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Les besoins des poulets
L’alimentation de base de la volaille doit couvrir les besoins d’entretien et de production et elle doit être apportée en différentes proportions.
Les besoins en énergie
Pour le fonctionnement de l’organisme, les poulets ont besoin de fournir de l’énergie. En aviculture, l’énergie métabolisable est l’énergie utilisée puisque c’est la plus facile à mesurer du fait de la particularité anatomique des poulets dont au niveau du cloaque que se débouchent à la fois l’urine, les fèces et l’appareil reproducteur (fèces mélangé avec l’urine). Elle est aussi l’énergie disponible pour les besoins métaboliques des poulets. L’énergie métabolisable est la différence entre l’énergie brute de l’aliment et l’énergie totale excrétée dans les fèces, l’urine et gaz. Les besoins métaboliques des poulets sont les besoins d’entretien (énergie nécessaire au fonctionnement normal de l’organisme et au maintien de la température de l’organisme du corps) et les besoins de production (énergie nécessaire à l’élaboration des produits) [33, 36].
Besoins en protéines
La protéine est composée de plusieurs acides aminés. Le besoin en acides aminés est fortement dépendant de l’indice de consommation et donc de l’âge ; c’est pourquoi, quand les poulettes sont jeunes, le besoin exprimé en mg d’acides aminés par gramme de croissance est le même que le poulet de chair. Mais aussi, pour produire un œuf, une poule a besoin de certains acides aminés en quantité bien définie. Les acides aminés apportés par l’aliment ne correspondant pas forcément aux besoins de production, la poule les transforme pour reconstituer ceux dont elle a besoin. Mais certains acides aminés ne peuvent être fabriqués par la poule qu’à partir des apports alimentaires, ce sont les « acides aminés essentiels ». Cependant, des teneurs élevées en protéine ou acides aminés peuvent avoir un effet négatif sur les performances. Dans les faits, le formulateur doit satisfaire le besoin pour les acides aminés suivant : MET – CYS – LYS – THR – TRP – ISO et VAL [34, 35].
Les besoins en matières grasses
L’addition de lipides au régime augmente l’ingestion d’énergie. En effet, les lipides ont un meilleur rendement énergétique et la production de chaleur lors de leur ingestion est plus faible par rapport aux autres nutriments. L’augmentation de la proportion lipidique dans la ration est utilisée pour l’élevage des poulets en pays tropicaux pour augmenter la densité énergétique de la ration [36, 37].
Les besoins en minéraux
Le calcium et le phosphore sont les principaux minéraux. En effet, Le calcium est le minéral le plus abondant au sein de l’organisme. Il participe à la fabrication du squelette de l’animal tout comme le phosphore. Pour les poulets de chair, l’apport de calcium par l’aliment devra rigoureusement respecter le besoin du poulet à savoir de 1 à 21 jours, il faut une teneur de 0,95 – 1,05% et après 21 jours, de 0,85 – 0,95%. Chez la pondeuse, la formation de la coquille de l’œuf nécessite un apport journalier de 3,5 à 4g de calcium et d’environ 0,50g de phosphore disponible en fonction de l‘âge et du niveau de production. Pour éviter les problèmes de fragilité de coquille, il faut alors augmenter la teneur en calcium de l’aliment en fin de ponte. Un manque de calcium ou un déséquilibre du rapport Calcium phosphore (excès de phosphore) provoque une fragilité de la coquille. La digestibilité du calcium varie en fonction de l’heure de la journée : le calcium est plus digestible la nuit au moment de la formation de la coquille, d’où l’importance de la distribution d’aliment en fin de journée [37].
