ORBITE ET BULBE DE L’OEIL

ORBITE ET BULBE DE L’OEIL

Formation de la tunique fibreuse (cornée et sclère) et de la chambre antérieure du bulbe

Le mésenchyme périphérique qui entoure la cupule optique se condense pour former la sclère qui se continue caudalement par la gaine externe du nerf optique. L’ectoderme se referme en avant de la vésicule cristallinienne, en même temps que le mésenchyme envahit le territoire compris entre le cristallin et l’ectoderme superficiel. Ce mésenchyme subit une cavitation donnant naissance à la chambre antérieure du bulbe, limitée au départ par deux feuillets mésenchymateux. Le feuillet antérieur correspond à la paroi antérieure de cette chambre et se continue avec la sclère, le feuillet postérieur correspond à la paroi postérieure de cette chambre et se continue avec la choroïde.

La cornée dérive à la fois de la paroi antérieure de la chambre antérieure (à l’origine de la substance propre de la cornée) et de l’ectoderme superficiel (à l’origine de l’épithélium antérieur de la cornée). Chez le chien, la future cornée se détache de l’ectoderme le 25ième jour et est achevée par la formation de son endothélium le 45ième jour. Chez le bovin, elle se forme entre le 30ième jour et le 60ième jour de gestation. La sclère se développe chez le chien entre le 25ième et le 45ième jour ; chez le bovin entre le 40ième et le 60ième jour (Gelatt, 1981).

Formation de la tunique vasculaire (choroïde, corps ciliaire et iris) et de la chambre postérieure du bulbe

La choroïde dérive du mésenchyme très vascularisé situé immédiatement au contact de la rétine ; ce mésenchyme subit en outre une pigmentation importante. Une portion de la partie aveugle de la rétine (correspondant à la future partie ciliaire de la rétine) est soulevée par le mésenchyme sous-jacent en procès ciliaires. Le mésenchyme de cette région va par ailleurs constituer le muscle ciliaire, agent de l’accommodation. Ainsi se forme la corps ciliaire, constitué des muscle et procès ciliaires. Le feuillet mésenchymateux correspondant à la paroi postérieure de la chambre antérieure est en continuité avec la choroïde et le corps ciliaire. Il rentre dans la constitution de l’iris, et donne en particulier son stroma. Il se prolonge également en avant du cristallin par une mince membrane : la membrane pupillaire.

Celle-ci régresse normalement avant la naissance pour laisser la place à la pupille, ouverture localisée au centre du diaphragme irien. Dans l’angle formé par la cornée et l’iris, appelé angle irido-cornéen, la régression du mésenchyme laisse en place le ligament pectiné. La chambre postérieure du bulbe se forme entre l’iris et le cristallin par séparation progressive de ces deux éléments. Elle communique avec la chambre antérieure par la pupille. Parallèlement, le cristallin s’écarte progressivement des procès ciliaires auquel il reste attaché par des fibres élastiques, les fibres zonulaires (Figure I.6).

Orbite et bulbe de l’oeil

Les quatre os formant le contour de l’orbite sont l’os frontal (régions supérieure et temporale), l’os lacrymal (région nasale), l’os zygomatique (région inférieure) et l’os temporal (région temporale). A la différence des carnivores domestiques, l’orbite est complètement délimitée par une structure osseuse (Figure II.1). Les os frontal, lacrymal, palatin et sphénoïde délimitent la paroi médiale de l’orbite. Les os lacrymal et zygomatique délimitent sa paroi ventrale. L’os frontal forme la paroi dorsale de l’orbite ; des vaisseaux et des nerfs venant de l’orbite le traversent pour se distribuer à la région superficielle du front. Chez les Equidés, leur sortie se fait latéralement, près de la base, amincie, du processus zygomatique ; on trouve à cet endroit un foramen supra-orbitaire (Barone, 1986 ; Cooley, 1992). Le bulbe oculaire est une sphère oblongue plus longue horizontalement que verticalement. Chez le cheval adulte, ses dimensions moyennes sont de 48 à 54 mm pour la partie horizontale, contre 45 à 50 mm pour la partie verticale. Les mouvements du globe résultent de l’action conjuguée de plusieurs muscles extra-oculaires s’insérant sur le globe.

D’autres muscles extrinsèques contrôlent les paupières (Cf. Organes oculaires accessoires) (Cooley, 1992). La plus grande partie de l’irrigation de l’orbite est assurée par l’artère ophtalmique externe. L’artère ophtalmique interne court le long de l’axe du tractus optique, établissant des anastomoses avec l’artère ophtalmique externe et donnant naissance aux artères ciliaires postérieures : les artères ciliaires postérieures courtes pénètrent la sclère jusqu’au nerf optique, les artères ciliaires postérieures longues émettent de courtes branches dans la sclère dans la région antérieure du bulbe (Cooley, 1992).

