Organisation de la sauvegarde des bassins versants par les populations riveraines

La saison chaude et humide (Kashkazi) et ses caractéristiques

Pendant l’été austral, de novembre à mi-avril, la saison est chaude et humide, avec une pluviométrie importante, maximale de décembre à mars, et des températures moyennes variant entre 24 et 27° C. Les îles sont sous l’influence d’un flux de vents de mousson de secteur Nord à Nord-Ouest nommés (Kashkazi), ou d’un flux hétérogène d’Alizé. Ces vents soufflent de façon variable et faible mais sont plus forts en janvier et février (mois le plus chaud). Il s’agit de masses d’air très chaudes et très humides possédant un potentiel considérable des précipitations. Cette saison chaude correspond ainsi à la période où les précipitations les plus abondantes sont observées. Toutefois, la formation de masses nuageuses et de précipitations à partir de cette réserve d’humidité n’est possible qu’en présence de conditions atmosphériques ou schémas isobariques favorables.

C’est au cours de cette saison, de janvier à mars en particulier, que se manifestent les dépressions, qui évoluent parfois en cyclones tropicaux, générateurs de précipitations très intenses. Les chiffres du tableau ci-dessus montrent l’humidité relative avec les fortes possibilités de précipitations dans la région d’Ouani ou hors de la station. En observant le tableau, on remarque que pendant ces onze années consécutives, les trois premiers mois de l’année, l’humidité relative est de l’ordre de 84 à 86 % et même le dernier mois de l’année 83 à 86 %. Les cyclones prennent naissance normalement loin à l’Est de l’Océan Indien, dans la région de Diégo Garcia et se déplacent vers l’Ouest. Leur trajectoire va souvent vers le Sud ou Sud-ouest pour affecter les Mascareignes. Ceux qui sont interceptés par l’énorme masse de terre de Madagascar y laissent beaucoup de leur violence et de leur force. Ceux qui atteignent les Comores avec leur pleine intensité y parviennent généralement en contournant ou en frôlant la pointe Nord de la grande île, par exemple ELINAH en 1983, KAMISY en 1984, GAFILO en 2004)

En dehors de la période des cyclones tropicaux de l’archipel, des précipitations très importantes conditionnées par l’exposition régionale et par le relief sont enregistrées par les différentes stations. Toutes les stations des îles Comores reçoivent plus d’un mètre de pluie par an. Il existe toutefois des variations importantes selon l’exposition au vent et l’altitude. En effet, comme l’ensemble de l’île est très accidenté, avec des creux et crêtes, il y a une opposition fondamentale entre le versant au vent (qui reçoit de plein fouet les vents humides) et le versant sous le vent ou à l’abri des vents humides (côte Ouest et côte Est, du Nord et du massif central). Cette opposition est d’autant plus marquée que le relief de l’île est important. D’une manière générale, ce sont les côtes Nord, Nord-ouest et Ouest tournées face au Nord, au Nord-Ouest, et Ouest qui sont les plus arrosées, car elles reçoivent la mousson et aussi grâce à l’importance l’influence maritime. Quelle que soit l’orientation, il pleut de plus en plus fréquemment et abondamment au fur et à mesure que l’altitude augmente. On s’en rend très bien compte qu’à Lingonie et à Dindri, c’est-à-dire l’ensemble de la cuvette Bambao, le soleil brille encore en fin de matinée alors que les grandes pentes du mont N’Tringui sont déjà couvertes de nuages. Voici les données de la pluviométrie dans chacune des quatre régions de l’île d’Anjouan.

La saison sèche et fraîche (Kussi) et ses caractéristiques 

Deuxième saison du climat maritime de l’archipel des Comores, le Kussi est le plus souvent caractérisé par un vent frais et sec. En hiver austral, les centres d’actions migrent vers l’hémisphère Nord, et l’été austral, se déplacent vers l’hémisphère Sud. Pendant l’hiver austral, connu localement sous le nom de « Kussi » d’avril, mai à octobre, la saison est sèche et fraîche, voire plus fraîche avec des températures variant entre 23°C et 27°C et entre 14 et 15°C sur les hauteurs, c’est-à-dire dans le plateau de Nioumakelé, le plateau de Sima – Bounguouéni et dans la cuvette de Bambao et le cirque de Lingoni. Les précipitations sont essentiellement liées à un flux de Sud Sud Ouest (alizé Austral) dans lequel s’infiltrent les masses d’air polaire qui retiennent beaucoup moins d’humidité. Par conséquent, la formation de masses nuageuses n’est possible qu’avec le concours de soulèvement orographique (quand le relief s’y prête), par exemple le massif du mont N’Tringui et le mont Trindrini dans le Sud-ouest. Ainsi, les perturbations de saison sèche (qu’on pourrait qualifier également de saison fraîche) sont généralement de faible étendue et principalement localisées sur les versants montagneux directement exposés aux flux des phénomènes météorologiques et sur la bordure côtière adjacente. Si la barrière montagneuse n’est pas excessivement élevée, les parties hautes du versant abrité recevront aussi leur part de précipitations, causée par l’effet de « débordement », dont l’abondance serait comparable à ce qu’on observerait du côté du vent.