Les besoins des volailles en sodium sont couverts par l’apport de sel de cuisine dans l’aliment (chlorure de sodium) ou en fonction des apports des autres matières premières (farine de poisson). Un excès de sel s’accompagne d’une surconsommation d’eau qui est éliminée sous forme de fientes (matières blanches) très liquides contenant des particules alimentaires non digérées en raison d’une accélération du transit digestif. Par contre, un aliment contenant une teneur en sodium inférieure à la recommandation sera inappétent pour le poulet. Chez la poule, une bonne ossification est capitale car le squelette joue le rôle de réservoir pour ces minéraux pendant la ponte [37].
Les besoins en oligo-éléments et vitamines
II s’agit du Fer, du Cuivre, du Zinc, ces substances interviennent en quantité infime dans l’aliment. Les oligo-éléments et les vitamines (liposolubles et hydrosolubles) jouent un rôle essentiel dans les réactions biochimiques et enzymatiques
de l’organisme. Ils doivent donc être apportés dans l’aliment des poulets. Dans la formulation des rations, leurs quantités sont généralement au dessus des besoins propres de l’animal dans le but de prévenir d’éventuelles déficiences. Ils sont souvent apportés dans l’alimentation sous forme de compléments minéralo-vitaminés (CMV) [37,38].
Les besoins en eau
Les besoins en eau sont importants. On doit veiller à ce que les animaux aient toujours accès à l’eau propre et en quantité suffisante. Les besoins sont variables en fonction de la saison (chaleur et humidité). En effet, la quantité d’eau dont les volailles ont besoin est de 1/10ème de leur poids vif [32].
Exemple de référence des besoins pour les poulets biologiques
Les tableaux montrant les besoins recommandés pour les poulets bios (Annexe I).
Analyse sensorielle
Notion sur l’analyse sensorielle et la qualité organoleptique
L’analyse sensorielle
L’analyse sensorielle est une méthode utilisée pour décrire les sensations que les humains perçoivent avec leur 5 sens (ouïe, vue, odorat, goût) lors d’un contact avec un produit. La vue fait référence à la perception de la lumière, des couleurs, des formes; l’ouïe à la perception des sons; le goût à la perception des saveurs par la langue au cours de la dégustation; l’odorat à la perception des molécules odorantes ou odeurs soit par inhalation directe, soit au cours de la mastication (voie rétro-nasale); le toucher à la perception de la consistance du produit (dur, croquant, collant, élastique, etc.) et des sensations trijéminales (température, fraîcheur, astringence, métallique, piquant, etc.) [39, 40].
Autrement dit, c’est un ensemble de techniques et de pratiques qui visent à mesurer et interpréter de façon systématique les perceptions de l’homme, l’instrument de mesure étant le sujet humain [41].
La qualité organoleptique
La qualité organoleptique d’un aliment est fondée sur [42] :
L’apparence (forme, couleur) qui est perçue par la vision
La flaveur (arôme, odeur, saveur, goût) qui est perçu en humant l’aliment (odorat) ou en goûtant (goût)
La texture (résistance, consistance à la mastication) perçu par le toucher
La jutosité est liée à la quantité d’eau libre subsistante dans la viande et à la sécrétion de salive stimulée par les lipides
Ces critères permettent de faire une estimation globale de la qualité sensorielle lors de la dégustation.
Intérêt de l’analyse sensorielle
L’analyse sensorielle représente un moyen privilégié de contrôler la qualité d’un produit et constitue surtout une aide précieuse au développement et à la conception de produits nouveaux. Si le produit doit être perçu comme différent, les épreuves d’évaluation sensorielle permettent de confirmer ou d’infirmer cette réalité. De plus, l’analyse sensorielle permet d’améliorer un produit en réponse aux attentes sensorielles du consommateur. Si on cherche à déterminer s’il existe une différence entre des produits à comparer, on réalise le Test discriminatif avec des sujets semi-naïfs. Le Test descriptif est pratiqué dans le but de connaitre, en quoi les produits sont-ils différents avec des sujets qualifiés. Le test hédonique est utile dans le cas où on cherche les préférences des consommateurs avec des sujets naïfs [41-44]
Type d’analyse
Il existe trois grands types de test en analyse sensorielle.
