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Les branches et les feuilles
À l’époque de la fructification, l’extrémité des rameaux fructifères qui s’élargit en massue, porte les baies et les feuilles ; et est terminée par des tipules velues sur leur face extérieure. Leur partie inferieure montre les cicatrices des feuilles précédemment tombées [8].
Les feuilles sont entières, alternes, de forme oblongue. Le limbe est subcoriace, ondulé, d’un vert plus foncé à la face supérieure, entièrement bordé d’un liseré clair. Elles possèdent vingt à quarante paires de nervures secondaires parallèles, qui partent un peu obliquement de la nervure principale. Elles mesurent 10 à 25 centimètres de long sur 3 à 7 centimètres de large [9].
Les fleurs
Les fleurs sont regroupées en corymbes globuleux à l’extrémité des rameaux et mesurent de 30 à 35 millimètres de diamètres (figure 3) [10-11].
La corolle est jaune clair, légèrement verdâtre ; le calice est vert, sans un duvet soyeux, ferrugineux qui en recouvre la face externe, duvet qui est surtout dense sur les 4 sépales externes, et sur la pointe de ces sépales. La corolle est plus longue que le calice et formée d’un tube court et de 8 lobes oblongs, glabres, finement dentés en scie.
Le pédoncule a généralement 2 centimètres environ de longueur ; il est revêtu au moment où la fleur se forme du même duvet ferrugineux que les sépales.
Le calice est campanulé formé ordinairement de 8 sépales, oblongs, lancéolés, dont 4 externes réunis à la base et 4 internes, libres, alternes avec les premiers portant un sillon médian sur leur face externe.
Les étamines, en nombre égal à celui des pétales, sont opposées à ces derniers et insérées à leur base ; elles alternent avec des segments pétaloïdes lancéolés, plus courts que les pétales véritables, dentés en scie comme ceux-ci et laciniés à leur extrémité, qui se recourbent en dedans, la pointe dirigée vers le style, le dos convexe cachant l’ovaire [12].
L’ovaire est globuleux, soyeux, de couleur jaune dans sa moitié inférieure, rose dans sa moitié supérieure. Il est formé de 5 à 8 loges renfermant chacun un ovule. Le style est de couleur variable.
Le fruit
Les baies du karité ont la grosseur et la forme d’une grosse prune. Leur diamètre moyen varie, suivant les arbres, de 33 à 35 millimètres. Elles sont rondes ou plus ou moins oblongues (figure 4). Leur couleur est vert-jaunâtre ou vert sombre, à maturité. Elles sont pourvues d’un pédoncule ayant de 8 à 30 millimètres de longueur. À leur base persistent les divisions du calice.
Quand elles sont très mûres, ou plus exactement blettes, leur sarcocarpe pulpeux est agréable au goût. Il constitue une ressource très importante pour l’alimentation des indigènes.
Elles renferment le plus souvent une graine (la noix de karité) (figure 5), parfois deux ou trois [13], qui mesure habituellement entre 25 et 45 millimètres dans la plus grande dimension. Si la graine est unique, elle est ovoïde ou cordiforme ; quand le fruit renferme deux graines celles-ci sont aplaties sur une face placée d’une façon variable par rapport au hile [14].
La coupe très mince est ligneuse, luisante, châtain. Elle est marquée d’un large hile, gris et rugueux, qui porte à une de ses extrémités un faisceau de fibres, reste du faisceau libéroligneux du funicule.
Elle recouvre des cotylédons épais, très riches en matières grasses. C’est de ces cotylédons ou amandes que les populations du centre de l’Afrique extraient le beurre de karité [15].
Le latex
Les différents organes du karité renferment un latex, utilisé parfois par les indigènes en guise de glu, qui par coagulation fournit un produit guttoïde.
Ce latex se rencontre jusque dans la pulpe des fruits verts et des amandes ; il disparait de la pulpe pendant la maturation mais subsiste dans l’amande mûre. Chez le karité comme chez les autres espèces de la famille des Sapotacées, les laticifères ne sont pas formées de vaisseaux simples, mais d’une suite de cellules communicantes entre elles.
