Origine du nord (Fouta)
ย ย Selon des chercheurs comme le professeur Cheikh Anta Diop et Henry Gravrand, les ancรชtres des Sereer seraient venus de la vallรฉe du Nil avant de descendre dans la moyenne vallรฉe du fleuve Sรฉnรฉgal oรน ils vรฉcurent pendant longtemps avec les Wolofs, Peulhs, Lebou, etc. En effet le Nord du pays constituait un creuset ou beaucoup de peuples sโy convoitaient. Par-lร les diffรฉrents peuples habitaient tous ensemble et parlaient la mรชme langue jusquโau moment oรน la lourde charge humaine commenรงait ร peser sur la vallรฉe. En plus, la fermentation sociale et spirituelle consรฉcutive ร lโislamisation du Tekrur et des classes Toucouleur รฉlevรฉes et la dรฉstabilisation des institutions politique avec la chute de lโempire du Ghana en 1076 auraient entrainรฉs le dรฉbarquement des Sereer vers le centre-ouest et le sud du pays vers le XIIe siรจcle (Gravrand 1980). Abdourahmane Ba abonde dans le mรชme sens en prรฉcisant que les enquรชtes effectuรฉes auprรจs des foutankรฉ oรน il sโest rendu font rรฉfรฉrence ร des tertres (buttes) tรฉmoignant de la prรฉsence des Sereer dans la zone. Il ajoute que mรชme les Sereer eux-mรชmes tรฉmoignent leur venue au Nord et certains villages sont dits dโorigine Sereer comme Mbumba et Ciikkitรฉ. En Sine mรชme certains Sereer interrogรฉs affirment que leurs ancรชtres ont vรฉcu entre Saldรฉ et Podor ou encore aujourdโhui beaucoup de sites rรฉvรจlent de la toponymie Sereer et Delafosse ajoute que tous les toponymes comportant le terme ยซ Ayaam ยป sont dโorigine Sereer. En effet plusieurs thรฉories selon M. Sall (2005) situent lโorigine des premiers migrants ยซ Sereer ยป dans la vallรฉe du fleuve Sรฉnรฉgal. En fait dans cette zone, plusieurs sites archรฉologiques leurs sont attribuรฉs, sur la base principale de tรฉmoignages de certaines composantes Sereer ou sur ceux des populations Wolofs et Halpoulaarโen. Mais aussi sur certain trait de ressemblance qui aurait existรฉ sur la cรฉramique produite en milieu Sereer et ceux trouvรฉs dans la moyenne vallรฉe comme la famille de Cuballel, de Cincu Bara et de Subactuelle dite aussi toucouleur (Sall 2005 :15-16). Les diffรฉrentes sources orales sโaccordent sur le fait que les Sereer, ou proto-Sereer, ou encore Sereer-cosaan auraient amorcรฉ un repli en direction du sud-ouest vers le XIe-XIIe siรจcle. La poussรฉe des Berbรจres vers le Sud et la mort de Abu Bakr en 1087, pourraient constituer une cause du repli des Sereer du XIe au XIVe siรจcle, vers le pays des Wolofs dโabord et ensuite dans le Sine, au sud de ces derniers (Sall 2005 :16). Mais selon Delafosse la langue quโils parlent encore est une preuve vivante de leur trรจs ancien et trรจs intime contact avec les toucouleurs. La cohabitation des Sereer et des Toucouleurs dans la vallรฉe, et pour ne prendre que cet exemple, est bien connue. La prรฉsence des premiers est mรชme trรจs prรฉcisรฉment localisรฉe entre Podor et Saldรฉ, sur 250km, sur la base des fouilles effectuรฉes dans la zone, et de la collecte ainsi que lโanalyse des traditions locale des toucouleurs, qui demeurent sur place depuis lors. (Ndiaye 1994 : 5). En plus de cela les personnes rencontrรฉes au cours de nos enquรชtes dans la commune de Diakhao et environs disent souvent quโils ont vรฉcues avec leurs cousins Toucouleurs dans le Fouta ancien, ce qui est ร lโorigine des cousinages ร plaisanteries avec eux. La migration Sereer ร partir de la vallรฉe est รฉgalement attestรฉe et bien connue. Elle a pris trois directions. Cโest dโabord la vallรฉe du Ferlo qui communiquait ร lโรฉpoque avec la vallรฉe du Sine. Des groupes sont partis directement le long de cette vallรฉe jusquโau Sine, dans une direction gรฉnรฉralement Nord-Est/Sud-Ouest. Le second itinรฉraire longe le fleuve Sรฉnรฉgal dont ils descendent