Optimisation de l’implantation industrielle de jatropha curcas

Actuellement, la production de bioénergie ou plus précisément de biocarburant à partir de la biomasse attire fortement l’attention de tout le monde entier. Par définition, le biocarburant est un carburant issu de plantes et qui peut se substituer aux sources d’énergies fossiles telles que charbon et pétrole et, surtout, permet aux moteurs diesels de fonctionner (CNRTL, 2008). En faite, l’exponentielle augmentation du prix de pétrole ainsi que l’épuisement de plus en plus vite de la réserve d’énergies fossiles poussent le monde à s’orienter vers des programmes alternatifs, étant donné qu’il a fallu 200 millions d’années pour fabriquer tout le pétrole du monde qui disparaît, seulement, en 200 ans (EDWARD T., 2007). D’ailleurs, ce prix continuerait toujours à s’élever, de même que la demande ne cesse de croître. C’est la raison pour laquelle des études cherchent à trouver des produits alternatifs capables de se substituer au pétrole pour satisfaire les besoins dans le futur.

Pour cela, le biocarburant constitue l’une des principales solutions et d’innombrables pays se dirigent en ce moment dans cette direction. Il ne faut pas oublier que les huiles végétales et animales peuvent être utilisées par les engins à diesel (CNRTL, 2008). En effet, les huiles végétales ont été identifiées depuis longtemps comme une source alternative de biodiesel. Par ailleurs, il est possible d’extraire du biocarburant à partir de nombreuses plantes telles que soja, colza, canne à sucre ou bien Jatropha curcas. Ainsi, le Jatropha devient une plante considérée comme source d’huile végétale facile à transformer, utilisable en tant que matière première dans le procédé de fabrication du biodiesel : l’huile de Jatropha peut servir de carburant pour les moteurs diesels, c’est le plus intéressant des carburants verts. D’après JEAN D. et al. (2009), le Jatropha curcas constitue l’un des meilleurs candidats pour la production de biodiesel. Pour ce biocarburant tiré d’une plante qui pousse et produit après un an, puis reproduit à nouveau l’année prochaine, ce qui est obtenu sera consommé au fur et à mesure, ce combustible est donc renouvelable et à une période réduite.

D’autre part, d’après la statistique donnée par la Conservation Internationale (RAZAKAMAHEFA A. B., 2009), 300.000 – 400.000 ha de forêt/an sont détruits à Madagascar malgré qu’il soit considéré comme le pays le plus riche en biodiversité. Ainsi, la politique environnementale tend vers le reboisement des plantes à croissance rapide, à vocation énergétique ou à d’autres fins économiques. Pour cela, le gouvernement malgache promouvait la valorisation des ressources locales afin de réduire la dépendance du pays tout en améliorant le niveau de vie de la population, surtout les paysans qui en constituent la majorité (75%), par la création d’emplois. Ainsi, plusieurs projets et programmes ont été lancés vers la filière Jatropha, dans le cadre du biodiesel, vu que le pays possède un certain nombre de facteurs convenables à cette pratique. La Société Fuelstock Madagascar S.A. fait partie des unités qui en réalisent et cette étude va porter particulièrement sur son cas.

Généralité sur la filière Jatropha

Historique :
Le Jatropha curcas vient de l’Amérique Centrale et du Mexique (D1, 2008). Il fut introduit à Madagascar par les Portugais vers le XVIIème siècle. Durant plusieurs années, le Jatropha a été considéré parmi les plantes négligées. Mais, il fut récemment découvert comme étant une culture potentielle dans la production de biodiesel et, depuis quelques années, des acteurs se sont manifestés pour la promotion de sa culture.

Nomenclature : Jatropha curcas L.
Le Jatropha s’appelle aussi « médicinier » par son utilisation à but médical, et « Or vert » par sa production d’une huile de propriétés comparables à celles du carburant. Sa dénomination vient du mot grec jatros qui signifie ‘docteur’ et trophe signifiant ‘aliment’ (D1, 2008). Le nom d’espèce curcas fut tiré du nom vernaculaire employé pour cette plante dans quelques parties de l’Inde. Le L. est l’initial du nom du botaniste Linnaeus, scientifique qui a décrit scientifiquement cette plante la première fois.

