Objets de patrimoine, objets de curiosité

La présence au musée des objets issus des sociétés extra-occidentales

   Dans les dernières décennies, la question du statut des objets issus des sociétés extraoccidentales dans les musées occidentaux a été posée sur un mode binaire, en fonction de leur appartenance à la catégorie des objets d’art, d’un côté, ou des artefacts ethnographiques, de l’autre. Cette opposition est caractéristique des deux façons dont l’Occident a appréhendé ces objets depuis le début du XXe siècle. Cependant, des objets issus des sociétés africaines, océaniennes, amérindiennes et asiatiques sont présents dans les collections françaises, et plus largement au sein des collections européennes, parfois depuis bien plus longtemps. Parmi eux, on trouve des objets ayant appartenu aux collections royales avant d’intégrer les collections nationales françaises. En témoignent les objets amérindiens entrés dans  les collections royales au XVIIe siècle, aujourd’hui conservés au musée du quai Branly, et récemment présentés pendant l’exposition temporaire Premières nations : Collections royales. Cet exemple traduit l’ancienneté des pratiques de conservation et d’exposition liées à ces objets au sein des institutions muséales nationales. Il n’est pas seulement anecdotique : Nélia Dias rappelle que « le musée d’Ethnographie du Trocadéro réunissait les collections du Cabinet du Roi, du Cabinet du Jardin du Roi, du Cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale et de plusieurs autres cabinets de curiosités appartenant à des particuliers » (Dias, 1991 : 96). Néanmoins, il convient de rappeler que, bien avant l’ouverture du musée d’Ethnographie du Trocadéro en 1878, les objets ont d’abord été rapportés, dès le XVIe siècle, par les navigateurs et les explorateurs – principalement des marchands et des missionnaires – et ont ainsi pu être conservés dans les cabinets de curiosités des princes et des érudits (De l’Estoile, 2007 : 212-213). Réunissant des spécimens du monde animal, végétal, minéral, des antiquités et des objets exotiques venus des quatre coins du globe, ces cabinets traduisaient une curiosité pour le monde dans ses aspects les plus étranges, sans pour autant chercher à le connaître et à l’organiser (Schnapper, 1988 : 7-14). Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que ce type de collection fasse l’objet de démarches plus cognitives, à l’image de celle des muséums d’histoire naturelle qui conservent, classent et exposent les objets issus des sociétés extraoccidentales, toujours aux côtés des spécimens naturels (Daugeron, 2009). Après l’instauration des musées publics et dans un contexte de domination coloniale, lesvoyageurs – administrateurs coloniaux ou marchands – continuent à rapporter des objets en France. Emmanuelle Sibeud a montré les conditions dans lesquelles les premiers ont participé à la construction d’un savoir colonial sur l’Afrique, pendant la période qui va de 1870 à 1930, en envoyant des objets aux savants de la métropole (Sibeud, 2002 : 18-34). C’est à cette époque, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, que les grands musées se créent, souvent autour de collections ou de bâtiments issus des Expositions internationales,tel le musée d’Ethnographie du Trocadéro, déjà cité plus haut, fondé après l’Exposition universelle de 1878 à Paris, ou le musée des Colonies ouvert pour l’Exposition coloniale de 1931. Les collections d’artefacts extra-occidentaux sont finalement tenues à l’écart des classifications mises en place en sciences naturelles et l’ethnologie se constitue en discipline autonome, en rapport très étroit avec le musée d’ethnographie (Dias, 1991 ; Sibeud, 2002). D’ailleurs ce sont désormais les ethnologues eux-mêmes qui organisent des missions de collecte. Les missions ethnographiques françaises ont principalement lieu dans les colonies françaises – comme le reflètent les collections rassemblées au musée du quai Branly10 – dans le but de constituer des fonds qui seront étudiés et exposés au public. La plus célèbre de ces missions reste la mission Dakar-Djibouti menée par Marcel Griaule entre 1931 et 1933 et qui marque l’ouverture du musée de l’Homme et l’avènement de nouvelles pratiques muséographiques ethnographiques, élaborées conjointement par Georges Henri Rivière11 et Paul Rivet. Mais au moment où l’ethnologie assied véritablement sa légitimité sur les collections extraoccidentales – nous sommes donc dans la première partie du XXe siècle – de nouveaux acteurs Rapidement rebaptisé le musée de la France d’Outre-mer. Comme en témoigne l’une des quatre orientations proposées par Germain Viatte dans la mise en place d’une politique d’acquisition pour le musée du quai Branly qui invite à : « Acquérir des collections ou des ensembles d’œuvres déjà constitués qui permettent de combler des lacunes héritées du passé colonial » (Viatte, 2006 : 32) (nous soulignons). L’absence de tiret entre « Georges » et « Henri » est intentionnelle. En effet : « Henri était le deuxième prénom de Rivière, qu’il porta vers 1920 en hommage à son oncle. » (Gorgus, 2003 (1999) : 13.) intègrent le champ des objets issus des