Disposition générale et morphologie de la rétine La partie aveugle de la rétine est constituée de deux couches, interne et externe.

Elle s’étend du bord pupillaire à l’ora serrata et recouvre ainsi le corps ciliaire et la face postérieure de l’iris d’un manteau noir qui peut déborder en avant sur l’iris et former les granules iriens. La partie optique de la rétine recouvre le fond de l’oeil entre l’ora serrata et le disque du nerf optique. Elle se compose de deux couches : externe et interne. La couche interne est très épaisse et parfaitement transparente : c’est la couche nerveuse. Elle n’adhère quasiment pas à la couche externe dont elle est séparée par l’espace intra-rétinien (virtuel) et n’est appliquée au fond de l’oeil que par pression du corps vitré. La couche externe, beaucoup plus mince, est sombre : c’est la couche pigmentaire, très adhérente à la choroïde sous-jacente.

Elle perd sa pigmentation en regard du tapis (Monnereau, 2001). Le disque optique, ou « papille » marque le début du tractus optique et présente une forme elliptique mesurant de 5 à 7 mm horizontalement et de 3,5 à 5 mm verticalement. Le disque optique du poulain est rond ou ovale alors que celui de l’individu adulte présente une forme ovale pouvant être plus ou moins irrégulière, surtout sur son bord inférieur. Le disque optique est localisé en dehors du tapis, en zone légèrement temporale par rapport au pôle postérieur. Il a une couleur rose saumon. Une ligne blanche est généralement visible en zone médiane ventrale; elle correspond à la zone de fermeture de la fissure optique. La cupule centrale est en général inapparente. La lame criblée peut être visible au niveau du disque optique sous forme d’une surface fasciculée (Cooley, 1992). La pâleur du disque optique est associée à la réflexion lumineuse sur les gaines de myéline des nerfs qui s’entassent derrière la lame criblée.

La rougeur est associée aux vaisseaux rétiniens (Crispin et al, 1990). Deux zones d’acuité visuelle maximale ont été décrites chez le cheval. Dans ces zones, les cellules à cônes sont prédominantes. L’une, l’area centralis striaeformis, mesurant de 2 à 7 mm de diamètre est présente dans l’aire rétinienne centrale approximativement 6 à 8 mm dorso-latéralement par rapport au disque optique, en parallèle avec la bordure ventrale du tapis clair. L’autre aire, l’aera centralis rotunda, de 2 à 5 mm de diamètre, est localisée à l’extrémité latérale de la première. La première permet la vision latérale monoculaire ; la deuxième est apparemment utilisée dans la vision binoculaire antérieure (Cooley, 1992). 24 La rétine optique se termine au niveau de l’ora serrata située approximativement à 5 mm de la racine de l’iris. Il y a cependant une prolongation de la rétine optique dans le cadran nasal, ce qui augmente le champ de vision du cheval. La rétine aveugle se prolonge sur les corps ciliaires et sur la face postérieure de l’iris (Crispin et al, 1990).

Chambre vitrée du bulbe et corps vitré

Le corps vitré, anciennement « corps hyaloïde » ou plus simplement « hyaloïde », est une masse gélatineuse, transparente et incolore, qui emplit la chambre vitrée du bulbe, espace contenu entre le cristallin et le fond de l’oeil (Monnereau, 2001). Il s’agit du plus grand compartiment de l’oeil. La consistance du corps vitré, constitué à 99% d’eau, est due à l’acide hyaluronique et à d’autres constituants. Il contient primitivement des hyalocytes. En périphérie, il est solidement ancré à la capsule postérieure du cristallin, à l’ora serrata et au rebord du disque optique. Il n’est par contre pas solidement rattaché à la rétine.

Une membrane hyaloïde limite la face antérieure du corps vitré. Une artère hyaloïde s’étend du disque optique à la capsule postérieure du cristallin au cours de la vie foetale. Suite à son involution, un canal hyaloïde, anciennement « canal de Cloquet », persiste. Ces vestiges de la vascularisation hyaloïde sont fréquents chez le poulain jusqu’à 4 mois d’âge. Ces structures peuvent aller du « point de Mittendorf » (zone d’insertion de l’artère hyaloïde dans la membrane hyaloïde antérieure, juste en arrière de la capsule postérieure du cristallin) à des vestiges vasculaires remplis de sang dans le canal hyaloïde. Chez le cheval, de petites particules sont fréquemment observées dans le vitré.

