La réanimation est un service médico-technique de haut niveau, où s’effectue la prise en charge de patients présentant une ou plusieurs défaillances viscérales aiguës mettant en jeu ou susceptibles de mettre en jeu le pronostic vital à court terme [1]. La discipline s’est développée grâce aux progrès de la science et de la technique, l’ensemble du dispositif médical de diagnostic de traitement et de surveillance des malades a bénéficié de cet essor scientifique et technologique [23].
Dans les pays du sud particulièrement au Sénégal cette jeune spécialité suscite un engouement croissant du fait de la place de plus en plus importante qu’elle occupe dans la prise en charge des patients graves dans les structures sanitaires. La pratique de la réanimation est confrontée à des problèmes de moyens diagnostics, thérapeutiques, financiers et à une disparité des moyens disponibles d’un service à l’autre surtout dans les régions périphériques. Responsables de difficultés de prise en charge considérables ayant une incidence directe sur la morbidité et la mortalité. Des études retrouvent un taux de mortalité faible dans les services de réanimation des pays occidentaux [17,19,22]. Dans notre contexte, ce taux reste relativement élevé en dépit de l’amélioration du plateau technique [15, 16,18,21].
ORGANISATION ET GESTION D’UN SERVICE DE REANIMATION
Principes généraux
Définition
Le service de réanimation
La réanimation est un service médico-technique de haut niveau, où s’effectue la prise en charge de patients présentant une ou plusieurs défaillances viscérales aiguës mettant ou susceptible de mettre en jeu le pronostic vital à court terme [1]. La réanimation requiert la nécessité de mettre en œuvre de manière prolongée des techniques de prise en charge spécifiques et l’utilisation de dispositifs médicaux spécialisés de traitement. La présence vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans le service d’un personnel médical et paramédical dont la formation dans le domaine de la réanimation doit être effective. Quel que soit le cadre dans lequel s’intègre l’activité de réanimation d’un hôpital, le service de réanimation devra être installé dans un espace comportant au moins 8 lits pour être autorisé à ouvrir. Il doit être pourvu en équipe médicale et paramédicale autonome et en matériel médico-technique affecté et disposé à proximité, au sein ou non de la même entité [1].
Le service de soins intensifs
Il s’agit d’un service où la prise en charge des patients relève d’une spécialité d’organe présentant ou susceptibles de présenter une défaillance aiguë mettant en jeu le pronostic vital à brève échéance, nécessitant une surveillance permanente et la mise en œuvre de techniques diagnostiques et thérapeutiques spécifiques à la dite spécialité [1].
La surveillance continue
Elle consiste en la prise en charge de malades dont l’état précaire nécessite l’observation régulière et méthodique de paramètres définissant l’atteinte et le traitement appliqué. Aucune distinction n’est faite entre malades médicaux et chirurgicaux. Seuls sont pris en compte la défaillance viscérale et le risque vital [1].
Organisation générale du service
Le service doit être dirigé par un médecin et un cadre soignant ayant compétence et autorité dans la discipline et reconnus par ses pairs et l’administration.
Le conseil de service
Tout service de réanimation doit avoir un conseil de service se réunissant, au moins, deux fois par an. L’ordre du jour doit être défini avant la réunion et affiché. Le conseil doit avec le chef de service et le cadre responsable, participer à la définition de l’organisation et de la politique du service. Les comptes rendus des séances doivent être affichés dans le service et adressés à l’administration [1].
Le projet de service
Il doit être écrit, clair et aussi complet que possible. Ce projet est réalisé par le chef de service et le cadre responsable en accord avec le conseil de service. Il doit dans le cadre des missions de l’établissement, préciser la mission du service de réanimation, ses objectifs, les moyens indispensables à ses missions, son organisation, enfin les moyens d’évaluation de la réalisation de ces missions. Les missions concernent notamment le type de malade à prendre en charge et les limites de cette prise en charge. Elles précisent si le service est polyvalent c’est-à-dire médicochirurgical ou à orientation plus médicale ou plus chirurgicale, s’il prend en charge les patients adultes et enfants ou s’il se confine dans des limites d’âge précises, s’il est ouvert sur un secteur ou une zone sanitaire ou s’il ne dessert le seul établissement où il est situé.
De la précision de ces missions, découle la majorité des éléments de l’organisation : architecture, nombre et type de personnel, matériel, les relations avec le reste de l’établissement de santé et les établissements voisins. Le but essentiel de l’organisation étant de définir les moyens et les modes de fonctionnement les plus aptes à assurer les soins des malades définis par les missions, au mieux des risques et de leur dignité [1].
Architecture
Elle est déterminante et doit être proche de l’imagerie, du bloc opératoire des urgences d’une part et d’autre part doit permettre d’organiser la circulation et la distribution des locaux de soins,techniques et administratifs, au mieux des recommandations architecturales pour un service de réanimation [1].