sociétés extra-occidentales en Europe et en Amérique du Nord : les avant-gardes artistiques. Ainsi, dès 1914, le photographe et galeriste Alfred Stieglitz expose dans sa galerie new-yorkaise les « arts nègres » en même temps que les représentants de l’avant-garde européenne tels Cézanne, Picasso ou Matisse, eux-mêmes souvent cités pour avoir ressenti un véritable choc artistique face aux objets extra-occidentaux (Danto, 1988). Reste que le développement de ce regard esthétique sur les objets, institutionnalisé en France en 1961 par le changement du nom du musée de la France d’Outremer en musée des Arts d’Afrique et d’Océanie (Taffin, 2002 : 205), n’enlève pas aux anthropologues leur autorité : ils restent longtemps les seuls porteurs du discours occidental légitime au sein du musée. Ce rapide survol des conditions historiques de la présence des collections extra-occidentales en France rend compte d’une succession d’événements qui a conduit à considérer les objets issus des sociétés extra-occidentales, depuis le début du XXe siècle dans l’institution muséale occidentale – et plus particulièrement française – soit comme des œuvres d’art soit comme des artefacts ethnographiques, posant ainsi pour longtemps les termes du débat sur le statut des objets extra-occidentaux.

Les populations autochtones, actrices du débat

  Comme le soulignent Élise Dubuc et Laurier Turgeon dans l’introduction au numéro de la revue Anthropologie et Sociétés consacrée aux relations entre Musées et Premières Nations (2004), la particularité du contexte nord-américain tient au fait qu’il est « composé de pays de colonisation récente, où les tensions entre Blancs et Indiens, colonisateurs et colonisés, sont encore très vives, et où il existe une volonté de part et d’autre de renégocier le lien colonial » et d’ajouter, « En Europe, la problématique est tout autre » (2004 : 10-11).On situe généralement dans les années soixante la naissance des revendications amérindiennes vis-à-vis de l’institution muséale (Bousquet, 1996 : 520). Au Canada, c’est un événement survenu en 1988 qui a permis de faire entendre plus largement ces revendications. Cette année-là, l’exposition The Spirit Sings organisée par le Glenbow Museum de Calgary, dans le cadre des manifestations culturelles des jeux olympiques, est boycottée par les Cree du lac Lubican. À la suite de cet événement, un groupe de travail réunissant l’Assemblée des Premières Nations et l’Association des musées canadiens est constitué. Il aboutira à la rédaction d’un rapport et de recommandations rendues publiques en 1992 (Halpin & Ames, 1999 : 431). Aux États-Unis la réponse est d’abord juridique. Elle se traduit par l’instauration, en 1988, du Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA), mis en place pour organiser et réglementer le rapatriement d’ossements humains et d’objets aux communautés qui en font la demande14. Dans la même dynamique Élise Dubuc souligne qu’« au Canada, la communauté muséale s’est éveillée au dialogue par les demandes de plus en plus précises et pressantes des peuples autochtones, notamment celles concernant le rapatriement d’objets » (Dubuc, 2002 : 50).Mais les conséquences de l’entrée de ces nouveaux acteurs dans le champ muséal ne sont pas seulement liées au rapatriement des objets. Des institutions muséales voient le jour à l’initiative des communautés autochtones (Dubuc & Turgeon, 2004 : 10) tandis que la parole des experts, anthropologues et conservateurs, et la position universaliste du musée « traditionnel » sont remises en question (Halpin & Ames, 1999 : 431). L’ouvrage de Miriam Clavir qui aborde la question de la conservation des collections muséales autochtones, traduit bien l’évolution des mentalités et des pratiques. L’auteur s’emploie à asseoir la légitimité des communautés d’origine dans l’interprétation des collections muséales en montrant les différences de point de vue qui règnent en matière de conservation et de préservation du patrimoine des communautés, selon qu’elles émanent du musée dit traditionnel ou des Premières Nations (Clavir, 2002 : 76-77). Elle propose également des perspectives en indiquant en quoi les Premières Nations ont une vision positive et négative du musée (Ibid. : 84-85) et montre, au bout du compte, que les Premières Nations détiennent un discours légitime sur les collections. L’universalité du discours des anthropologues est donc mise en cause par les sociétés d’origine (Dubuc, 2002 : 49). Pour y remédier, la « plurivocalité » est encouragée dans le musée de tradition occidentale (Dubuc & Turgeon, 2004 : 11). Gérard Selbach fait le récit d’une telle expérience menée en 1989 dans une exposition sur les Séminoles au National Museum of Natural History de la Smithonian Institution à Washington15. Cette exposition avait été préparée séparément par un anthropologue et par un couple d’Indiens Séminoles.Dans l’exposition, des cartels d’une certaine couleur répétaient les propos des Séminoles et d’autres d’une couleur différente transmettaient les mots de l’anthropologue. L’auteur concluait alors à l’impossibilité de tenir un discours univoque dans l’exposition (Selbach,2005 : 85-105).

