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Commission Nationale de Pharmacovigilance
La Commission nationale auprès de la Direction du Médicament et de la Pharmacie est l’instance officielle consultative chargée de :
• Proposer la stratégie/politique à mettre en œuvre pour le déroulement d’une pharmacovigilance performante,
• Recueillir et évaluer les informations sur les effets inattendus ou toxiques des médicaments postérieurement à la délivrance de l’autorisation de débit des spécialités pharmaceutiques,
• Informer le Centre National de PV de toutes les mesures concernant la commercialisation et le retrait des médicaments,
• Donner un avis au Ministère sur les mesures à prendre pour faire cesser les incidents et les accidents liés à l’emploi d’un médicament ou tout autre produit de santé,
• Donner un avis consultatif au Ministère pour toute question se rapportant à la pharmacovigilance,
• Proposer au Ministre de la santé les enquêtes et les travaux qu’elle estime utiles à l’exercice de la pharmacovigilance et qui seront exécutés par le centre précité,
• Réévaluer les réactifs destinés aux analyses de biologie médicale,
• Réévaluer les informations sur les incidents causés par des dispositifs médicaux et donner un avis sur les mesures à prendre pour faire cesser ces incidents.
• Evaluer les risques encourus par les sujets participant à un essai thérapeutique clinique suite à l’administration de médicament ou à l’utilisation d’un dispositif médical, et décider de la poursuite ou de l’arrêt de l’essai sur la base d’un rapport périodique de pharmaco-toxico-matériovigilance, établi par le CNPV en relation avec l’équipe chargée de l’essai.
La Commission Nationale de Pharmacovigilance est composée des représentants des structures suivantes :
9 La Direction du Médicament et de la Pharmacie,
9 La Direction du centre National de Pharmacovigilance,
9 La Direction des Programmes de Santé,
9 L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II,
9 Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments Vétérinaires (LNCMV),
9 Le Conseil National de l’Ordre des Médecins,
9 Le conseil National de l’Ordre des Pharmaciens.
La présidence est assurée par la DMP. La Commission se réunit sur demande du Président chaque fois qu’il est saisi par la CNPV et chaque fois qu’une question urgente est à l’ordre du jour [9], [8].
Comité Technique de Pharmacovigilance
Le Comité Technique de Pharmacovigilance est un comité scientifique ayant pour missions de :
Constituer une cellule permanente de spécialistes en Pharmacologie et d’experts cliniciens pouvant, en cas d’effets indésirables sérieux, évaluer les risques encourus par l’homme et proposer les mesures à prendre à la Commission Nationale de Pharmacovigilance ,
Donner un avis technique sur toutes les questions d’ordre scientifique se présentant au Centre National de Pharmacovigilance,
Préparer les travaux de la Commission Nationale,
Programmer et décider de l’opportunité des enquêtes de Pharmacovigilance et en examiner les résultats,
Répondre à toute demande d’avis scientifique présentée par le Ministre de la Santé,
Planifier le programme annuel des activités scientifiques et de recherche à entreprendre.
Le Comité technique est présidé par le Directeur du Centre Marocain de Pharmacovigilance. Ses membres sont :
Les responsables des structures régionales de pharmacovigilance,
Les représentants de la pharmacovigilance du service de la santé militaire,
Les coordonnateurs de la pharmacovigilance au sein des différents programmes de santé,
Six experts médecins spécialistes,
Trois pharmaciens, trois pharmacologues, trois toxicologues,
Un épidémiologiste,
Un statisticien.
Le Comité Technique peut s’adjoindre toute personne compétente si l’ordre du jour l’exige.
Le Comité Technique se réunit régulièrement une fois par trimestre et sur demande du président chaque fois qu’une question urgente est à l’ordre du jour [9], [8].
Centre Marocain de Pharmacovigilance
Selon les Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance du Maroc [8] :
Le Centre National de Pharmacovigilance travaille, en duo avec le Centre Antipoison du Maroc avec lequel, il partage les compétences humaines et les moyens logistiques de fonctionnement.