Des filaments plus larges près de la surface cristallinienne postérieure et des petites masses flottantes constitués par des cellules épithéliales pigmentées desquamées peuvent être observés et leur nombre augmente avec l’âge du sujet (Cooley, 1992). Le corps vitré est un milieu aqueux et avasculaire. Il reçoit de l’humeur aqueuse des ions et de l’eau, et des vaisseaux choroïdiens et rétiniens de l’oxygène, des glucides et des ions chlorures. L’activité métabolique du corps vitré est très réduite. Il a surtout un rôle passif de comblement de l’espace compris entre le cristallin et la rétine, tout en permettant aux rayons lumineux de le traverser. Il contribue à donner sa forme au bulbe de l’oeil. Il plaque la rétine au fond de l’oeil et participe, quoique faiblement, à des échanges métaboliques, en nourrissant en particulier la face postérieure du cristallin (Monnereau, 2001).

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Table des matières

INTRODUCTION
I.DEVELOPPEMENT DE L’OEIL DU CHEVAL
1 FORMATION DE LA VESICULE ET DE LA CUPULE OPTIQUES
2 FORMATION DU CRISTALLIN
3 FORMATION DE LA TUNIQUE INTERNE DU BULBE (RETINE) ET DU NERF OPTIQUE
3.1 Différenciation de la cupule optique en rétine
3.2 Evolution du pédoncule optique en nerf optique
4 FORMATION DES CHAMBRES ANTERIEURE ET POSTERIEURE ET DES TUNIQUES FIBREUSE ET VASCULAIRE DU BULBE
4.1 Formation de la tunique fibreuse (cornée et sclère) et de la chambre antérieure du bulbe
4.2 Formation de la tunique vasculaire (choroïde, corps ciliaire et iris) et de la chambre postérieure du bulbe
5 FORMATION DU CORPS VITRE
II. ANATOMIE DE L’OEIL DU CHEVAL
1 ORBITE ET BULBE DE L’OEIL
2 TUNIQUES DU BULBE DE L’OEIL
2.1 Tunique fibreuse du bulbe
2.1.1 Cornée
2.1.2 Limbe cornéen
2.2 Tunique vasculaire du bulbe
2.2.1 Choroïde
2.2.2 Corps ciliaires
2.2.3 Iris
2.3 Tunique interne (nerveuse ou sensorielle du bulbe)
2.3.1 Disposition générale et morphologie de la rétine
2.3.2 Structure de la rétine
2.3.2.1 Partie aveugle de la rétine
2.3.2.2 Partie optique de la rétine
2.3.3 Vascularisation
3 CHAMBRES ET MILIEUX DU BULBE DE L’OEIL
3.1 Chambre antérieure du bulbe, chambre postérieure du bulbe et humeur aqueuse
3.2 Chambre vitrée du bulbe et corps vitré
3.3 Cristallin et zonule ciliaire
4 ORGANES OCULAIRES ACCESSOIRES
4.1 Paupières
4.2 Tunique conjonctive
4.3 Appareil lacrymal
4.4 Muscles du bulbe
III. MALFORMATIONS OCULAIRES CONGENITALES
1 ORBITE ET BULBE DE L’OEIL
1.1 Microphtalmie
1.2 Anomalies multiples
1.3 Buphtalmie
1.4 Strabisme
1.5 Cyclopie, synophtalmie
2 PAUPIERES
2.1 Ankyloblépharie
2.2 Entropion
2.3 Colobome palpébral
2.4 Dépigmentation congénitale
2.5 Distichiasis, districhiasis, trichiasis, cils aberrants
3 CONJONCTIVE ET SYSTEME NASOLACRYMAL
3.1 Dermoïde conjonctival
3.2 Imperforation de l’orifice nasolacrymal
3.3 Anomalies congénitales de la membrane nictitante
4 CORNÉE
4.1 Dermoïde cornéen
4.2 Cornea globosa
4.3 Microcornée
4.4 Opacités cornéennes congénitales
5 UVEE
5.1 Anomalies multiples
5.2 Anomalies multiples chez le Poney des Rocheuses
5.3 Hypoplasie, aniridie irienne
5.4 Colobome irien
5.5 Persistance de la membrane pupillaire
5.6 Hétérochromie irienne
5.7 Kystes pupillaires
5.8 Kystes du stroma irien
5.9 Hyperplasie des corpora nigra
6 CRISTALLIN ET CORPS VITRE
6.1 Cataracte congénitale
6.2 Cataracte nucléaire héréditaire
6.3 Luxation ou sub-luxation du cristallin
6.4 Persistance de l’artère hyaloïde
6.5 Lenticonus et lentiglobus
6.6 Microphakie
7 CHOROÏDE ET RETINE
7.1 Colobome du segment postérieur de l’oeil
7.2 Décollement rétinien congénital
7.3 Dysplasie rétinienne
7.4 Cécité nocturne congénitale non évolutive
7.5 Anomalies congénitales du fond de l’oeil
7.6 Syndrome néonatal de mal accommodation
7.7 Choriorétinite congénitale
8 NERF OPTIQUE
8.1 Hypoplasie du nerf optique
CONCLUSION
IV.TABLE DES ILLUSTRATIONS
V.BIBLIOGRAPHIE
1 ARTICLES
2 OUVRAGES

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