La règle constitutive de John R. Searle

   John R. Searle, interrogeant l’existence des faits sociaux, propose ce qu’il nomme une « règle constitutive » qui permet de rendre compte de la façon dont un statut peut être « assigné » ou « imposé » à un objet (1998 (1995) : 64). Pour Searle, il s’agit de comprendre comment une réalité objective peut exister, au moins en partie, parce que les individus s’accordent à dire qu’elle existe, sans dépendre des caractéristiques intrinsèques de l’objet. Il faut savoir que, selon lui, les caractéristiques intrinsèques de l’objet sont nombreuses et regroupent les caractéristiques qui « ne dépendent pas des attitudes des observateurs et des utilisateurs. Par exemple, il a une certaine masse et une certaine composition chimique » (Ibid. : 24-25). Ainsi, le statut collectivement imposé à un objet peut être décrit selon la règle constitutive suivante : « X est compté comme Y dans le contexte C » où le terme X désigne les qualités intrinsèques de l’objet, et où le terme Y « désigne quelque chose de plus que les simples caractéristiques physiques de l’objet désigné par le terme X » (Ibid. : 64-65). Ce « quelque chose » ce sont les « caractéristiques qui n’existent que relativement à l’intentionnalité des agents » (Ibid. : 24-25). Ce sont ces dernières caractéristiques de l’objet, que Searle dit aussi « relatives à l’observateur », qui nous intéressent ici. Ces caractéristiques, Searle les considère comme des fonctions imposées de l’extérieur par des observateurs et des utilisateurs conscients. Il précise d’ailleurs que « les fonctions ne sont jamais intrinsèques ; elles sont assignées relativement aux intérêts d’utilisateurs et d’observateurs » (Ibid. : 35). Parmi ces fonctions, Searle identifie les fonctions « agentives » qui « ont trait à l’usage que les agents confèrent aux entités » (Ibid. : 40), à l’intérieur de laquelle il distingue « une catégorie particulière, celle de ces entités dont la fonction agentive est de symboliser, représenter, être mis pour, ou – en général – de signifier telle ou telle chose » (Ibid.). Il la nomme la « fonction-statut » (Ibid. : 61-62). Pour récapituler, Searle explique donc que lorsque la fonction agentive d’un objet est de signifier, ce n’est pas en vertu de ses caractéristiques physiques mais bien parce qu’on lui a assigné collectivement un statut (Ibid. : 60). Il en donne un exemple : si un mur, destiné à séparer deux parties d’un territoire, se dégrade au point de ne plus empêcher physiquement le passage des individus, mais que des deux côtés on considère que la rangée de pierres qui a remplacé le mur garde son statut de frontière, alors, effectivement, la transformation physique n’agit pas sur le statut de frontière (Ibid. : 60-61). Comme on le voit, Searle choisit de prendre pour exemple un objet qui a changé physiquement pour montrer que la fonction imposée à l’objet, et le statut qui en découle, sont indépendants de sa réalité physique. De notre côté, nous retenons une autre propriété liée à la fonction agentive de signification : un objet qui ne subit pas de transformation physique peut changer de fonction et donc se voir assigner un nouveau statut.