Production mondiale et principaux produits

Production mondiale 

En 2005, la production mondiale était de 4 millions t de biodiesel (EMHV). Les cinq grands producteurs de biodiesel ont atteint respectivement : 1.920 millions l pour l’Allemagne (45%), 511 millions l pour la France (15%), 290 millions l pour l’USA, 227 millions l pour l’Italie et 83 millions l pour l’Australie (JULIO F.M., 2007). L’entreprise anglaise D1 power installe actuellement des milliers d’hectares de culture partout dans le monde : 81.000 ha en Chhattisgarh, 350.000 ha en Tamil Nadu (partie Sud de l’Inde), etc. Jusqu’à présent, D1 demeure le grand commerçant mondial de la filière Jatropha.

Les autres producteurs de Jatropha sont : Inde (510.000 ha et 40 millions ha), TNAU (3.000 ha et 0,7 million ha), Europe (10 Mtep ou 3,3% des carburants consommés), Cap Vert (10.079 t de graines et 8.700 ha), Silveira (11.500 ha), Nicaragua (1.200 ha), Mali (10.000 km de haies équivalent à 1,7 millions l/an), Chine (13 millions ha), Birmanie (plusieurs millions d’ha), Chhattisgarh (150.000 ha), Jain Irrigation (10.000 l de biodiesel/j), Sichuan (5.000 t de biodiesel/an), SN CITEC (10.000 t/an), Mozambique (20 millions l de biodiesel), Compagnie « state oil company Petromoc » (185 millions l), Tanzanie (12.000 t/an).

En particulier, sans tenir compte les diverses implantations industrielles, Madagascar pourrait produire au moins 15.000 – 20.000 t d’huile par an (4.200 t de graines par an pour la Région SAVA et 1.000 t/an pour la partie Sud) (HENNING K. R. et al., 2007 ; D1, 2008).

Principaux produits :
A part les emplois du Jatropha rencontrés à Madagascar (voir paragraphe 1.3.3), voici d’autres utilisations habituelles aperçues dans les autres pays :
o utilisation dans les rituels vaudous (pour purger les esprits maléfiques et libérer les âmes des morts), en Haïti (Wikipédia, 2010),
o reboisement sur des surfaces dénudées,
o production de tourteau de Jatropha : insecticide, source de protéine à haute valeur pour l’alimentation de bétail s’il est correctement traité.
o production d’huile : utilisée dans la fabrication de savon de Marseille (Wikipédia, 2010), de vernis, dans la lutte contre certains insectes et mollusques nuisibles pour l’agriculture et hôte de Schistosoma mansoni et Schistosoma haematobium (vecteur de la bilharziose) (ÜLLENBERG A., 2007), dans certains chauffages (chaudière à fuel ou mazout).

Evolution des prix mondiaux 

Jusqu’à présent, aucun prix n’est pas encore imposé, le prix international de l’huile de Jatropha s’élève à 700 – 1.500 US$/t en fonction de l’huile et du producteur. Pourtant, une Alliance Jatropha a déterminé un indice : niveau maximum en 2008 avec plus de 1.400 US$/t d’huile et allant à 726 US$/t en Mai 2009 (ÜLLENBERG A., 2009). Mais ce dernier prix ne peut pas être appliqué actuellement à Madagascar car avec un coût de 2.115,3 Ar/l, le calcul donne environ 1.031,85 US$/t d’huile de Jatropha.

Prix des graines dans le monde : (Témoignages, 2006).
En Inde, les semences coûtent 0,4 US$/kg, et les graines 0,11 US$/kg (225,5 Ar/kg).

Prix des graines à Madagascar : (ÜLLENBERG A., 2007).
Grâce à un alignement des tarifs, le prix d’achat aux paysans par les Sociétés est en général 500 Ar/kg. Cependant, les firmes producteurs vendent entre 0,19 – 0,27 US$ (389,5 – 553,5 Ar). A Ambalavao, le prix atteint 500 Ar/kg contre 300 Ar/kg à Manakara.

