Organisation du secteur pharmaceutique

L’inégalité des populations pour l’accès à la santé est probablement l’une des plus insupportables des injustices. A une époque où la médecine et la pharmacologie ont réalisé des progrès impressionnants, plus de 3 milliards de personnes ont abordé le XXIe siècle sans avoir profité de la révolution sanitaire. Si les médicaments sont un produit de consommation, ils comportent à l’instar d’autres produits un aspect éthique, car on peut être obligé de l’acheter quand ils peuvent nous sauver la vie. Les groupes pharmaceutiques ne distribuent pas seulement des médicaments, ils distribuent la possibilité de se soigner et souvent de vivre.

Pouvoir bénéficier de soins est un droit fondamental pour tout être humain, droit que certains ont peut être parfois tendance à oublier en privilégiant les intérêts économiques au détriment de la santé. S’ajoutant à toutes les autres difficultés, les pays en développement sont les plus touchés par le Paludisme, la Tuberculose, le SIDA et de nombreuses autres maladies [14]. L’ensemble des pays en voie de développement constitue un potentiel démographique important, le plus grand sur notre planète, mais ils ne possèdent pas ou peu de pouvoir d’achat et sans pouvoir d’achat la dynamique de recherche et de développement ne s’intéressent pas à leurs problèmes [13]. Afin d’essayer de répondre aux besoins sanitaires de ces pays, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) propose une stratégie de Politique Pharmaceutique axée sur le Médicament Essentiel (ME). Depuis sa création par l’OMS en 1975 une liste de ME régulièrement réévaluée est mise à la disposition des pays en développement afin qu’ils organisent eux-mêmes leur Politique Pharmaceutique Nationale (PPN) autour de leurs propres exigences. Cette liste doit permettre à ces pays de faire des choix judicieux lors des approvisionnements en médicaments [9]. Cependant malgré ces efforts, nous notons une cherté du médicament qui est une préoccupation constante aussi bien pour les pays industrialisés que pour les pays en voie de développement. Au Sénégal comme dans les pays de la sous région, la quasi-totalité des médicaments sont importés. Les sources d’approvisionnement de ces pays sont variables et les modes d’acquisition sont également différents. Ainsi, des différences de prix sont parfois constatées d’un pays à un autre mais cela n’est pas en général documenté.

CAS DU SENEGAL

Données générales 

Le Sénégal est situé à l’extrême ouest du continent africain dans la zone intertropicale entre 12°8 et 16°41 de latitude nord et 11°21 et 17°32 de longitude ouest. D’une superficie de 196 722 km², il est limité au nord par la Mauritanie, à l’est par le Mali, au sud par la Guinée et la Guinée Bissau, à l’ouest par la Gambie et par l’Océan Atlantique sur une façade de 500 km. Dakar (550 km²), la capitale, est une presqu’île située à l’extrême Ouest. La population du Sénégal s’élèverait aujourd’hui à 12 873 601 et pourrait atteindre 13 709 845 fin 2015. Cette population croît donc très rapidement, avec un taux de fécondité supérieur à 4 enfants par femme. Le taux de croissance de la population est de 2,9 % par an. La population est jeune en majorité, 50 % de celleci est composée de jeunes âgés de moins de 16 ans. Les femmes en représentent 52 %. Plus de 25 % de la population est concentrée dans la région de Dakar. L’autre pôle de concentration est le centre du pays (le bassin arachidier) avec plus de 35 % de la population. L’Est du pays est très faiblement peuplé. Le Sénégal compte une vingtaine d’ethnies dont les principales sont les wolofs (43 %), les pulaar (24 %), et les sérères (15 %). Les étrangers représentent environ 2 % de la population.

Classé 155ième selon IDH (Rapport PNUD 2010), le Sénégal a une espérance de vie à la naissance en 2011 de 57,85 ans pour les hommes et de 61,77 ans pour les femmes, soit de 59,78 ans pour la population globale. Avec un PIB de 23,882 milliards de dollars le Sénégal est classé pays pauvre, le revenu par tête d’habitant est situé aujourd’hui à environ 1819 dollars. En 2004, le taux de croissance du Sénégal s’est situé à 6 % contre 6,5 % en 2003, en raison du ralentissement du secteur primaire, du péril acridien et d’une mauvaise pluviométrie. Cependant on note une inflation maîtrisée en dessous de 2%. Le PIB croît au rythme moyen de 2,7 % par an, pendant que la population augmente de 2,9% par an [11].

En 2009, le Sénégal comptait 14 régions, 45 départements, 46 communes d’arrondissement, 113 communes de ville et 370 communautés rurales érigés en communes de plein exercice en 2014 avec l’acte 3 de la décentralisation. Dirigés par un chef, les villages restent les cellules de base de cette organisation. On en dénombrait 13 544 lors du recensement de 1988.

Secteurs sanitaire et pharmaceutique

Organisation du système de santé du Sénégal

La santé demeure une priorité pour l’Etat, car la situation est préoccupante. Dans le budget 2014 l’Etat a alloué 10 % à la santé, respectant ainsi les recommandations de l’OMS. Au Sénégal, il n’existe pas de système d’assurance publique pour toute la population comme dans bon nombre des pays de la sous-région. Sous l’impulsion de l’OMS et pour une meilleure efficience, le système de santé du Sénégal se présente sous forme d’une pyramide à trois niveaux,  :
❖ niveau périphérique qui correspond au district sanitaire,
❖ niveau intermédiaire qui correspond à la région médicale,
❖ niveau central ou politique qui correspond aux services du département ministériel en chargede la santé au niveau national [4].

