Organismes de développement et perceptions paysannes

Le niveau d’instruction faible de la population

                La population d’Anjahambe possède généralement un niveau d’instruction faible. Nous avons constaté cela lors des enquêtes que nous avons menées sur le terrain. La plupart des paysans ont eu du mal à s’exprimer, à expliquer une information. D’après ce tableau n°6, nous constatons que 19,49% de la population enquêtée n’ont jamais fréquenté l’école. Il s’agit généralement des parents âgés et des petits enfants. Ces individus sont analphabètes, voilà pourquoi les formations dispensées par les organismes de développement leur sont parfois inaccessibles. Ils se laissent quelque fois duper par les profiteurs (collecteurs) qui viennent acheter leur production. D’autre part, 38,88% des enquêtés ont fréquenté les écoles primaires, mais ils n’ont pas obtenu le diplôme CEPE. Cela est dû au peu d’importance que les habitants accordent à l’éducation. Seulement 31,27% des enquêtés ont le diplôme CEPE, 7,41% ont le BEPC, 1,22% ont le BACC. Ce bas niveau d’instruction pose un problème pour le développement de la commune car les habitants ne sont pas suffisamment qualifiés pour entreprendre des innovations. Les habitants locaux minimisent l’enseignement pour de nombreuses raisons :
– Le manque d’enseignants et de salles de classe, ce qui entraîne le sureffectif des élèves dans les classes ;
– L’absence du suivi pédagogique favorise l’absence fréquente des enseignants ;
– L’insuffisance de matériels didactiques et tables bancs, d’où l’apprentissage difficile
– L’éloignement des écoles démotive les parents d’élèves pour la scolarisation de leurs enfants.

Des infrastructures sanitaires limitées

                      En ce qui concerne les infrastructures de soins, la capacité d’accueil s’avère limitée, pour des raisons matérielles. Pour les deux établissements sanitaires, le nombre des salles se résume comme suit :
– Une salle de BLU ;
– Deux salles d’accouchement ;
– Une pharmacie ;
– Deux salles de soins ;
– Quatre salles d’hospitalisation.
Ils ne possèdent pas de bloc opératoire. Et en cas de nécessité, les malades sont transférés à Vavatenina ou à Fénérive-Est, avec un moyen de transport aléatoire car les centres de soins existants ne disposent pas d’ambulance. En cas d’urgence, le malade est évacué par de simples moyens de transport (charettes, « filanjana » ). Ces matériels ne permettent pas de satisfaire toutes les prestations médicales. Outre les difficultés dans le domaine de l’éducation et de la santé, la mentalité de la population pose également des problèmes.

La technique culturale

                        La culture de riz se fait essentiellement dans le fond des vallées, pour la riziculture irriguée et inondée, et dans la montagne, pour la riziculture sur brûlis. Les paysans pratiquent la culture itinérante sur brûlis en raison de l’insuffisance des plaines aménageables. Ils sont mal équipés car utilisent des matériels rudimentaires comme : l’« Angady » ou la bêche, la pioche, le « antsy » ou la coupe-coupe. Les paysans ont recours aux bœufs pour le piétinage des rizières et pour le transport des produits agricoles. Cette technique culturale justifie l’affirmation de Marie-Hélène DABAT comme quoi « L’agriculture malgache est encore largement caractérisée par la prédominance de modes de production basés sur des techniques culturelles traditionnelles, peu performantes mais éprouvées »33. Dans la commune rurale d’Anjahambe, le travail rizicole se réalise en plusieurs étapes :
– La préparation du sol, effectué à l’aide des outils manuels. (cf. photos n°5 et n°6)
– Le semis qui se fait dans une parcelle spéciale ou par le semis direct dans la vallée ;
– Le repiquage en désordre consistant en la transplantation des jeunes plants dans les rizières;
– L’entretien, qui consiste à lutter contre les mauvaises herbes ;
– Et la moisson

Une production généralement en baisse

                        La production de girofle a considérablement baissée durant la campagne de 2013 par rapport aux deux campagnes précédentes à cause de la coupe excessive des branches et la cueillette abusive des feuilles du giroflier pour la préparation des huiles essentielles38. Cette production a chuté notamment dans l’Analanjirofo, qui fut reconnu comme producteur de girofle, car elle est passée de 10 000 tonnes à 500 tonnes en 2013. La fabrication excessive d’huiles essentielles à base de girofle est donc une menace pour les girofliers car la plupart des planteurs les coupes prématurément pour satisfaire la demande des fabricants d’huile.

La culture de canne à sucre : une culture industrielle destinée à l’autoconsommation

             La canne à sucre constitue la principale culture industrielle dans la commune d’Anjahambe. Le rendement atteint 12,5 tonnes par hectares. Mais en raison du manque des moyens de transport et de l’insuffisance des circuits commerciaux, la production de canne à sucre est parfois destinée à la consommation quotidienne. Elle est utile dans la préparation du café et dans la fabrication des boissons alcooliques : « Toaka gasy » et « Betsabetsa ».