Il résulte de cette particularité anatomique que des incisions allongées, analogues à celles qui sont pratiquées pour extraire le latex de la plupart des plantes à caoutchouc, dont les laticifères sont en forme de tubes, incisions qui fatiguent beaucoup l’arbre, ne donnerait ici qu’une faible quantité de latex. En effet, le latex ne s’écoulerait pas dans le sens vertical, mais suinterait de tout le périmètre de la plaie [16].
OBTENTION DU BEURRE DE KARITE
Il existe trois méthodes différentes pour fabriquer du beurre de karité :
La méthode traditionnelle pratiquée par les femmes rurales qui, à chacune des étapes de transformation, utilisent entièrement la main.
La méthode artisanale aussi retrouvée dans certains villages africains où certaines étapes de transformations sont mécanisées (pilage et laminage des amandes et/ou malaxage et barattage de la pâte d’amandes).
La méthode industrielle est réservée aux grandes compagnies, souvent étrangères.
Le beurre brut représente environ 50% du poids des amandes dans des conditions industrielles, 40% dans des conditions artisanales et 20% dans des conditions traditionnelles [17].
Les pertes sont donc plus importantes avec la méthode traditionnelle.
Obtention traditionnelle du beurre de karité
La fabrication du beurre de karité par la méthode traditionnelle comporte un aspect social important car le travail est habituellement fait par un regroupement de femmes [18].
C’est également une tache longue et difficile qui demande de nombreuses étapes, toutes très exigeantes [19].
Cette méthode a un faible taux d’extraction. Les techniques de transformation traditionnelle varient quelque peu d’un pays à l’autre et même à l’intérieur d’un même pays. Les différentes étapes du processus de production du beurre de karité sont décrites sommairement ci-dessous :
Le ramassage
Les femmes et les jeunes filles ramassent dans les champs ou dans la brousse les fruits tombés au sol [19].
Il est recommandé de ne pas trop tarder avant de ramasser les fruits au sol afin d’éviter que le processus germinatif soit amorcé et inversement il ne faut pas cueillir le fruit avant sa pleine maturité car il possède une concentration de latex trop élevée pour la consommation. Cette récolte a lieu au cours de la saison des pluies [17].
Le ramassage des fruits permet habituellement de collecter les deux tiers ou la moitié de la production des arbres de la région. Cependant, lorsque la production est abondante, les pertes sont encore plus importantes compte tenu du gaspillage considérable dû à la chute des fruits précoce ou trop tardive [20].
La fermentation
Lors de la fermentation, les fruits sont généralement entassés par terre ou dans des fosses cylindriques d’environ 1m de diamètre et 2m de profondeur, creusées dans le sol. Ce type d’entreposage des fruits vise la décomposition de la pulpe et l’arrêt de la germination induit par la chaleur de fermentation [5].
Les amandes germées ont une teneur en matière grasse inferieur et donnent un beurre amer, ce qui diminue la qualité générale du beurre produit [21].
Les détails techniques de cette opération varient toutefois selon les villages et selon les femmes, l’idéal visé étant de ne pas entreposer les fruits trop longtemps et d’empêcher leur germination.
Le séchage et le concassage
Au moment du séchage, les noix séparées de la pulpe sont séchées au soleil ou dans des fours durant un ou plusieurs jours dans le but de détacher progressivement l’amande de la noix. Les noix possèdent à ce stade un taux d’humidité de 20 à 40% [5].
L’opération de séchage comporte également plusieurs variantes et certaines femmes font bouillir les noix avant de les sécher au soleil. L’amande représente 60 à 70% du poids de la noix sèche [21].
Les noix séchées sont ensuite concassées dans un mortier à l’aide d’un pilon ou avec des cailloux pour libérer l’amande de sa coque. Les amandes sont ensuite récupérées tandis que les coques et les amandes germées sont éliminées [19].
La cuisson et le rinçage
La cuisson des amandes se fait sur un feu de bois jusqu’à ce qu’elles soient grillées et qu’elles possèdent un taux d’humidité de 6 à 7% [5].
Le pilage et laminage des amandes se font dans un mortier, entre deux pierres ou au moulin dans certains villages privilégiés [17].
Les amandes grillées sont ainsi réduites en une pâte grumeleuse d’un brun chocolat.