✔ Le niveau périphérique ou opérationnel : le district de santé Il s’agit de l’unité opérationnelle la plus périphérique du système de santé. Il polarise une population variant généralement entre 50 000 et 300 000 personnes. Le district de santé comprend schématiquement :
❖ des cases de santé tenues par des agents de santé communautaire : il s’agit d’agents de santé bénévoles, formés « sur le tas », assurant la prise en charge des affections et lésions courantes ne présentant pas de gravité. Ils participent également à l’éducation pour la santé des populations souvent analphabètes et démunies. Les cases de santé sont supervisées par un infirmier chef de poste.
❖ des postes de santé : il s’agit d’unités tenues par du personnel médical (infirmier, sage-femme, assistant infirmier) offrant des soins curatifs, préventifs et promotionnels pour les affections et lésions courantes relevant de la compétence de l’infirmier. L’Infirmier Chef de Poste (ICP) ou la sagefemme sont sous la supervision du Médecin Chef de District (MCD), assisté par un ou plusieurs autres médecins, et du personnel para médical.
❖ l’hôpital de district (ou centre de santé), tenu par un médecin chef de district, offre au minimum une consultation et des soins médicaux, un service de radiologie conventionnelle, un bloc opératoire (généralement réservé aux interventions à caractère obstétrical), une maternité, un service d’hospitalisation.
❖ les cliniques, cabinets médicaux et officines privées situées dans l’aire du district sont sous la supervision des services de santé du district.
❖ le secteur de la médecine traditionnelle est aussi sous la supervision du district de santé, qui doit en assurer l’encadrement.
❖ Le Sénégal compte 75 districts de santé répartis dans 14 régions médicales. La subdivision en district n’épouse pas toujours les contours de la subdivision administrative (les départements) [4].

✔ Le niveau intermédiaire ou stratégique : la région médicale La région médicale correspond généralement à une entité géographique du même nom, la région administrative, également appelée province dans certains pays. La région médicale regroupe l’ensemble des districts de santé couvrant sa superficie (en moyenne 3 à 6 districts par région médicale). Elle est dirigée par un médecin chef de région et exécute les principales fonctions suivantes :
– coordination de toutes les actions médico-sanitaires au niveau de la région ;
– surveillance technique de tous les établissements sanitaires publics ou privés de la région ;
– inspection sanitaire ;
– appui technique et logistique aux districts ;
– traitement des statistiques sanitaires régionales ;
– planification ;
– formation continue du personnel de santé.

Le Sénégal compte 14 régions médicales, superposables aux régions administratives .

Le niveau central ou politique
Il s’agit des services du département ministériel en charge de la santé au niveau national. Il comprend le cabinet du ministre, les directions, les divisions, les bureaux, chargés de définir et de réaliser la politique nationale de santé. Au sein du ministère de la santé et de l’action sociale, le Sénégal compte une direction générale de la santé et de l’action sociale qui comprend :
– Une Direction de la santé, de la reproduction et de la survie de l’enfant
– Une direction de la lutte contre la maladie
– La direction générale de l’action sociale
– La direction de l’Administration Générale et de l’Equipement
– La direction des ressources humaines
– La direction des infrastructures, des équipements et de la maintenance
– La direction de la planification, de la recherche et des statistiques
– La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement qui est sous double tutelle que sont le ministère de la santé et de l’action sociale et le ministère de l’économie, des finances et du plan
– La direction de la prévention
– La direction de la pharmacie et du médicament
– La direction des établissements de santé
– Le laboratoire national de contrôle des médicaments.

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Table des matières

INTRODUCTION
CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I. CAS DU SENEGAL
I.1. Données générales
I.2. Secteurs sanitaire et pharmaceutique
I.2.1. Organisation du système de santé du Sénégal
I.2.2. Fonctions du système de santé du Sénégal
I.3. Organisation du secteur pharmaceutique
I.3.1. La Direction de la Pharmacie et du Médicament
I.3.2. Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments
I.3.3. La Pharmacie Nationale d’Approvisionnement
I.3.4. Les grossistes répartiteurs privés
I.3.5. Les établissements de fabrication
I.3.6. Les structures de dispensation
I.3.7. L’Ordre National des Pharmaciens
I.4. Règlementation pharmaceutique du Sénégal
II. CAS DU BURKINA FASO
II.1. Données générales
II.2. Secteurs sanitaire et pharmaceutique
II.2.1. Organisation du système de santé du Burkina
II.2.2. Organisation du secteur pharmaceutique
II.3. Règlementation pharmaceutique du Burkina
III. CAS DE LA COTE D’IVOIRE
III.1. Données générales
III.2. Secteurs sanitaire et pharmaceutique
III.2.1. Organisation du système de santé de la Côte d’Ivoire
III.2.2. Organisation du secteur pharmaceutique
III.3. Règlementation pharmaceutique de la Côte d’Ivoire
IV. CAS DU MALI
IV.1. Données générales
IV.2. Secteurs sanitaire et pharmaceutique
IV.2.1. Organisation du système de santé
IV.2.2. Organisation du secteur pharmaceutique malien
V. CAS DU NIGER
V.1. Données générales
V.2. Secteurs sanitaire et pharmaceutique
V.2.1. Organisation du système de santé
V.2.2. Organisation du secteur pharmaceutique
VI. CAS DU TOGO
VI.1. Données générales
VI.2. Secteurs sanitaire et pharmaceutique
VI.2.1. Organisation du système de santé
VI.2.2. Organisation du secteur pharmaceutique togolais
VI.3. Règlementation pharmaceutique du Togo
CONCLUSION

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