Organisation Territoriale et Technologies Sociales d’alimentation en eau

L’aménagement du territoire du semi-aride de la Paraíba a subi des transformations mobilisant les acteurs sociaux. Celles-ci, conçues dans l’espace de la Paraíba depuis la fin du XXe siècle, sont la conséquence de l’adoption des politiques publiques pour l’accès aux ressources en eau. Ces politiques ont pris en considération la rareté de la ressource, son irrégularité temporelle, la pression démographique, et des infrastructures peu adaptées. Elles ont été mises en œuvre selon deux approches. Elles comprennent d’abord une action conduite par le Gouvernement Fédéral en faveur de la construction des grandes infrastructures hydrauliques (açudes, barrages et forage des puits), puis une action décentralisée, fondée sur la participation des mouvements sociaux en faveur de la construction des petites infrastructures hydrauliques dispersées dans l’espace rural.

Les deux ont conduit à une organisation spécifique de l’espace. De cette façon, le thème de recherche porte sur l’organisation territoriale et les technologies sociales d’alimentation en eau dans les zones rurales du semi-aride de la Paraíba sur les politiques publiques et les pratiques sociales. Notre objectif est de déterminer et d’analyser les éléments ayant conduit à cette organisation qui caractérise le semi-aride de la Paraíba.

ORGANISATION TERRITORIALE ET RESSOURCES EN EAU DANS LE SEMI ARIDE DU PARAIBA? QUELS ENJEUX POUR CHANGER L’ESPACE ?

La mise en place des nouvelles politiques publiques pour l’accès à l’eau dans le territoire de la Paraíba, au cours des dernières décennies, a enregistré de profondes transformations structurelles et conjoncturelles (CARON et SABOURIN, 2001). Ces politiques publiques visant l’augmentation de la capacité hydrique (grands ouvrages d’infrastructures hydrauliques açudes, forage de puits) ont été un enjeu indispensable pour le développement territorial. Toutefois, comme cela a été souvent dénoncé, les programmes envisagés étaient élaborés par des intérêts clientélistes qui font usage de la « machine de l’état » pour servir les intérêts des grands propriétaires ruraux et leur permettre d’influencer les populations pauvres qui voient dans les gros travaux publics le seul moyen de combattre les effets des sécheresses (COLLARD et al., 2013) .

Cependant, les travaux réalisés dans l’urgence ont négligé de prendre des mesures pour la gestion de la demande. Ce panorama a contribué à la production d’une structure centralisée de l’eau(BRITO, 2013).Nous interrogerons la pertinence de ce modèle d’aménagement, en posant la question de l’origine de la pénurie d’eau; manque d’eau quantitative ou résultat d’une gestion inefficace ? Une autre question se pose à propos des critères de répartition des subventions destinées à la construction des ouvrages hydrauliques : sont-elles accordées sur des critères de justice territoriale ou favorisent-elles les inégalités spatiales ?

Analyse du semi-aride paraibano : conditions environnementales

Le semi-aride de la Paraíba est un espace complexe, tant du fait de ses caractéristiques biophysiques, que de celui de la mise en œuvre d’actions humaines, collectives ou individuelles (DI MÉO, 2006). Sur une surface de 56 469 km², qui compte une population totale de 3766528 habitants, la densité démographique est de 66,70 (hab./km²). La population urbaine représente 2 838 648 millions d’habitants et la population rurale de 927850 (IBGE, 2010). La plus grande partie de cette population (2 092 400 habitants) occupe la partie de l’état qui est soumise au climat semi-aride, soit une surface de 48 676 km² (MEDEIROS et al., 2012b) .

Généralement, le milieu semi-aride est caractérisé par le manque d’eau lié au climat et la géomorphologie. Par ailleurs, le soubassement de la région est composé par le socle cristallin, ce qui réduit la stockage souterrain de l’eau et les sols sont peu profonds pauvres en matière organique (SECTMA, 2003). Face à cette situation, l’État du Paraíba est habitué également à des événements climatiques extrêmes, avec des sécheresses liées aux mécanismes de la circulation atmosphérique qui caractérisent la région Nordeste comme« (…) région la moins arrosée du Brésil, a toujours été périodiquement éprouvée par la sécheresse provoquée par des totaux pluviométriques annuels déficitaires ou par une mauvaise répartition des pluies et, dans les cas les plus critiques, par la conjugaison de ces deux causes » (LEPRUN et al., 1995) .

La ressource principale en eau est constituée par les apports pluviométriques très irrégulièrement répartis dans le temps, au cours de l’année et d’une année à l’autre et selon les régions (CARON; SABOURIN, 2001). La situation s’aggrave, lorsque se joignent aux conditions habituelles, les sécheresses exceptionnelles, qui contribuent à aggraver le déficit hydrique. Face au manque d’eau, les autorités gouvernementales (fédérales) ont mis en place diverses mesures parmi lesquelles des travaux d’aménagement hydraulique destinés à rééquilibrer la ressource. Les aménagements hydrauliques prévoient deux actions majeures: l’exploitation de ressources souterraines et la construction des açudes (MOLLE, 1994).