Tests discriminatifs
Un test ayant pour objectif de repérer la différence entre deux ou plusieurs produits pour savoir si, dans notre cas, un changement du mode d’élevage a une conséquence sur la perception finale du produit par le consommateur. Il existe plusieurs types de tests discriminatifs à savoir, le test triangulaire, test A-nonA, … [40]. Le test A- non A s’adresse à des jurys ayant une bonne connaissance d’un produit donné. On désigne le produit de référence par la lettre « A » et on présente aux testeurs une série d’échantillons, en leur demandant tout simplement d’indiquer, pour chacun s’il est A ou non A [40, 45, 46].
Tests descriptifs
Ici, l’objectif est d’aboutir à une description efficace des échantillons analysés. On parle de la définition du « profil sensoriel » du produit. Ces épreuves permettent d’identifier la nature des différences et de les quantifier. Leur mise en œuvre réclame pour la plupart un jury suffisamment entraîné et un traitement statistique complexe. Elles font appel à différentes échelles de cotation. L’épreuve de classement et l’épreuve de profil sont des exemples de tests descriptifs [41, 45, 46].
Tests hédoniques
Contrairement aux tests discriminatifs et descriptifs qui sont des approches analytiques visant à une évaluation objective du produit testé, les tests hédoniques s’attachent à la dimension « plaisir » et aux ressentis personnels des testeurs. Ces tests font appel à des consommateurs naïfs, sélectionnés pour correspondre à la cible du produit et qui sont placés dans les conditions les plus proches possibles des conditions réelles de consommation. L’idée ici consiste donc à prendre une photographie des préférences ou de la satisfaction par rapport au produit, en s’attachant aux ressentis individuels [40, 45, 46].
Le personnel
La personne responsable des analyses sensorielles, du recrutement, de la sélection et de l’entraînement du jury, du choix et de la mise en œuvre des tests sera appelée l’animateur. En effet, cet animateur devra faire preuve de rigueur et d’organisation et devra posséder de bonnes qualités relationnelles. Une connaissance de base en informatique lui sera utile si les séances sont gérées par un logiciel, ce qui est de plus en plus le cas. C’est de l’animateur que dépend en grande partie la réussite du fonctionnement du groupe [47].
Le local
Le local où se déroulent les analyses doit répondre à des normes bien précises. Ce local doit comprendre au moins trois pièces réservées à l’analyse sensorielle: une salle de préparation, une salle de dégustation, et une salle de réunion, auxquelles s’ajoute un bureau pour le personnel [44]. Le Laboratoire d’analyse Sensorielle d’Ambatobe est choisi pour réaliser l’analyse sensorielle des poulets Gasy de notre expérimentation puisqu’il répond aux normes de cette méthode.
La salle de préparation
Il s’agit d’une cuisine, c’est dans cette salle que seront préparés les échantillons [43, 47, 48]. Du point de vue équipement, la salle de préparation de LAS comprend tout le matériel utile pour préparer les échantillons à déguster par les juges.
La salle de dégustation
Cette salle est équipée de cabines individuelles permettant l’isolement des juges. Les dimensions des cabines font partie de la norme [46, 48]. Le plan de la salle de dégustation du LAS Ambatobe suit cette norme dont les cabines sont équipées de différents accessoires : éclairage modulable, un robinet, un crachoir, un système de saisie des données (formulaires papier ou PC).
La salle de réunion
La salle de réunion du LAS Ambatobe est équipée d’une table ronde et d’un tableau dont les juges y seront amenés à confronter leurs expériences et leurs perceptions. Cette salle présente les mêmes caractéristiques d’ambiance que la salle de dégustation [47, 48].
