GENERALITES SUR LA TOMATE
Origine et historique de la tomate
La tomate fut ramenée du Pérou au début du XVIe par les conquistadores, connue sous le nom de tomate par les Aztéques. La tomate arriva d’abord en Espagne puis très vite en Italie et gagna le reste de l’Europe (Polese, 2007). C’est une plante herbacée vivace mais cultivée comme annuelle, aux tiges ramifiées et aux ports rampants (Valimunzigha,2009).
Taxonomie
En 1753, Linné donna à la tomate le nom scientifique Solanum lycopersicum, c’est-à dire « pêche de loup » (de lucos : loup, et persica : pêche) ; et proposa la classification classique suivante :
Règne : Plantae
Sous-règne : Trachiobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Asteridae
Ordre : Solanales
Famille : Solanaceae
Genre : Solanum
Espèce : Solanum lycopersicum .
Miller Gardner affina la classification de Linné et donna à la tomate le nom latin Lycopersicon esculentum. C’est une reconnaissance et aussi consécration comme plante alimentaire, puisque esculentum désigne le caractère comestible. Une ultime modification de la classification est apparue il y a quelques années : le nom scientifique de la tomate est devenu Lycopersicum esculentum. On précise ainsi par trois noms la présence d’une sous espèce (Danneyrolles, 1999).
Ainsi, aucune classification n’est stable ; chacune peut toujours être affinée, voire modifiée, à la lumière de découvertes nouvelles ou d’interprétations différentes. Pour, cela le nom scientifique de la tomate présente plusieurs synonymes :
1. Solanum lyconpersicon Linne. 1753 ;
2. Lycopersicon esculentum Mill. 1768 ;
3. Lycopersicon pomumamoris Moench 1794 ;
4. Lycopersicon lycopersicum Karst. 1882 (Vander Vossenet al., 2004).
Description botanique
La tomate est une plante annuelle buissonnante, poilue et aux tiges plutôt rampante (Fichot, 2010). C’est une plante herbacée de la famille des solanacées cultivée pour son fruit. Le terme désigne à la fois la plante et le fruit charnu qui, bien qu’il soit biologiquement un fruit, est considéré comme un des légumes les plus importants dans l’alimentation humaine Il existe des variétés à croissance déterminée, (la plante s’arrête après la formation de 4 à 6 bouquets) et des variétés à croissance indéterminée (la plante ne cesse pas de croître en hauteur jusqu’à épuisement de toutes les réserves ((Misseaenet al.,1991).
La racine
La tomate a un système racinaire pivotant. Il est caractérisé par l’existence d’une racine pivotante qui pousse jusqu’à une profondeur de 50 cm ou plus. Cette racine principale produit une haute densité de racines latérales et adventices.
La tige
La tomate a une tige fortement poilue et glandulaire pouvant pousser jusqu’à une longueur de 2 à 4 m. C’est une tige pleine qui peut être érigée ou rampante. De consistance herbacée en début de croissance, la tige tend à devenir un peu ligneuse en vieillissant. La croissance de la tige est assurée par les bourgeons. Les bourgeons axillaires donnent naissance à des ramifications successives, tandis que les bourgeons terminaux produisent des fleurs ou avortent. Les rameaux issus des bourgeons axillaires produisent des feuilles à chaque nœud et se terminent aussi par une inflorescence (Chauxet Foury, 1994).
Les feuilles
Les feuilles de la tomate sont disposées en spirale, de 15 à 50 cm de long et larges de 10 à 30 cm. Les folioles sont ovales à oblongues, couvertes de poils glandulaires. Les grandes folioles sont parfois pennatifides à la base. Le pétiole mesure entre 3 et 6 cm (Naika et al., 2005).
Les fleurs
L’inflorescence de la tomate est une cyme formée de 6 à 12 fleurs. Celles-ci sont bisexuées, régulières et mesurent entre 1,5 et 2 cm de diamètre et poussent entre les feuilles. Le tube du calice est court et velu, les sépales persistants. En général, il y a 6 pétales qui peuvent atteindre une longueur de 1 cm. Elles sont jaunes et courbées lorsqu’elles sont mûres. La fleur renferme 6 étamines et les anthères ont une couleur jaune vif et entourent le style qui a une extrémité stérile allongée. L’ovaire est supère avec 2 à 9 carpelles. En général, la plante est autogame, mais la fécondation croisée peut avoir lieu. Les abeilles et les bourdons sont les principaux pollinisateurs (Naika et al., 2005).
Le fruit
Le fruit de la tomate est une baie charnue, de forme globulaire ou aplatie avec un diamètre de 2 à 15 cm. Lorsqu’il n’est pas encore mûr, ce fruit est vert et poilu. La couleur des fruits mûrs varie du jaune au rouge en passant par l’orange (Van dam et al., 2005). Les fruits peuvent être de forme très diverse selon les variétés : aplatis (lisses ou côtelés), arrondis ou allongés (Messiaen et al., 2000).
Les graines
Le fruit de la tomate renferme de nombreuses graines en forme lenticulaire aplatie (©Copyright-HORTOMALLAS ® 2016). Elles sont poilues, beiges et mesurent 3 à 5 mm de long et 2 à 4 mm de large. L’embryon est enroulé dans l’albumen. Selon (Messiaen et al., 2000), 300 graines de tomate pèsent 1 gramme.