Du XVIe à la fin du XVIIIe siècle : des collections sans savoir

   Les objets les plus anciens, qui sont aussi les plus rares dans les collections contemporaines, ont pu transiter par les cabinets des curieux avant d’entrer dans les collections muséales à la Révolution française (Daugeron, 2009). En effet, depuis la Renaissance et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les « objets exotiques » étaient rapportés par les marins et les voyageurs (Schnapper, 1988 : 8) et conservés dans les cabinets des amateurs caractérisés par leur « prodigieuse hétérogénéité » (Ibid. : 11). Pas de constitution de savoir ici, même si un certain ordre, notamment spatial (Daugeron, 2009 : 246), règne dans les cabinets de curiosités qui « s’articulent toujours de quelque façon entre naturalia et artificialia qui, à leur tour, se laissent diviser entre objets antiques et modernes […] Tout autant et même plus que la façon dont les objets sont fabriqués, c’est le matériau qui suscite l’intérêt des curieux : colliers de dents arrachées aux prisonniers, ou de piquants de porc-épic, chaussures d’écorce, canots en peau de poisson, papier ultra-mince des chinois, chapeaux et manteaux de plumes sont de ces objets ambigus, qui se laissent classer parmi les curiosités naturelles » (Schnapper, 1988 : 103-104). Si l’on ne peut nier que la communauté des curieux constitue un groupe restreint d’agents dont la pratique est organisée autour d’un certain nombre de critères admis par ce groupe, elle reste mue par des intérêts individuels et ne prétend pas produire des connaissances scientifiques. Comme le souligne Baudrillard, « la collection est faite d’une succession de termes, mais le terme final en est la personne du collectionneur » (1968 : 128). Si le statut de curiosité est assigné à ces objets, les pratiques qui les entourent ne permettent pas de les considérer comme des objets de patrimoine. Parmi ces cabinets, l’un d’entre eux tient un rôle particulier, le Cabinet du roi inauguré en 1724. Les éléments que rapporte Daugeron, entreprenant l’histoire des collections naturalistes entre 1763 et 1804, témoignent de la cohabitation des artificialia et des naturalia au sein du cabinet et du refus de Buffon, son intendant, de construire une classification dans un projet naturaliste (2009 : 83-101). Daugeron rapporte les propos publiés en 1790 par Jean-Baptiste Lamarck qui écrit : « Le “Cabinet d’histoire naturelle du Jardin des plantes de Paris” souffrede l’absenced’ordre méthodique (ou systématique) avec des collections divisées en règnes, classes et genres. » (Ibid. : 105.) Cependant, ce sont bien des « voyageurs-naturalistes » qui, à partir dela moitié du XVIIIe siècle et malgré leur nombre restreint, participent à constituer les collections exotiques (Ibid. : 109), rejoints par les naturalistes embarqués dans les voyages de découverte, comme celui de Bougainville (1766-1769) (Ibid. : 118). À la mort de Buffon en 1788, le Cabinet ne dispose pas d’un inventaire détaillé. Entre 1788 et 1893, plusieurs projets de réorganisation sont présentés et en 1793, suite aux saisies de la Révolution, le Jardin et le Cabinet du roi se transforment pour devenir le Muséum d’histoire naturelle (Ibid. : 121-123).

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
PREMIÈRE PARTIE INTERROGER LE STATUT DE L’OBJET DE MUSÉE ISSU DES SOCIÉTÉS EXTRA-OCCIDENTALES
INTRODUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE
Chapitre 1 LES COLLECTIONS EXTRA-OCCIDENTALES AU CŒUR DE LA CONTROVERSE
1. La présence au musée des objets issus des sociétés extra occidentales
2. Le débat sur les collections extra-occidentales
2.1 Les populations autochtones, actrices du débat
2.2 La remise en question du musée d’ethnographie
2.3 Le statut de l’objet : entre regard ethnographique et regard esthétique
3. Le moment du quai Branly
Conclusion du premier chapitre
Chapitre 2 INTERROGER LE STATUT DE L’OBJET
1. Le processus d’assignation du statut de l’objet
1.1 La règle constitutive de John R. Searle
1.2 Un exemple d’assignation : le statut d’objet de musée
1.3 L’assignation du statut : un processus
1.4 La règle constitutive de Searle : un outil pour l’analyse
2. Les approches théoriques de la signification de l’objet : définition et classement
2.1 Définir l’objet
2.2 Classer les objets
2.3 Les sémiophores : classe d’objets ou fonction-statut ?
3. La signification de l’objet quotidien
Conclusion du deuxième chapitre
Chapitre 3 LES OBJETS DE MUSÉE CONSERVÉS PAR LE MUSÉE DU QUAI BRANLY SONT-ILS DES OBJETS DE PATRIMOINE ?