Ainsi, à Anjouan, la région côtière comprise entre Dzindri et Moya sur la côte Sud-ouest est abondamment arrosée, surtout jusqu’à fin mai : dès le début de juin, en effet, l’altitude, plus modeste qu’en Grande Comore, se révèle insuffisante pour insuffler à l’alizé l’élan nécessaire lui permettant de franchir l’inversion de subsidence, sauf à la faveur des faiblesses passagères des anticyclones. Dans ces circonstances, en ce qui concerne le bassin de la Tratringa, qui se trouve du côté sous le vent, seules les zones en altitude reçoivent des précipitations par l’effet de débordement mentionné plus haut. Pour un même mois de l’année, les hauteurs d’eau relevées peuvent varier dans de très larges proportions aux cours des années, aussi bien en saison fraîche qu’en saison chaude. Les variations sont de moindre amplitude pour les bilans annuels, certain excédent mensuel venant compensé les mois déficitaires. Les alizés frais de cette période de l’année soufflent du Sud-est et sont renforcés de mai à août (mois le plus frais) par des courants locaux qui viennent au Sud du Canal de Mozambique. En dehors du «Kussi», deux autres régimes de vents saisonniers d’inter saison sévissent sur l’archipel. Le «matulay», que nous avons déjà signalé plus haut, du Sud/Sud-est vers le Nord/Nord-Ouest, est un vent sec et très irrégulier avec une vitesse moyenne de 8 km/h, sauf en juillet et août où il peut atteindre 12 à 14 km/h. Le «Mgnombéni », vent du Nord/Nord-Est, souffle en octobre et novembre et pour cela, est réputé favorable à la navigation.

La répartition des pluies au cours de l’année

La répartition des pluies à Anjouan varie d’une région à l’autre. Le Nord de l’île, région humide par excellence, reçoit beaucoup de précipitations pendant le Kashkazi. A cette période, la mousson du Nord des Comores amène une grande quantité d’humidité qui se déverse dans notre archipel, en particulier Anjouan dans sa partie septentrionale. Arrivée dans cette grande baie, elle heurte la falaise de la région de Mutsamudu dans son ensemble et le massif montagneux du Ntringui. Elle poursuit son trajet vers l’intérieur de l’île jusqu’au plateau de Nioumakelé, plus particulièrement dans la région de Mrijou. A l’Ouest et à l’Est de l’île, les précipitations sont irrégulièrement réparties. A l’Est, sur toute la côte Nord-est au Sud-est, les précipitations font défaut. La plaine côtière de cette partie de l’île ne reçoit que quelques précipitations au cours de l’année. L’influence maritime ne joue aucun rôle régulateur de la pluie, d’où l’existence d’une longue période de l’année avec un faible taux de précipitations. Comme la barrière orographique se trouve un peu plus loin, la brise de mer amène l’humidité maritime vers les milieux montagneux de la cuvette et y déverse son humidité.

Dans la région de Domoni, la quantité annuelle des précipitations est de 1600 mm, avec 5 mois très secs et 340 mm pendant le Kussi. Pour le Nord de l’île, dans la région d’Ouani, nous remarquons les mêmes caractères que ceux de Domoni. Le niveau de la mer est de 12 m. La barrière orographique n’est pas en mesure d’assurer la condensation de l’air chaud et humide générateur de pluies. Pendant le Kashkazi, la station d’Ouani prend la deuxième place. Elle enregistre un taux de précipitations très important de 1230 mm dans les 3 premiers mois de l’année. La moyenne annuelle de précipitations est de 1830 mm (voir tableau 7). Cela montre que la partie Ouest de la pointe de Jimilimé reçoit l’influence maritime avec une petite différence d’avec celle de Domoni dans la partie Est. Puisque ces deux stations sont plus où moins éloignées l’une de l’autre, il a une différence de précipitations dans l’année et avec 5 mois plus ou moins secs.

