Il y avait au moins 150 Millions d’année, tout comme l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Australie et l’Antarctique, Madagascar est l’une de ces plaques continentales provenant de la fragmentation du Super continent Gondwana (Battistini, 1965 ; Fiohlich, 1996). Après cette séparation, Madagascar avait pris sa position environ à 400 à 550 km à l’Est de la côte Est Africaine, et c’est le canal de Mozambique qui les sépare entre eux (Mittermeier et al., 2006). Notre île a été considérée par des naturalistes comme un véritable microcontinent à cause de la multiplicité de ces climats et l’endémicité de sa faune et de sa flore (Paulian, 1961). La flore et la faune de Madagascar sont uniques par leur diversité endémique: le taux d’endémicité atteint 100 % chez les lémuriens, chez les Batraciens, les Palmiers et les orchidées, il atteint 90% (Paulian, 1996). A Madagascar, il y a soixante onze espèces et sous espèces des lémuriformes qui se repartissent en cinq familles. Chez les Primates, une grande diversité allant de forme plus petite comme le Microcebus jusqu’à la forme de grande taille comme le gorille (Zimmermann et al., 1998; Fleagle, 1999). On peut schématiquement séparer les lémuriens de Madagascar en deux groupes principaux suivant leur locomotion: les généralistes englobant les lemuridae, les Daubentonidae, les Cheirogaleidae, les Phanerinae, et les spécialistes pour le saut en position verticale comprenant les Lepilemuridae et les Indriidae (Petter et al., 1977).
ORIGINE DES LEMURIENS
En 1988, les travaux de Yoder et al ont permis de montrer que les primates malgaches provenaient de Lorisiformes d’Afrique et d’Asie, il y avait environ 62 millions d’années. Après leur passage par radeau, les Lémuriens étaient arrivés à Madagascar (Mittermeier et al., 2006). Certes, l’inexistence de compétition avec les singes qui n’étaient pas arrivés à la grande île entraîne la diversification et la maintenance à grand nombre de ces Lemuriformes jusqu’à l’arrivé de l’homme (Fleagle, 1999). Cependant, l’existence des diversifications des climats et de la végétation à Madagascar a permis à ces descendants de Lorisiformes d’aboutir à la radiation extraordinaire et à leur différenciation (Battistini, 1965 ; Roeder et al., 1990; Paulian, 1996 et Battistini, 1996). Certains naturalistes avaient dit qu’on peut penser que tous les lémuriens dérivent de mêmes ancêtres, proche des insectivores et pas encore identifiés. Très tôt, il y a diversification en rameaux secondaire de « Stock lémurien » et spécialisation de chacun d’eux à sa manière surtout dans les modalités de l’adaptation à l’arboricolisme. Les lignées constitutives sont les Adapidés (+) ; les Lémuridae qui ont deux familles satellites, les Indriidae et les Mégaladapidae (+), les Daubentonidae, les Lorisidae (Loricinae et Galaginae), les Cheirogaleidae. Si on se réfère aux documents paléontologiques connus, l’apparition des lémuriformes était à l’Eocène avec les Adapidae, tous fossiles. Parmi tous les primates fossiles, c’est Adapis qui fut le premier découvert dans le gypse de Montmartre (Eocène) et classé par Forsyth Major parmi les primates en 1899.
ORIGINE DU MOUVEMENT
Le système nerveux
Le système nerveux comprend 3 parties principales : l’encéphale, la moelle épinière et les Nerfs.
• Fonctions des nerfs:
On distingue trois sortes des nerfs d’après leur fonction : D’abord, ce sont des nerfs sensitifs qui conduisent au cerveau les impressions reçues par les organes de sens : les yeux, les oreilles, etc.; ensuite, les nerfs moteurs porteur des ordres donnés par le cerveau et enfin, les nerfs mixtes qui possèdent à la fois deux propriétés de ces deux sortes des nerfs.
• Fonctions des centres nerveux:
Les impressions reçues par les sens est apportées aux centres nerveux par les nerfs et sont transformées en ordre de mouvement transmis aux muscles : c’est les réflexes. Chaque centre nerveux possède son rôle particulier:
▶ La moelle épinière porte au cerveau les impressions venues de l’extérieur et transmet aux organes les ordres de mouvement qu’elle reçoit. Mais elle peut être lui-même un centre de mouvements réflexe inconscients, involontaires.
▶ Le cerveau est le siège des facultés intellectuelles: volonté, sensibilité et intelligence; il est aussi le centre des réflexes conscients.
