Organisations des artisans et les appuis relatifs à l’artisanat

Le thème de ce mémoire s’intitule: « POTENTIALITE TOURISTIQUE DE LA REGION BOENY MAHAJANGA: CAS DE L’ARTISANAT» pour mettre en relief de l’artisanat de la région Boeny. La région dispose différentes filières artisanales telles que la vannerie, les arts plastiques (exemple : la peinture et la bouteille de sable), la pierre et le bijoutier, les produits animaux (exemple : corne et cuir) et l’artisanat de bois. Les matières premières sont localisées presque dans tous les districts de la région pour ne citer que le raphia qui est aussi de qualité supérieure. A part la disponibilité des matières premières, les artisans locaux ont de savoir-faire talentueux. Ces opportunités sont renforcés et améliorés par l’existence de label qualité d’Angaya qui garantit leur produit et à l’appui du secteur publique et le secteur privé qui offre des formations, des moyens techniques et des moyens financiers. Actuellement, l’activité artisanale est en phase d’innovation dans la région et envisage d’être le produit touristique primordial de Mahajanga. L’ORTB prend la responsabilité d’animer et d’appuyer cette activité en l’orientant vers l’intérêt touristique. Les artisans ont l’effort de développer leurs métiers ; entres autres la création d’une association appelée Baobab qui a pour but de promouvoir et canaliser leur œuvre en intérêt touristique.

L’ARTISANAT MALAGASY

L’artisanat Malagasy reflète la richesse de l’histoire, de culture, de la biodiversité, de la religion, de coutume des différentes sociétés dans le pays. Actuellement, cette activité est en plein essor et de ce cas elle apporte une contribution importante dans le développement de l’économie de Madagascar.

Présentation

Définition
➢ D’après Larousse, l’artisanat est une activité de ceux qui fabriquent et vendent eux mêmes certains objets spécifiques de la région et destinés principalement aux vacanciers et aux touristes.
➢ Ainsi la définition adoptée par l’UNESCO pour les produits artisanaux est-elle la suivante: On entend par produits artisanaux les produits fabriqués par des artisans, soit entièrement à la main, soit à l’aide d’outils à main ou même de moyens mécaniques, pourvu que la contribution manuelle directe de l’artisan demeure la composante la plus importante du produit fini.
➢ D’après la loi n° 95.004 du 21 juin 1995 relative à l’Artisanat modifiée et complétée par la loi n° 97-018 du 14 août 1997: le secteur de l’artisanat dont l’activité principale de l’agent économique, dénommé « artisan », consiste soit en un travail manuel de transformation de matière en produit utilitaire ou en produit d’art, soit en une prestation de service requérant un travail manuel de transformation ou de maintenance.

Histoire de l’artisanat Malagasy
L’artisanat Malagasy a un lien fort avec la culture : c’est un art traditionnel – d’après des recensements d’artisans, il existait déjà, en 1903, 2 500 à 3 000 brodeuses dans la région d’Analamanga et Ambositra, renforcé par des innovations et mécanisations introduites via des échanges avec l’extérieur au cours de l’époque royale (avant 1896) et coloniale (de 1896 à 1960).

La commercialisation des produits artisanaux et la professionnalisation des artisans ont débuté dans les années 1960. Le premier marché artisanal important de Madagascar était « le Zoma d’Antananarivo » qui a fait l’objet en 1966 d’une étude approfondie de la part des chercheurs de la faculté des Lettres de l’Université d’Antananarivo. Ce marché était déjà approvisionné en produits artisanaux (vannerie, poterie, métaux, bois), et en matières premières par plusieurs localités de Madagascar. De nos jours, on peut délocaliser ce marché en plusieurs endroits de la ville. (RAMAMONJISOA, 1990) L’artisanat malgache est caractérisé par une grande diversité de matières premières. Chaque région a ses spécificités en termes de produits, de savoir-faire et de technicité. C’est un secteur faiblement mécanisé: plus de 90% des artisans utilisent des matériels rudimentaires. (NIRINA et al 2011) .

Influences de l’artisanat Malagasy 

Il y eut d’abord l’influence Arabe, Indienne venue des abords de Golf Persique et à la quelle nous devons les fameux manuscrits Antaimoro, influence Bantou due à la migration, puis l’influence Européenne qui en est la plus marquée parce que c’est la plus récente et la plus profonde. Elle a introduit des nouvelles techniques même en matière d’art et tout les dentelleries qui vont de porte en porte à Tananarive ne pose aucun doute qu’elles doivent au Français Legros qui a appris aux femmes de l’aristocratie Hova l’art de la dentelle et de la broderie (PUJES,1988). Suite à cet esprit d’imitation outré qui caractérise le Malagasy, il est à craindre que cette influence Européenne ne fasse définitivement disparaitre le peu d’originalité de notre production. Cela, même si les emprunts si bien assimilés fait à d’autres races donnaient parfois l’impression qu’il s’agit des conceptions nées sur le sol même de Madagascar.

Les différentes filières de l’artisanat 

Le secteur de l’artisanat malagasy est subdivisé en douze filières par l’administration (annexe n°01). Nous présentons ci-dessous un panorama général des filières les plus importantes.

La vannerie

La vannerie est présente partout à Madagascar grâce à une grande diversité de matières premières. C’est une activité très ancienne qui joue un grand rôle dans chaque foyer. Les matières premières, souvent connues par leurs noms vernaculaires, varient suivant les régions. (NIRINA et al 2011) Même si l’activité est présente dans toutes les régions de Madagascar, avec des techniques de fabrication diversifiées, certaines fibres ne sont disponibles que dans quelques zones : le raphia pousse surtout dans la partie Nord-Ouest et Est, les autres une sorte de palmiers poussant le long des côtes (Est, Ouest, Nord), les graminées sur les terres centrales. Tressés, tissés ou associés à d’autres matières, les objets en vannerie malagasy sont de toutes sortes : articles utilitaires (panier, corbeille, porte-document, natte, soubique, van à riz, dessous de plat, set de table), objets décoratifs (rideau, figurine, boîte, sculpture), accessoires de mode (chapeau, sac, collier, sandale) ou même vêtements (les tuniques en rabane sont des habits traditionnels dans le pays Betsimisaraka à l’Est).

