Organisation sociale et Ecologie des termites

Les termites sont des insectes répandus dans les régions tropicales et subtropicales du m onde où ils représentent la macrofaune dominante du sol (Akpess et al. 2001). Ces insectes ont fait l’objet de nombreuses études en Afrique tropicale où plusieurs auteurs se sont intéressés à leur éthologie et biologie (Noirot, 1970 ; Roy-Noel, 1971) et à leur rôle agrologique (Grassé, 1986). Par ailleurs, des études sur le peuplement des termites en A frique ont été faites par beaucoup d’auteurs notamment en Mauritanie par Lefèvre (1956) et au Sénégal par Roy-Noel (1969 ; 1971), Roy-Noel et Wane (1978), Agbogba et Roy-Noel (1986), Agbogba (1990), Lepage (1972), Sarr (1995 ; 1999), N’diaye (1998), Ndiaye et Han (2006). Parmi les 2000 espèces de termites connues dans le monde, environ 200 ont été identifiées comme étant les plus nuisibles aux arbres et cultures (Wood, 1996 ; Mill, 1992). Ces espèces appartiennent généralement aux genres de termites inférieurs comme Mastotermes (Logan et al., 1990), Kalotermes (Harris, 1954) ou Hodotermes (Wood, 1996). Cependant, en Afrique tropicale les espèces de termites nuisibles à l’agriculture appartiennent à la famille de Termitidae (termites supérieurs) et plus particulièrement aux sous-familles des Macrotermitinae (Collins, 1984), Termitinae (Sands, 1973) et Nasutitermitinae (Pretorius et al. 1991). Selon Sands (1973), les Macrotermitinae notamment les genres Odontotermes, Macrotermes, Microtermes et Ancistrotermes sont les plus grands ravageurs d’arbres et de cultures en Afrique tropicale et en Asie. Jusqu’à la fin des années 70, ces insectes ont été contrôlés efficacement par l’emploi d’insecticides Organochlorés persistants tels que l’Aldrine, la Dieldrine, le Chlordane, le Lindane (Bell et Muck, 2006). Ceux-ci ont été toutefois interdits après la découverte de leurs effets secondaires sur l’environnement et des risques entraînés pour la santé humaine. Outre le coût extrêmement élevé de ces insecticides, les résistances observées chez les insectes cibles constituent un frein à leur utilisation pour de nombreux pays en voie de développement. Une nouvelle orientation s’impose pour ces pays. L’usage de substances naturelles et de leurs dérivés est une alternative qui doit servir de base pour la mise au point de nouvelles molécules. Des études récentes faites dans les pays en voie de développement ont montré l’efficacité de plusieurs extraits de plantes sur les termites ravageurs. C’est notamment le cas des investigations sur des extraits de Juniperus virginiana (Blaske et Hertel, 2001) et d’Allium sativum (Park et Shin, 2005). Ces extraits naturels ont l’avantage d’être peu dispendieux, sans danger sur l’environnement et l’homme.

GENERALITES 

Systématique des termites

La première classification des termites a été établie par Holmgren en 1911. La nomenclature a été changée par Banks et Snyder en 1920, révisée en 1921 par Light et continuée par Emerson en 1928 (Velderrain, 1991). Elle est basée sur le degré d’évolution .

Grassé (1986) distingue 7 familles de termites :
Mastotermitidae Desneux, 1954;
Termopsidae (Nec Karny, 1930), Grassé, 1949;
Hodotermitidae Snyder, 1925;
Kalotermitidae Banks, 1919;
Rhinotermitidae Light, 1921;
Serritermitidae Emerson, 1965;
Termitidae Light, 1921;

Ainsi, il regroupe les espèces des différentes familles selon leur régime alimentaire en :
– Champignonnistes, qui consomment le bois mort, la litière et stockent les tritures formant des meules à champignon dans leurs nids ;
– Lignivores qui se nourrissent de bois morts secs ou humides ;
– Humivores, consomment de la matière organique dans les horizons humifères du sol ;
– Fourrageurs, on qua lifie de fourrageurs les termites dont les ouvriers, hors et loin du nid récoltent les chaumes des graminées, des tiges de plantes herbacées, les sectionnent en courts tronçons.