1. Un statut patrimonial ?
2. Le rapport au savoir des collections extra-occidentales depuis le XVIe siècle
2.1 Du XVIe à la fin du XVIIIe siècle : des collections sans savoir
2.2 Le XIXe siècle : Un savoir constitué en dehors des mondes d’origine
2.3 Le XXe siècle : Le monde d’origine des objets indispensable à la constitution du savoir
2.4 D’autres critères que le monde d’origine
3. Le double monde d’origine : condition de la patrimonialisation
3.1 Le monde d’origine ailleurs ne suffit pas
3.2 La reconstitution du monde d’origine muséal
3.3 Monde d’origine ailleurs et monde d’origine muséal
4. Le musée du quai Branly : une entreprise de patrimonialisation ?
4.1 Le moment de la rupture
4.2 Le moment de la découverte de l’objet comme « trouvaille »
5. Du patrimoine de la nation au patrimoine de l’humanité
5.1 Objectivation de la valeur d’ancienneté
5.2 Reconnaissance d’une valeur esthétique intrinsèque
5.3 Le musée du quai Branly assigne-t-il le statut de patrimoine aux objets qu’il conserve ?
Conclusion du troisième chapitre
Chapitre 4 L’EXPOSITION, CONTEXTE DE L’IMPOSITION DU STATUT
1. Le contexte pertinent : l’exposition permanente
2. Le plateau des collections : célébration de l’objet ?
3. Les règles constitutives de l’exposition
4. La confiance de la communauté dans l’institution muséale
5. Les marqueurs de statut : les composants de l’exposition
6. Analyser le dispositif d’exposition
6.1 Approches analytiques des registres médiatiques de l’exposition
6.2 La double analyse sémiotique du plateau des collections
6.3 Le relevé photographique : méthodologie et corpus
Conclusion du quatrième chapitre
CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE
DEUXIÈME PARTIE IDENTIFIER LES MARQUEURS POSSIBLES DU STATUT D’OBJET DE PATRIMOINE DANS L’EXPOSITION
INTRODUCTION DE LA DEUXIÈME PARTIE
Chapitre 5 L’ANALYSE SÉPARÉE DES REGISTRES : ÉLÉMENTS DE MÉTHODOLOGIE
1. Le registre médiatique de l’espace
1.1 L’espace, producteur, ou non, d’effets de sens
1.2 Analyse sémiotique du registre médiatique de l’espace
1.3 La logique des emboîtements, outil pour l’analyse
2. Le registre médiatique scriptovisuel
2.1 Abandon du découpage fonctionnel du registre médiatique scriptovisuel
2.2 Adoption du découpage formel du registre médiatique scriptovisuel
3. Le registre médiatique audiovisuel
3.1 L’Audiovisuel, un registre autonome dans la production du sens ?
3.2 Difficultés particulières de la description du registre médiatique Audiovisuel
Conclusion du cinquième chapitre
Chapitre 6 LE DEGRÉ ZÉRO DE L’ESPACE
1. Les trois niveaux de construction du sens par l’espace
1.1 Une enveloppe architecturale et expositionnelle à la fois
1.2 Variations des lumières et des volumes : une enveloppe expositionnelle composite
1.3 Une vaste séquence d’exposition et une séquence centrale de passage
1.4 Peu d’unités et de nombreuses sous-unités
2. Les outils d’orientation, témoins du fonctionnement du registre de l’espace
3. Détermination d’un sens de visite par la flèche
4. Interroger le lien entre les sous-unités au sein du registre scriptovisuel
4.1 Relation entre les panneaux : le titre ou la carte
4.2 Relation entre les bandeaux : le titre et les numéros d’étiquette
4.3. Relation entre les bandeaux et les panneaux
Conclusion du sixième chapitre
Chapitre 7 OMNIPRÉSENCE DU MONDE D’ORIGINE AILLEURS
1. La logique de localisation du monde d’origine ailleurs au sein des panneaux
1.1 La carte, un outil de localisation du monde d’origine ailleurs
1.2 La carte, entre logique toponymique et logique symbolique
1.3 Construction sémantique des titres : une logique de localisation du monde d’origin ailleurs
1.4 Double relation de la carte au titre
1.5 L’Autonomie relative de la carte et du texte
2. La logique de localisation du monde d’origine ailleurs au sein des bandeaux
3. La logique de localisation du monde d’origine ailleurs au sein du registre audiovisuel
3.1 Le globe : une logique encyclopédique de description du monde d’origine ailleurs
3.2 Les écrans : une logique de localisation du monde d’origine ailleurs secondaire
3.3 Les écrans tactiles : la possibilité de la localisation du monde d’origine ailleurs
Conclusion du septième chapitre
Chapitre 8 LES AUTRES DIMENSIONS DES MONDES D’ORIGINE
1. Les autres représentations iconographiques du monde d’origine ailleurs
1.1 Représentation iconographique au sein du registre scriptovisuel
1.2 Les projections : création d’une ambiance
1.2.1 Les projections de photographies : apparitions du monde d’origine ailleurs
1.2.2 Les projections des boîtes à musique : illustration du son par les images
1.2.3 La projection unique en Afrique : une fiction vraisemblable
1.3 Les écrans et les écrans tactiles : certification marginale de l’authenticité du monde d’origine ailleurs représenté
2. La dimension temporelle du monde d’origine ailleurs
2.1 Ancienneté et périodisation du monde d’origine ailleurs
2.2 Continuité entre le monde d’origine ailleurs passé et présent
2.3 Le plan de l’histoire : inscription du monde d’origine ailleurs dans le passé
2.4 Le présent ethnographique : atemporalité du monde d’origine ailleurs
2.5 Le plan de l’histoire associé au plan du discours : filiation des mondes d’origine ailleurs passés et présents
3. Le monde d’origine muséal
3.1 Certifier l’origine du monde d’origine muséal : le moment de la collecte
3.2 L’attribution, un procédé rare entre certification du monde d’origine ailleurs et reconstitution du monde d’origine ailleurs par les acteurs du monde d’origine muséal
