Origine, croissance et développement de l’igname

Importance de l’igname 

L’igname est un tubercule tropical cultivé dans les zones tropicales d’Afrique, des Caraïbes, d’Océanie et d’Asie du Sud par les petits producteurs. Elle constitue l’aliment de base de plus de 155 millions de personnes à travers le monde du fait de sa haute valeur nutritive (Asiedu & Sartie, 2010). L’igname est aussi cultivée comme culture de rente, et est utilisée comme plante médicinale. La teneur élevée des ignames en stéroïdes fait qu’elle intervient dans l’industrie pharmaceutique dans la fabrication des contraceptifs oraux (Bell et al., 2000). Partout ailleurs où les ignames sont cultivées, leur culture et leur consommation revêtent un rôle culturel très important. La littérature ethnographique souligne l’existence de coutumes liées à la production, à la récolte, aux opérations post-récoltes et à l’utilisation des tubercules (Bell et al., 2000; Lebot, 2009; O’Sullivan & Jane Nancy, 2010; O’Sullivan & Ernest, 2008). L’igname est une culture pantropicale mais ce caractère tend à dissimuler des inégalités au niveau de la production. La production mondiale en tubercules d’igname était estimée à plus de 50 millions de tonnes en 2014, et environ 96% de cette production est assurée par l’Afrique de l’Ouest (FAOSTAT, 2015). Les cinq principaux pays producteurs en Afrique de l’Ouest sont par ordre d’importance le Nigéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Benin et le Togo (FAOSTAT,2015).

Au Burkina Faso, l’igname est cultivée principalement dans quatre régions: le Centre-Ouest (Sissili), le Sud-Ouest (Bougriba, Poni, loba, Noubiel), les Hauts Bassins (Houet, Kenedougou, Tuy) et les Casscades (Comoé et Léraba) (Goudou Sinha, 1995). L’igname est aussi cultivée au Nord du Burkina Faso (Arbolé dans le Passoré) par des petits producteurs avec des techniques de conservation des eaux. Au cours de la campagne agricole 2014/2015, une superficie totale de 6725 ha a été emblavée en igname sur tout le territoire national pour une production de 43953 tonnes soit un rendement de 5,6 t ha-l (MARH, 2015) En termes de superficies emblavées, la région du Sud-Ouest vient en tête avec environ 3846 ha, mais en termes de rendements, la région du Centre-Ouest vient en première position avec 9,2 t ha-] (MARH, 2015). D. rotundata et D. a/ata sont les principales espèces rencontrées dans les différentes zones actuelles de production (Goudou-Sinha, 1995). Dans les zones où elle est produite, l’igname est un aliment très apprécié. Etant donné que sa récolte intervient au cours de la période de soudure, l’igname joue un rôle très important dans la sécurité alimentaire, aussi bien pour les populations des zones de production que pour celles des centres urbains. La culture de l’igname est aussi une source de revenu pour la population qui la produit à travers la vente d’une importante partie de la récolte. Cet aspect économique est devenu si important si bien que des journées promotionnelles sont organisées (fête de l’igname de Léo qui est à sa 24ème édition pour l’année 2015).

Durant les années 2005 à 2014, les rendements en tubercules frais au Burkina Faso sont restés en dessous de ceux de la sous-région ouest africaine qui était de 12 t ha l en 2014 (Figures 3&4) (FAOSTAT, 2015).

Exigences écologiques 

Cultures tropicales, les ignames se développent mieux à des températures comprises entre 25°C et 30°C et la croissance de la plante est fortement ralentie à des températures inférieures à 20°C. Une baisse des températures se traduit chez la plupart des variétés par une baisse conséquente de la vigueur ainsi que des rendements en feuilles et en tiges (Lebot, 2009). Durant la saison de culture, l’igname a besoin d’une importante quantité d’eau. La culture de l’igname se pratique avec succès dans les zones où la pluviosité varie entre 1000 et 1800 mm (Onwueme, 1978). Cependant, certaines ignames sont cultivées dans des climats où la pluviosité dépasse 3000 mm, et à l’opposé, il est possible de la cultiver avec une pluviosité de seulement 600 mm, avec un rendement net faible et l’impossibilité de réaliser deux récoltes. Notons que la distribution des pluies est souvent plus importante pour la culture que leur volume. La culture de l’igname requiert au moins cinq mois de pluies lors de son cycle. En cours de cycle, elle peut tolérer de courtes périodes de stress hydrique avec de grandes différences variétales (D. cayenensis étant réputée très exigeante en eau). Mais cela s’accompagne presque toujours d’une réduction du rendement (Bell et al., 2000). Sa tolérance vient en grande partie des réserves disponibles dans le tubercule semence. La forte proportion d’eau dans le tubercule rend sa germination relativement indépendante du statut hydrique du sol.

