ORIGINE ET CLASSIFICATION DU NIEBE
Le niébé qui est mentionné dès l’Antiquité par Dioscoride, a été décrit par Linné, à partir d’une fonne cultivée provenant des Antilles, sous le nom de Dolichos unguiculala, qui deviendra Vigna unguiculata (Pasquet et Baudouin, 1987). Pour RawaJ (1975), le niébé semble trouver son point de départ en Afrique occidentale et très vraisemblablement au Nigéria. Mais d’une manière générale, les faits situent en Afrique l’origine du niébé, (lITA, 1983). Le niébé est communément connu sous le nom de «dolique de Chine ou Mogette }) en français «Co’W-pea ou Southem Pea» en anglais, «benga» en Mooré et « sôsô » en Dioula. Le niébé appartient à :
• Embranchement des spennaphytes,
• Sous embranchement des angiospermes,
• Classe des Dicotylédones,
• Ordre des Fabales,
• Tribu des PhaseoJeae,
• Sous tribu des Phaseoleae,
• Genre Vigna,
• Espèce unguiculata,
IMPORTANCE DU NIEBE
Le njébé est la légumineuse la plus cultivée et la plus consommée au Burkina. Sa culture est pratiquée sur toute l’étendue du territoire pour l’utilisation de ses grains en général.
Sur le plan des interactions entre la nutrition en phosphore, en azote et la fixation symbiotique, Sanginga et al. (2000) Puis Carsky et al. (2001) ont fait observé que le bilan apparent de l’azote chez le niébé est bonifié par une amélioration de la nodulation grâce à une nutrition suffisante en phosphore, condition nécessaire pour que la symbiose fixatrice d’azote puisse profiter au système sol-plante. Sur le plan économique, le niébé est commercialisé localement et exporté surtout dans les pays voisins. La biomasse du niébé est valorisée par les producteurs, en utilisant les fanes pour nourrir les animaux ou en constituant des bottes de fanes qui sont ensuite vendus aux éleveurs. Les fanes de niébé constituent un excellent fourrage pour le bétail en raison de leur teneur élevé en protéine et les gaines brisées, permettent d’obtenir un concentré de protéine pour l’alimentation des animaux.
ECOLOGIE DU NIEBE
Le niébé tolère la sécheresse à cause de son enracinement profond. Plante des régions tropicales et subtropicales, le niébé exige une chaleur et une luminosité intense pour son développement normal. Un sol bien drainé et profond assure de bonnes conditions pour la culture du niébé. Les conditions optimales de sa culture sont: Pluviométrie qui varie de 370 à 800 mm ; Température entre 25 à 28°C; L’éclairement moyen car le niébé est une plante à jours courts qui supporte bien les associations de cultures; Sols profonds et bien drainés de pH 6 à 7. Les sols trop riches en humus et hydromorphe ne sont pas appropriés au développement du niébé.
Le niébé est également cultivé en culture pure ou en association avec d’autres cultures comme le maïs, le sorgho, le mil, le coton etc. Il se cultive à sol plat, avec billonnage ou avec confection de but. Les dates de semis doivent être choisies de manière à ce que la fructification corresponde à la saison sèche afin de permettre une bonne maturation des gousses. On rencontre beaucoup d’insectes nuisibles sur le niébé depuis son semi jusqu’au stockage. Les pertes de rendement peuvent aller jusqu’à 100% en Afrique subsaharienne (Singh et Jackai, 1985) si aucun dispositif de protection n’est pris. Parmi les ravageurs les plus importants on peut citer:
-Maruca vitrata (Lépidoptère : Pyralidae) qui cause les dégâts sévères allant jusqu’à la perte quasi-totale des récoltes. Les chenilles se nourrissent de tiges, de pédoncules, des fleurs, et des gousses.
-Aphis craccivora Koch (Homoptères: Phididae) un autre insecte qui subsiste grâce à la chlorophyle des feuilles. Une forte infestation engendre le dépérissement progressif de la plante.
-Megaluf’otrips sjosteti est l’un. des plus dangereux des insectes qUI attaquent les inflorescences à une période très critique du développement de la plante.
Plusieurs types de méthodes de lutte sont utilisés pour protéger le niébé contre les ravageurs: les techniques culturales ou agronomiques que compte l’assolement, la rotation des cultures, l’enfouissement des débris végétaux infestés, la résistance variétale est l’utilisation des variétés résistantes aux insectes et maladies, basée sur les mécanismes de défense, la lutte biologique est l’utilisation des prédateurs pour contrôler les ravageurs de niébé, la lutte chimique est la plus courante et est basée sur l’utilisation des pesticides, la lutte intégrée associe l’utilisation minimale des pesticides et des techniques de contrôle non chimique. Comme alternative aux produits chimiques, les extraits aqueux (de neem) commencent à être adoptés et diffusés au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest.
