ORIGINES DE LA VOIE INTRAVEINEUSE ET DES DM ASSOCIES
La dรฉcouverte du systรจme circulatoire sโest faite il a environ 400 ans. Dรจs lors, de nombreuses expรฉriences ont permis dโaboutir ร lโutilisation de la voie veineuse comme nous la connaissons aujourdโhui. Les cathรฉters sont les derniers ร avoir รฉtรฉ inventรฉs, lโorigine des aiguilles est quant ร elle trรจs ancestrale.
ORIGINE DE LโADMINISTRATION DE SUBSTANCES PAR VOIE INTRAVEINEUSE
En 1628, William Harvey, mรฉdecin anglais, dรฉcouvre et dรฉcrit la circulation sanguine. Suite ร cela, des tentatives dโadministration parentรฉrale de mรฉdicaments sont entreprises au cours du XVIIรจme siรจcle. Lโun des premiers ร avoir utilisรฉ la voie veineuse dans un but thรฉrapeutique est un scientifique anglais nommรฉ Sir Christopher Wren (1632-1723). En effet, il soigna un chien en lui administrant une solution dโopium dissous dans du vin de Xรฉrรจs.
En 1662, le mรฉdecin allemand Johann Sigismund Elsholtz, injecte des substances mรฉdicamenteuses ร treize soldats et relate ses observations dans Clysmatica Nova.
En 1664, Le mรฉdecin allemand, Johann Daniel Major, dans le but dโobtenir ยซ un remรจde puissant et facile ร assimiler ยป, pense ร injecter une liqueur mรฉdicamenteuse dans les veines dโรชtres humains. Il publie ses recherches dans un ouvrage intitulรฉ Chirurgia infusoria en 1667.
En 1668, un autre mรฉdecin allemand, Michael Ettmรผller, rรฉdige Dissertatio de chirurgica infusoria, dans lequel il dรฉcrit des ยซ infusions de liqueurs ยป administrรฉes ร lโaide de seringues munies de canules introduites dans le vaisseau incisรฉ, le but รฉtant de ยซ mรชler promptement avec le sang et de porter au cลur le remรจde sans diminution de ses forces pour le distribuer de lร dans toute la machine du corps et rendre son effet plus prompt et plus puissant ยป. Dans ce document, il indique รฉgalement les indications des traitements intraveineux, les contreindications, les mรฉdicaments administrรฉs ainsi que leur technique dโadministration.
Nous pouvons retrouver comme substances injectรฉes, par exemple, le lait, la biรจre, le bouillon, le sucre ou lโammoniaque.
ORIGINE DE LA TRANSFUSIONย
Des scientifiques ont commencรฉ ร sโintรฉresser ร la transfusion sanguine ร la fin du XVIIรจme siรจcle. En 1667, la premiรจre transfusion sanguine chez un รชtre humain, ร partir de sang de mouton est rรฉalisรฉe par le Franรงais Jean-Baptiste Denis. Il pensait que le sang animal pouvait sauver les hommes. Suite au dรฉcรจs dโun malade transfusรฉ ร la fin de cette mรชme annรฉe, le Chรขtelet de Paris (lโautoritรฉ judiciaire franรงaise ร cette รฉpoque) interdit les transfusions sanguines. En 1834, le mรฉdecin britannique James Blundell (7) , rรฉussit ร sauver quelques-unes de ses patientes souffrant dโhรฉmorragie post-partum en leur transfusant du sang provenant de ses assistants. Cโest ร ce moment-lร , quโapparaissent les premiรจres transfusions de sang humain.