Organisation sociale et Ecologie des termites

Organisation sociale

Les sexués primaires
Ce sont les fondateurs de la colonie, le roi et la reine qui vont quitter la colonie pour former de nouvelles termitières. Dans la majorité des cas, il n’y a qu’un roi et une reine par colonie mais dans certaines colonies il peut y avoir plusieurs couples reproducteurs (Velderrain, 1991). On les reconnaît bien des autres individus de la termitière par une taille plus grande, une coloration plus foncée du t égument par une sclérification importante de l’ensemble du corps, la présence de petits moignons d’ailes et de petits yeux noirs. D’après Velderrain (1991), la reine est au moins cinq fois plus grande que les autres individus. Elle a un abdomen fort distendu du fait du nombre considérable d’oeufs en gestation.

Les sexués secondaires
Ce sont des individus, mâles et femelles, qui ne quittent pas la colonie pour former d’autres cités. Elles apparaissent dans les termitières en grand nombre quand les sexués primaires ont disparu. Chez les termites inférieurs, la disparition du couple royal est généralement suivie de l’apparition de sexués de remplacement néoténiques. Des sexués de remplacements imaginaux ont été décrits par Grassé (1949), ils proviennent des nymphes âgées proches de la mue imaginale au moment de la disparition du couple royal Chez les termites supérieurs, les sexués de remplacements imaginaux sont plus fréquents. Dans la sous-famille des Macrotermitinae, tous les sexués de remplacement sont de type imaginal. Ces sexués de remplacement sont identiques aux imagos normaux, certains présentent une pigmentation moins complète (Bordereau, 1975) .

Les ouvriers
Les ouvriers sont les individus les plus nombreux et les plus petits de la colonie. Ils sont reconnaissables par leur teinte blanchâtre, due à une faible sclérification de l’ensemble du corps, et par un abdomen mou souvent coloré par la cellulose. Neutres sexuellement, aveugles, jamais ailés, ils sont munis de mandibules broyeuses. Les ouvriers nourrissent toute la colonie et sont les seuls responsables des dégâts. Leur fonction est de chercher la nourriture à l ’extérieur de l a termitière, circulant en un i ncessant va-et-vient dans des galeries fermées, à l’abri de l’air et de la lumière. Ils digèrent la nourriture, puis l’apportent au nid pour nourrir les individus d’autres castes soit par régurgitation salivaire (trophallaxie), soit par défécation (Velderrain, 1991).

Les soldats
Ils sont en nombre très variables, selon les espèces, la période l’année, la taille et le développement de la termitière. Ils sont facilement reconnaissables par leurs mandibules extrêmement puissantes, issues d’une tête massive, brune et fortement sclérifiée. Sur le front ou « vertex », ils possèdent parfois une glande qui produit un liquide corrosif destiné à combattre leurs ennemis. La caste des soldats, neutre, génétiquement de constitution mâle ou femelle comme chez les ouvriers, assure la sécurité de la termitière. Les soldats gardent à l’abri des attaques de leurs pires ennemis les fourmis, qui sont capables de mettre fin à toute une colonie (Goncalves, 2005).

