Organisations paysannes et sécurité alimentaire

Organisations paysannes et sécurité alimentaire

Le contexte économique et social

L’histoire de l’economie nigerienne peut schematiquement se scinder en trois grandes periodes correspondant a une conception d i f fe re n te du role de l’etat e t des agents prives dans l’economie. I opériode’. 1960/75 : sur c e t te periode, l’economie nigerienne e s t dominee par le secteur rural. Au debut des annees 1960, 6% seulement de la population reside en milieu urbain. Le taux de monetarisation ( masse monetaire sur PIB ) e s t a peine superieur a 5% ( il e s t de 16 % aujourd’hui) ce qui denote la place importante d’une agriculture tournee vers l’auto consommation. Le PIB e s t issu pour environ 60% du secteur agricole. L’arachide constitue le moteur de l’economie monetaire durant toutes ces annees. Elle represente 50 a 70% des re c e t te s d’exportation du pays. De 1960 a 1967, les recoltes cerealieres sont excedentaires. A par t ir de 1968, la situation climatique s’inverse.

De 1973 a 1975, le pays subit l’une des plus grandes secheresses de son histoire : les productions agricoles chutent, le cheptel bovin tombe a la moitie de son niveau de 1968. L’ensemble de l’economie subit le cont recoup de c e t te situation e t le PIB par t e t e diminue de plus de 40%. 2 °période v. 1975/82 : L’economie e s t marquee par la mise en exploitation de l’uranium qui represente vite les trois quar ts des exportations en valeur (l’arachide contribuait a environ 60% des r e c e t te s d’exportation auparavant). Cet te nouvelle ressource transforme radicalement les donnees de l’economie nigerienne. La s t ru c tu re du PIB se modifie : l’agriculture ne represente plus que 40%. L’ensemble des secteurs e s t entraine, mais en particulier c’est le secteur moderne ta n t public que prive qui se developpe le plus vite. L’agriculture su je t te a une cer taine diversification avec le developpement du niebe e t de l’oignon connait des transformations modestes.

En fin de periode, les perspectives s’assombrissent

Le marche de l’uranium s’oriente a la baisse. En 1982, le niveau eleve du service de la d e t te , ainsi que le changement d’at t i tude des bailleurs de fonds conduit a une crise financiere. 3 ° période’. 1 9 8 2 /2 0 0 0 : a par t ir de 1982, le Niger s’engage dans une politique d’ajustement s tructurel. Depuis lors, les phases d’ajustement se succedent entrecoupees de periodes transi toires, mais avec l’instabilite politique, la depreciation de la naira (monnaie du Nigeria) e t la degradation des re c e t te s publiques, ces ajustements n’ont pas permis de maitriser les deficits. L’agriculture re s te , une nouvelle fois, un peu a l’ecart de ces bouleversements. La pluviometrie e s t mediocre durant les annees 1980, particulierement en 1984 annee de secheresse. Les cultures de contre-saison connaissent un nouvel essor a la suite de la secheresse. Un certain nombre de produit comme les oignons deviennent des ressources d’exportation appreciables. Cependant l’essentiel de l’activite agricole se perpetue sur la base de l’extension des superficies cultivees, poursuivant ainsi un processus extremement preoccupant de degradation du capital ecologique En 1994 la devaluation du f ranc CFA contribue a at ten u e r les deficits mais l’economie manque de moteur e t les equilibres macro-economiques se realisent a un niveau t r e s faible des flux de production, de consommation e t d’investissement.

Actuellement, le Niger e s t classe parmi les pays les plus pauvres du monde avec un PIB par habi tant de l’ordre de 250 $ EU. Avec un indice de developpement humain de 0,293 en 1998, le Niger e s t classe 173° sur 174 pays. La situation economique n’a pas connu de redres sements nets depuis la degradation des annees 80, malgre de nombreux programmes e t projets de developpement. La croissance du PIB reel se situe en t re 3 e t 4% par an. Le se c teu r agricole assure de 35 a 40% du PIB, mais le se c teu r ≪informel≫ e s t t r e s important e t actuellement a la base de la croissance. La balance commerciale e s t regulierement deficitaire, le def icit (hors t r a n s f e r t ) e ta n t de l’ordre de 10% du PIB. Les finances publiques presentent aussi regulierement un solde negatif. Cet te situation a des consequences negatives sur la croissance e t notamment un niveau d’investissement public t r e s bas e t l’endettement e s t preoccupant. Le moteur principal d’une reprise reside dans le se c teu r rural dont le taux de croissance r e s te t r e s faible e t trop dependant des conditions climatiques. La fo r te croissance demographique (3,3%) e t des conditions climatiques peu favorables ont pour consequences de fo r te s pressions sur les ressources naturelles du pays aggravant ainsi l’insecurite alimentaire e t la degradation de l’environnement.

