La planification familiale (PF), porte d’entrée de la santé de la reproduction (1) constitue un des moyens adoptés par le Gouvernement Malagasy pour lutter contre la pauvreté (2). En effet, dans le but d’obtenir un taux de croissance démographique compatible à celui de la croissance économique et en vue d’améliorer le bien-être de la famille et du couple mère-enfant, le Gouvernement a adopté en 1990 une politique nationale de population visant la réduction du taux de natalité dans le pays et l’amélioration de l’état de santé de la femme par l’accroissement de l’utilisation des sites PF (3).
RAPPELS HISTORIQUES
Sur la contraception et PF
a-Dans le monde :
La conférence internationale sur la population et le développement, organisée au Caire Egypte du 05 au 13 septembre 1994, a recommandé la mise en action des différentes composantes de la Santé de la Reproduction (SR) dont la PF est la porte d’entrée. Le chapitre 7 traite du droit et santé en matière de reproduction dont l’un des objectifs spécifiques encourage les pays à rendre les services de SR accessibles à tous les individus d’un âge approprié et ce, le plus rapidement possible et pas plus tard qu’en 2015 (8).
Actuellement, plus de la moitié des couples mariés pratiquent la PF : de 10% dans les pays d’Afrique Subsaharienne, cela atteint 70% dans les pays avancés (9). Malgré les efforts déployés et les différentes stratégies d’amélioration du programme, la PF figure parmi les sujets de préoccupation de la santé (2).
b-En Afrique :
Des programmes d ‘espacement des naissances ont été lancés depuis 1984. La PF joue un rôle important dans le développement national, et les règles relatives aux statuts des utilisateurs de contraceptifs ont été assouplies (10).
c-A Madagascar :
On ne parle pas de PF sans parler de l’association Fianakaviana Sambatra (FISA) qui est le pionnier depuis 1967. En 1974, l’Année mondiale de la Population a permis de mettre à jour et de diffuser des notions plus élaborées et concrètes : le thème choisi cette année a été « Zaza be aizana voakarakara, fahasalamàna ho an’i Gasikara » (Naissances suffisamment espacées, enfant bien suivi, le bonheur pour Madagascar). En 1976-1980, l’espacement des grossesses entre pour la première fois dans le programme Santé Maternelle et Infantile (SMI) à Madagascar. En 1986, l’Unité de Population et Développement (UPD) a été formée au sein du Ministère de l’Economie (en collaboration avec l’USAID et avec le FNUAP à partir de 1987) pour examiner les conséquences de la croissance démographique (12).
A partir de 1987, le secteur public s’est impliqué dans les prestations de services de PF. En 1990, la Politique Nationale de Population pour le Développement Economique et Social (PNPDES) est définie par la loi N° 90-030 du 19 décembre 1990. Le but principal est de contribuer à la réalisation des objectifs des politiques sectorielles de développement, dont la réduction de l’indice synthétique de fécondité à 4 en l’an 2000.
Sur l’avortement
Il tient une grande place dans la société malagasy, que ce soit par les pharmacopées traditionnelles ou par les méthodes modernes .
Mais le plus important à retenir c’est que :
– L’avortement, qui est une manœuvre après la nidation, n’est pas une méthode de contraception.
– Les services de planification familiale après avortement devraient être commencés immédiatement car l’ovulation peut avoir lieu dès le onzième jour suivant le traitement d’un avortement incomplet et, généralement, a lieu avant la première menstruation (16).
RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES
Anatomie des organes de la reproduction
De l’homme :
Le système reproductif de l’homme comporte plusieurs parties, à savoir :
– Les testicules : à la fois producteurs de spermatozoïdes et de testostérone.
– Scrotum : c’est une enveloppe cutanée contenant le testicule.
– Epididymes : canaux situés au-dessus et en arrière des testicules. C’est là que les spermatozoïdes mûrissent.
– Prostate : Située sous la vessie, elle produit le sperme contenant des spermatozoïdes.
– Vésicule séminale : productrice d’une autre portion de sperme contenant des éléments nutritifs utiles à la survie des spermatozoïdes.
– Canaux déférents : lieu de passage des spermatozoïdes depuis les testicules vers la prostate.
De la femme :
L’appareil reproductif de la femme est d’une structure plus complexe.
Régulation hormonale et modifications
Au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire
► La FSH (Follicule Stimulating Hormon) stimule la croissance et le développement du follicule ovarien dans la première partie du cycle.
► La LH (Luteinizing Hormon) libérée surtout à micycle (pic LH) provoque l’ovulation. Elle maintient le corps jaune en deuxième moitié du cycle.
► La prolactine :
– assure le développement des seins pendant la grossesse ;
– provoque la montée laiteuse ;
– inhibe l’ovulation pendant l’allaitement.
Au niveau de l’ovaire
• Au cours de la première partie du cycle, le follicule se développe grâce à la FSH. Il croît et secrète de l’œstradiol.
