Origine et évolution des contes des Mille et une Nuits

Origine et évolution des contes des Mille et une Nuits

Origine et évolution des contes des Mille et une Nuits

De nombreuses recherches ont été menées afin de déterminer et de découvrir les vraies origines des contes des Mille et une Nuits.
Un écrit arabe ancien, rédigé en 987, le Kitab al-Fihrist, (l’Index) de Ibn al- Nadîm, mentionne l’existence d’un volume persan racontant l’histoire de Shéhérazade intitulé le Hezar Efsane qui veut dire Mille Conte, malheureusement nulle trace de ce livre ne s’y trouve.
D’où viennent ces textes ? Une question difficile et ambiguë, tant cette complexité s’explique par le fait que les manuscrits écrits en arabe, n’ont été retrouvés que partiellement et qu’ils ont eux-mêmes diverses sources.
Shéhérazade qui doit raconter une histoire au roi pour échapper à la mort, peut indiquer une origine perse, mais cette information est soutenue par le fait que les noms Shâhrazâd 1 et Shâhriyâr sont des noms persans. D’ailleurs, dans ces noms le préfixe « shah » signifie « roi » en iranien.
Cependant, d’autres éléments témoignent par ailleurs d’une origine bien plus lointaine et ancienne, notamment d’une origine indienne du IIIème siècle3 après J-C. Ainsi les nombreuses métamorphoses en animaux, en génies, et en demi-dieux faisant référence au polythéisme4 hindous et le fait de retarder la mort en contant des fables, seraient des éléments typiquement indiens, que l’on retrouvent dans d’autres ouvrages hindous de l’époque comme le Pantchatantra et Hitopadeça1 repousseraient la création de ces contes au IIIème siècle après Jésus Christ.
L’hypothèse veut donc que les contes soient nés en Inde par voie orale, et au fur et à mesure du temps, ils auraient atteint la perse ou un premier recueil, appelé le Hezar Efsane aurait été écrit.
Ce recueil ainsi que d’autres contes oraux, se seraient ensuite propagés dans le monde arabe, grâce entre autres, aux marchands avides de récits pour briser la monotonie de leurs voyages. Les conteurs arabe du VIIIème siècle auraient par la suite traduit le Hezar Efsane et répandu ses histoires en les modifiant et en les adaptant selon leur culture, leur religion et leur langue tout en conservant plusieurs éléments originaux. Ils auraient donc arabisé les contes en remplaçant les noms et les lieux indiens et persans2, par un décor arabe et un vernis islamique. Ils auraient ajoutés un bon nombre de contes typiquement arabes, avec de grands éloges au prophète.
Parmi les éléments arabes présents dans le recueil, on dénote aussi la cohabitation des musulmans avec les chrétiens et les juifs.
Les confrontations avec les Byzantins et les Francs au temps des souks le marchandage, et les références à des personnages arabes connus, poètes célèbres comme Omar el Khayyâm, califes comme Haroun-el-Rashid, savants…etc.
L’évocation d’événements historiques comme les Croisades et l’ajout de nouveaux contes différent selon les ouvrages, Les aventures de Sinbad le marin ne figurait pas dans les premières versions, mais le cadre reste toujours le même.
Ce sont donc là, les trois principales origines des Nuits : d’abord indienne, ensuite persane et finalement arabe. Le tout accompagné d’un total impressionnant de contes tout à fait anonymes.

Une oeuvre fantastique

Les Mille et une Nuits sont une oeuvre surréaliste:

La mort et l’immortalité

Dans Les Mille et une Nuits, la mort est omniprésente, les contes où elle ne figure pas sont rares. Les héros des Nuits passent ainsi par des épreuves mortelles et la mort reste surtout une menace. Les exécutions brutales sont fréquentes. Rois et sultans n’hésitent pas à faire trancher la tête de ceux qui résistent à leurs volontés, mais les protagonistes ne peuvent être sauvés que sur la promesse d’un récit passionnant qui sauvera son auteur. Déjà le récit qui est le cadre de ces histoires s’inscrit dans ce même contexte.
Conter pour ne pas mourir, tel est l’enjeu des Nuits ; si Shéhérazade et les autres personnages des contes confrontés à la même situation échouent dans leur mission, c’est une effroyable hécatombe de jeunes filles qui auraient succombé au destin imposé par le roi Shahriyar et les autres, comme le signal, Jamel Eddine Bencheïkh :
« C’est le principe même de la communauté humaine qui est en danger. (…) la punition n’est pas individuelle, mais collective. (…) Après l’exécution des souveraines, le roi entreprend d’anéantir tout un sexe, par conséquent l’espèce humaine. Ajoutons que l’exécution est précédée de la défloration, viol justicier qui joint la souillure a la mort ».
Shéhérazade incarne la femme, qui interrompt le cycle infernal par la seule arme qui lui reste : la parole, Bencheïkh dit encore à ce sujet : « Elle affronte la mort non pas pour sauver sa tête, mais pour garder la parole ».
Cette menace permanente de mort donne aux Mille et une Nuits un poids et une gravité qui leur confèrent une dimension profondément humaine et universelle. Même les premières histoires qu’elle choisit de narrer tel Le Marchand et le génie, ou le conte de l’Histoire du pêcheur reposent sur le même sort que Shéhérazade la conteuse : des innocents injustement condamnés à mort échappent à leur destin fatal en utilisant les seules armes encore en leur pouvoir, c’est-à-dire ; la parole et le récit.
La leçon à tirer de tous ces contes est claire et vaut pour la plupart des histoires narrées ainsi que par des victimes par rapport à leurs bourreaux : ne pas tuer apporte des bénéfices, et la clémence entraîne des bienfaits insoupçonnés, tandis que la vengeance est répréhensible.
Dans Les Mille et une Nuits, la mort n’est pas seulement considérée comme la privation de la vie, mais comme une étape symbolique et initiatique pouvant conduire vers la connaissance suprême et vers l’immortalité : « l’homme confronté au mystère de la mort, l’être humain apprend à ne plus avoir peur de ce passage, qui doit le conduire vers la vie éternelle ». Ainsi on retrouve d’autres orientations comme l’amour fou, le sacrifice des amants…etc.