3.3 Certification des acteurs du monde d’origine muséal dans le temps
Conclusion du huitième chapitre
CONCLUSION DE LA DEUXIÈME PARTIE
TROISIÈME PARTIE
ÉTUDIER LES PROCESSUS INTERPRÉTATIFS SUSCEPTIBLES DE PRODUIRE LE SENS DES OBJETS EXPOSÉ
INTRODUCTION DE LA TROISIÈME PARTIE
Chapitre 9 ANALYSE DES PROCESSUS INTERPRÉTATIFS DU SENS DES OBJETS : ÉLÉMENTS DE MÉTHODOLOGIE
1. Approche peircienne des processus interprétatifs producteurs du sens des objets
2. Réunion des corpus pour l’analyse des interactions productrices du sens des objets
Conclusion du neuvième chapitre
Chapitre 10 LES MONDES D’ORIGINE, INTERPRÉTANTS SECONDAIRES DU STATUT DES OBJETS
1. Le bandeau, lieu privilégié de la certification de l’appartenance des objets exposés aux mondes d’origine
1.1 Le lien des étiquettes aux objets groupés : la logique de la liste
1.2 Les étiquettes collectives, difficulté ajoutée à la logique de la liste
1.3 Le manque de lisibilité de la liste
1.4 Les déictiques ne garantissent pas l’identification d’un lien
1.5 Des étiquettes invisibles : « Australie / La chambre des écorces »
1.6 Le lien particulier des objets isolés aux étiquettes
1.7 De rares exceptions à la mise à distance des objets et des étiquettes
1.8 La carte, une autre forme de lien entre les objets et le monde d’origine ailleurs dans sa dimension géographique
1.9 Les objets tenus à distance des mondes d’origine
2. Les panneaux producteurs d’un effet de réalité
2.1 Les déictiques, marque d’une relation entre les panneaux et les objets ?
2.2 L’effet de réalité
3. Les Relations entre audiovisuels et objets
3.1 Tous les audiovisuels ne sont pas authentifiés
3.2 Les audiovisuels authentifiés sans relation avec les objets
3.3 Les audiovisuels authentifiés en relation avec les objets
3.4 La relation des objets aux écrans productrice d’effets de réalité
3.5 Entre l’effet de réalité et la production d’une ambiance
Conclusion du dixième chapitre
Chapitre 11 L’OBJET, INTERPRÉTANT PRIVILÉGIÉ DE L’OBJET
1. Le système des objets exposés : un système complexe
1.1 Fonction d’ancrage du titre et du texte introductif vis-à-vis des objets
1.2 Fonction de relais du titre et du texte introductif vis-à-vis des objets
1.3 Spécificités du syntagme des objets exposés
1.4 Étudier le système avant le syntagme
2. l’étiquette : outil de détermination des champs associatifs du paradigme des objets réels
2.1 Multiplicité des champs associatifs
2.2 Deux catégories de champs associatifs : les propriétés visibles et les propriétés invisibles
3. Le système des objets exposés : combinaison du syntagme des objets réels et du syntagme écrit
3.1 Détermination des unités syntagmatiques du système des objets exposés par l’épreuve de commutation
3.2 Les logiques combinatoires du syntagme des objets exposés
3.3 Le syntagme des objets réels au centre de la production du sens des objets
4. Identification des processus de production du sens des objets exposés au sein du système des objets : prédominance de la fonction poétique
4.1 Constitution du corpus
4.2 Production du sens des objets isolés
