Oléron, une île que les vacanciers développent et fragilisent
Une évolution démographique nuancée
Depuis l’ouverture du viaduc en 1966, la population n’a pas cessé d’augmenter sur l’île d’Oléron ; par exemple, elle a augmenté de 19,79% de 1982 à 1999. La grande évolution démographique constatée est issue de l’arrivée de nouvelles populations et non d’un solde naturel positif, puisqu’on remarque par exemple une baisse des naissances de 224 entre 1990 et 1999, ce qui est un fait généralisé depuis plus de 30 ans. Ce phénomène est principalement dû au développement des congés des travailleurs français associé avec un héliotropisme toujours plus grandissant ainsi qu’une attirance pour les îles et leur charme particulier. Cette arrivée de populations nouvelles compense en réalité le déficit des naissances mais participe également à un vieillissement démographique ainsi qu’à la demande croissante en déplacements et stationnements.
Une évolution économique basée principalement sur le tourisme
Elle est extrêmement dépendante de la position géographique de l’île. La présence de la mer a toujours servi à son développement :
– par la pêche, la Cotinière étant le plus grand port de pêche de la Charente-Maritime devançant la Rochelle avec plus d’une centaine de bateaux,
– par l’ostréiculture, le bassin Marennes-Oléron est mondialement reconnu et représente à lui seul 50% de la production d’huîtres françaises,
– par le tourisme depuis les 40 dernières années, moteur principal de l’économie locale par ses emplois induits directs (campings, hôtellerie…) ainsi que par ceux indirects (constructions de résidences secondaires…) ; il représente plus de 50% de l’économie,
On peut tout de même ajouter un bémol aux deux dernières sources d’emplois qui constituent principalement des emplois saisonniers, ne faisant donc pas baisser le taux de chômage durablement. L’agriculture est de moins en moins présente sur l’île ne représentant que 12,5% de la population active en 2000 contre 27% en 1988. Quant au commerce, industrie et services, ils dépendent entièrement du tourisme.
Un paysage intéressant, mais à surveiller
L’île d’Oléron présente aussi bien un environnement riche que fragile. Il se compose de milieux naturels tels que marais, anciens marais salants, dunes, forêts dunaires, falaises et bien d’autres. On y retrouve également un patrimoine archéologique, bâti avec ces petits villages pittoresques, et paysager. Ces deux éléments – environnement et patrimoine – forment à eux seuls un paysage extrêmement remarquable composé des deux grandes forêts domaniales, du littoral avec ses plages et ses dunes, des grands espaces ouverts des marais et des zones agro viticoles au nord de l’île ainsi que des centres anciens des villages et hameaux. Ces qualités identitaires doivent cependant être examinées de près car elles ont tendance à laisser penser à une impression de laisser-faire généralisé, comme par exemple les différents petits parkings peu soignés le long des routes principales. Ceci est renforcé par la mauvaise information que les gens ont sur l’environnement comme pour le piétinement des dunes. Nous devrons donc en tenir compte lors de l’élaboration de notre projet, en essayant d’enrayer cette mauvaise impression quasi-généralisée.
Une offre en déplacement qui reste insuffisante à tout point de vue
Le réseau routier
Il se constitue d’un axe central avec la RD 734 – RD 126 qui collecte la majorité des déplacements sur l’île. Il existe également un réseau secondaire bien développé, mais dont l’utilisation est très peu hiérarchisée et qui accepte aussi bien la desserte et les liaisons résidentielles que le trafic touristique, agricole et commercial, que ses utilisateurs soient motorisés ou non.
On remarque en période estivale un accroissement de 60% du trafic entraînant :
– une augmentation de 40% des temps de parcours,
– des ralentissements en milieu urbanisé …
– … qui poussent les gens à emprunter des itinéraires alternatifs, qui sont le plus souvent la route des huîtres ainsi que la route touristique.
Tout ceci congestionne à la fois l’axe central mais aussi le réseau secondaire, ne favorisant pas de bons déplacements dans l’île.
