OPTIMISATION DE LA CHAÎNE DE VALEUR MANIOC

La chaîne de valeur

                 La chaîne de valeur est un modèle théorique qui décrit comment sont développées les activités dans une filière. D’après ce concept de chaîne, celle-ci est composée par plusieurs maillons formant un processus économique : elle commence par la matière première et va jusqu’à la distribution du produit fini. À chaque maillon, une chaîne y est ajoutée, c’est-à-dire, en matière de compétition, la somme que les consommateurs sont disposés à payer pour un produit ou un service. L’analyse de la chaîne de valeur permet d’optimiser le processus de production, dans la mesure où on peut voir en détail, à chaque démarche, le fonctionnement dans la filière. La réduction des coûts et la quête d’efficience concernant l’utilisation des ressources sont les objectifs majeurs au moment de revoir la chaîne de valeur. Certains spécialistes distinguent deux sous-systèmes dans la conformation de la chaîne de valeur. Une chaîne de demande, qui englobe les processus liés à la création de la demande, et une chaîne d’approvisionnement, dédiée à satisfaire la demande en temps et dans la forme afin d’accroître les marges – la différence entre la chaîne totale et le coût des activités – (http://lesdéfintions.fr, 07 déc 2017). L’analyse de la chaîne de valeur ‘manioc’, considérée dans la présente étude, consiste à voir le contexte et l’environnement financiers dans lesquels le manioc évolue, et les situations des différentes demandes en manioc et en produits dérivés avec l’aptitude des marchés à y faire face compte tenu de la concurrence, soit les divers paramètres de production à maîtriser.

Le Partenariat Public Privé (PPP)

                   En ce qui concerne le terme partenariat public-privé (PPP), il n’a pas de signification juridique et peut être employé pour décrire des dispositifs très divers mettant en jeu une certaine forme de collaboration entre secteur public et secteur privé. À l’échelon des pays, les dirigeants ont inventé une ingénieuse série d’appellations pour schématiser ce qu’ils ont en vue. Dans ces conditions, il leur appartient de spécifier clairement pourquoi ils cherchent à nouer un partenariat avec le secteur privé, quelles formes de PPP ils envisagent, et comment ils prétendent concrétiser cette notion complexe. Les PPP sont des arrangements contractuels de nature diverse où les deux parties partagent des droits et responsabilités. C’est un processus qui permet aux deux parties d’un partenariat public-privé, lequel réunit donc une entité publique et une entité privée, de définir ensemble les risques, les droits, et les responsabilités pour chacune des parties. L’idée est de permettre au partenaire public de comprendre le projet et les risques qui lui sont associés mais aussi les bénéfices qui en découlent, pour pouvoir ensuite les répartir entre le partenaire public et le partenaire privé, de sorte qu’un certain nombre de points peuvent être fixés au préalable mais, comme pour tout accord de long terme, il se peut que des événements interviennent sans qu’aucune des parties n’ait pu les prévoir. Différents types de PPP sont possibles, avec différents panachages en matière de financement et d’exposition aux risques par les secteurs public et privé. Dans un partenariat, les partenaires sont nombreux, il y beaucoup de parties prenantes : promoteur de projet, ou le partenaire privé, les investisseurs, les bailleurs de fonds, les exploitants, l’Etat, … Les divers arrangements reflètent généralement le degré de risque que chacune des parties est prête à assumer, et le rôle de chaque partie varie en fonction du secteur et de la nature du marché. Par conséquent, en fin de compte, il faut réfléchir à la manière de répartir ces risques entre les parties prenantes ; d’où l’intérêt des diverses études de faisabilité et/ou de rentabilité pour l’évaluation des risques, ce qui en fait des documents essentiels dans un projet quelconque (NYIRINKINDI, 2015). Plusieurs figures de partenariat peuvent se dessiner dans la chaîne de valeur ‘manioc’ entre les différentes parties prenantes, exemple : producteurs – transformateurs – STD, producteurs – collecteurs – CTD, transformateurs – CTD, … La présente étude se focalisera sur l’éventuel partenariat entre transformateur qui représente l’acteur privé et Etat qui est l’acteur public.