le cours jusquโร son embouchure, puis la cรดte atlantique jusquโร la hauteur de Djender, avant dโobliquer vers le sud. Les tumulus de sables, encore visibles dans la zone de Rao, avant dโarriver ร Saint-Louis sont attribuรฉs par les traditions locales aux Sereer ; de mรชme la faรงade atlantique du Djender jusquโaux confins de Dakar, comportait beaucoup de Lacs dont lโun, le Lac Retba, รฉtait dรฉsignรฉ, au 18e siรจcle par le pรจre Labat, ยซ lac des cรฉrรจres ยป ; appellation sans doute due ร la prรฉsence significative de ces derniers dans ces lieux. Le troisiรจme itinรฉraire depuis Podor-Saldรฉ traverse le Fouta, puis le Djolof jusquโaux confins du Sine et du pays safรจne. Il sโagit dโune migration relativement lente au cours de laquelle les migrants sโarrรชtaient, fondaient des villages y cultivaient plusieurs hivernages de suite, avant de reprendre leur route. Dโoรน lโexistence, au Sine comme en pays safรจne, de villages dont les habitants identifient des localitรฉs du Fouta ou du Djolof comme รฉtant le point de dรฉpart de leurs ancรชtres fondateurs. Mais comment concilier lโaxe Egypte/Sine-Ngayรจne/pays Sereer actuels, ร lโaxe Tagant/Hod/vallรฉe du fleuve Sรฉnรฉgal ? Si lโEgypte pharaonique รฉtait le point de dรฉpart, les Sereer avant leur migration se seraient-ils scindรฉs en groupes diffรฉrents qui auraient rejoint leurs sites dโinstallation par des voies diffรฉrentes ? Lโon continue de sโinterroger sur cette difficultรฉ dโautant quโil sโavรจre quโune composante importante de ce peuple est venue, non pas de la vallรฉe du fleuve Sรฉnรฉgal, mais du Sud, prรฉcisรฉment du Gabou, ancienne province occidentale de lโempire du Mali, qui couvrait des territoires situรฉs dans lโactuelle Guinรฉe Bissau, la Gambie et la Casamance, etc. Et peut-รชtre est-ce en raison de la cohabitation fondรฉe par cette thรจse que Diola et Sereer se donnent par le mythe, une origine commune, qui fait naitre les deux entitรฉs ethniques par deux sลurs, Diambogne et Aguรจne, sรฉparรฉe par la fracture de leur embarcation sur le fleuve Gambie, lโune โ Diambogne, ancรชtre des Sereer, ayant accostรฉ sur la rive nord avec la moitiรฉ de la pirogue, la seconde Aguรจne, ancรชtre des Diola, sur la rive sud avec lโautre moitiรฉ ? Cโest dans cette mรชme logique que Bruno Chavane aborde le thรจme de lโorigine des Sereer : il dit que la consรฉquence de lโislamisation de Tekrur fut le reflux des populations ยซ animistes ยป. Lโexode Sereer a commencรฉ ร cette รฉpoque. Les historiens estiment quโon peut la situer au XIIe siรจcle et au XIIIe siรจcle la migration des Sereer vers le Djolof, puis le Sine (Chavane). Les Sereer constituent lโun des trois รฉlรฉments du fond de peuplement sur lequel se greffe le pouvoir Wolof. Cโest dans le mรชme esprit que B. Gangue nous confie ร Podor, quโร Ogo (domaine des jaa ogo selon lui) ceux qui portent le titre de jaa couronnent les rois(sic) du Damga. Selon A. Wade, le plus ancien dignitaire du Walo (le dogomayo) est Sereer. Il porte le patronyme Ngom (A. Wade, 1964 : 452-453 in A. Ba, 2002 : 54)
La cosmogonie Sereer
ย ย Les Sereer sont toujours restรฉs attachรฉs ร leur ancienne religion dite du โterroirโ. Cet attachement, qui serait, entre autres, une des causes de leur dรฉpart de la vallรฉe du fleuve Sรฉnรฉgal (Fall Y. 1982 in Sall 2005), est demeurรฉ vivace. Il convient dโajouter que ces diffรฉrents รฉlรฉments de cohรฉsion sociale reprรฉsentรฉs par les classes sociales et les castes, les attaches familiales, la fraternitรฉ, les classes dโรขges, sont couronnรฉs par un ensemble de croyances et de rites dโordre religieux intimement intรฉgrรฉs ร la vie quotidienne. Leur รฉtude รฉchappe aussi bien ร lโobjet de notre recherche quโร notre compรฉtence. Mais il est indispensable de souligner, en sโappuyant sur les