PROBLEMES RENCONTRES LORS DโUNE INJECTION
Suite au dรฉcret du Chรขtelet de Paris, les injections et perfusions sont sur le dรฉclin car de nombreux problรจmes liรฉs aux administrations intraveineuses sont relatรฉs : infections, introduction dโair, prรฉsence de substances toxiques. En 1831, lors dโune รฉpidรฉmie de cholรฉra en Grande-Bretagne, le mรฉdecin William Brooke OโShaughnessy se rend compte que les malades perdaient une grande quantitรฉ dโeau et de sels. Il pensa alors quโil fallait restaurer la gravitรฉ spรฉcifique naturelle du sang en injectant ยซ de lโeau tiรจde avec les sels normaux du sang dans le flux sanguinยป. Ses conclusions sont publiรฉes dans le journal le Lancet. (8) En 1832, lors dโune รฉpidรฉmie de cholรฉra, le docteur Thomas Latta, met en pratique les recommandations de OโShaughnessy. Il perfusa ses patients de grandes quantitรฉs de liquide ร lโaide dโune plume dโoie ou dโune seringue constituรฉe dโun tube dโargent reliรฉ ร une canule trรจs flexible et ร un rรฉcipient-rรฉservoir. Sur 25 patients atteints, il en sauve 8.
Arrivรฉe de la stรฉrilisation et essor des injections et des transfusions
A la fin du XIXรจme siรจcle, le Docteur Curt Schimmelbusch rรฉpertoria de nombreux cas dโinfections dues ร des solutions non stรฉriles ou ร des injections pratiquรฉes de faรงon non aseptique. Il a fallu mettre au point des mรฉthodes de stรฉrilisation. La commission de la Pharmacopรฉe Franรงaise publie dans son supplรฉment de 1895 une mรฉthode de stรฉrilisation ร la chaleur humide consistant ร maintenir une tempรฉrature dโรฉbullition ร 100ยฐC pendant 15 minutes. Les spores nโรฉtant pas รฉliminรฉes, ce procรฉdรฉ nโรฉtait pas satisfaisant. Dรจs 1908, lโutilisation de lโautoclave (chauffage ร 110ยฐC pendant 10 minutes) permet dโamรฉliorer la technique de stรฉrilisation. Face ร lโamรฉlioration de la stรฉrilisation et des techniques dโasepsie, les injections et les transfusions connaissent un essor. Mais les complications รฉtaient frรฉquentes et celle la plus redoutรฉe est le choc pyrogรฉnique. En 1923, la biochimiste amรฉricaine Florence Seibert identifie les substances pyrogรจnes (bactรฉries Gram nรฉgatif rรฉsistant ร la chaleur, non retenues par tous les filtres stรฉrilisants et provoquant de la fiรจvre) comme la cause des chocs pyrogรฉniques. En 1940, les infirmiรจres formรฉes peuvent, ร prรฉsent, administrer des substances mรฉdicamenteuses.
1ERE INSCRIPTION DE SOLUTION MEDICAMENTEUSE A LA PHARMACOPEE FRANรAISE
En France, la solution de morphine fut la premiรจre solution mรฉdicamenteuse destinรฉe ร lโinjection, ร figurer dans la Pharmacopรฉe Franรงaise ou Codex Medicamentarius Gallicus (รฉdition IV, 1884), suivie un an plus tard de solutions de cafรฉine, de cocaรฏne ou encore de quinine. La voie injectable fit son apparition dans la Vรจme รฉdition de la Pharmacopรฉe Franรงaise, en 1908.