Le photopériodisme joue un rôle essentiel dans la formation et la croissance des tubercules d’igname. La croissance et le développement des parties aériennes sont favorisés par les jours longs, tandis que l’initiation et le développement des tubercules semblent être stimulés par les jours courts. L’igname est une plante exigeante en termes de fertilité du sol; c’est la raison pour laquelle elle est placée traditionnellement en tête de rotation sur des nouvelles défriches ou sur des vielles jachères (Lebot, 2009). Contrairement à certaines plantes à racines et tubercules, la culture de l’igname n’est pas recommandée sur des sols marginaux (Flach, 1979). Les sols convenant mieux à la culture de l’igname se distinguent par leur capacité d’échange cationique (CEC) plus élevée et un potentiel nutritionnel plus important, principalement pour le Calcium, le Magnésium et le Potassium (Ohiri & Nwokoye, 1983). Des travaux menés en Côte d’Ivoire ont permis d’estimer les quantités d’azote (N), de potassium (K), de Calcium (Ca), de Magnésium (Mg) et de Phosphore (P) exportées du sol par deux variétés d’ignames (D.a/ata et D. rotundata). Elles sont respectivement de 216,178,27,14,10 kg ha-1 pour D. alata et 66, 104,25,9 et 3 kg ha-1 pour D. rotundata (Diby et al., 2009)

Contraintes à la production de l’igname

Plusieurs contraintes entravent la culture de l’igname, si bien que certains auteurs pensent souvent à remettre en cause l’avenir des ignames comme aliment de base pour l’atteinte de la sécurité alimentaire. Ces contraintes concernent l’écologie de l’igname, le matériel de plantation, les maladies et ravageurs et la production de l’igname (Richard et al., 2010).

Sur le plan de l’écologie, la forte exigence des ignames en ce qui concerne la fertilité des sols et en termes de pluviosité est une contrainte majeure à son avenir. Après avoir étudié les effets environnementaux de la culture de l’igname sur la végétation de la commune de Ouake au Benin, Gibiyaye (2013) conclut que la culture de l’igname a contribué à la régression de la végétation naturelle de la commune par suite de l’augmentation des zones d’emprise agricole. La disparition des forêts et jachères, zones privilégiées de production de l’igname est un fait et elle entraine la réduction voire l’abandon du tuteurage pourtant reconnu utile dans la culture de l’igname. La mauvaise pluviosité observée de nos jours du fait des changements climatiques, a une fois de plus renforcé le doute quant à l’avenir de l’igname.

Dans la technique de production traditionnelle de l’igname, la demande en semenceaux est si forte que certains producteurs sont contraints de réduire les superficies cultivées. En effet, 30 à 40% des tubercules récoltés sont utilisés comme semenceaux. A cette indisponibilité du matériel de plantation, s’ajoute le vieillissement de ce matériel. Dans une étude réalisée au Bénin, Dansi (2003) a noté que plus de 80% des variétés utilisées par les producteurs étaient un héritage.

De la plantation au stockage, aussi bien les tubercules que les plants d’igname sont sujets à des attaques diverses. Une étude menée par l’Institut International d’Agriculture Tropicale (lITA) au Nigéria, a révélé que les insectes causent plus de dégâts à l’igname en Afrique, et les coléoptères sont les plus importants de ce groupe (Lebot, 2009). Goudou-Shina (1995) note que les pertes au cours du stockage peuvent atteindre 40%.

Les faibles rendements, l’absence d’itinéraire technique vulgarisé, la quantité de travail au champ et le coût de la main d’œuvre associée, sont autant de facteurs limitant le développement de la culture de l’igname.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Description et importance de l’igname
1.1. Origine, croissance et développement de l’igname
1.2. Importance de l’igname
1.3. Exigences écologiques
lA. Contraintes à la production de l’igname
Conclusion partielle
Chapitre II. Présentation de la zone d’étude, matériel et méthodologie
2.1. Présentation de la zone d’étude
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Climat.
2.2.3. Végétation
2.1.3. Sols
2.1.4. Activités agricoles
2.2. Matériels
2.3. Méthodologie
2.3.1. Enquêtes socio-économiques
2.3.2. Détermination de la densité de plantation
2.3.3. Détennination du rendement des producteurs
2.3.3. Analyse des données
Chapitre III : Résultats et discussion
3.1. Résultats
3.1.1. Pratiques culturales actuelles dans les systèmes de culture à base d’igname
3.1.1.1. Mode de gestion de la fertilité des sols
3.1.1.1.1. Rotations
3. 1.1.1.2. Associations
3. 1.1.1.3. Fertilisation minérale
3. 1.1.1.4. Fertilisation organique
3.1.1.2. Itinéraires techniques
3.1.1.2.1. Variétés d’ignames cultivées
3.1.1.2.2. Matériel de plantation
3.1.1.2.3. Préparation du sol
3.1.1.2.4. Plantation
3.1.1.2.5. Densités de plantation
3.1.1.2.6. Entretiens des cultures
3.1.1.2.7. Maladies et les ravageurs
3.1.1.2.8. Récolte
3.1.1.2.9. Modes de stockages des tubercules d’ignames
3.1.2. Rendements
3.1.2.1. Rendement en tubercules frais
3.1.2.2. Production en matière sèche des tubercules d’igname
3.2. Discussion
3.2.1. Diversité des pratiques culturales
3.2.2. Variabilité des rendements intra producteurs
3.2.3. Variabilité des rendements inter producteurs et inter communes
Conclusion Générale
Bibliographie
ANNEXES

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