analyses convergentes de Lรฉopold Sedar Senghor et Henry Gravrand, que ce corps de croyance, parfaitement cohรฉrent, รฉlabore une vision totale de lโunivers au sein de laquelle lโhomme est en contact permanent avec toutes les forces de la nature, visibles et invisibles. Cโest dans cette perspective de ยซ communion vitale ยป avec lโautre et avec lโunivers que sโinscrivent tous les actes de lโhomme, de sa naissance ร sa mort. Combien dโattitudes du Sereer restent incomprรฉhensibles ร celui qui imagine que son comportement quotidien est son travail en tant que paysan, alors quโil est commandรฉ par des prรฉoccupations exclusivement laรฏques ! La terre elle-mรชme est vie. Aux yeux des Sereer, ยซ la terre est le corps dโune femme vivante, dรฉsirable et fรฉconde. Ils lui ont donnรฉ un nom fรฉminin, Kumba Ndiaye, et la pluie est la semence qui lui permet de donner son fruit ยป (Gravrand H. in Pรฉlissier P. 1966 :213). Se serait tรฉmoigner de beaucoup dโincomprรฉhensions que de croire essentiellement pragmatique et utilitaire le culte par lequel se traduit cette religion du terroir. Sans doute a-telle pour objet immรฉdiat de concilier aux vivants la faveur des forces qui prรฉsident ร la fรฉconditรฉ des champs et ร la pรฉrennitรฉ des lignages. ยซ Les sacrifices neย sโadressent pas directement au Dieu suprรชme et unique, mais aux pangol, ces demi-dieux intermรฉdiaires entre lโhomme et la divinitรฉ, qui animent tout lโenvironnement des Sereer et qui comportent une hiรฉrarchie complexe allant des pangol familiaux dont le chef de famille est le prรชtre jusquโaux intercesseurs les plus puissants, les grands pangol communs ร toute lโethnie ยป. (Pรฉlissier P.op cit) Mais la rรฉvรฉlation la plus riche de signification gรฉographique que nous devons aux recherches de Gravrand, est la suivante. La cartographie mรฉthodique des arbres sacrรฉs du Sine et lโรฉtude des lรฉgendes les concernant, lโont convaincu que les pangol dont le service ยซ polarise tout le systรจme religieux Sereer ยป sont des ยซ hommes historiques, fondateurs de citรฉ, hรฉros ou chef de grandes familles, dont les tombes furent entretenues par des gรฉnรฉrations dโadmirateurs, et qui ont รฉtรฉ spiritualisรฉs par voie de culte ยป (P. Pรฉlissier : 214). Nโest-ce pas lร lโillustration de lโanalyse de Lรฉopold S. Senghor qui, fondant son tรฉmoignage sur son enfance Sereer, montre que la doctrine de cette ยซ religion ยป ยซ consiste dans lโintuition dโun monde surrรฉel oรน lโhomme est liรฉ, dโune part, ร lโhomme, dโautre part, ร Dieu par la mรฉdiation des espritsancรชtres ยป et atteste que les sacrifices du culte sont avant tout ยซ entrรฉe en relation et communion avec les ancรชtres ยป qui ยซ avec le temps, participent de la nature des demi-dieux ยป (Senghor L. S. in Pรฉlissier P. 1996 :214). Ainsi les sacrifices aux pangol ne sont pas les manifestations dโun panthรฉisme naturaliste mais lโexpression dโun vรฉritable culte des ancรชtres qui contribue puissamment ร lโenracinement des Sereer ร leur terroir et confรจre ร leur comportement religieux une dimension historique. Cโest dans la fidรฉlitรฉ confondue ร leur religion du terroir et ร leurs ancรชtres que, tout au long de lโhistoire, les Sereer ont puisรฉ la force de rester eux-mรชmes et de rรฉsister aux influences ยซ รฉtrangรจres ยป, aussi bien africaines et musulmanes quโeuropรฉennes et chrรฉtiennes. Leur comportement ร lโรฉgard du renouveau islamique qui a marquรฉ lโรฉvolution du Sรฉnรฉgal au XIXe siรจcle est, ร ce titre, hautement significatif. Aux tentatives des marabouts guerriers, dโorigine toucouleur pourtant, de les soumettre ร la loi du Coran, les Sereer opposรจrent une rรฉsistance massive et unanime. Par exemple, en sโefforรงant de porter la guerre sainte au cลur du Sine, Maba provoqua lโรฉveil dโun vรฉritable