ORIGINE DES SERINGUES
Le mot seringue tient son origine du grec (syrinx) signifiant ยซ roseau taillรฉ et creusรฉ ยป et, par extension, ยซ objet ou conduit long et รฉtroit ยป. Des dispositifs ร piston, apparentรฉs ร des seringues, ont รฉtรฉ retrouvรฉs dans les ruines de Pompรฉi, ville disparue en 79 aprรจs J.-C. Lโune des premiรจres dรฉfinitions de cet instrument se trouve dans lโEncyclopรฉdie ou Dictionnaire Raisonnรฉ des sciences, des arts et des mรฉtiers de Diderot et dโAlembert (1779). Dans celle-ci, une seringue est dรฉfinie comme un ยซ cylindre creux avec un piston garni ร sa tรชte de filasse, de feutre ou de castor, bien uni et graissรฉ, pour en remplir exactement la capacitรฉ, glisser facilement dedans, et pousser quelque liqueur dans une cavitรฉ, ou en pomper les matiรจres purulentes. Leurs siphons ou canules qui s’adaptent ร l’extrรฉmitรฉ antรฉrieure du cylindre, sont plus ou moins longs, gros ou menus, droits ou recourbรฉs, suivant le besoin [โฆ]. Les petites seringues n’ont pour siphon qu’un petit tuyau pyramidal, soudรฉ ou montรฉ ร vis au milieu de l’extrรฉmitรฉ antรฉrieure du cylindre. Le piston de toutes les seringues, exceptรฉ de celles ร lavement, est terminรฉ postรฉrieurement par un anneau dans lequel on passe le pouce pour appuyer dessus, et faire sortir la liqueur, pendant qu’on tient le corps de la seringue avec les autres doigts. ยป. Les seringues รฉtaient en argent, en cuivre ou en รฉtain. Elles servaient ร faire des lavements, des rinรงages ou ร injecter les points lacrymaux, lโoreille par la trompe dโEustache ou les vaisseaux dans les prรฉparations anatomiques.
En guise de seringues, certains pays utilisaient des vessies dโanimaux reliรฉes ร des canules. Les seringues ont rรฉellement commencรฉ ร รชtre employรฉes au XVIIรจme siรจcle, aprรจs la dรฉcouverte de la circulation sanguine par Harvey.
Les 1รจres seringues furent en argent puis plus tard en verre. Ce nโest que dans les annรฉes 1970, que les seringues ont รฉtรฉ fabriquรฉes en plastique. Le matรฉriau du piston a connu รฉgalement une รฉvolution : cuir, moelle de sureau, amiante, caoutchouc, cristal.
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Table des matiรจres
Introduction
I) Gรฉnรฉralitรฉs sur la voie intraveineuse
1) La voie intraveineuse
A) Dรฉfinition
B) Origines de la voie intraveineuse et des dm associes
B.1) Origine de lโadministration de substances par voie intraveineuse
B.2) Origine de la transfusion
B.3) Problรจmes rencontrรฉs lors dโune injection
B.5) 1ere inscription de solution mรฉdicamenteuse ร la pharmacopรฉe franรงaise
B.6) Origine des seringues
B.7) Origine des aiguilles
B.8) Origine des cathรฉters
C) Gรฉnรฉralitรฉs sur le systรจme cardio vasculaire et veineux
C.1) Le systรจme cardio vasculaire
C.2) Le systรจme veineux
D) Utilisation de la voie intraveineuse
D.1) Rappel de la pharmacocinรฉtique dโun mรฉdicament
D.2) Intรฉrรชts de lโutilisation de la voie intraveineuse
E) utilisation de la voie intraveineuse en France
2) Diffรฉrence entre une voie veineuse pรฉriphรฉrique (VVP) et centrale (VVC)
A) Dรฉfinition dโune vvp et dโune vvc
B) Facteurs influenรงant la sรฉlection de la voie veineuse
B.1) Le ph
B.2) Lโosmolalitรฉ / Osmolaritรฉ
B.3) Composition du produit
B.4) Durรฉe dโutilisation
C) Complications de lโutilisation de la voie intraveineuse
C.1) Complications mรฉcaniques
C.2) Complications thrombotiques
C.3) Complications infectieuses
C.4) Occlusion
C.5) Rรฉsumรฉ