Prix des huiles à Madagascar :
En ce moment, le prix vaut entre 2.000 – 5.000 Ar/l (vente aux coiffeurs) selon la saison et la zone (HENNING K. R. et al., 2007) : par exemple, 3.000 Ar/l à Ambalavao (Témoignages, 2006). A l’échelle industrielle, BAMEX a estimé de vendre à 500 US$/t ou 1.025 Ar/l (RANAIVOARISON A. et al., 2006), mais ce qui n’est plus faisable actuellement.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE – METHODES
INTRODUCTION PARTIELLE I
1) Généralité sur la filière Jatropha
1.1) Description et caractéristiques générales à Madagascar
1.1.1) Description générale
1.1.2) Groupes de Jatropha
1.2) Marché mondial
1.2.1) Production mondiale et principaux produits
1.2.2) Evolution des prix mondiaux
1.2.3) Marché mondial
1.3) Situation nationale de la filière Jatropha
1.3.1) Obstacles et difficultés liés aux cultures et à l’utilisation de Jatropha
1.3.2) Situation initiale de la filière Jatropha
1.3.3) Situation actuelle
1.3.4) Avenir de la filière
1.3.5) Zones productrices à Madagascar
2) Cadre de l’étude
2.1) Géographie de la zone d’étude…
2.1.1) Localisation géographique
2.1.3) Climat
2.1.4) Démographie
2.1.5) Contexte agricole
2.1.6) Contexte économique
2.1.7) Contexte social
2.2) Projet de développement et production filière Jatropha
2.2.1) Objectif global
2.2.2) Objectifs spécifiques
2.2.3) Activités agricole et industrielle
2.2.4) Programmes sociaux
2.2.5) Choix du milieu
3) Modes de collecte des données
4) Contraintes et limites de l’étude
4.1) Sols très hétérogènes
4.2) Hétérogénéité de l’origine des jeunes plants
4.3) Non installation des usines de transformation
4.4) Plantation moins âgée
4.5) Temps limité de l’expérimentation
5) Diagramme synthétique des travaux de recherche
6) Présentation générale de l’étude
6.1) Genèse de l’étude
6.2) Problématique et hypothèses
CONCLUSION PARTIELLE I
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
INTRODUCTION PARTIELLE II
1) Résultats de l’expérimentation
2) Interprétation des résultats
3) Caractéristiques de l’étude
3.1) Identification des pratiques culturales et post culturales
3.1.1) Préparation de la pépinière
3.1.2) Transplantation et entretiens
3.2) Détermination des points de blocage
3.2.1) Sur le plan technique
3.2.2) Sur le plan logistique
3.2.3) Sur le plan organisationnel
3.2.4) Sur le plan financier
3.3) Estimation de rentabilité
3.3.1) Etude du rendement en graines de la plantation
3.3.2) Etude du rendement en huile de l’extraction
3.3.3) Calcul financier
CONCLUSION PARTIELLE II
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
INTRODUCTION PARTIELLE III
1) Caractéristiques des pratiques culturales
1.1) Mise en place de la pépinière
1.1.1) Préparation de la pépinière
1.1.2) Entretiens des jeunes plants
1.2) Choix et préparations du terrain
1.2.1) Défrichement
1.2.2) Labour ou traçage
1.2.3) Piquetage et trouaison
1.3) Mise en place de la plantation
1.3.1) Arrachage des jeunes plants
1.3.2) Système de paillage du trou
1.3.3) Fertilisation
1.3.4) Repiquage ou transplantation des jeunes plants
1.4) Entretiens de la plantation
1.4.1) Mulching
1.4.2) Taillage
1.4.3) Irrigation et gestion de l’eau
1.4.4) Gestion de la fertilité
1.4.5) Contrôle des maladies et insectes
1.4.6) Contrôle des mauvaises herbes
1.5) Récolte
1.5.1) Récolte
1.5.2) Activités post-récolte
1.6) Transformation
1.6.1) Extraction
1.6.2) Transestérification en biodiesel
1.6.3) Conservation
2) Points de blocage
2.1) Sur le plan technique
2.2) Sur le plan logistique
2.3) Sur le plan organisationnel
2.4) Sur le plan financier
3) Recommandations
3.1) Achats des équipements et des mobiliers primaires
3.2) Améliorations de la condition des travailleurs
3.3) Compostage
3.3.1) Avantage du compost
3.3.2) Engrais vert
3.4) Appel de mains d’œuvres dans les autres régions
1) Impacts de l’installation
3.1) Impacts positifs
3.2) Impacts négatifs
CONCLUSION PARTIELLE III
CONCLUSION GENERALE
Références bibliographiques
Annexes

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