Exploitation et traitement des données

                       Suite aux diverses collectes de données ci-dessus, les informations obtenues ont été traitées d’une façon numérique.
a) Pour les données qualitatives : L’analyse a été basée sur l’approche FFOM (Forces – Faiblesses – Opportunités – Menaces). Ainsi, les forces et faiblesses ont été définies comme les facteurs internes ou ceux qui ont des incidences  directes sur le fonctionnement de la chaîne de valeur. Les facteurs externes, opportunités et menaces, sont les facteurs extérieurs. Cette analyse vise à définir les scénarii d’amélioration de la chaîne de valeur afin d’apporter un développement durable pour la Région Haute Matsiatra.
b) Pour les données quantitatives
i. Principe : Plus précisément, les différentes rentabilités financières ont été basées sur le calcul :
– du Résultat net à travers le tableau de compte d’exploitation représentant les différentes charges et produits :
o pour voir la rentabilité de la production du manioc tant frais que sec, sur la base d’une production sur une superficie de 1 ha ;
o et également la rentabilité d’une unité de transformation, sur la base d’un approvisionnement de manioc frais de 80 Tonnes par an ;
– de la capacité d’autofinancement (CAF) ou cash-flow : qui est un indicateur des possibilités d’autofinancement d’une activité quelconque, pour justifier à quelle limite les résultats obtenus arrivent à couvrir les besoins en fonds de roulement de l’exploitation ;
– du ratio Résultat / Chiffres d’affaires : pour voir le taux du résultat net obtenu par rapport aux chiffres d’affaires perçus ;
– du ratio Bénéfice / Coût : pour cerner à quel pourcentage les bénéfices peuvent couvrir les coûts ;
– du seuil de rentabilité pour apprécier la viabilité de l’exploitation ;
– de la marge bénéficiaire : pour déterminer la possibilité d’ajuster la stratégie marketing par la suite, dans le cadre de la détermination du prix de vente ;
– du solde de trésorerie : afin de cerner le flux de trésorerie au sein des producteurs.
Sinon, des calculs par extrapolation ont été menés. Il s’agit d’une déduction, à partir de processus ou de comportements concrets observés dans des conditions définies, d’autres processus ou comportements échappant à l’expérimentation, une méthode de calcul à partir de mesures concrètes obtenues dans un champ limité et à en déduire des valeurs en dehors de ce champ (www.cnrtl.fr, du 18 janv.-18), exemple : pour le calcul du flux financier régional.
ii) Mode de calcul
Résultat net = Chiffres d’affaires – ∑Charges – Dotation aux amortissements – Impôts et taxes
CAF = Résultat net + Dotation aux amortissements
Marge brute = Production x Prix de vente unitaire
Ratio Résultat / Chiffres d’affaires = Résultat net / Marge brute
Ratio simple Bénéfice / Coût = Résultat net / ∑Charges
Seuil de rentabilité = Quantité de production qui annule le résultat net
Marge bénéficiaire = Prix de vente unitaire – Coût de revient unitaire
Solde de trésorerie = Ressources – Emplois

Démarche de vérification de la première hypothèse

                La vérification de cette hypothèse consistait à voir les différentes organisations, les faisabilités techniques et rentabilités financières des activités clés de la chaîne de valeur ‘manioc’ (production, transformation primaire et transformation secondaire) dans les différentes zones de production (CR d’Ambinaniroa Andonaka, CR aux alentours de la CUF de Fianarantsoa et Fianarantsoa ville). Une analyse des divers facteurs influant la destination des produits a été également réalisée.

A propos de l’approvisionnement en matières premières de l’unité de  transformation de manioc