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Table des matières

REMERCIEMENT
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE PRESENTATION GENERALE DU RESEAU HYDROGRAPHIQU D’ANJOUAN
Chapitre 1 : CONTEXTE HYDROLOGIQUE ET MORPHOLOGIQUE DE L’ILE
I.1. La morphologie de l’île
I.1.1.. La géologie de l’île d’Anjouan
I.2. Hydrologie d’Anjouan
I.2.1. Climatologie de Ndzouani
I.2.1.1. Les vents
I-2.1.2. Les températures moyennes mensuelles de la station d’Ouani
I-2-1-3- Les différentes saisons
I-2-1-3-1 La saison chaude et humide (Kashkazi) et ses caractéristiques
I-2-1-3-2 La saison sèche et fraîche (Kussi) et ses caractéristiques :
I-2-1-3-3- La répartition des pluies au cours de l’année
I-2-1-4 : Etude statistique des pluviométries minimales annuelles mesurées à Ouani
I-2-1-4-1- Etude statistique des pluies maximales journalières mesurées à Ouani
a)- Répartition saisonnière des précipitations
b)- Etude de la sécheresse
c)- Les pluies journalières
I-1-2-1-4-2- Le cycle de l’eau :
I-1-2-1-4-3- L’origine du cycle de l’eau
I-2-2-2- Aujourd’hui : des besoins en eau mal satisfaits
I-3- Les points d’eau d’Anjouan
I-3-1- Les ruisseaux
I-3-2- Les marigots
II-1- Les différents types de réseau hydrographique
II-1-1- Contexte général d’Anjouan
II-1-1-1- Localisation des cours d’eau
II-1-1-2- Les ressources en eau terrestre
II-1-1-3- Les rivières
II-1-1-3-1- Les sources
II-1-1-3-2- Les chutes
II-1-1-3-3- Les lacs
II-1-1-3-4- Les milieux marécageux
II-1-2- Etude de l’évolution hydrographique
II-1-2-1- Etude des rivières permanentes
II-I-2-2- Tratringa, complexe physique du bassin versant
II-I-2-2-3- Stations pluviométriques retenues dans la zone Tratringa
II.I.2-2-4- Précipitations moyennes sur le bassin versant
II-2-1- Campagne de jaugeage de la Tratringa
II-2-2- Relevés limnométriques de 1985-1988
II-2-3- Jaugeage et tarage de la rivière
II-3 – Les autres rivières permanentes
II-3.1- La rivière de Lingoni
II-3.2 : La rivière Galani
II-3-3 – La rivière Moina-Oupetro 1
II-3-4 – La rivière de Houngouni
II – 4 Etude de la ressource et des crues
II .4.1 . Les sources permanentes
II.4.2 -Les sources aux débits temporaires
II.5 – L’influence du climat sur la pluviométrie
II.5.1- Diminution de la pluviométrie de l’île
II.5.2 : Aération d’une grande partie des cours d’eau
II. 5.3 – Le changement climatique
DEUXIEME PARTIE IMPACT DE L’EVOLUTION HYDROGRAPHIQUE ET SES CONSEQUENCES
CHAPITRE 3 : IMPACT SUR LES HOMMES ET LA NATURE
III.1-Caractéristiques écologiques de l’île et vulnérabilité du milieu
III. 1. 1- Environnement agro-climatique
III-1-2- Importance de l’écosystème en termes de biodiversité.
III-1-3- Importance de l’écosystème dans l’équilibre physique du milieu naturel
III. 2. Intérêt international de la biodiversité anjouanaise
III.2. 1. Ecosystème terrestre
III. 2.1. 1. La flore terrestre
III.2.1. 2. La faune terrestre
III.3. La vulnérabilité du milieu
III.3.1.Environnement agroclimatique et végétal
a/Sols bruns basaltiques
B/ Sols bruns rouges ou rouges
C/ Sols squelettiques avec roche apparente
D/ Sols sur cendres volcaniques
III.3.2. La déforestation à Anjouan
III.4.L’importance de la protection forestière
CHAPITRE. IV. LA CONSERVATION DES RESSOURCES RENOUVELABLES MENACEES
IV. 1 Remarques et réflexions sur la mise en place de la conservation
IV.1. 1 Gestion mixte et surveillance des zones de moyenne altitude
IV. 1. 1. 1 Création de zones classées dans les montagnes et sur les bassins versants
IV. 1. 1.2. Situation des bassins versants
IV.1.1.3. Organisation de la sauvegarde des bassins versants par les populations riveraines
IV. 1. 1.3. 1. Les paysans formateurs
IV.1. 1. 3.2. Les paysans animateurs
IV.2. Risques pouvant mettre en danger l’approche
IV. 2. 1 Les feux de brousse
IV. 2. 2 Les aléas climatiques
IV.3. Les avantages et les inconvénients d’ordre économique et environnemental
IV.3.1. L’eau : une ressource renouvelable menacée
IV.3.1.1. Des ressources en eau mal réparties et en diminution
IV.3.1.2. Implication des communautés dans la gestion de l’eau et son histoire
IV. 3.1. 3 Les comités de gestion communautaire
IV.3.1.4. Les membres des comités et leur importance au niveau des villages
IV.3. 2. Réglementation locale de l’eau : code de l’eau villageois et comité de gestion de l’eau
IV.3. 2.1.Etude sur la gestion de l’eau
IV.3.2. Réglementation locale de l’utilisation de l’eau
IV.3.2. 3. Sensibilisation à la réglementation locale sur l’eau
IV.3. 2.4. Protection de l’environnement des sites de captages de l’eau
IV.4. Mode d’approvisionnement et état de couverture
IV.4.1. Qualité des eaux captées
IV.4.2. La maîtrise des ressources en eau
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
PARTIE DOSSIER
LISTE DES CARTES ET DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
TABLE DES MATIERES

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