4.2.1 Production du sens des objets isolés par le syntagme des objets réels
4.2.2 Quand le syntagme écrit exerce une fonction d’ancrage et une fonction de relais
4.2.3 L’objet isolé : deux processus de production du sens des objets distincts
4.3 Production du sens des objets par la nécessaire relation du syntagme écrit et du syntagme des objets réels : le cas des objets groupés ressemblants
4.3.1 Des sous-unités synchroniques proches de la reconstitution
4.3.2 Une seule sous-unité diachronique
4.3.3 Production du sens des objets par combinaison et par équivalence
4.4 Production du sens des objets par la nécessaire relation du syntagme écrit et du syntagme des objets réels : le cas des objets groupés dissemblables
4.4.1 « Chamane évenk »
4.4.2 « Instruments de musique / Ensemble du Mandé »
4.4.3 « Abstraction et figuration / La dualité des sexes »
4.5 Le syntagme écrit renforce la production du sens des objets par projection au sein du syntagme des objets réels : objets groupés ressemblants
4.5.1 Sous-unité à la disposition aléatoire avec deux objets ressemblants
4.5.2 Sous-unité à la disposition aléatoire avec plus de deux objets ressemblants
4.6 Le syntagme écrit renforce la production du sens des objets par projection au sein du syntagme des objets réels : objets groupés ressemblants par séries
4.6.1 « Côtes et forêts d’Afrique occidentale / Cuillers et poulies »
4.6.2 « Australie / Formes et motifs »
4.7 Décalage dans la production du sens des objets par le syntagme écrit et par le syntagme des objets réels : objets groupés ressemblants par séries
4.7.1 « Arctique »
4.7.2 « La vie dans la maison »
4.8 Production du sens des objets par projection au sein du syntagme des objets réels sans le soutien du syntagme écrit
4.8.1 Le syntagme écrit n’exerce pas de fonction de relais
4.8.1 Le syntagme écrit est absent
4.9 La production du sens des objets par projection ou l’assignation du statut de curiosité ?
Conclusion du onzième chapitre
Chapitre 12 LA MISE EN ESPACE, PRODUCTRICE DE NEUTRE
1. Organisation spatiale du plateau des collections
1.1 La logique du plateau des collections qualifiée hors de l’enveloppe architecturaloexpositionnelle
1.2 Des séquences continentales
2. Mise en espace : la recherche des unités
2.1 Le titre : outil pour la recherche des unités
2.2 Séquence asiatique, prégnance de la sous-unité
2.3 Océanie, Afrique, Amériques : des unités masquées par la mise en espace
3. Les logiques de production du sens des objets par la mise en espace
3.1 Des logiques distinctes en fonction des séquences
3.2 Une variété de logiques au niveau des sous-unités
4. Le plateau des collections producteur de neutre
4.1 La relation iconique de l’espace d’exposition et de l’espace géographique
4.2 L’absence de parcours
4.3 Les modifications du plateau, témoins de la logique paradigmatique
4.4 Un dispositif producteur de neutre
4.5 Du neutre à la curiosité
Conclusion du douzième chapitre
CONCLUSION DE LA TROISIÈME PARTIE
CONCLUSION GÉNÉRALE

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