La pâte obtenue est ensuite mélangée avec de l’eau. Au cours de cette opération appelée barattage, les femmes remuent longuement cette pâte, à la main, pour permettre la coagulation d’un maximum possible de matière grasse en surface. Il existe une presse à huile qui facilite grandement cette opération, mais elle n’est pas très répandue [21].
Le recueil du beurre de karité
Le beurre surnageant est recueilli et lavé plusieurs fois avec de l’eau. Ensuite le beurre est chauffé et coulé dans des calebasses. Les résidus du lavage, appelés tourteaux, sont alors récupérés sous forme de beurre de seconde qualité pour faire du savon.
Le beurre est ensuite moulé et enveloppé dans des feuilles de ficus où il se conserve à l’abri de l’air pendant au moins un an [22].
Obtention artisanale du beurre de karité
Suite aux contraintes identifiées dans la filière karité, des outils ont été mis au point pour améliorer la transformation des amandes de karité.
Les appareils utilisés comportent un séchoir et une presse qui, en plus d’alléger les travaux d’extraction du beurre permettent une production plus importante.
La transformation artisanale moderne nécessite un investissement de 1 500 000 FCFA pour l’acquisition du séchoir et de la presse, amortissables sur 10 ans.
La valeur de l’investissement en équipement est relativement faible et les paysans peuvent s’organiser en groupement d’intérêt communautaire (GIC).
La mise en place d’unités modernes comporte plusieurs avantages à savoir :
diminution de la pénibilité des opérations ; gain de temps pour les femmes productrices ;
revenus dégagés grâce aux prestations des services de l’unité ; augmentation de la productivité.
Obtention industrielle du beurre de karité
La méthode semi-industrielle : la pression mécanique
Les opérations de prétraitement effectuées, le karité est écrasé dans des broyeurs lamineurs à cylindres afin d’obtenir une pâte qui subira les étapes ultérieures de l’extraction.
Deux procédés sont alors utilisés, une technique de pressage à froid et une technique de pressage à chaud.
Dans le cas de la pression à froid, une presse extrait l’huile à une température inférieure à 80°C. Cette méthode a pour inconvénient de produire des tourteaux de mauvaise qualité dont la teneur en huile est encore très importante. Le rendement est donc assez faible [23].
Lors d’un pressage à chaud, les noix de karité sont préalablement cuites à une température de 90 à 100°C ce qui va fluidifier l’huile qu’elles contiennent. Elles sont ensuite introduites dans une presse à vis dont la température peut aller de 80 à 120°C.
À la fin de cette étape, on obtient d’une part de l’huile et d’autre part un sous-produit valorisable : le tourteau de pression. Celui-ci sera retraité à l’aide d’un solvant volatile (l’hexane le plus souvent) afin d’en extraire l’huile qui peut encore s’y trouver. Une fois extraite, celle-ci est mélangée à l’huile sortie des presses et est qualifiée d’huile brute [6].
Cette huile doit être raffinée afin d’être utilisable. Pour cela, elle doit subir différentes étapes: neutralisation, décoloration, désodorisation, fractionnement, hydrogénation, dégommage et traitement antioxydant [24].
La méthode industrielle : l’extraction par un solvant
Cette méthode est très employée dans l’industrie du chocolat où le beurre de karité est utilisé comme substitut du beurre de cacao.
Elle utilise un procédé qui consiste à traiter le karité par un solvant de type organique comme l’hexane [25]. Grâce à cette opération, les lipides contenus dans les fruits se dissolvent dans l’hexane. Le mélange obtenu est récupéré puis chauffé entre 50 et 60°C durant quatre ou cinq heures afin d’évaporer l’hexane et ne plus laisser alors que le karité extrait.
En effet, le solvant possède comme caractéristique chimique d’avoir une température d’évaporation inférieure à celle de l’huile à extraire [25].
Ce procédé fournit un rendement important, à coût moins élevé que celui de la pression mécanique. Il permet en outre de traiter les graines pauvres en huile puisque le taux d’extraction est plus important ; par contre, cette méthode ne permet pas de conserver toutes les qualités intrinsèques du beurre.