                          Pour la première question de recherche, le système de production et de commercialisation de manioc est bien organisé et les activités y afférentes sont rentables au niveau des producteurs, par contre un aspect concurrentiel se présente au niveau de la destination des tubercules de manioc et/ou la commercialisation, ce qui rend difficile l’approvisionnement en matières premières de l’unité de transformation. Au fait au niveau de la production de manioc, frais ou sec, il y a 3 types de bénéficiaires et/ou de destination : le producteur, l’unité de transformation et l’entreprise de transformations des produits dérivés du manioc entre autre celle de production d’emballages biodégradables. Rappelons que le manioc est une activité pérenne de la Région Haute Matsiatra, et la technique de production du manioc reste encore la technique traditionnelle avec variété locale pour la majorité de la population de la zone étudiée, à faible rendement dont : 1 à 3 kg par pied, soit 4 à 10 tonnes / ha (FOFIFA, 2015). Mais, avec une exploitation variant de 0,5 à 5 ha, et des systèmes de production différents (attelé et/ou motorisé) un exploitant peut avoir 2 à 30 tonnes par an. Ce qui procure des ressources financières annuelles variant de 200 000 à 10 000 000 MGA par exploitant, malgré la forte fluctuation de prix des produits. Cette situation favorise une Valeur Actuelle Nette assez importante pour la Région Haute Matsiatra. De plus, le manque de moyen de transport au niveau des producteurs pour acheminer le manioc frais vers l’unité de transformation dans les plus brefs délais ne laisse pas trop aux producteurs le choix d’emmener leurs produits auprès de l’unité de transformation (AGRITECH, 2015). Ce qui fait que dans la pratique actuelle, plus de 50% du volume de manioc sec est destiné à la vente auprès des collecteurs, le manioc joue un rôle important dans l’injection de fonds monétaire dans la Commune Rurale d’Ambinaniroa Andonaka. Mais en même temps une grande partie de la production est également destinée à l’autoconsommation. Pour l’instant, le manioc sert surtout dans la sécurité alimentaire, autant dans les zones de production que pour les Régions avoisinantes de ces zones, malgré le fait que sa production génère des résultats positifs (Cf. graphe n°2). Et la production n’est pas encore assez pour les demandes exprimées à ce propos (FOFIFA, 2015). Ainsi, au niveau de l’approvisionnement en matières premières de l’unité de transformation, certes cela constitue un débouché pérenne des producteurs en termes de manioc frais mais elle n’a pas pu forcément répondre aux besoins des producteurs. Et cette situation ne permet en aucun cas la rentabilité d’une unité de transformation. Au fait, la mise en place d’une unité de transformation faisait seulement réfléchir les producteurs de manioc sur les éventuelles possibilités d’utilisation de manioc. Au fait, une discussion se pose sur la concurrence entre la sécurité alimentaire et l’industrialisation, dont d’après la première hypothèse émise et justifiée, ce sont des activités rentables qui peuvent générer des valeurs ajoutées pouvant contribuer au développement durable de la Région Haute Matsiatra. De ce fait, dans le même schéma d’organisation existant, les facteurs de production sont les éléments fondamentaux à considérer, notamment : (i) la capacité d’investissement au sein de ces producteurs pour qu’ils puissent rendre leurs exploitations plus modernes (au moins attelées, avec accès à des variétés améliorées, traitements phytosanitaires, ….), ce qui va permettre à faire diminuer l’emploi du capital humain dans l’exploitation (Cf. graphe n°2, annexes n°5.a), pour être disponible pour d’autres activités ; (ii) l’extension des parcelles cultivées en manioc : pour avoir plus de variété de produits à destinations différentes, …

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Table des matières

Introduction
I CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
I.1 La chaîne de valeur
I.2 L’optimisation
I.3 Le Partenariat Public Privé (PPP)
I.4 Le développement durable
II MATERIELS ET METHODES
II.1 Matériels
II.1.1 Cadrage et justification de la zone d’étude
II.1.2 Matériels mobilisés
II.2 Méthodes
II.2.1 La démarche globale
II.2.2 La démarche de vérification par hypothèse
II.2.3 Chronogramme de mise en œuvre de l’étude
III RESULTATS
III.1 Faisabilité technique, et rentabilité des activités de production et transformation de manioc
III.2 La contribution des produits dérivés du manioc dans le développement intégré de la Région Haute Matsiatra
IV DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1 Discussions
IV.1.1 A propos de l’approvisionnement en matières premières de l’unité de transformation de manioc
IV.1.2 Concernant la production d’emballages biodégradables
IV.2 Recommandations
IV.2.1 Modernisation du système de production
IV.2.2 Sensibilisation des producteurs sur l’aspect amélioration de la situation socio- économique
IV.2.3 Augmentation de la production de manioc et incitation des producteurs à produire des variétés de manioc à usage industrielle
IV.2.4 Augmentation des superficies cultivées en manioc
IV.2.5 Valorisation et redynamisation de l’unité de transformation existante
IV.2.6 Valorisation de l’approche PPP
Conclusion
Bibliographie
ANNEXES

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