L’amour charnel et l’amour fou

L’amour, heureux ou malheureux, facile ou contrarié, pur ou pervers, inconditionnel et généreux, manipulateur et possessif, et passionnel ou mystique, circule à travers tous les contes des Mille et une Nuits. On trouve toutes les formes d’amours, on meurt d’amour, les amours fidèles et
infidèles, érotisme, passions étranges, perversions en tous genres, amour pur et platonique et amour mystique.« Nulle limite, nulle réserve ne viennent endiguer ce flot passionnel, nulle raison ni morale ne saurait l’apaiser. Il s’agit d’un amour insensé, d’un amour fou ».
Dans le conte cadre du recueil, l’épouse de Shahzenan commet l’adultère, non pas avec un prince de son rang, mais avec un esclave noir, ajoutant à cela l’humiliation sociale et raciale. Comme le précise Jamel Eddine Bencheïkh, la trahison des épouses royales « …constitue un crime contre l’ordre religieux, moral, politique et social » et « cet adultère royal est commis avec des esclaves et, qui plus est, avec des esclaves noirs, ce qui ajoute au désordre l’infamie et la perversité ».

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Table des matières

Introduction 
Partie I Il était une fois…le conte 
Chapitre I Genèse du conte
I-1 Le conte populaire
-Son origine
-Sa définition
-Sa transmission
-Sa typologie
I-2 L’écriture du conte
-Le conte littéraire
Son écriture et son esthétique
L’analyse du conte
Les types de contes
Les contes classiques
Les contes folkloriques
Les contes merveilleux
Les contes poétiques
Les contes réalistes
Ses enjeux moraux et psychologiques
I-3 L’art de narrer
-Le conte arabe
Son contexte socio-historique
Sa place dans le monde arabe
Le conte mis en scène
Chapitre II Les Mille et une Nuits (Alf layla wa Layla) la plus vieille légende orientale
II-1 Origine et évolution des contes des Mille et une Nuits
II-2 Une oeuvre surréaliste
-La mort et l’immortalité
-L’amour charnel et l’amour fou
-Le merveilleux et la sorcellerie
-Les voyages
-Le merveilleux dans les Nuits
II-3 Antoine Galland premier traducteur
II-4 L’impact de la traduction d’Antoine Galland
-La musique
-Réception, spectacles et déguisements
-La cinématographie
-La littérature
Chateaubriand
Victor Hugo
Honoré de Balzac
Gérard de Nerval
Pierre Loti
Chapitre III Théophile Gautier et sa ferveur pour l’Orient
III-1 Théophile Gautier
III-2 L’Orient ou la passion de Théophile Gautier
-La femme orientale
-Le costume
-Les eunuques
-Les serviteurs et esclave
-L’habitation
-Les jardins
-Le mobilier
III-3 Théophile Gautier et son oeuvre
Partie II Vue…comparative
Chapitre I Le conte-cadre
I-1 Les Mille et une Nuits d’Antoine Galland
I-2 La Mille et deuxième nuit de Théophile Gautier
I-3 Parallèle entre les deux contes-cadres
Chapitre II Le conte proprement-dit
II-1 Le conte des Mille et une Nuits
II-2 Le contes de la Mille et deuxième nuit
II-3 Traits comparatifs
-Tabulaire des ressemblances et dissemblances
Chapitre III Le style
III-1 Dans les Mille et une Nuits d’Antoine Galland
III-2 Dans La Mille et deuxième nuit de Théophile Gautier
Conclusion
Bibliographie
Table des matières

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