Les problèmes du secteur élevage dans la commune rurale d’Anjahambe

Le secteur élevage rencontre plusieurs problèmes :
– les techniques sont encore rudimentaires (cf : photos n°10 et n°11) ;
– le problème de vols. TSIRAHAMBA Sylvestre confirme cela en disant que « parmi les facteurs qui empêchent le développement de l’élevage à Madagascar, il y a l’ampleur de l’insécurité en milieu rural, le problème de la santé animale, le manque de moyens, notamment pour l’amélioration de la race locale ».
– Le blocage au niveau de la commercialisation des produits d’élevage à cause de l’insuffisance des marchés ou des circuits commerciaux pour le bétail. Dans les Fokontany, la vente de viande se fait sur la varangue, elle peut être parfois ambulante où une personne l’emporte, fait de la porte à porte, de village en village ;
– il y a également le problème de transport pour faire sortir les produits d’élevage vers le milieu urbain ;
– la technique d’élevage se pratique de façon extensive : peu productive, avec un suivi sanitaire limité. Cela est dû à l’insuffisance de techniciens qui s’occupent du secteur élevage dans le pôle.
– Anjahambe ne possède pas des infrastructures d’élevage telles que le bureau de vaccination, l’abattoir…
– les maladies qui frappent les animaux, comme la douve du foie et les parasites intestinaux. Il y a aussi l’apparition d’autre maladie mortelle selon les paysans et dont le symptôme se présente comme suit : l’animal boit beaucoup, puis il court, et peu de temps après il meurt. Concernant la santé animale, MINTEN (B) et al. affirment que le plus gros problème est lié à « l’insuffisance des services offerts en matière de santé animale qui s’ajoute à la non-disponibilité de vaccins ».

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LA COMMUNE RURALE ANJAHAMBE 
CHAPITRE I : DES CONDITIONS NATURELLES ASSEZ DEFAVORABLES
I- Des reliefs fortement accidentés et une couverture végétale en voie de dégradation
1. Des reliefs fortement accidentés
2. Une formation végétale assez riche mais en voie de dégradation
II- Le réseau hydrographique et les conditions climatiques de la commune rurale Anjahambe
1. Une hydrographie dense mais difficilement exploitable
2. Les caractères climatiques de la commune rurale Anjahambe
III- Une pédologie à caractères très variées et des ressources du sous –sol faiblement exploités
1. Une pédologie caractéristique de l’Est malgache
2. Un sous –sol riche mais faiblement exploité
CHAPITRE II : DES CONDITIONS SOCIALES DIFFICILES
I- La situation démographique dans la commune rurale d’Anjahambe
1. La répartition par âge et par sexe de la population
2. Les mouvements naturels de la population d’Anjahambe
3. Une population à forte densité et inégalement répartie sur le territoire
II- Le domaine de l’éducation et de la santé : des secteurs généralement délaissés
1- L’éducation : un secteur en difficulté dans la commune rurale Anjahambe
2- Un encadrement médical assez précaire
III- Une population à mentalité traditionnaliste
1- Les funérailles, source d’énormes dépenses
2- Le « hati-damba », un rituel nécessitant un sacrifice de zébu
3- Les autres types de « tsaboraha » , des évènements qui tiennent une place très importante
CHAPITRE III : UNE SITUATION ECONOMIQUE DEPLORABLE
I- Une population généralement pauvre
1- Un revenu faible des paysans
2- Une part importante de l’alimentation dans les dépenses
3- Un budget des ménages déficitaire pour certains Fokontany
II- Les difficultés dans le domaine économique
1- Un secteur agricole improductif caractérisé par l’archaïsme cultural
2 L’élevage : un secteur aidant l’agriculture mais qui se trouve en difficulté
3 La pêche et l’artisanat : des secteurs moins porteurs dans la commune Anjahambe
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : LA DIVERGENCE DES PERCEPTIONS PAYSANNES ET LES PROPOSITIONS DE SOLUTIONS POUR DEVELOPPER LA COMMUNE D’ANJAHAMBE
CHAPITRE I : LES ORGANISMES INTERVENANT DANS LA COMMUNE ANJAHAMBE, LEURS VISIONS ET LEURS REALISATIONS
I- L’organisme Voahary Soa et le PSDR (Projet de Soutien Pour le Développement Rural)
1- L’organisme Voahary Soa
2- Le PSDR (Projet de Soutien pour le Développement Rural)
II- Le PPRR (Programme de Promotion des Revenus Ruraux) et le CSA (Centre des Services Agricoles)
1- Le PPRR (Programme de Promotion des Revenus Ruraux)
2- Le CSA (Centre des Services Agricoles)
CHAPITRE II : LES PERCEPTIONS PAYSANNES FACE AUX INTERVENTIONS ET REALISATIONS DES ORGANISMES D’APPUI
I- Une perception positive de certains paysans vis-à-vis des actions des organismes d’appui
1- Les organismes de développement contribuent au développement de la commune Anjahambe
2 Les organismes de développement améliorent la situation sociale
3 Les organismes de développement améliorent la situation financière des habitants et la commune en générale
4 Des changements psychologiques en faveur du développement
II- Perception négative des paysans face à l’intervention des organismes d’appui
1- La persistance des problèmes sociaux
2- Des problèmes économiques encore irrésolus
3- Des interventions parfois inadaptées aux contextes locaux
4- Des interventions fortement critiquées par les paysans producteurs et par les organisations paysannes
CHAPITRE III : LES SOLUTIONS A PRENDRE POUR DEMARRER LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE D’ANJAHAMBE
I- Des solutions pour l’amélioration de la situation sociale
1- Renforcer la scolarisation des enfants et l’alphabétisation des adultes
2- La limitation des naissances : une solution face à l’insuffisance des ressources
3- Le renforcement de la politique de prévention et de lutte contre les maladies
4- Lutter contre la corruption et renforcer la bonne gouvernance
II- Des solutions pour le développement économique de la commune d’Anjahambe
1- Les stratégies pour développer les activités agricoles
2- Les stratégies pour développer l’exportation des produits agricoles de la commune d’Anjahambe
3- Le renforcement des autres secteurs d’activités
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

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