Les travaux dans l’État de la Paraíba ont été lancés à la fin du XIX siècle, après une longue série d’études organisées par le gouvernement fédéral (BRITO, 2013). Elles sont encadrées par les Instituts fédéraux des Ouvrages pour la lutte contre la Sécheresse (IOCS et IFOCS) puis par le Département des Ouvrages contre les Sécheresses et la surveillance du développement du Nordeste (SUDENE). La réalisation des aménagements hydrauliques et l’élaboration des systèmes de production agricole peu adaptée à la région ont justifié la mise en place d’un modèle conventionnel centralisé qui a favorisé un accès inégal aux ressources naturelles et sociales (PIRAUX; TONNEAU; DINIZ, 2011). Le but de ce Chapitre 1 est de souligner brièvement les conditions naturelles qui ont appuyé l’insertion des politiques publiques portant sur l’accès à l’eau sur le territoire de la Paraíba.

Analyse de l’espace Paraibano : caractérisation des conditions environnementales

L’État du Paraíba s’étend sur une superficie de 56 439 km², correspondent a 3,63% de la surface de la Région Nordeste brésilienne. Il se situe entre les latitudes de 06°00’11,1” et 08°19’54,7” Sud, et les longitudes de 34° 45’50,4” et 38°47’ 58,3” Ouest (IBGE, 2010).

A priori, l’organisation spatiale de l’état paraît simple. L’État est divisée en quatre régions naturelles: le littoral dénommé Mata, l’agreste Brejo et Borborema et le Sertão ou semi-aride (MOREIRA ; LIMA ; TARGINO, 2008). Mais du fait de nombreuses particularités qui dessinent des zones intermédiaires, on observe une complexité environnementale notable qui a un impact sur les aspects socio-économiques de la Paraíba.

Le littoral de Mata correspond à 5 242 km² (9,3% do territoire de l’état), avec une population de 1 196 594 habitants, pour une densité démographique de 228,3 hab./km². Cette partie compte 30 des 223 municipes de l’État. L’agreste Brejo présente une surface de 7 684 km² (13,6% du territoire de l’état) avec une population de 950 494 habitants en 2000 (IBGE, 2010), pour une densité démographique de 123,7 hab./km² (AESA , 2009). La Borborema correspond 3.341 km², avec une population de 671 244 habitants. Cette partie compte 21 municipalités (MOREIRA ET TARGINO, 1997).

Le semi-aride possède la plus grande extension territoriale. Sa surface est de 48 676 km². Il concentre la majeure partie de la population et la plus grande complexité environnementale de l’état. Dans le semi-aride habitent 2 092 400 habitants. La population est répartie en 170 municipalités.

La Paraíba est soumis à un climat chaud, la température annuelle moyenne est de 26°C, avec peu de variation au cours de l’année, même si on note une répartition de la température selon le relief et l’altitude. L’eau disponible pour constituer la ressource est peu abondante. En moyenne on mesure 333 à 714 mm/de pluie par an. Mais une grande partie est absorbée par l’évapotranspiration (environ 2 500 a 3.000 mm/an) (BARRETO; NETO; FARIAS, 2010).

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Table des matières

Introduction générale
PARTIE 1 – Organisation territoriale et ressources en eau dans le semi-aride du Paraíba ?
Quels enjeux pour changer l’espace ?
Chapitre 1 – Analyse du semi-aride paraibano : conditions environnementales
Chapitre 2 – Pénurie d’eau dans la Paraíba, une question environnementale ou une gestion inefficace des ressources ?
Conclusion Partie 1
PARTIE 2 – L’organisation de l’action sociale collective : mobilisation en réseaux et stratégies pour l’accès a l’eau dans le semi-aride
Chapitre 3 – Action collective et structure institutionnelle : organisation et mobilisation de la société civile dans la Paraíba
Chapitre 4 – La décentralisation des ressources en eau et l’utilisation de systèmes des « rainwater harvesting » pour la captation et la stockage de l’eau de pluie
Chapitre 5 – Programme de Formation et Mobilisation social pour la Cohabitation avec le semi-aride : « P1MC » et « P1+2 »
Conclusion Partie 2
PARTIE 3 – Développement d’une organisation territoriale collective : les territoires de l’hydro-gouvernance
Chapitre 7 – Territoires de l’hydro-gouvernance : organisation de l’espace de 2001 à 2013
Chapitre 8 – Les territoires de l’hydro-gouvernance, le Coletivo Cariri et le médio Sertão :
action, cohésion, inclusion sociale
Chapitre 9 – Interpréter les conséquences de l’organisation territoriale sur les communautés rurales : impacts et résultats
Conclusion Partie 3
Conclusion Générale

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