patriotisme et cโest ร Somb, entre Diakhao et Marout quโil devait trouver la mort, ร lโissue dโune trรจs dure bataille oรน Guelwar et paysans รฉcrasรจrent ses troupes et les rejetรจrent de maniรจre dรฉfinitive hors des frontiรจres du Sine. Cette attitude nโest pas dรฉmentie depuis lโunification du Sรฉnรฉgal et lโรฉtablissement de relations fraternelles entre les diffรฉrentes ethnies. En dรฉpit de lโessor que connaissent les grandes religions monothรฉistes depuis le dรฉbut du XXe siรจcle, les Sereer constituent toujours la plus importante des populations sรฉnรฉgalaises fidรจles ร leur religion du terroir. Malgrรฉ le prestige et le rayonnement des grandes figures de lโislam sรฉnรฉgalais, les confrรฉries musulmanes nโont jusquโici rรฉussi que de maniรจre trรจs marginale ร pรฉnรฉtrer la masse rurale Sereer. Quant au christianisme, ses succรจs semblent ร la mesure de la comprรฉhension quโil manifeste pour les valeurs morales et spirituelles de la religion du terroir, de lโintelligence avec laquelle il les intรจgre, de lโauthenticitรฉ avec laquelle ses apรดtres savent dโabord se faire eux-mรชmes. Plusieurs auteurs ont soulignรฉ la forte religiositรฉ des Sereer (Becker et Martin 1982, Joire 1947, Gravrand 1983, Laprade 1865, etc.) Laprade dans sa โNotice sur les Sereerโ, constatait que lโIslam nโavait pas fait de progrรจs chez eux et que les marabouts nโรฉtaient pas arrivรฉs ร รฉbranler leurs croyances religieuses ยซ lesquelles seraient restรฉes le propre de ce que furent les peuplesโฆ.fรฉtichistes ยป (Laprade 1865 : 479-80)
Le culte des ancรชtres (Pangol)
ย ย Les esprits Pangol sont pour les Sereer les vรฉritables intermรฉdiaires entre Dieu et les hommes. Dieu leur a confiรฉ le gouvernement du monde et chacun dans une sphรจre qui lui est propre. Le mot Pangol (singulier) veut dire en Sereer serpent. Selon la cosmogonie Sereer les esprits se manifestent le plus souvent sous la forme dโun esprit ou autre animal qui sรฉjourne aux alentours des cases et qui vient visiter le lieu de culte. Chaque ยซ Pangol ยป est liรฉ ร un lignage du groupe ainsi lorsque ce groupe se dรฉplace, il emporte avec lui ses Pangols. Suivant les exigences de chaque Pangol le maitre du culte verse une offrande qui constitue la nourriture et ceci ร un jour prรฉcis dรฉcrรจte favorable aux Pangols. Ces derniers peuvent รชtre รฉgalement des hommes historiques : fondateurs de citรฉs, hรฉros ou chefs de grande famille dont les tombes sont entretenues et spiritualisรฉes par des cultes. On fait appel ร ces pangols pendant lโhivernage pour avoir de lโeau en abondance et la protection de la famille toute entiรจre. La puissance suprรชme est Rog ; on ne se le prรฉsente pas, mais on sait quโil est gรฉnรฉralement bon et que sa colรจre peut รชtre terrible. On peut lโinvoquer, mais rarement directement car Rog, qui a crรฉรฉ toute chose, a fait les Pangol pour lui servir dโintermรฉdiaires avec les hommes. Les Pangol sont des esprits qui occupent chacun une partie de la brousse de laquelle ils disposent ร leur grรฉ. Ils nโont pas de forme propre mais peuvent se manifester sous des aspects trรจs divers : homme, femme, oiseau et le plus souvent serpent. Quand une famille veut sโinstaller dans une partie de brousse inoccupรฉe son chef fait des offrandes (lait, couscous, poulet) ร lโemplacement souhaitรฉ pour ses cases et passe les nuits non loin. Aprรจs quelques jours le Pangol se manifestera et, discutant avec lโoffrant, fixera les conditions dโun accord, offrandes pรฉriodiques nรฉcessaires, les interdits, et dรฉvoilera le lieu exacte de sa rรฉsidence oรน indiquera la place (Tur) ร laquelle doivent รชtre dรฉposรฉes les offrandes. Lโaccord fait, et il sera scrupuleusement respectรฉ, le chef de la famille est dorรฉnavant le ยซ Tiur ยป (responsable du Tur) de