Il a pour mission, de mettre en place le Système National de Pharmacovigilance et de gérer les moyens nécessaires pour le bon fonctionnement des Centres régionaux de PV. Il définit les orientations de la Pharmacovigilance, coordonne les actions des différents intervenants et veille au respect des procédures des Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance.
Il est chargé de :
Organiser les activités techniques de la pharmacovigilance au niveau national et régional.
Proposer la nomination par le Ministre de la Santé et les responsables des centres régionaux.
Assurer la coordination entre les différents intervenants de la pharmacovigilance.
Assurer le contact avec le Centre Collaborateur de l’OMS pour la pharmacovigilance.
Réaliser et coordonner toute enquête visant à évaluer mieux l’ampleur d’un effet indésirable.
Assurer la formation du personnel des centres régionaux dans les méthodes de recueil, de validation, d’imputabilité et d’enquêtes en pharmacovigilance.
Assurer l’information sur l’usage rationnel du médicament et les effets indésirables auprès des autorités, des professionnels de santé, des medias et du public.
Fiche jaune de notification des EIM du CMPV
Cette fiche comporte plusieurs items :
Nom, prénom, âge, sexe, adresse, et téléphone.
Antécédents médicaux et chirurgicaux, accidents médicamenteux antérieurs.
Tous les médicaments consommés par le patient avec l’indication du traitement, la date du début à l’arrêt du traitement, la posologie et la voie d’administration.
La description de l’effet indésirable avec le délai d’apparition après la prise médicamenteuse, l’arrêt du traitement, le traitement correcteur, la notion de réadministration avec ou sans rechute si elle a été effectuée.
Les diagnostics différentiels avec les données des examens reçus, les facteurs de risques favorisant l’apparition de l’effet indésirable.
La gravité et l’évolution de l’effet indésirable.
Dans la fiche jaune la gravité est évoquée dans les quatre situations :
9 Hospitalisation ou prolongation de l’hospitalisation.
9 Séquelles.
9 Mise en jeu du pronostic vital.
9 Décès.
L’EIM peut évoluer vers :
La régression de l’EIM.
Un état stationnaire.
Le décès
La guérison avec des séquelles.
La fiche jaune de notification est mise à la disposition des professionnels de santé, par les délégations médicales, les directions de CHU, l’Ordre National des Médecins et les Syndicats des Pharmaciens.
En plus de la fiche jaune de déclaration des EIM, nous avons aussi eu recours aux fiches envoyées par les industries pharmaceutiques au CMPV, et qui déclarent les EIM suspectés pour leurs spécialités.
Fiches envoyées par les industries pharmaceutiques
Elles sont soit :
¾ Sous forme de tableaux indiquant la nature des EIM avec la DCI de la spécialité incriminée, les informations complémentaires sur le patient, la date de prise du médicament, le délai et la date d’apparition de l’EIM, la date d’arrêt du traitement, la date de réception du cas au niveau du laboratoire.
¾ Sous forme de Periodic Safety Update Reports (PSUR) c’est un formulaire adopté par les fabricants et standardisé au niveau international.
Méthodes
Définitions des cas
Selon les Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance du Maroc [9]:
Un effet indésirable est une réaction nocive et non voulue, se produisant aux posologies normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d’une maladie ou la modification d’une fonction physiologique ou résultant d’un mésusage du produit de santé, constituant un syndrome de sevrage lors de l’arrêt du produit ou un syndrome de dépendance, ainsi que toute réaction découlant d’un usage abusif. Il comprend toute réaction nuisible pouvant découler d’une mauvaise qualité du produit de santé.
Un effet indésirable grave est un effet indésirable létal ou mettant en jeu
le pronostic vital ou entrainant une invalidité ou une incapacité, ou provoquant ou prolongeant une hospitalisation.
Sélection des fiches
Critères d’inclusion
Les cas qui ont été reçus dans notre étude sont ceux reportés sur les fiches jaunes et relatifs à des EIM provoqués par tout produit de santé à l’exception des plantes.