Consignes pour les jurys
Les séances d’analyse sensorielle demandent un très gros effort de concentration aux sujets. Il est donc essentiel d’éviter toute source de distraction. La salle sera conçue et aménagée dans ce but, il sera également nécessaire de demander aux sujets un minimum de coopération. Les consignes suivantes doivent être remises aux sujets et rappelées courtoisement chaque fois que nécessaire [45, 47, 48]. Avant la séance, les consignes suivantes sont à respecter, à savoir :
– Ne pas fumer, boire du café, manger des bonbons, chewing-gums ou autres aliments à forte saveur juste avant la dégustation.
– Ne pas utiliser de rouge à lèvre.
– Ne pas employer de lotions après rasage ou de parfum.
– Ne pas fumer dans la salle de dégustation.
– Le sujet doit être ponctuel et prévenir en cas d’absence.
Durant la séance :
– Lire attentivement le questionnaire avant de commencer le test
– Ne pas hésiter à poser de question ou à demander une explication si un point ne semble pas clair.
– Se rincer la bouche et attendre quelques minutes entre chaque échantillon.
– Ne pas parler pendant le test.
– Ne pas influencer les autres juges.
– Vérifier qu’aucune question n’a été oubliée avant de quitter la séance.
Normes d’abattage de poulets
Pour une bonne qualité de viande de poulets, des normes d’abattage sont à respecter [49,50] :
Transport
Le transport des poulets de la zone d’élevage vers le laboratoire doit avoir un minimum de bien être pour qu’il n’y ait pas d’effet sur la viande obtenue.
L’attente avant abattage
Les volailles doivent rester 8h à 10h de jeun avant abattage. Ce qui suffit pour permettre le vide complet des intestins et ainsi réduire la contamination fécale à l’abattoir. Cette période de mise à jeun comprend l’attrapage des poulets, le transport et le temps d’attente à l’abattoir. Le retrait de l’eau doit se faire le plus tardivement possible. La période de jeun est une étape nécessaire dans le processus d’abattage, mais il faut savoir que dès que l’aliment est retiré, les poulets commencent à perdre du poids. Un poulet perd généralement jusqu’à 0,5% de son poids corporel par heure lorsque l’aliment lui est retiré sur une durée de 12 heure maximum.
Inspection ante-mortem
L’inspection ante mortem doit permettre de préciser :
– Si les volailles sont atteintes d’une maladie transmissible à l’homme ou aux animaux ou présentent des symptômes permettant l’apparition d’une telle maladie.
– Si elles présentent des symptômes d’une maladie ou d’une perturbation de leur état général susceptible de rendre les viandes impropres à la consommation humaine.
– Si elles sont trouvées mortes dans les cages, déclarées impropres à la consommation humaine, les volailles atteintes de la maladie de Newcastle, de choléra.
Abattage
– Accrochage : les poulets sont accrochés par ses pattes par un crochet fixé à la suspente.
– Etourdissement : la tête est plongée dans un bain d’eau sous tension électrique pour tranquilliser l’animal, ce qui facilite la saignée.
– Saignée : le poulet est immobilisé dans un cône et le cou et la tête sortent à l’extrémité. On sectionne les veines de la base du crane, et laisser le poulet dans le cône pendant au moins 5 minutes pour pouvoir recueillir le maximum de sang, puisque une mauvaise saignée entraine un déclassement de carcasse, mais aussi le sang est un milieu favorisant la culture des micro-organismes.
– Echaudage : la plumaison peut se faire à sec ou par voie humide. Cette dernière consiste à tremper les poulets dans une cuve à échauder munie d’une résistance électrique et d’un thermomètre
Effilage et éviscération
Il s’agit d’enlever le jabot, l’œsophage et la trachée, d’exciser la grappe viscérale, sectionner la tête, le cou et les pattes.
Inspection post-mortem consiste à faire :
– L’examen visuel de l’animal abattu
– La palpation et l’incision de l’animal abattu en cas de nécessité.
– La recherche des anomalies de consistance, de couleur, d’odeur et, éventuellement, de saveur.