Toutefois, c’est la méthode utilisant la pression mécanique qui devrait être la principale voie de traitement utilisée dans l’industrie cosmétique et pharmaceutique car elle permet au beurre de karité de conserver tous ses principaux principes actifs et notamment ceux contenus dans sa fraction insaponifiable.
Tous les laboratoires n’ont pas été sensibilisés à ce problème et certains préfèrent aujourd’hui le prix à la qualité du beurre de karité. Une meilleure information sur les procédés de fabrication serait donc nécessaire
COMPOSITION DU BEURRE DE KARITE
En général, une matière grasse est composée en majeure partie par des glycérides, esters d’acides gras dont la longueur de chaine est variable et de glycérine.
Lorsqu’on soumet ce corps gras à l’action d’une base (soude ou potasse), il y’a hydrolyse de glycérides et formation de savon et de glycérine.
Le mot insaponifiable désigne ce qui n’a pas été transformé en savon. En général, seule une fraction faible (0,1 à 2%) d’une huile est insaponifiable.
Or, le karité en contient en moyenne 8 à 10%, ce qui explique sa grande utilisation en cosmétologie car la fraction insaponifiable possède des propriétés biologiques intéressantes [27].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. HISTORIQUE
II. DESCRIPTON BOTANIQUE
II.1. CLASSIFICATION BOTANIQUE
II.2. ASPECT GENERAL
II.3. LE TRONC
II.4. LES BRANCHES ET LES FEUILLES
II.5. LES FLEURS
II.6. LE FRUIT
II.7. LE LATEX
III. OBTENTION DU BEURRE DE KARITE
III.1. OBTENTION TRADITIONNELLE DU BEURRE DE KARITE
III.1.1. Le ramassage
III.1.2. La fermentation
III.1.3. Le séchage et le concassage
III.1.4. La cuisson et le rinçage
III.1.5. Le recueil du beurre de karité
III.2. OBTENTION ARTISANALE DU BEURRE DE KARITE
III.3. OBTENTION INDUSTRIELLE DU BEURRE DE KARITE
III.3.1. La méthode semi-industrielle : la pression mécanique
III.3.2. La méthode industrielle : l’extraction par un solvant
IV. COMPOSITION DU BEURRE DE KARITE
IV.1. CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DU BEURRE DE KARITE
IV.2. RELATION COMPOSITION/ACTIVITE
IV.2.1. Intérêt de l’insaponifiable du beurre de karité
IV.2.2. Les vitamines
IV.2.3. Les acides gras
V. UTILISATIONS DU BEURRE DE KARITE
V.1. LE DEBOUCHE CHOCOLATIER
V.2. LES UTILISATIONS THERAPEUTIQUES
V.3. EN COSMETOLOGIE
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. OBJECTIFS
I.1.OBJECTIFS GENERAUX
I.2.OBJECTIFS SPECIFIQUES
II. MATERIEL
II.1. MATIERE VEGETALE.
II.2. REACTIFS ET APPAREILS POUR L’OBTENTION DES EXTRAITS
II.3. REACTIFS ET APPAREILS POUR LE TEST ANTIINFLAMMATOIRE
III. METHODES
III.1. TRAITEMENT DU BEURRE DE KARITE ARTISANAL AVEC L’HEXANE
III.2. CARACTERISATION DU BEURRE DE KARITE
III.2.1. Détermination du taux d’humidité [52]
III.2.2. Détermination de l’indice d’acide ou d’acidité
III.2.3. Extraction de l’insaponifiable
IV. TEST D’ACTIVITE ANTI-INFLAMMATOIRE
IV.1. ANIMAUX
IV.2. TEST DE L’ŒDEME DE L’OREILLE DE SOURIS A L’HUILE DE CROTON [54]
IV.2.1. Préparation des solutions utilisées
IV.2.2. Protocole
IV.2.3. Expression des résultats
V. RESULTATS
V.1. TAUX D’HUMIDITE OU TENEUR EN EAU DU BEURRE DE KARITE
V.2. INDICES D’ACIDE ET DE PEROXYDE
V.3. LA TENEUR EN INSAPONIFIABLE
V.4. RESULTATS DES TESTS ANTI-INFLAMMATOIRES
VI. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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