Selon les Bonnes Pratiques de Pharmacovigilance du Maroc [7] les produits de santé incluent, les médicaments et les produits biologiques, les produits de la biotechnologie, les produits diététiques et les suppléments alimentaires, les plantes médicinales, les produits cosmétologiques, les produits homéopathiques, ainsi que les produits utilisés en diagnostic biologique et radiologique, et les produits à usage vétérinaire que ces produits aient bénéficié de l’autorisation de mise sur le marché ou qu’ils soient en cours de développement.
Critères d’exclusion.
Les cas exclus sont ceux correspondant à :
¾ Toute demande d’information sur un médicament colligée par CMPV
¾ Tout surdosage médicamenteux intentionnel, ou tout effet relatif à l’usage des plantes.
¾ Les fiches non exploitables, par exemple :
– Fiches illisibles reportées par fax
– Fiches ne comportant pas les informations suivantes : description de l’EIM, médicament impliqué et délai d’apparition de l’EIM
Analyse des fiches.
Les données ont été saisies sur EPI Data* [version 3.0, Septembre 2003] EPI Data est un programme destiné à la saisie et à la documentation de donnée. Le traitement des données a été effectué sur le logiciel EPI INFO* version 06 [Epidémiologie informatique version 1999].
L’analyse de nos données a porté sur une analyse descriptive et analytique de l’ensemble des EIM ainsi que celle des EIM graves notifiés par le CMPV durant la période.
Etude descriptive.
Elle a concerné l’ensemble des EIM ainsi que les EIM graves :
o Les caractéristiques démographiques des patients (selon les différentes tranches d’âge et le sexe).
o Les classes thérapeutiques impliquées dans l’apparition des EIM (utilisation de la classification du VIDAL), le nombre de médicaments dans une même fiche.
o La nature de l’EIM et son délai d’apparition. Le délai d’apparition d’EIM après administration du médicament a été classé comme suit :
Délai court, quand il est inferieur à 24 heures.
Délai moyen, quand il est compris entre 24 heures et 30 jours
Délai prolongé quand il est supérieur à 30 jours
o La notion de recours a un traitement correcteur, s’il y a eu une éventuelle réadministration du médicament.
o La notion d’arrêt du traitement et l’évolution de l’EIM. o Les facteurs associés.
o Le type de notificateur (médecins CHU, médecins santé publique, pharmaciens d’officine …).
Parmi les EIM graves, nous avons déterminé :
• Le pourcentage des EIM graves parmi l’ensemble des EIM colligés durant la période d’étude.
• L’indice de gravité lié à chaque classe médicamenteuse que nous avons appelé « morbidité » :
La létalité observée avec les classes médicamenteuses impliquées dans les décès :
Etude analytique.
Elle a porté sur :
La comparaison des caractéristiques des patients ayant développé les EIM dans la population I (cas ayant un EIM grave) et ceux de la population II (cas n’ayant pas d’EIM grave). Nous avons utilisé le test du Chi deux pour la comparaison des variables qualitatives, et le test de Student pour les variables quantitatives. La significativité est validée quand le pourcentage est inferieure à 0,05.
La vérification de l’hypothèse obtenue à l’issue de l’étude descriptive à savoir :
– Les AINS et les antibiotiques sont les classes les plus pourvoyeuses d’EIM graves.
– Les AINS sont les plus impliqués dans la survenue d’hémorragies digestives.
– Les antibiotiques sont les plus impliqués dans la survenue de toxidermies graves.