• Au milieu du cycle, sous l’effet de la décharge de LH, le follicule expulse l’ovule puis se transforme en corps jaune.
• A la deuxième moitié du cycle, le corps jaune sécrète de l’ œstradiol et de la progestérone. Il a une durée de vie d’environ 14 jours.
Au niveau de l’utérus
Dans la première phase, l’endomètre prolifère : les cellules se divisent et la muqueuse s’épaissit progressivement. Pendant la dernière phase, l’endomètre se transforme sous l’effet de la progestérone. La muqueuse devient propice à la nidation. Le maximum d’imprégnation progestéronique se situe entre le 20ème et le 24ème jour du cycle. C’est le moment qui coïncide au passage d’un œuf fécondé dans le corps utérin.
Au niveau du col
Durant les phases folliculaire et lutéinique, la glaire cervicale est épaisse et collante. Le col est de consistance ferme, impossible à la pénétration d’un spermatozoïde.
Au niveau de la température corporelle
La température basale est environ 36°5 lors de la première partie du cycle. Puis, il y a une montée brusque de 0.5 à 1°, correspondant à la période péri-ovulatoire. Le maintien de cette nouvelle température durant la deuxième phase se fait grâce à la progestérone. Bref, l’interaction complexe des hormones est contrôlée par l’hypothalamushypophyse qui est sensible aux changements de niveau d’œstrogène et de progestérone, responsables à leur tour de la maturation folliculaire et des différentes modifications au niveau du col, de l’ovaire et de la température basale.
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Table des matières
INTRODUCTION
Thèse de Doctorat en Médecine
Monsieur NOMENJANAHARY Andry Rodrigue
I. MEMBRES DU JURY
B. VICE-DOYENS
C. CHEF DE DEPARTEMENT
A. PRESIDENT
B. ENSEIGNANTS PERMANENTS
D. IN MEMORIAM
A. SECRETAIRE PRINCIPALE
B. CHEFS DE SERVICE
(a) Page
II. QUELQUES RAPPELS
A. RAPPELS HISTORIQUES
1. Sur la contraception et PF
a- Dans le monde
b- En Afrique
c- A Madagascar
2. Sur l’avortement
B. RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES
1. Anatomie des organes de la reproduction
a- De l’homme
a.1 Les organes génitaux externes (schéma 2)
a.2 Les organes génitaux internes (schéma 3-4)
b- Phase folliculaire ou pré-ovulatoire
c- Phase ovulatoire
d- Phase lutéinique ou post-ovulatoire
2. Régulation hormonale et modifications
a- Au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire
b- Au niveau de l’ovaire
c- Au niveau de l’utérus
d- Au niveau du col
e- Au niveau de la température corporelle
3. Fécondation et fécondité
a- La fécondation
b- La fécondité selon la société malagasy
a.1 Valeur de l’enfant
a.2 Répartition des rôles dans la conception
C. RAPPELS DEMOGRAHIQUES
III. CONTRACEPTION EN GENERAL
A. QUELQUES DEFINITIONS
1. PF
2. Contraception
3. Indice synthétique de fécondité (ISF)
4. Utilisateurs réguliers
5. Taux de natalité infantile
6. Impact de la PF
7. Taux de Prévalence Contraceptive (TPC)
B. DIMENSIONS et CRITERES de QUALITE
1. Des contraceptifs
a- Efficacité
b- Sécurité
c- Tolérance
d- Acceptabilité
e- Continuité
f- Réversibilité
g- Coût
2. Des soins de santé en PF
C. LES DIFFERENTES METHODES CONTRACEPTIVES
1. Les méthodes naturelles
a- Chez la femme
a.1 La méthode d’Ogino-Knauss
a.2 La méthode de température basale
a.3 La méthode de Billings
a.4 L’allaitement maternel
a.5 Autres
b- Chez l’homme
2. Les méthodes modernes
a- Les méthodes renouvelables
a.1 Méthodes de barrière
a.2 Méthodes hormonales
b- Les méthodes de longue durée (MLD)
a.1 Les implants sous-dermiques
a.2 Dispositif intra utérin (DIU)
c- Les méthodes chirurgicales
a.1 La contraception chirurgicale volontaire de la femme (CCVF)
a.2 La contraception chirurgicale volontaire de l’homme (CCVH)
3. Les méthodes en cours d’étude
IV. OBJECTIFS DE L’ ETUDE
A. OBJECTIF GENERAL
B. OBJECTIFS SPECIFIQUES
V. CADRE DE L’ETUDE
A. SITUATION GEO-DEMOGRAPHIQUE et SOCIO-ECONOMIQUE
B. LES ACTIVITES
C. LE SITE PF
1. Ressources humaines
a- Médecin Chef
b- Sage-femme
c- Servante
2. Ressources matérielles
a- Salle de réception
b- Outils de gestion
c- Matériels médicaux
3. Ressources médicamenteuses
4. Ressources financières
VI. METHODOLOGIE
CONCLUSION