchée.

Recherche des hétérosides anthracéniques

 Principe
La réaction effectuée est celle de BORNTRAEGER. Les génines anthracéniques donnent, en présence d’un alcali, une coloration rouge. Cette coloration est intense avec les génines oxydées.
 Extraction
25 mg de l’extrait sec (feuilles et écorces du tronc) sont dissous dans 20 ml d’eau distillée. Un (1) ml d’acide chlorhydrique y est ajouté. Les génines anthracéniques sont extraites avec du chloroforme. L’extrait chloroformique est évaporé à sec pour donner un résidu sec.
 Caractérisation générale
Le résidu de l’extrait sec est mélangé avec 2 ml d’ammoniaque au 1/2. La réaction est positive s’il se développe une coloration jaune qui vire au rouge par chauffage au bain-marie.

Recherche des hétérosides cardiotoniques

 Dégraissage
Les hétérosides sont extraits après dégraissage de la poudre (feuilles) à l’éther de pétrole par macération.
Un (1) gramme de poudre est mis en contact deux fois de suite avec 4 ml d’éther de pétrole pendant 3 minutes. La poudre est décantée puis séchée à l’air libre.
 Extraction
La poudre dégraissée est introduite dans un tube à essai.5 ml de mélange chloroforme/ éthanol (4v/ 1v) y sont ajoutés. Une filtration est effectuée après 30 minutes de macération.
 Caractérisation générale
 Principe
Les hétérosides cardiotoniques donnent en milieu alcalin des réactions colorées avec les dérivés nitrés.
Les réactifs utilisés sont :
• le réactif de BALJET qui donne une coloration rouge-orangé stable ;
• le réactif de KEDDE qui donne une coloration rouge-pourpre stable ;
• le réactif de RAYMOND-MARTHOUD qui donne une coloration violette fugace.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: Etudes bibliographiques
CHAPITRE I: GENERALITES SUR Kigelia africana (Lam.) Benth
I. 1. Synonymies:(Kerharo, 1967)
I .2.Noms locaux et communs
I.3-Etude Botanique
I.3.1- Place systématique de Kigelia africana (Lam.)Benth
I.3.2- Répartition géographique
I.3.3- Description de la plante
I.3.3.1- La tige
I.3.3.2- Ecorce de Kigelia africana
I.3.3.3. Feuilles
I.3.3.4. Fleurs
I.3.3.5. Fruits
I.4. Techniques de plantation
I.5. Etude Chimique
I.6. Ethnopharmacologie et pharmacologie
I.6.1 Ethnopharmacologie
I.6.2 Pharmacologie
I.7. Etude sur la toxicité
CHAPITRE II : Rappel sur les radicaux libres
II. 1 Définition : origine et destinée des radicaux libres
II.1.1 Définition
II.1.2. Origines et destinées des espèces radicalaires de l’oxygène
II.2. Stress oxydant et ses conséquences sur l’organisme
II.2.1. Stress oxydant
II.2.2. Conséquences du stress oxydant sur l’organisme
II.2.2.1. Action sur les lipides
II.2.2.2. Action sur l’ADN
II.2.2.3. Action sur les protéines
II.2.2.4. Maladies liées au stress oxydant
II.3- Rôle physiologique des radicaux libres
II.4- Protection contre les radicaux libres
II.4.1- Moyens de défense endogènes
II.4.1.1- Systèmes enzymatiques
II.4.1.2- Systèmes non enzymatiques
II.4.1.2.1. Antioxydants liposolubles:
II.4.2-Moyens de défense exogènes
II.4.2.1. Antioxydants de synthèses
II.4.2.2. Antioxydants d’origine végétale
CHAPITRE III : QUELLES QUE METHODES D’ÉVALUATION DE L’ACTIVITÉ ANTIOXYDANTE
III. 1.Test DPPH (2, 2 diphényl-1-picryl-hydrazyl)
III-2 METHODE FRAP
DEUXIEME PARTIE : Travaux expérimentaux
CHAPITRE I :
I-Cadre d’étude
CHAPITRE II : Matériel et Méthodes
II-1 Matériels et réactifs
II-2- METHODES
II-2-1 Matériel végétal
II-2-2 Préparation d’Echantillon
II-2-3 Screening chimique
II-2-3-1 Réactions de caractérisation
II-2-3-1-1 Recherche des alcaloïdes
II-2-3-1-2 Recherche des hétérosides anthracéniques
II-2-3-1-3 Recherche des hétérosides cardiotoniques
II-2-3-1-4 Recherche des hétérosides flavoniques
II-2-3-1-5 Recherche des saponosides
II-2-3-1-6 Recherche des tanins
II-2-4 Activité antioxydante
II-2-4-1 Protocole opératoire de la méthode au DPPH
II-2-4-2 Protocole opératoire de la méthode FRAP
II-2-5 Expressions des résultats
II-2-5-1 Méthode au DPPH
II-2-5-2 Méthode FRAP
II-2-5-3 Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III-1 RESULTATS
III-1-1 Extraction
III-1-2 Résultats du screening phytochimiques
III-1-3 Activité antioxydante
III-1-3-1 Méthode au DPPH
III-1-3-1-1 Extrait éthanolique des feuilles de Kigelia africana
III-1-3-1-2 Acide ascorbique
III-1-3-2 Méthode FRAP
III-1-3-2-1 Extrait éthanolique des feuilles de Kigelia africana
III-1-3-2-2 Acide ascorbique
III.2-DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES

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