La validation de ces hypothèses a été effectuée grâce à la méthode « cas − non cas », mode d’analyse des données de PV permettant, par comparaison interne, de rechercher une éventuelle association (quantifiée par le calcul d’un rapport de Cotes ou Odds ratio) entre la prise d’un médicament et la survenue d’un événement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYSTEME MAROCAIN DE PHARMACOVIGILANCE
1. Historique
2. Organismes de centralisation de la pharmacovigilance
2.1 Commission Nationale de Pharmacovigilance
2.2 Comité Technique de Pharmacovigilance
2.3 Centre Marocain de Pharmacovigilance
DEUXIEME PARTIE : CADRE DE L’ETUDE MATERIEL ET METHODE
1. Cadre de l’étude
1.1 Type et durée de l’étude
1.2 Lieu de l’étude : CMPV
1.3 Limites de l’étude
2. Matériels et méthodes
2.1 Matériels
2.1.1 Fiche jaune de notifications des EIM du CMPV
2.1.2 Fiches envoyées par les industries pharmaceutiques
2.2 Méthodes
2.2.1 Définition des cas
2.2.2 Sélection des fiches
2.2.2.1 Critères d’inclusion
2.2.2.2 Critères d’exclusion
2.2.3 Analyse des fiches
2.2.3.1 Etude descriptive
2.2.3.2 Etude analytique
3.1 Etude descriptive
3.1.1 Analyse de l’ensemble des EIM
3.1.1. 1 Patients
3.1.1.1.1 Caractéristiques démographiques
a) Age des patients
b) Sexe des patients
3.1.1.2 Médicaments
3.1.1.2.1 Classes thérapeutiques impliquées dans la survenue de l’EIM
3.1.1.2.2 Poly médication chez les patients présentant un EIM
3.1.1.3. Effets indésirables médicamenteux
3.1.1.3.1 Nature des effets indésirables
3.1.1.3.2 Délai d’apparition de l’EIM
3.1.1.3.3 Notion de réadministration positive
3.1.1.3.4 Instauration d’un traitement correcteur
3.1.1.3.5 Arrêt du médicament
3.1.1.3.6 Evolution des EIM
3.1.1.4. Facteurs associés
3.1.1.5. Types de notificateur
3.1.1.5.1 Répartition des EIM selon le type de déclarant
3.1.1.5.2 Progression de la collaboration des notificateurs en fonction des années
3.1.2. Analyse des EIM graves
3.1.2.1. Fréquence des EIM graves
3.1.2.3. Patients
3.1.2.3.1 Caractéristiques démographiques
a) Age des patients
b) Sexe des patients
3.1.2.4.Médicaments
3.1.2.4.1 Classes thérapeutiques
3.1.2.4.2 Polymédication chez les patients présentant un EIM grave
3.1.2.5. EIM graves
3.1.2.5.1 Nature des effets indésirables
3.1.2.5.2 Délai d’apparition de l’EIM
3.1.2.5.3 Notion de Réadministration du médicament
3.1.2.5.4 Traitement correcteur
3.1.2.5.5 Arrêt du médicament
3.1.2.5.6 Evolution
3.1.2.6. Facteurs associés
3.1.2.7. Morbidité et létalité aux différentes classes thérapeutiques
3.1.2.8. Nature des effets indésirables observés avec les AINS et les antibiotiques
3.1.2.8.1 Nature et gravité des EIM observés avec les AINS
3.1.2.8.2 Nature et gravité des EIM observés avec les antibiotiques
3.2 Etude analytique
3.2.1 Comparaison des variables des deux populations
3.2.2 Vérification des hypothèses soulevées lors de l’étude descriptive et détection des signaux
3.2.2.1 Association entre la prise d’AINS et d’antibiotiques et survenue d’EIM graves
3.2.2.2 Hémorragies digestives liées à l’utilisation des AINS
3.2.2.3 Toxidermies graves liées à l’utilisation des antibiotiques
4. Discussions
4.1Fréquence des EIM graves
4.1.1 Proportion des EIM graves entrainant une (H/HP)
4.1.2 EIM mettant en jeu le pronostic vital
4.1.3 EIM associés à la survenue de décès
4.2 Caractéristiques démographiques des patients
4.2.1 Age des patients
4.2.2 Sexe des patients
4.3. Médicaments
4.3.1Classes thérapeutiques impliquées dans la survenue de l’EIM grave
4.3.2 Comparaison des classes thérapeutiques responsables de décès
4.3.3Nombre de médicaments dans une même fiche
4.3.4Nature de l’EIM grave
4.3.5Comparaison de la nature des EIM mortels du Centre Midi-Pyrénées et ceux de notre étude
4.3.6Délai d’apparition de l’EIM grave
4.3.7Traitement correcteur
4.3.8Réapparition de l’EIM après réadministration du médicament
4.3.9Evolution de l’EIM grave
4.4 Facteurs associés à la prise du médicament
4.5 Détection des signaux
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES
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