La soie
Madagascar a une longue tradition séricicole. Autrefois, la soie était réservée aux familles royales et aux morts (linceuls). Cette tradition s’est maintenue et le savoir faire de la soie s’est développé. En dehors de la soie issue de l’élevage du ver du Bombyx, Madagascar possède une soie naturelle sauvage, tirée du ver sauvage Borocera madagascariensis qui vit dans la forêt de tapia (Uapaca bojeri). La filière soie fait vivre environ 10 000 familles d’artisans concentrées sur les Hautes Terres : d’Antananarivo à Ambalavao en passant par Arivonimamo, Antsirabe et Ambositra (NIRINA et al 2011). Le « lamba » ou écharpe est le plus connu des articles produits; les artisans fabriquent également des teintures naturelles produites à partir de plantes poussant dans l’île. D’autres produits sont actuellement développés par les artisans et stylistes: accessoires de mode (sacs, chapeaux, chaussures), habillement, ameublement.

Artisanat du bois 

Le bois est une matière très liée à l’univers malagasy. Les « Aloalo » dressés sur les tombeaux des Mahafaly ou Bara, les statuettes funéraires Sakalava sont des produits d’art à caractère sacré, culturel et artistique (NIRINA et al 2011). La biodiversité de Madagascar offre des essences adaptées aux différentes techniques de travail du bois : le bois de rose, le palissandre, le bois d’ébène, et les autres essences forestières communément appelées « hazo ala ». (NIRINA et al 2011) L’art « Zafimaniry » est un travail de bois sculpté réalisé par une population forestière vivant dans la région d’Ambositra (pays Betsileo). Il fait une des particularités de cet artisanat ; c’est une gravure à base de motifs géométriques. (NIRINA et al 2011) .

Divers « produits animaux » – Corne et cuir

Le travail de la corne serait issu d’une spéculation commerciale engendrée par une importante pénurie de marchandises manufacturées provenant d’Europe lors de la Seconde Guerre mondiale (NIRINA et al 2011). L’occasion s’est alors présentée de mettre sur le marché des peignes et des pipes fabriquées à partir de cornes de zébu. Cette initiative aurait été prise par un ancien charpentier de marine dénommé Rabezezika, et l’activité reste sous le monopole de ses descendants jusqu’à l’heure actuelle, avec évidemment une diversification beaucoup plus grande des articles (NIRINA et al 2011). Ce métier est surtout localisé dans la ville d’Ambatolampy, d’Imerintsiatosika (une petite commune avant Arivonimamo sur la RN1 vers l’ouest d’Antananarivo et sur Antananarivo et les alentours) (NIRINA et al 2011). Produits utilitaires, bijoux fantaisies, objets d’art, articles de mode (boutons, bracelets, boucles d’oreille, peignes, bigoudis, barrettes, etc.) sont les articles issus du travail de la corne. La peau de zébu est la matière de base du travail du cuir. Cet artisanat valorise à la fois la culture et le patrimoine traditionnel malagasy puisque on utilise encore le zébu comme offrande aux ancêtres. La peau transformée en cuir est façonnée par les artisans en sandales, chaussures, sacs, accessoires de mode, chapeaux. Le travail de l’écaille, de l’os et du coquillage fait également partie de la filière « Divers produits animaux ».

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITE SUR L’ARTISANAT ET LE MILIEU D’ETUDE
Chapitre I : L’ARTISANAT MALAGASY
I.1. Présentation
I.2. Différentes filières de l’artisanat
I.3. Rôle de l’artisanat dans la société malagasy
I.4. Politique de l’Etat
Chapitre II: LEGISLATION DE L’ARTISANAT MALAGASY
II.1. Artisans
II.2. Structure du métier
II.3. Accès à la qualification d’artisan
II.4. Exportation
Chapitre III : L’ARTISANAT DANS LA REGION BOENY
III.1. Zone d’étude
III.2. Différents filière de l’artisanat dans la région Boeny
III.3. Label qualité d’Angaya
DEUXIEME PARTIE : METHODES D’ETUDE ET RESULTATS
Chapitre IV : METHODES D’ETUDES
IV.1. Méthodes de collecte de données
IV.2. Choix de la zone d’étude
IV.3. Utilisation des matériels
Chapitre V : RESULTATS D’ETUDE
V.1. Résultats des enquêtes
V.2. Organisations des artisans et les appuis relatifs à l’artisanat
V.3. Niveau environnement : Client et Concurrent
Chapitre V : L’INTERET TOURISTIQUE
V.1. Objet de visite
V.2. Objet de communication
V.3. Objet de commerce
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
Chapitre VI : DISCUSSIONS
VI.1. Limite de la méthode d’étude
VI.2. Remarque sur les résultats
Chapitre VII : PROBLEMES
VII.1. Problèmes externes
VI.2. Problèmes internes
Chapitre VIII : SUGGESTIONS
VIII.1. Commerce équitable comme moteur
VIII.2. Formation-accompagnement
VIII.3. Approche commune du marché et un design innovant
VIII.4. Meilleure prise en compte des matières premières
VIII.5. Suggestions pour la pratique « éthique »
VIII.6. Suggestions à destination des organismes d’appuis
VII.7. Suggestions à destination de l’Etat malagasy
CONCLUSION

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