– Des examens de laboratoire le cas échéant
Lavage
Découpe
Cuisson
Définitions et méthodes d’intervention
Conduite traditionnelle
C’est un système d’élevage sans contrainte de bâtiment, les poulets sont en divagation et l’apport d’aliment est fonction de la disponibilité de l’éleveur.
Conduite améliorée
C’est un système dont les poulets sont claustrés, la santé prise en charge et la ration équilibrée.
L’analyse sensorielle au niveau du LAS Ambatobe
Ce laboratoire d’analyse sensorielle cis à Ambatobe comprend 3 différentes parties dont :
– La salle de préparation contenant la cuisine et tous les matériels nécessaires pour l’abattage, la découpe, le pesage et la cuisson des poulets.
– La salle de réunion équipée d’une table ronde, nécessaire pour donner toutes les instructions aux jurys avant la séance de dégustation et bureau pour le traitement des donnés.
– La salle de dégustation équipée de 8 cabines biens individualisées avec chacune présente un évier, un robinet, un ordinateur pour la présentation des questionnaires et un éclairage de couleur blanche.
Notre objectif est de déterminer s’il y a une différence ou non entre les poulets Gasy du lot amélioré et du lot traditionnel. Donc, c’est une analyse de différence d’où le Test Discriminatif. Il existe plusieurs types de tests discriminatifs, mais nous avons effectué le test A – non A. Ce type d’épreuve s’adresse à des jurys semi-naïfs. On désignera le produit de référence par la lettre A (poulet traditionnel adulte) et on présentera aux juges une série d’échantillons, en leur demandant simplement d’indiquer, pour chacun s’il est A ou non A. Comme l’adulte traditionnel a été désigné le produit A, il a été donc servi de témoin et a été comparé aux trois autres échantillons à savoir le poulet jeune traditionnel, le jeune amélioré et l’adulte amélioré.
– Selon les textes régissant l’Analyse sensorielle, les nombres de juges pour le test A non A (discriminatif) sont de l’ordre de 24 à 30 sujets qualifiés pour une séance.
Discussion et suggestions
Performances de croissance et de productivités
Performances de croissance
GMQ
La conduite d’élevage et le sexe ont une influence sur la croissance des poulets.
GMQ selon les conduites
Par rapport à la conduite d’élevage, nos résultats montrent significativement (p=0,0001) que le GMQ de la conduite améliorée est plus élevée par rapport à ce de la conduite traditionnelle (22,55g/j contre 8,66g/j). Le GMQ des poulets améliorés est similaire à une étude effectuée chez des poulets biologiques en Danemark (20g/j) [52]. Cependant, une autre étude effectuée sur les poulets de chair biologique à Paris a un GMQ plus élevé (33, 09g/j) par rapport à notre résultat [53]. Selon une étude réalisée sur les poulets villageois élevés traditionnellement en Cameroun, le GMQ est de 7g/j, ce qui est concordant avec notre étude sur les GMQ des poulets locaux traditionnels (5 – 10g/j) [54]. Dernièrement, une autre étude en Ethiopie sur les poulets locaux élevés de façon traditionnelle a montré un GMQ de 2,65g/j qui est inférieur à ce de notre étude [55].
Il est normal d’obtenir un tel GMQ chez les poulets élevés de façon traditionnelle du fait que la prise en charge est moindre. L’alimentation apportée par l’éleveur ne couvre pas les besoins même si les poulets débrouillent leurs compléments durant leur divagation. Le résultat d’un GMQ chez les poulets améliorés peut se montrer par l’apport alimentaire équilibré. En effet, l’alimentation joue un grand rôle sur le gain de poids des volailles, un apport suffisant en protéine améliore le gain de poids des volailles [53].