ce Pangol et lโintermรฉdiaire obligรฉ entre lui et toute autre personne. Cโest ร lui que quiconque dรฉsirant sโadresser au Pangol remettra les offrandes nรฉcessaires et confiera son dรฉsir ; le ยซ Tiur ยป rendra la rรฉponse que le Pangol lui aura communiquรฉe nuitamment. Le ยซ Tiur ยป nโa donc de puissance que pour le Pangol auquel il se dรฉvoue. Quand un ยซ Tiur ยป meurt cโest gรฉnรฉralement le fils de sa sลur qui lui succรจde, depuis longtemps dรฉjร mis en relation le Pangol ; quelquefois cependant celui-ci rรฉcuse ce nouveau ยซ Tiur ยป et, portant son choix sur un autre membre de la famille le visite une nuit, lโinitie, et parfois mรชme prenant une forme humaine sโunit ร lui charnellement. Certains Pangol ont pour ยซ Tiur ยป des femmes ; ce sont souvent des pangol trรจs puissants et vรฉnรฉrรฉs dans toute une rรฉgion. Si une famille quitte la terre natale pour sโinstaller dans une brousse encore inculte, le chef du nouveau foyer fera les offrandes habituelles ; aprรจs quelques jours ce peut รชtre non un nouveau Pangol mais celui de lโancien village qui se manifeste et fixe un nouveau ยซ Tur ยป, oรน il sera vรฉnรฉrรฉ en mรชme temps quโau premier, les deux emplacements portant le mรชme nom. Si un ยซ Tiur ยป et toute sa famille quitte son village le ยซ Tiur ยป moyennant un cadeau personnel accepte de proposer un successeur au Pangol, et de guider ses dรฉbuts. Toute action rituelle auprรจs des Pangol doit commencer par une priรจre. Il existe une introduction ร cette priรจre, qui est gรฉnรฉrale. Ensuite, chaque Yaal Pangol rรฉcite un texte oral propre ร son sanctuaire dont la piรจce maitresse est la gรฉnรฉalogie des Yaal Pangol depuis le fondateur du sanctuaire. Cette gรฉnรฉalogie se termine toujours par ces mots : ยซ jusquโร moi ยป. Ainsi, la chaine qui va de la transcendance ร ce lieu est remontรฉe ร la fois dans lโespace et dans le temps. Chaque intervention sur les lieux de culte est sollicitรฉe par des particuliers. Un chef peut demander la protection du Pangol pour la rรฉussite de lโentreprise dont il est chargรฉ, ou bien pour obtenir une fonction supรฉrieure. Un homme ou une femme accusรฉe ร tort, peuvent demander des priรจres au Yaal Pangol pour que leur bon droit soit reconnu. La potiรจre qui veut allumer son four peut elle aussi demander des priรจres au Yaal Pangol et offrir des sacrifices avec lui, pour que les ยซ fantรดmes ยป des morts ne viennent pas abimer sa cuisson et que les poteries quโelle prรฉpare supportent normalement la haute tempรฉrature. A chaque รฉvรจnement du cycle de la vie, de la naissance ร la circoncision et du mariage ร la mort, les personnes concernรฉes vont prier avec Yaal Pangol sur le lieu de culte et offrent des nourritures ร leur Pangol
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GNERALE
Chapitre I : PROBLEMATIQUEย
I.1. : REVUE DOCUMENTAIRE ET CRITIQUE DES SOURCES
I.2. : JUSTIFICATION DU SUJET
Chapitre II : PRESENTATION DE LA ZONEย
CARTE DE LA COMMUNE- DE DIAKHAO
VUE SATELLITE DE LA COMMUNE DE DIAKHAO
CARTE VEGETALE DE DIAKHAO
II.1. : METHODOLOGIE
Chapitre III :APPROCHE GLOBALE SUR LES SEREERย
III.1. : ORIGINES DES SEREER
III.2. : ORIGINE DU NORD (FOUTA)
III.3. : ORIGINE DU SUD (GABOU)
Chapitre IV : LA COSMOGONIE SEREERย
IV.1. : LA VENERATION DโUN ETRE SUPREME(ROG)
IV.2. : LE CULTE DES ANCETRES(PANGOL)
IV.3. : LES RITES ET AUTRES CROYANCESCHEZ LES SEREER DU SIIN
Chapitre V :LA STRUCTURATION SOCIOPOLITIQUE CHEZ LES SEREER DU SIINย
V.1. : LโORGANISATION POLITIQUE ET LES DIFFERENTES CLASSES SOCIALES
V.2. : LES RAPPORTS ENTRE LES DIFFENTESCLASSES SOCIALES
V.3. : LES GRIOTS-SEREER
V.3.1. : LโORIGINE DES GRIOTS-SEREER
V.3.2. : ROLE DES GRIOTS-SEREER
V.3.3. : STATUT SOCIALE DES GRIOTS-SEREER
CONCLUSION
BIBLIOGAPHIE
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