EXTRAITS AQUEUX
L’extrait aqueux de feuilles de neem est utilisé comme alternative aux pesticides chimiques pour traiter le niébé en végétation. Le neem (Azadirachta indica) appelé margousier est un arbre originaire de l’Asie du sud Ouest, mais a gagné aujourd’hui l’Asie du sud-est, l’Afrique Orientale et subsaharienne. Il a été introduit en Afrique à cause de sa croissance rapide et de sa résistance à la sécheresse. L’extrait aqueux à un potentiel élevé pour le traitement sain du niébé au champ. Le neem n’agit pas sur tous les insectes nuisibles des cultures. Il est efficace contre les chenilles (larves de papillon) qui rongent les feuilles, les criquets et plusieurs espèces de coléoptères, de cicadelles et de mouches blanches. Dabiré, 2001 a mis en exergue l’utilisation des extraits aqueux de Boscia senegalensis et de Cassia nigricans qui ont été utilisés dans la lutte contre Craccivora tomentosicollis dans son étude sur la résistance de lignées de niébé.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. ORIGINE ET CLASSIFICATION DU NIEBE
1-1 IMPORTANCE DU NIEBE
1.2 ECOLOGIE DU NIEBE
1.3 EXTRAITS AQUEUX
1.4 PESTICIDES CHIMIQUES
1.5 IMPORTANCE DE LA FILIERE NIEBE
1.6 PROBLEMES DE LA FILIERE NIEBE
1.6.1 Manque d’organisation de la filière
1.6.2 Faiblesse des rendements
1.6.3 Problème de commercialisation
1.6.4 Faiblesse de la consommation en milieu urbain
1-7 PRESENTATION DE IFDC BURKINA FASO
1.7.1 Présentation du projet 1OOOs+
1.7.1.1 Stratégie d’intervention du projet 1000s+
1.7.1.2 Approche CASE
CHAPITRE II: PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
11.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
11.1.1 Situation administrative et population
II.1.2 Organisation du monde rurale
11.2 MILIEU PHYSIQUE
11.2.1 Climat
11.2.2 Végétation
11.2.3 Types de sols
11.2.3.1 Sols hydromorphes
11.2.3.2 Sols ferrugineux tropicaux lessivés
11.2.3.3 Vertisols
DEUXIEME PARTIE
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
III.l COLLECTE DES DONNEES SUR LE TERRAIN
IIl.2 ECHANTILLONNAGE
III.2.1 Choix de la zone d’étude et de l’échantillon
II1.2.1.1 Choix de la zone d’étude
11.-2.1.2 Choix des producteurs
111.3 DEMARCHE SUIVIE
III.3.l.Enquête individuelle
III.3.2 Entretien de groupe
IlIA METHODE DE TRAITEMENT ET D’ANALYSE DES DONNEES COLLECTEES
IlIA.l Analyse et traitement des données
IIIA.2 Méthodes d’analyse du revenu
111.4.2.1 Définition
111.4.2.2 Revenu
III 4.2.3 Estimation du revenu net moyen tiré de la production du niébé
111.5 DIFFICULTES RENCONTREES
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
IV. 1. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES DES ENQUETES
IV.1.I.Genre
IV.l.2 Niveau d’instruction
IV.2 EFFET DE L’APPUI DU PROJET SUR L’ORGANISATION SOCIALE DE LA PRODUCTION DE NIEBE AU SEIN DU PEA NIEBE DE KOUBRI
IV.3 UTILISATION DES PAQUETS TECHNOLOGIQUES DANS LA PRODUCTION DU NIEBE
IV.3.1 Utilisation des intrants agricoles
IV.3.l.l Semences
IV.3 .1.2 Engrais
IV.3.2 Autres techniques de fertilisation des sols pratiqués par les producteurs
IV.3 .1.3 Pesticides
IV.3 Rendements obtenus
IVA ORGANISATION DE LA VENTE ET LES REVENUS ISSUS DE LA VENTE DU NIEBE
IV.4.1 Vente groupée
IV04.2 Ventes individuelles
IV04.3 Revenus générés par la vente du niébé
IV.5 EFFET DE L’INTENSIFICATION DE LA PRODUCTION DU NIEBE SUR LA VIE SOCIALE DES MENAGES DES MEMBRES DE L’UPN
IV.6 EFFET DE L’UTILISATION DES INTRANTS AGRICOLES SUR L’ENVIRON-NEMENT ET LA SANTE DES PRODUCTEURS
IV.6.1 Différents Types de pesticides chimiques utilisés par les producteurs dans le PEA de Koubri
IV.6.2 Utilisation des pesticides et la gestion des emballages des pesticides
IV.6.3 Effet sur la santé des producteurs
IV.6.4 Problèmes environnementaux
CONCLUSION
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