En realite les choix sont limites : accroitre e t secur iser les productions de base e t minimiser ainsi les importations alimentaires ; diversifier les exportations ; e t sans doute a plus long te rme maitriser la croissance demographique. Le gouvernement, ainsi que la population, semblent assumer c e t te situation avec discipline e t rigueur, ce qui engendre un climat de confiance dans les relations avec les par tenaires exterieurs. Au plan social, une etude ( Ministere de l’Agriculture 1990) de 1994 sur la pauvrete etablissait que 63% de la population e ta i t en dessous du seuil de pauvrete1 alors que 34% e ta i t dans l’extreme pauvrete. Les pauvres sont plus nombreux en milieu rural ou ils representent 66% de la population. Une bonne par tie de la population se trouvait donc ainsi de plus en plus marginalisee. Les taux d’alphabetisation des adultes (12,4%) e t de scolarisation (30,3%) e s t parmi les plus faibles au monde. L’economie actuelle du Niger e s t avant tout caracterisee, par une grande pauvrete qui engendre le cercle vicieux de l’insecurite alimentaire e t de la faible croissance. L’équilibre des finances publiques et les investissements dépendent de l’aide extérieure.

L’agriculture

L’agriculture nigerienne e s t essentiellement pluviale e t les conditions de production ainsi que les potentialites varient du sud au nord (voir annexe n°3), selon les zones climatiques du pays ; les zones sahelo-soudanienne e t sahelienne qui recoivent respectivement des precipitations de 600 a 800 mm d’une par t e t de 350 a 600 mm d’autre par t, ne couvrent que 12% du te r r i toi re , environ 15 millions d’hectares. Moins de 4 millions d’hectares sont cultives en annee normale. Compte tenu de la faible fe r t i l i te des sols, la pratique de la ja chere prolongee s ‘e s t averee pendant longtemps necessaire ; longues auparavant, les periodes de ja cheres ont e te raccourcies dans la zone sahelo-soudanienne notamment, la ou la pression demographique sur les te r r e s e s t particulierement for te. La duree moyenne de la ja ch e re se rapprocherait actuellement d’un an. Les productions vegetales, pour l’essentiel, sont fondees sur les cultures vivrieres. Les principales céréales sont le mil e t le sorgho, pour lesquelles on constate un accroissement sensible des superficies e t des productions. Ce sont les depar tements de Dosso, de Maradi e t Zinder qui fournissent la majeure partie des cereales. Les depar tements deficitaires sont Agadez e t Diffa; Tahoua e t Tillaberi sont en equilibre mais incapable de sat isfaire les besoins des urbains. Le pays r e s te deficitaire du point de vue alimentaire de 15 a 25% selon les annees. Les cultures monetaires traditionnelles ( arachide e t coton) apres une periode de prosper ite ont connu un brusque declin lors de la sechere s se de 1984-85 e t se maintiennent a un niveau t r e s moyen du fa i t d’un marche mondial defavorable e t d’exigences en sol dont elles ont parfois contribue a favoriser la degradation. En revanche, le niebe, l’oignon e t plus generalement les cultures de contre-saison ( tubercules e t legumes) ont connu un developpement soutenu.