Le réseau de transport en commun
Le réseau de bus est composé de trois lignes reliant Oléron et les trois grands pôles à proximité : la Rochelle, Rochefort et Saintes. Le problème est que ce réseau ne correspond qu’à une demande scolaire et ferroviaire car il permet de faire la liaison avec quelques correspondances SNCF. Il ne permet en aucun cas des déplacements quotidiens au sein de l’île vers les grandes plages par exemple. Il est à noter que des lignes maritimes existent vers la Rochelle mais restent encore trop à vocation touristique à défaut de proposer une réelle solution de déplacement alternatif. Un effort doit donc être fait au niveau de l’offre en terme de transport en commun afin de proposer une solution alternative à la voiture pour toute personne voulant se déplacer sur l’île ou y accéder, même si cela n’est sûrement possible que durant la période estivale pour des problèmes de rentabilité.
Le vélo, un mode de transport alternatif qui se développe
Depuis 1995, la Communauté de Communes de l’île d’Oléron a démarré le Plan Vélo qui visait l’établissement d’un réseau de pistes cyclables pouvant relier le nord au sud de l’île ainsi que de desservir certains bourgs comme Saint Denis, Saint Pierre ou Dolus. L’offre n’étant pas assez transversale, elle a continué en mettant en place le Plan Vélo 2 avec un horizon de réalisation d’ici 2011, afin de proposer une offre complète en terme de piste cyclable.
Pour l’instant seuls 15 à 30% des touristes résidents utilisent le vélo pour se déplacer mais cette tendance est déjà une bonne progression, comparée à quelques années en arrière, où les personnes qui voulaient se déplacer en vélo devaient le faire en suivant les routes ce qui n’était pas des plus sécurisant. Malheureusement, cette pratique est toujours d’actualité car les gens veulent se déplacer au plus court et au plus rapide.
Mini-synthèse
Oléron connaît depuis 40 ans une croissance aussi bien démographique qu’économique principalement basée sur le tourisme. Ceci amène donc de nouveaux enjeux tels que la gestion de son accès à la demande touristique en accord avec les besoins des personnes y travaillant à l’année, en ne se limitant pas à sa gestion mais en pensant à son développement. Les différents réseaux existants doivent donc être performants.
Le réseau routier est important mais des problèmes de circulation subsistent au cours de la saison estivale dus principalement à une arrivée massive des touristes. Le vélo peut donc représenter un très bon mode alternatif à la voiture de part le futur réseau de pistes cyclables, mais devant être complété par des liaisons en bus et en bateaux supplémentaires du fait de la distance pour les personnes effectuant des déplacements supra-insulaires.
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Table des matières
INTRODUCTION
I/ LE CADRE D’ETUDE
Localisation de l’île d’Oléron
A/ Oléron, une île que les vacanciers développent et fragilisent
1°) Une évolution démographique nuancée
2°) Une évolution économique basée principalement sur le tourisme
3°) Un paysage intéressant mais à surveiller
4°) Une offre en déplacement qui reste insuffisante à tout point de vue
5°) Mini synthèse
B/ Dolus, une ville basée sur le tourisme en accord avec son patrimoine naturel
1°) Présentation générale
2°) Une commune tournée vers la sauvegarde des milieux naturels
C/ Présentation de Vert Bois
1°) Historique de la plage
2°) Un village sous l domination de sa plage
3°) Une bonne accessibilité relative
II/ DES ACTEURS DIFFERENTS POUR LA SAUVEGARDE D’UN MEME ENVIRONNEMENT
A/ Une multitude d’acteurs à des niveaux variés
1°) La ville de Dolus
2°) La Communauté de Communes de l’île d’Oléron
3°) l’ONF
4°) Le Conseil Général de la Charente Maritime
5°) Le pays
B/ Un environnement à préserver malgré une pression de plus en plus forte de la demande touristique
III/ LE PROJET
A/ Des stationnements en des lieux séparés
1°) Deux systèmes pour les voitures
2°) Les vélos séparés des voitures
B/ Vers une prise de conscience de l’importance de l’environnement
1°) Le trajet parking – plage
2°) Une communication essentielle pour le développement des modes de transport alternatifs
BUDGET
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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