Ecologie

Rapports des termites avec le climat

Grâce aux « subterfuges » du ni d, les termites parviennent à vivre dans des milieux qui leur sont hostiles, notamment dans le désert où l’eau est rare et la masse alimentaire réduite. Les variations quotidiennes de la température et de l’humidité relative dans le nid, parfois construit dans les lieux très arides, sont très négligeables. Ce qui montre ainsi le rôle d’isolant que joue le nid. La faune des déserts se compose d’une majorité d’espèces qui ont découvert la niche écologique grâce à laquelle elles échappent aux rigueurs du climat général. Dans les régions à longue et sévère saison sèche (sahel, diverses zones de l’Afrique australe), les termites vont chercher l’eau jusqu’à la nappe phréatique, et de l a sorte, maintiennent leur équilibre hydrique interne et climatisent leur termitière par apport d’eau liquide. Les termites sont à 99 pourcent des insectes habitant les zones chaudes, voire torrides du gl obe. Quelques genres habitent les pays t empérés : Reticulitermes, diverses Kalotermitidae dont Kalotermes flavicollis que l’on peut considérer comme appartenant a la faune méditerranéenne. Ces insectes, en immense majorité, habitant les pays chauds ont des exigences fonctionnelles et écologiques précises. C’est le cas de Bellicositermes subhyalinus, qui vivent dans les savanes sèches de l’ouest africain. La journée, les ouvriers exploitent du dedans les bois qui jonchent le sol, de préférence plus ou moins enterrés, les excréments d’herbivores et ne s’exposent pas à l’air libre. Au crépuscule, les colonnes des récoltants sortent du ni d et vont fourrager pendant plusieurs heures, découpant les fétus des graminées qu’ils ingèrent et avec lesquels ils élaborent les mylosphères dont ils construisent les meules à champignons. La double activité des Macrotermitinae (diurne et nocturne) et aussi des Anacanthotermes témoignent d’une bonne adaptation aux conditions climatiques. La cl imatisation du nid par transport d’eau, la recherche, la trouvaille et l’exploitation des nappes souterraines aquifères ne sont pas des pratiques courantes dans le monde animal. Les termites les ont inventées et sont les seuls à les mettre en œuvre avec succès (Grassé, 1986).

Ecologie et distribution spatiale

Le facteur principal délimitant l’aire géographique des termites est le climat général où la température tient le rôle le plus important. Les températures situées entre 18 et 30ºC sont celles qui conviennent le mieux à ces insectes. 18ºC est pour beaucoup, une valeur limite inférieure, même pour les espèces de climat tempéré. Les Reticulitermes n’essaiment que par une température égale ou supérieure à 20ºC (Grassé, 1986). Le régime des pluies, l’hydrologie souterraine, la nature pétrologique des sols, la qualité et la quantité d’humus, la masse alimentaire contenant de la cellulose … exercent une influence primordiale sur la répartition et la densité des populations termitiques. Chaque espèce de termites a ses préférences ce qui explique, grosso modo, sa localisation et sa densité dans un e space donné.

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
I / Systématique des termites
II / Organisation sociale et Ecologie des termites
1/ Organisation sociale
1.1/ Les sexués primaires
1.2/ Les sexués secondaires
1.3/ Les ouvriers
1.4/ Les soldats
2 / Ecologie
2.1 / Rapport des termites avec le climat
2.2/ Ecologie et distribution spatiale
2.3/ Nécessité d’un milieu riche en cellulose
2.4/ Rôle écologique
III/ Rappel anatomique des termites
1/ Tube digestif
1.1/ Intestin antérieur
1.2/ Mésentéron ou intestin moyen
1.3/ Intestin postérieur
2/ L’appareil respiratoire
3/ L’appareil circulatoire
4/ Les organes génitaux
4.1/ Les organes génitaux males
4.2/ Les organes génitaux femelles
MATERIEL ET METHODES
I/ Matériel
1/ Matériel biologique
2/ Matériel de laboratoire
II/ Méthodes
1/ Récolte des termites
2/ Traitement
2.1/ Effet répulsif
2.2/ Effet toxique
3/ Calcul des pourcentages de mortalité corrigée
4/ Etude histologique
4.1/ Fixation
4.2/ Déshydratation
4.3/ Imprégnation
4.4/ Inclusion
4.5/ Réalisation des coupes histologiques
4.5.1/ Taille des blocs
4.5.2/ Coupes
4.6/ Coloration
4.6.1/ Déparaffinage et Réhydratation
4.6.2/ Coloration au Trichome de Masson
4.7/ Montage
RESULTATS
I/ Résultats du traitement
1/ Effet répulsif
2/ Effet toxique
II/ Résultats histopathologiques
DISCUSSION
1/ Effet répulsif
2/ Effet toxique
3/ Histopathologie
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
1/ Conclusion
2/ Perspectives
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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