D) Avantages et inconvรฉnients de la voie veineuse pรฉriphรฉrique et centrale
II) Les diffรฉrents dispositifs mรฉdicaux utilisรฉs dans le cathรฉtรฉrisme veineux
1) Les aiguilles hypodermiques
2) Microperfuseur
3) Cathรฉters veineux pรฉriphรฉriques courts
A) Dรฉfinition
B) Indications et contre-indications
C) Choix du cathรฉter
D) Voie dโinsertion
E) Pose du cathรฉter
F) Entretien du cathรฉter
4) Cathรฉters utilises dans une voie centrale
A) Cathรฉter veineux central (CVC)
A.1) Dรฉfinition
A.2) Indications et contre-indications
A.3) Choix du cathรฉter
A.4) Voie dโinsertion
A.5) Pose du cathรฉter
A.6) Utilisation
A.7) Entretien des cathรฉters
B) Chambre implantable (cci ou pac)
B.1) Dรฉfinition
B.2) Voies dโinsertion et indications
B.3) Contre-indication
B.4) Pose de la chambre implantable
B.5) Mise en place de lโaiguille
B.6) Entretien de la cci
B.7) Injection de solutรฉs et prรฉlรจvement
C) les picc-lines (peripherally inserted central cathรฉter ou cathรฉter central insรฉrรฉ par voie pรฉriphรฉrique)
C.1) Dรฉfinition
C.2) Description dโun picc-line
C.3) Indications et contre-indications
C.4) Choix du cathรฉter
C.5) Site dโinsertion
C.6) Pose du picc line
C.7) Retrait des picc-line
C.8) Entretien des picc lines
D) Choix dโune vvc
5) Complications des voies veineuses pรฉriphรฉriques et centrales
A) Comparaison du risque infectieux entre les diffรฉrents types de cathรฉters
B) Comparaison du risque de complications thrombotiques entre les diffรฉrents types de cathรฉters
B.1) Comparaison Picc/cvp
B.2) Comparaison Picc/cvc
B.3) Cas des cci
C) Comparaison du risque de complications mรฉcaniques entre les diffรฉrents types de cathรฉters
C.1) Cathรฉter veineux pรฉriphรฉrique
C.2) Complications mรฉcaniques des picc-lines
C.3) Complications mรฉcaniques des cvc
C.4) Complications mรฉcaniques des chambres implantables
D) Rรฉsume des complications liรฉes aux diffรฉrents cathรฉters
6) Consommation des diffรฉrents cathรฉters ร lโhรดpital de la timone
A) Analyse de la consommation des diffรฉrents dm par annรฉe et par nombre dโunitรฉs
consommรฉes
B) Analyse de la consommation des picc lines ร lโhรดpital de la timone
III) Les mdilines (cathรฉter veineux pรฉriphรฉrique profond de longue durรฉe)
1) Dรฉfinition
2) Diffรฉrents midlines commercialises
A) Laboratoire vygon : le lifecath midlineยฎ
B) Laboratoire teleflex
C) Laboratoire Bard
C.1) Insertion grรขce au systรจme Powerglide
C.2) Insertion grรขce ร la mรฉthode de Seldinger modifiรฉe
D) Comparaison entre les diffรฉrents laboratoires
3) Indications et contre-indications
4) Site dโinsertion
5) Pose dโun midline
6) Retrait du midline
7) Entretien des midlines
8) Comparaison avec les picc lines
9) Place des midlines dans le choix de la voie dโabord
10) Complications des Midlines
IV) Etude
1) Contexte de lโรฉtude
2) Matรฉriel et Mรฉthode
3) Rรฉsultats et discutions
A) 1รจre partie de lโรฉtude : pose de picc line
A.1) Caractรฉristique du patient
A.2) Caractรฉristiques liรฉes ร la pose dโun picc line
A.3) Caractรฉristiques liรฉes ร lโutilisation dโun picc line
B) 2eme partie de lโรฉtude : suivi de la pose dโun picc line
B.1) Utilisation des picc lines
B.2) Complications rencontrรฉes lors de lโutilisation des picc lines
B.3) Retrait du picc line
B.4) Retour ร domicile des patients
C) Patients รฉligibles ร la pose de midline
D) Conclusion de lโรฉtude
V) Discussion : les cathรฉters midlines ont-ils leur place ร lโap-hm ?
Conclusion
Annexes