Importance économique
Parmi les cultures horticoles, la tomate est, juste après la pomme de terre, le premier fruit produit et le deuxième légume le plus consommé dans le monde (Planetoscope, 2012 ; Ladet et Leveillé, 2013). Actuellement selon les statistiques de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sa production mondiale annuelle a été estimée à 163,43 millions de tonnes avec un rendement moyen de 34,86 tonnes/hectare en 2013 (FAOSTAT, 2016). Les cinq plus grands producteurs de tomates au niveau mondial sont : la Chine, l’UE, l’Inde, les États-Unis et la Turquie. Ils représentent 70% de la production mondiale (www.hortibiz.com).
Au Sénégal, La tomate d’industrie constitue l’une des principales cultures horticoles de la Vallée du Fleuve Sénégal (VFS). Première culture de diversification lancée dans la région, la tomate d’industrie mobilise environ 12 000 producteurs répartis dans les départements de Dagana et de Podor à la frontière avec la Mauritanie. Dans ses années fastes, la filière industrielle de la tomate au Sénégal rapportait près de 3,5 milliards Fcfa (5,32 million d’Euros ou 6,33 million de dollars US (val, 2018) de chiffre d’affaire par campagne et les producteurs pouvaient espérer une marge brute de près de 1 000 000 Fcfa (1 520 Euros ou 1 810 USD) par hectare. La tomate faisait partie des cultures maraîchères à marge brute élevée et s’inscrivait parmi les cultures qui peuvent permettre aux producteurs de moderniser des exploitations agricoles souvent familiales. Plus important encore, pour les producteurs bénéficiant d’un contrat de culture, la tomate permettait de mieux négocier la valorisation d’autres récoltes, notamment le riz, à travers un système intégré de financement mis en place par la CNCAS (Branthôme, 2018).
Intérêt nutritionnel
La consommation des fruits de la tomate contribue à un régime sain et équilibré. Les fruits sont riches en minéraux, en vitamines, en acides aminés essentiels, en sucres ainsi qu’en fibres alimentaires. La tomate contient beaucoup de vitamines B et C, de fer et de phosphore. Les tomates se consomment fraîches en salade ou cuites dans des sauces, des soupes ou des plats de viande ou de poisson. Il est possible de les transformer en purée, en jus et en ketchup. Les fruits séchés et les fruits mis en conserve sont des produits transformés qui ont également une importance économique (Sankara et al., 2005).
Outre la composition ci-dessus, le fruit de la tomate contient le lycopène qui participe avec la béta-carotène à la coloration rouge de la tomate. Le lycopène agit comme antioxydant et prévient le vieillissement des cellules et offre ainsi une protection au cancer en particulier celui de la prostate et des maladies cardiovasculaires (De Charles, 2010).
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 GENERALITES SUR LA TOMATE
I.1.1 Origine et historique de la tomate
I.1.2 Taxonomie
I.1.3 Description botanique
I.1.3.1 La racine
I.1.3.2 La tige
I.1.3.3 Les feuilles
I.1.3.4 Les fleurs
I.1.3.5 Le fruit
I.1.3.6 Les graines
I.1.4 Importance économique
I.1.5 Intérêt nutritionnel
I.1.6 Ecologie
I.1.6.1 Besoins en température et en lumière
I.1.6.2 Exigence en humidité
I.1.6.3 Potentiel hydrogène et sols
I.1.7 Pratiques culturales
I.1.7.1 Préparation de la pépinière
I.1.7.2 Préparation du sol
I.1.7.3 Suivie de la culture
I.1.7.3.1 Irrigation
I.1.7.3.2 Taille
I.1.7.3.3 Aération
I.1.7.3.4 Ebourgeonnage
I.1.7.3.5 Ecimage
I.2 Les ravageurs de la tomate
I.2.1 Tuta absoluta
I.2.2 Hélicoverpa armigera
I.2.3 Lyriomysa sp.(mouche mineuse)
I.2.4 Bemisia tabacci
I.3 Les maladies de la tomate
I.3.1 Les maladies bactériennes
I.3.1.1 Flétrissement bactérien
I.3.2 Les maladies fongiques
I.3.2.1 Le mildiou
I.3.2.2 Alternariose
Généralités sur l’alternaria
Chapitre II : MATERIELS ET METHODE
II.1 Présentation du site d’expérimentation
II.2 Matériel végétal
II.3 Matériel expérimental
II.4 Dispositif expérimental
II.5 Méthode expérimentale
II.5.1 Pépinière
II.5.2 Préparation du sol
II.5.3 Repiquage
II.5.4 Irrigation
II.5.5 Fertilisation
II.5.6 Traitements phytosanitaire
II.5.7 Paramètres évalués et méthodes d’évaluation
II.5.7.1 Hauteur des plantes
II.5.7.2 Vigueur des plantes
II.5.7.3 Incidence de la maladie
II.5.7.4 Sévérité de la maladie
II.5.8 Isolement et identification du pathogène
II.5.8.1 Echantillonnage
II.5.8.2 Milieu de culture
II.5.8.3 Ensemencement
II.5.8.4 Purification
II.5.8.5 Observation
II.5.9 Rendements des plantes
II.5.10 Analyses statistiques
Chapitre III : RESULTATS et discussions
A. RESULTATS
A.1. Au laboratoire
III.1. Croissance et développement des plantes
III.1.1 Influence du traitement phytosanitaire sur la hauteur des plantes
III.1.2 Influence du traitement phytosanitaire sur la vigueur des plantes
III.2. Etat phytosanitaire des plantes
III.2.1. Influence du traitement phytosanitaire sur la sévérité d’infection des plantes par l’Alternariose
III.3. Rendements des plantes
III.3.1 Influence du traitement phytosanitaire sur l’infection des fruits par la maladie
III.3.2 Influence du traitement phytosanitaire sur le rendement des fruits
B. DISCUSSION
CONCLUSION