Par rapport au niveau d’amélioration biologique apportée dans cette étude, on a obtenu un GMQ convenable. En effet, en considérant le niveau d’amélioration, il n’est pas encore très haut alors qu’on a déjà un GMQ de 22,55g/j. Si on apporte plus d’amélioration semblable aux poulets de chair biologique, on peut obtenir un GMQ plus satisfaisant. La faible prise de poids des adultes peut être due à la diminution de la fixation des protéines alimentaires en protéines corporelles. En effet, en stade poussin, les constituants du régime en azote et en énergie sont mieux utilisés où la croissance est maximale.
Une autre étude plus approfondie (du point de vue durée et sélection) sur l’amélioration des poulets Gasy est recommandée afin de pouvoir augmenter la performance de croissance des poulets Gasy pour une meilleure production. Une étude sur les caractérisations phénotypiques des poulets Gasy est à suggérer pour un résultat plus précis par rapport à la performance de croissance.
GMQ selon le sexe
Par rapport au sexe, le GMQ des jeunes mâles améliorés est significativement plus élevé par rapport à ce des jeunes femelles améliorées (24,66g/j contre 21,55g/j) à 95% de certitude (p=0,0021), pareil pour la conduite traditionnelle, les mâles ont un GMQ (9,49g/j) significativement (p=0,007) supérieur par rapport aux femelles (8,40g/j) mais inferieur à ceux des mâles améliorés. Ce résultat est également pareil pour la conduite traditionnelle mais supérieur (9,49g/j contre 8,40g/j) (p=0,007). Ces résultats sont conformes mais inférieurs à l’étude sur les poulets de chair de souche Cobb [56] avec un GMQ de 31,6g/j chez la femelle contre 33,9g/j chez le mâle à la 2éme semaine de leur âge. Une autre étude réalisée sur les poulets locaux en Sénégal est également concordant à notre résultat (6 à 8g avec la plus grande valeur chez les sujets mâles) [57].
D’après notre expérimentation, le sexe a une influence sur le GMQ des poulets, les mâles ont un GMQ plus élevé par rapport aux femelles. En effet, d’après une étude réalisée en 1998, « Les mâles, grâce à une action positive de l’androgène, utilisent mieux les protéines alimentaires que les femelles. D’autre part, les mâles apprennent à consommer plus rapidement les aliments que les femelles » [58].
Si on cherche une production de poulets Gasy de chair, l’utilisation des poulets mâles est plus bénéfique et recommandée, une étude portant sur l’analyse sensorielle de la qualité organoleptique entre le sexe des poulets Gasy est à envisager.
ICT
– ICT des jeunes
Du point de vue conduite, les résultats obtenus ont montré une différence significative d’ICT entre les jeunes de la conduite améliorée et les jeunes de la conduite traditionnelle (3,95 contre 6,67) (p=0,01). L’ICT des jeunes améliorés est similaire à une étude réalisée en France chez les poulets de race Jaune Liberté (3,90) [17] et à une autre étude réalisée chez les poulets locaux ardennaise en Belgique (4,41) [59]. Pourtant, l’ICT de ces jeunes améliorés est plus élevée par rapport à une étude en France chez des poulets biologiques label élevés pour un période de 80jours (3,11) [60] et une autre étude réalisée lors d’une Enquête Avicole en 2014 en France chez les poulets biologiques (3,063) à 89 jours d’âge d’abattage [33]. Par contre, l’ICT des jeunes améliorés est plus faible par rapport à l’ICT d’une étude chez des poules de races Géline de Touraine (5,71) en France en 2004 et de la race Bresse (4,59) en France en 2005 [17] et d’une autre chez des poulets locaux élevés en station de recherche en Ethiopie (7,7 – 10,9) [55].
– ICT des adultes
L’ICT des adultes est défini par rapport à la ponte. D’après notre résultat, les adultes améliorés ont une ICT plus faible par rapport aux adultes traditionnels (23,68 contre 26,90). Mais cette différence n’est pas significative (p=0,60). Une étude sur les poulets locaux adultes en Sénégal a montré une ICT (12,8) plus faible par rapport à notre étude [19]. Une étude sur les poulets biologiques pondeurs même montre une IC très faible par rapport à notre résultat (2,49) [60].
