Situé à cheval entre la zone soudanienne et la zone sahélienne de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est un pays essentiellement agricole. En effet, l’activité agropastorale est la principale occupation et source de revenus pour plus de 80% de la population (DRABO, 2008). Après l’or et le coton, l’élevage contribue entre 18,3 et 19,5% à la formation du PIB national.
Le sous-secteur de l’élevage constitue le deuxième pilier du secteur primaire burkinabé, représentant 27,2% de sa valeur ajoutée (MRA, 20 Il). Il s’agit d’un élevage extensif dont les données actuelles de l’offre paraissent très en dessous des potentialités réelles du pays (MEF, 2006). En 2005, le cheptel bovin estimé à 7,6 mi Ilions de têtes a connu une évolution numérique qui l’estimait à environ 8738 000 têtes en 2012 (ENEC Il, MRA, 2012). Le cheptel bovin burkinabé se place au second rang des pays de /,UEMOA en importance, derrière celui du Mali.
Malgré ce cheptel important en bovins et une forte proportion de ménages évoluant dans l’élevage soit 67% (MRA, 2004), la production laitière locale (200 millions de litres en 2006) n’arrive pas à satisfaire la forte demande du marché intérieur toujours croissant. Ceci est dû au fait que le lait produit provient essentiellement des élevages extensifs qui représentent 95% des élevages laitiers. La production moyenne de lait par vache dans ces types d’élevage varie entre 01 et 02 litres par jour (NilLLOGO et al., 2008, SIDIBE-ANAGO et al., 2008). Selon une enquête conduite par BERD (2010), la durée moyenne de lactation d’une vache est estimée à 180 jours.
Ainsi, pour faire face aux besoins, le pays procède à de conséquentes importations de produits laitiers, estimés à plus de 10 milliards de FCFA par an (MRA, 2004). Outre ces pertes de devises pour l’Etat, ces importations sont préjudiciables au développement de la filière laitière locale. Une amélioration donc de la production laitière locale permettrait d’éviter la fuite des devises hors du pays et de faire sortir ces 67% de ménages évoluant dans le secteur de l’élevage de la pauvreté.
Mais malheureusement de nombreuses contraintes freinent l’amél ioration de la production laitière en Afrique en général et en particulier au Burkina. Parmi ces contraintes, l’alimentation est l’un des facteurs limitants essentiels. En effet le faible niveau nutritionnel des vaches, surtout en saison sèche, contribue fortement aux faibles performances observées. L’appropriation de bonnes pratiques alimentaires s’avère donc une nécessité pour pallier cette difficulté. Dans cette optique, tester des options d’ amélioration de l’alimentation par valorisation des ressources localement disponibles est une option adéquate. La complémentation est l’une des stratégies utilisées par les éleveurs pour essayer de couvrir les besoins des animaux. Cependant, elle n’est pratiquée qu’après la mise-bas et seulement pour certains animaux élites; ce qui ne permet pas une production optimale du lait.
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Deuxième ville du Burkina Faso et capitale économique, Bobo-Dioulasso est située au Sud-Ouest du pays avec Il ° la’ de latitude Nord et 4° 19’de longitude Ouest. Elle est située à 365 km de la capitale politique, Ouagadougou. Chef-lieu de la province du Houet, et de la région des Hauts Bassins; elle compte sept arrondissements et 35 villages. Les limites du territoire sont:
• au Nord : sur la route nationale n09 (Bobo-Dioulasso – Faramana) et na 1a (BoboDédougou).
• au Sud: la nationale n0 7 (Bobo-Dioulasso – Banfora) et la voie ferré.
• à l’Est: sur la route de Léguéma et la nationale na 1 (Bobo-Dioulasso Ouagadougou)
• à l’Ouest: la nationale n0 8 (Bobo-Dioulasso – Orodara) et la route de Nasso. (MEF, 1996).
CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
Climat et Hydrologie
Bobo-Dioulasso est située dans la zone sud soudanienne du Burkina Faso selon le découpage phytogéographique de FONTES et GUINKO (1995). Elle est caractérisée par deux saisons fortement contrastées:
– une saison des pluies relativement courte qui dure 5 mois (juin-octobre);
– une saison sèche de 7 mois (novembre-mai).
La saison sèche comprend une saison sèche fraîche de novembre à février et une saison sèche chaude de mars à mai caractérisée par une pénurie alimentaire pour les ruminants. Les précipitations sont relativement importantes et oscillent selon les années entre 800 et 1100 mm. Les pluies s’étalent du mois de mai au mois d’octobre. La pluviosité moyenne de la dernière décennie est de 978,7 mm. La température joue un rôle important sur la croissance et le développement des végétaux en régions tropicales (SHERMAN, 1982). Elle n’est cependant pas un facteur limitant dans nos zones intertropicales (GUfNKO, 1984). La température moyenne est de noc avec des minima de 20°C en Décembre et des maxima de 35°C en Avril. Au niveau hydrographique, la situation de la ville est donnée par rapport aux bassins du Houet qui traverse toute la ville, du Niamé à l’Est, de la Comoé au Sud- Est, et le bassin du Kou au Sud-Ouest et au Sud. Tous ces quatre cours d’eau reçoivent les eaux usées de la zone industrielle, ce qui pose Je problème de pollution et de santé publique (SANOU, 2007). La pluviosité de l’année est d’une importance capitale pour la production des pâturages tropicaux (BREMAN et al., 1995). L’établissement et le maintien des groupements végétaux, leur développement, leur distribution dans le temps et dans l’espace sont fonction de la quantité d’eau tombée et sa répartition globale au cours de l’année (ZOUNGRANA, 1991). La pluviosité est le facteur climatique limitant de la végétation dont la tendance générale ces deux dernières décennies est à la baisse avec une importante variabilité interannuelle (KAGONE, 2001). Bobo-Dioulasso se situe dans la zone la mieux arrosée du pays.