Les muscles
• Fonctions des muscles:
Plusieurs muscles peuvent s’insérer par un même tendon ; si un tendon glisse à la surface d’un os, il peut diminuer son frottement face à l’os. Un même muscle peut avoir des actions différentes selon les types de mouvement effectués, en plus, le mouvement provoqué par un muscle est complexe. Il y a plusieurs types des muscles qui favorisent le mouvement chez les vertébrés : les muscles extenseurs qui ouvrent l’angle des deux os et les muscles fléchisseurs qui le ferment. Ces deux muscles se trouvent au niveau de l’articulation. Mais, pour les articulations zono-styliques, les muscles adducteurs tirent le stylopode vers le plan sagittal et les muscles abducteurs l’en écartent, ainsi, les muscles protracteurs et rétracteurs le tirent respectivement vers l’avant et vers l’arrière; les muscles élévateurs soulèvent une pièce tandis que les muscles dépresseurs abaissent comme le font respectivement le temporal et le digastrique (ou le depressor mandibulae) pour la mandibule. Un segment tourne sous l’action d’un muscle rotateur; dans l’avant bras des primates, les muscles pronateurs et supinateurs font tourner la main. D’après leur mode de fonctionnement, on s’intéresse toujours aux muscles à contraction volontaire: sous l’influence de la volonté, ils peuvent se contracter, c’est-à-dire, modifier leur longueur, ce sont eux qui sont causes de tous les déplacements des membres; leur extrémités sont attachées aux os par des tendons. Dans leur contraction, les muscles agissent comme de véritables leviers sur les différentes parties du squelette et entraînent la mobilité des membres, l’équilibre et la force. On peut dire que les relations entre les fonctions des centres nerveux, des nerfs et des fibres musculaires favorisent tous les mouvements effectués par les vertébrés.
LOCOMOTION DES PRIMATES
Adaptation suivant la taille en relation avec l’habitat
La grande taille de cercopithecinae et des babouins entraîne ses tendances d’être plus terrestre que les espèces de petite taille (Jolly, 1970 ; Gautier-Hion, 1971, 1975), et le modèle d’allometrie des membres observé peut être interprété comme la réponse adaptative de cette changement à la préférence d’habitat (Jungers, 1984a).Le saut diminue avec la taille, tandis que le comportement suspenseur accroît (Fleagle et Mittermeier, 1980; Garber et Easley, 1984).
Adaptation suivant le comportement de locomotion en relation avec l’habitat
Les forêts diffèrent par leur composition floristique et aussi par la hauteur des arbres qui sont divisés en plusieurs strates. L’arrangement et le nombre de support disponible pour les primates au cours de leur déplacement sont souvent complètement différents. Régulièrement à l’intérieur de la forêt tropicale humide, les supports disponibles au niveau de strate inférieur sont différents de ceux de la strate supérieure, et les espèces qui se déplacent et qui se nourrissent dans ces différentes strates utilisent des méthodes relativement différentes pour accomplir leur déplacement. Les primates qui se nourrissent et déplacent au niveau du strate supérieur sont souvent des sauteurs et ils peuvent bien effectuer des déplacements entre les supports verticaux discontinus. Cependant, au niveau de la strate moyen, la forêt est d’habitude plus horizontale et continue et les primates se sont adaptés aux autres types de locomotion telles que, la quadrupedalisme arboricole, ou la suspension. Les primates qui vivent dans les terrains découverts sont bien adaptés au quadrupedalisme terrestre.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES
I-ORIGINE DES LEMURIENS
II-ORIGINE DU MOUVEMENT
II-1-Système nerveux
II-2-Muscles
III-LOCOMOTION DES PRIMATES
III-1-Adaptation suivant la taille en relation avec l’habitat
III-2-Adaptation suivant le comportement de locomotion en relation avec l’habitat
III-3-Adaptation aux habitats spécifiques
III-4-Proportion des membres
III-5-Différents types
III-6-Classification de la locomotion de Primates
IV-BIOLOGIE
IV-1-Morphologies
IV-2-Modes de vie
DEUXIEME PARTIE: METHODOLOGIES
I-REPARTITIONS GEOGRAPHIQUES
II-SITE D’ETUDE
II-1-Localisation
II-2-Climat
II-3-Relief et hydrographie
II-4-Flores
II-5-Faunes
II-6-Population périphérique
III-CLASSIFICATION
III-1-Historique de la taxonomie des lémuriens malgaches
III-2-Classifications proprement dites
IV-MATERIELS DE CAPTURE
V-MENSURATION
VI-MATERIEL DE SUIVI
VII-ETUDE DES COUSSINETS PALMAIRE ET PLANTAIRE
TROISIEME PARTIE: RESULTATS
I-RELATION ENTRE CATEGORIES DE LOCOMOTION ET INDICES INTERMEMBRALES
II-PREUVE ANATOMIQUE DE LA MORPHOLOGIE DIFFERENTE ENTRE Eulemur mongoz et Propithecus verreauxi
III-COORDONNEES POLAIRES CHEZ Eulemur mongoz et Propithecus verreauxi
IV-EMPLACEMENT DES COUSSINETS CHEZ Eulemur mongoz et Propithecus verreauxi
V-COMPORTEMENT DE LOCOMOTION
QUATRIEME PARTIES: DISCUSSION
CONCLUSION