– ICT selon le sexe
En comparant l’ICT par rapport au sexe, la différence est statistiquement, hautement significative (p=0,002) avec l’ICT des males est inferieur à l’ICT des femelles (3,61 contre 4,13). Ce résultat est conforme mais plus élevée par rapport à l’étude réalisée chez les poulets de chair Cobb (1,2 chez les femelles contre 1 chez les males) [56].
Tout ce qui affecte le poids vif, la consommation d’aliment ou le gaspillage conditionne la valeur d’ICT. En effet, plus le gain de poids augmente, plus l’ICT diminue. L’aliment (caractéristiques nutritionnelles) joue également un rôle dans ce paramètre, plus l’aliment est énergétique, plus la valeur de l’ICT diminue. Le but de déterminer l’ICT est de pouvoir optimiser la conduite alimentaire (formule, présentation…) ou la conduite d’élevage (matériel et réglage, démarrage, ambiance…). Chez les poulets locaux, certains indicateurs techniques et économiques, comme l’indice de consommation, n’ont pas la même signification que dans les systèmes de production industriels type label. Cette différence traduit le fait que la plupart des poulets de souches locales convertissent très mal leur aliment en produits (viande ou œufs) par rapport aux poulets dits exotiques ou races améliorées [19]. L’élévation de l’ICT chez les poulets Gasy peut aussi s’expliquer par l’existence de période de couvaison (après ponte dont les poules ne pondent pas pendant 45 jours minimum).
Comme les poulets Gasy se divaguent toute la journée, les changements apportés par l’amélioration conditionnant l’ambiance des poulets peuvent affecter leur physiologie de la reproduction ainsi que la croissance. De ce fait, une autre étude plus approfondie sur les conditions d’ambiance des poulets Gasy adulte est utile afin d’optimiser encore plus l’amélioration pour avoir une production plus satisfaisante et de diminuer l’IC.
Performances de productivités
Taux de ponte
Dans notre étude, le taux de ponte est plus élevé chez les adultes améliorés par rapport aux adultes traditionnels (12,32% contre 6,96%) dont les différences sont hautement significatives (p= 0,001).
Le taux de ponte des poulets locaux améliorés est similaire à l’étude effectuée chez les poulets indigènes (12%) dont le pic atteint de 44 % en Nigeria [61]. Ces résultats sont concordants et inférieurs aux études sur les poulets locaux traditionnels en Afrique avec de longue période de couvaison (8,01%) et chez les poules locales améliorées (42,05%) de court période de couvaison [62]. Mais en comparant ces taux aux poulets biologiques label rouge (82%) en France [60], ils sont relativement faibles.
Ces faibles taux de ponte peuvent être dus à l’alternance de couvée et de ponte durant toute l’année. Mais aussi, même si notre étude a déjà apporté une amélioration sur le rendement, une autre étude sur l’ambiance de poulets Gasy est souhaitable afin d’avoir un meilleur rendement tout en gardant l’authenticité de gout que ce soit l’œuf ou la chair.
Afin de pouvoir augmenter le taux de ponte des poulets Gasy améliorés, l’isolement des poules qui ne font que couver et qui ne font que pondre est recommandé, mais aussi, diminuer le temps de sevrage en retirant les poussins de la mère, une semaine après éclosion et une alimentation équilibrée est recommandée. Pour cela, le retour en ponte va être un peu plus tôt.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. Généralités sur les poulets Gasy
I. 2 Situation de l’aviculture villageoise en Afrique et à Madagascar
I. 2. 1 Origine et caractéristiques des poulets locaux domestiques
I. 2. 2 Système alimentaire et habitation
I. 2. 3 Performances de productivités
I. 2. 4 Les maladies des poulets locaux les plus rencontrées à Madagascar
I. 3 Les différents paramètres d’élevage des poulets
I. 4 Les besoins des poulets
I. 4. 1 Les besoins en énergie
I. 4. 2 Besoins en protéines
I. 4. 3 Les besoins en matières grasses
I. 4. 4 Les besoins en minéraux
I. 4. 5 Les besoins en oligo-éléments et vitamines
I. 4. 6 Les besoins en eau
I. 5 Exemple de référence des besoins pour les poulets biologiques
II. Analyse sensorielle
II. 1 Notion sur l’analyse sensorielle et la qualité organoleptique
II. 2 Intérêt de l’analyse sensorielle
II. 3 Type d’analyse
II. 3. 1 Tests discriminatifs
II. 3. 2 Tests descriptifs
II. 3. 3 Tests hédoniques
II. 4 Le personnel
II. 5 Le local
II.5.1 La salle de préparation
II.5.2 La salle de dégustation
II.5.3 La salle de réunion
II. 6 Consignes pour les jurys
II. 7 Normes d’abattage de poulets
III. Définitions et méthodes d’intervention
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I. 1 Cadre de l’étude
I. 2 Type de l’étude
I. 3 Période et durée de l’étude
I. 4 Population d’étude
I. 5 Modes d’échantillonnage et tailles de l’échantillon.
I.5. 1 Modes d’échantillonnage
I.5. 2 Tailles de l’échantillon.
I. 6 Les paramètres étudiés
I. 7 Méthodes d’intervention
I.7. 1 Méthode d’intervention sur l’élevage
I.7. 2 Méthodes d’intervention sur l’analyse sensorielle
I. 8 Modes de collectes des données
I. 9 Modes d’analyse des données
I. 10 Les tests statistiques utilisés
I. 11 Les limites de l’étude
I. 12 Considération éthique
II. RESULTATS
II.1. Description de l’échantillon
II.2. Comparaison de performances de croissance et de productivités
des poulets Gasy suivant les deux conduites (amélioré, traditionnel)
II. 2. 1 Performances de croissance
II. 2. 2 Performance de productivités chez les poulets adultes
II. 2. 3 Autres critères de performances
II.3. Comparaison des qualités organoleptiques et de rendement en carcasse des deux lots de poulets Gasy
II.3.1 Description de l’échantillon
II.3.2 Comparaison du rendement en carcasse entre les deux conduites
II.3.3 Qualités organoleptiques selon la conduite et la catégorie d’âge
II.4. Evaluation du rapport Cout/Avantage d’une amélioration de la conduite des poulets Gasy par rapport à celui conduit traditionnellement.
II. 4. 1 Evaluation des dépenses entre les 2 conduites
II. 4. 2 Evaluation des recettes entre les deux conduites
II. 4. 3 Evaluation des avantages entre les deux conduites
II.5. Récapitulation des faits saillants
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. Réflexion sur la méthodologie
II. Discussion et suggestion
II.1. Performances de croissance et de productivités
II. 1. 1 Performances de croissance
II.1.1.1. GMQ
II.1.1.2. ICT
II. 1. 2 Performances de productivités
II. 1.2. 1 Taux de ponte
II. 1.2. 2 Nombre moyen d’œufs par poule par an
II. 1.2. 3 Taux d’éclosion
II.2. Taux de mortalité
II.2.1 Taux de mortalité des poussins
II.2.2 Taux de mortalité des jeunes et adultes
II.3. Rendement carcasse, rendement gras abdominal et qualités organoleptiques
II.3.1 Rendement carcasse entre les deux conduites
II.3.2 Rendement carcasse selon le sexe
II.3.3 Rendement gras abdominal
II.4. Qualités organoleptiques
II.5. Evaluation du rapport cout-avantage de l’amélioration de la conduite des poulets Gasy par rapport à celui conduit traditionnellement
CONCLUSION
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