Les méthodes d’intervention en vulgarisation

La vulgarisation agricole a commence au Niger des l’epoque coloniale. C’e ta i t alors une diffusion directives des themes techniques visant la promotion des cultures de ren te dont l’arachide e t le coton principalement. A l’independance, le service de l’agriculture e tan t embryonnaire e t les agents de ter rain, alors peu nombreux e t residant dans les zones pratiquant les cultures de rente, dif fusaient certains themes a travers les champs de demonstration isoles e t conduits par eux-memes. L’objectif n’etant nullement percu par les paysans, jamais associes a la diffusion des obje ct i fs e t des modalites de la vulgarisation, les resultats d’une telle approche ne pouvaient e t r e que limites. A par t ir des annees 1965, e s t apparu le concept de ≪ zones d’action integree ≫, on a associe l’animation comme service devant preparer les paysans a la reception des messages e t entrepr is la mise en place des cooperatives de commercialisation e t la formation des paysans avec des ≪ regroupements des villages animes (RVA) ≫.

Cet te approche a e te amelioree e t elargie avec la creation d’un reseau d’auto encadrement dans le cadre du projet Zinder a par t ir de 1972-73. Ces auxiliaires de vulgarisation (AV) relais en t re les cadres techniques e t les producteurs devaient demultiplier les actions du projet en s’appuyant principalement sur les demonstrations en milieu paysan, celles-ci por tant sur une par t ie ou sur la totali te de leur propre exploitation : les auxiliaires de vulgarisation apportaient en outre un appui technique aux aut res villageois. C’etaient d’anciens animateurs villageois, des paysans alphabetises qui recevaient une formation technique de courte duree (une semaine environ) avec des recyclages chaque annee. Chaque cooperative disposait de 1 a 3 AV ; chaque AV supervisait ≪ des paysans demonstrateurs en agriculture ≫ (PDA : 2 a 3 par village). Les PDA appliquaient les themes proposes sur une partie leurs champs. Les AV recevaient une prime de compensation du temps qu’ils passaient en dehors de leur exploitation pour encadrer les PDA.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 Partie : Contexte de I etude

I . Le NIGER
1.1. La presentation du Niger
1.2. Le contexte social et economique
1.3. Le secteur rural
1.3.1. Les productions agricoles
1.3.2.Les methodes d’intervention en milieu rural
1.3.3. L’approvisionnement en intrants
1.3.4. Le financement du monde rural
1.3.5. La politique de developpement rural
1.1 La cadre institutionnel : Le PSSA e t le PI
2.1. Le PSSA
2.2. Le Projet In t r a n t s
2° Partie Justification, objectifs et methodologie du stage
Just if ication de l’etude
I I . Problematique
I I I . Les objectifs a a t te in d re au cours de ce s tage
Le deroulement de I etude
3° Partie : Le diagnostic de la zone d’etude
I . Les caracteristiques physiques de l’Arrondissement de Say
I I . Les caracteristiques humaines de Say
I I I . Les activites economiques
Les organismes de developpement dans l’arrondissement
La problematique de developpement de Say
5.1. Les tendances actuelles
5.2. Les s tra teg ie s e t les propositions d’axes d’intervention
4° Partie Etude des OP
1.La presentation des OP promues par le PSSA
1.1. La procedure de creation e t evolution du nombre des OP
1.2. La s t ructurat ion des groupements au niveau de la zone
I I . L’analyse detaillee des groupements
2.1. La presentation de la zone l’union Albarka
2.2. La presentation des groupements membres de l’union
2.3. Les activites economiques des groupements e t de l’union
2.3.1 Le patrimoine e t les ressources financieres des groupements
2.3.2. Les activites economiques des groupements e t de l’union
2.3.2.1. Les activites des groupements de base
2.3.2.2. Les activites de l’Union Albarka
2.4. Les au t re s activites des groupements
2.5. L’organisation, le fonctionnement e t la gestion des groupements
2.5.1. Le cadre juridique e t institutionnel
2.5.2. L’organisation
2.5.3. Le fonctionnement
2.5.4. la gestion financiere
2.6. L’analyse des OP
2.6.1. Les points positifs
2.6.2.Les insuffisances
5° Partie : Les principales propositions et recommandations
51 Concernant le niveau national
52 concernant les projets PSSA e t le PI
53 Concernant l’Arrondissement de Say
54 concernant les OP
5.5 Concernant la Mutee
56 Concernant le warrantage
57 concernant La boutique d ‘intrants
Conclusion generale
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ABREVIATIONS
INDEX
ANNEXE

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