Le vent est un facteur qui favorise la pollinisation et la dispersion des semences des végétaux. Il a donc une action directe sur la répartition des végétaux aussi bien les ligneux que les herbacées. Au Burkina Faso, on distingue principalement deux types de vents: l’harmattan, un vent continental sec et chaud venant du secteur Nord-Est (Sahara). Il souffle pendant toute la période sèche de l’année avec des vitesses moyennes atteignant 15 à 20km/h. La mousson succède à l’harmattan pendant l’hivernage. C’est un vent chaud et chargé d’humidité venant du golfe de Guinée. Ce vent souffle dans la direction Sud-Ouest avec une vitesse moyenne de 2 mis.
Relief, Sols et Végétation
La commune de Bobo-Dioulasso est située dans sa quasi-totalité sur un plateau gréseux primaire. Des falaises s’élèvent au Sud-Est de la ville. Le relief est plus accidenté avec une altitude moyenne de 430 m contre la moyenne nationale de 350m d’où l’appellation de la région des Hauts Bassins (PDC, 2007). On distingue deux grandes unités pédologiques : les sols ferrugineux tropicaux caractérisés par une richesse en oxyde et hydroxyde de fer et de manganèse qui confère une couleur rouge ocre et les sols hydromorphes qui sont associés à des sols ferrugineux en bordure du marigot. L’ensemble de ces sols est soumis à l’action anthropique et aux aléas climatiques (SANOU, 2007). Selon le découpage phytogéographique de FONTES et GUn’J »KO (1995), Bobo-Dioulasso, située dans la zone sud soudanienne, est l’aire des savanes herbeuses, des forêts claires et des savanes boisées à Isoberlinia doka Craib. et Stapf Les espèces ligneuses les plus fréquemment rencontrées sont: Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch. et Da/z., AfteliaafricanaSm., Isoberlinia doka Craib. et Stapf Pterocarpus erinaceus Poir., Prosopis africana (G. et Perr.) Taub., Parkia big/obosa (Jacq.) Benth., Burkea africana Hook. et A/bizzia chevalieri Harms. La strate herbacée très abondante, est dominée par Andropogon gayanus Kunth., Andropogon Pseudapricus Stapf Andropogon jastigiatus SW, Hyparrhenia sp., Schyzachyrium sanguineus (Retz.) A/st., Ctenium newtonii Hack., Pennicetum pedicellatum Trin. et Loudetia kerstingii (Pi/g) Conert..
L’agriculture et l’élevage
La production agricole est organisée autour d »un système intégrant les céréales (mais, sorgho, mil, et riz), le coton et l’élevage des ruminants domestiques. La mise en cu lture est générale et atteint 47 à 67% de l’espace (KIEMA, 2007). L’embouche bovine y est répandue car la ville abrite un grand marché à bétail et un abattoir frigorifique où le circuit d’écoulement est bien établi (SANOU, 2009).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
II. CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
11.1. Climat et Hydrologie
1I.2. Relief, Sols et Végétation
II.3. L’agriculture et l’élevage
CHAPITRE II : LES SYSTEMES D’ELEVAGE LAITIER
CHAPITRE III : LES FACTEURS INFLUENCANT LA PRODUCTION LAITIERE
1. LES FACTEURS LIES A L’ANIMAL
1. 1. La race
1.2. L’âge et le rang de vêlage
1.3. Le stade de lactation
II. LES FACTEURS LIES A L’ENVIRONNEMENT
11.1. L’alimentation
lI.2. L’état sanitaire
11.3. Le climat
CHAPITRE IV : ALIMENTATION DES VACHES LAITIERES EN ZONE TROPICALE
I. RESSOURCES ALIMENTAIRES LOCALEMENT DISPONIBLES
1.1. Le pâturage naturel
1.2. Les résidus de récolte
1.3. Les Sous-Produits Agro-Industriels (SPAI)
II. BESOINS NUTRITIONNELS DES VACHES LAITIERES
11.1. Besoins énergétiques
11.2. Besoins azotés
liA. Besoins en vitamines
11.5. Besoins en eau
III. RATIONNEMENT ET COMPLEMENTATION
II 1.1. Rationnement
111.2. Complémentation
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE 1 : MATERIEL ET METHODES
1. MATERIEL
1.1. Site de l’étude
1.2. Matériel animal
1.3. Matériel de prélèvement, d’analyse, d’identification et d’enregistrement
lA. Les aliments
II. METHODES
11.1. Identification des animaux et inventaire des ressources alimentaires localement disponibles
11.2. Prélèvement d’aliments pour analyse
11.3. Analyse bromatologique des aliments
liA. Dispositifexpérimental et Alimentation
Il.5. Les mesures
Il.6. Analyses statistiques
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
J. RESULTATS
1.1. Inventaire des ressources alimentaires localement disponibles
1.2. Analyse bromatologique
1.3. Production laitière
lA. Poids des veaux
1.5. Retour en chaleur.
1.6. Rentabilité économique
II. DISCUSSION
11.1. Valeur nutritive du pâturage et de quelques aliments
II.2. Effet de la complémentation avant et après vêlage sur la production laitière
11.3. Effet de la complémentation avant et après vêlage sur le poids des veaux
1104. Effet de la complémentation avant et après vêlage sur l’intervalle vêlage – vêlage
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES
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