Gestion des ressources humaines
Le projet de service doit justifier non seulement le nombre et la qualité des agents indispensables, mais encore préciser les tâches de chacun. La gestion du personnel en dehors de l’agencement des plannings de présence doit :
– prévoir pour chaque personnel le nombre minimum en dessous duquel la sécurité des malades est mise en jeu;
– permettre le choix d’un personnel qualifié de qualité;
– préciser les besoins de formation initiale, la nécessité de formation continue, d’une formation du personnel à l’accueil des malades, des familles, aux choix des informations à donner, au respect du malade et à sa dignité;
– organiser la gestion des conflits, des absences, des accidents de travail et du taux de renouvellement des prestataires ;
– établir des suivis et évaluations de l’activité du service (questionnaires de satisfaction, évaluation des compétences et adaptation aux nouvelles technologies).
Tout le personnel doit être identifiable en permanence au minimum par un badge lisible à distance, et doit être en tenue correcte, au mieux en pyjama spécial de couleur uniforme pour tous. Un travail en réanimation présente des contraintes physiques, psychologiques et émotionnelles qu’il faut prendre en compte, car ceci est un gage de stabilité des équipes, de la qualité de leurs performances et donc de la sécurité des malades. Le personnel médical doit assurer un service continu avec cinq demi-journées par semaine au moins, un dimanche ou jour férié par mois, cinq permanences sur place par mois. Depuis 1996, il est fait obligation à chaque médecin de suivre un plan quinquennal de formation médicale continue et d’en rendre compte à sa commission médicale d’établissement qui lui délivre une attestation.
Le personnel paramédical est composé de cadre infirmier, de surveillant, d’infirmier d’état, d’assistant infirmier, d’aide-soignant, d’agents de service hospitaliers, de kinésithérapeutes, de secrétaires médicales spécialement formatés pour la réanimation. Aux aptitudes professionnelles doivent se greffer les qualités que sont le sens de la responsabilité et du dévouement diligent au travail, la capacité d’organisation d’écoute de discernement la faculté de porter un jugement objectif sur autrui et de résoudre les conflits, l’humanité, la compassion à l’égard des malades et de leur famille. Les paramédicaux de la réanimation en plus de leur formation initiale et continue permettant de maitriser les procédures de soins, doivent disposer d’une stabilité émotionnelle pour faire face aux agressions psychologiques et physiques d’un service de réanimation. Les connaissances et les compétences des infirmiers doivent être renforcées régulièrement sur des thèmes touchant directement à la réanimation, sur les différentes techniques qui y sont utilisées, sur les responsabilités professionnelles particulières, sur les aspects psychosociaux de leurs exercices aussi sur les principaux problèmes éthiques et médicaux rencontres.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 ORGANISATION ET GESTION D’UN SERVICE DE REANIMATION
1.1. Principes généraux
1.1.1. Définition
1.1.1.1. Le service de réanimation
1.1.1.2. Le service de soins intensifs
1.1.1.3. La surveillance continue
1.1.2. Organisation générale du service
1.1.2.1. Le conseil de service
1.1.2.2. Le projet de service
1.1.2.3. Architecture
1.1.2.4. Gestion des ressources humaines
1.1.3. Organisation des soins
1.1.3.1. Critères d’admission
1.1.3.2. Soins médicaux
1.1.3.3. Soins infirmiers
1.1.3.4. Outil de mesure de la charge de travail
1.1.3.5. Outils de l’organisation
1.2. Matériel et consommable
1.3. Gestion économique
1.4. Communication
2 CADRE D’ETUDE
2.1 Présentation de la région de Louga
2. 2 La structure
2.3 Le service de réanimation
2.4 Le personnel
2.5 Organisation des activités de soins
3 METHODOLOGIE D’ETUDE
3.1 Type et objectifs d’étude
3.2 Critères d’inclusion
3.3 Les variables de l’étude
3.4 Traitement de données
4 RESULTATS
4.1 Répartition des patients selon le sexe
4.2 Répartition des patients selon la tranche d’âge
4.3 Répartition des patients selon la provenance
4.4 Répartition des patients selon la période d’hospitalisation
4.5 Répartition selon les types de pathologies rencontrés
4.6 Répartition selon l’état neurologique à l’entrée
4.7 Répartition des patients selon la prise en charge spécifique de la réanimation
4.7.1 Utilisation des amines vasopressives à la pousse seringue
4.7.2 Assistance respiratoire
4.7.3 Utilisation des antibiotiques
4.7.4 Utilisation de produits sanguins labiles
4.8 Répartition des patients selon le mode de sortie
4.9 La mortalité et les facteurs de morbidités et de mortalités
4.10 Les indicateurs de l’utilisation des ressources et de l’activité du service
5 DISCUSSION
5.1 Méthodologie
5.2 Épidémiologie
5.2.1 Sexe
5.2.2 Age
5.3 Provenance des patients
5.3.1 Référence
5.3.2 Conditions de référence
5.4 Type de pathologie
5.5 État neurologique à l’admission
5.6 Défaillance à l’admission
5.7 Traitement reçu en réanimation
5.7.1 Utilisation des amines vasopressives à la pousse seringue
5.7.2 Assistance respiratoire
5.7.3 Utilisation des antibiotiques
5.7.4 Utilisation de produits sanguins labiles
5.8 Le mode de sortie
5.9 La mortalité
5.9.1 Décès par rapport à la période
5.10 Les indicateurs de l’utilisation des ressources et de l’activité du service
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE