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AUTRE VISION THEORIQUE (LA PENSEE MONETARISTE)
Ces deux courants, malgré leurs légères oppositions, s’accordent sur la non-neutralité de la monnaie. Par contre, leurs conclusions se tournent vers la nuisibilité de la monnaie.
Les monétaristes constituent l’opposition la plus sérieuse des keynésiens. L’analyse monétariste stipule qu’il n’y a pas de variation de la vitesse de circulation sur une longue période. D’où la notion des encaisses réelles désirées ou de demande réelle de monnaie, c’est-à-dire un niveau optimal que les agents économiques cherchent à détenir.
D’après cette analyse, l’inflation est le fruit de l’excès d’offre de monnaie (monnaie détenue hors du système financier)5. Milton FRIEDMAN (1956) éclate son raisonnement selon la durée de réaction de l’expansion monétaire sur l’économie réelle, c’est-à-dire à court, à moyen et à long terme. Il réduit la théorie quantitative à une théorie de la demande de monnaie
A court terme, il reconnait les bienfaits passagers de la politique monétaire souple sur la production et l’emploi. Par contre, à moyen et long terme, l’amélioration de la production qui provient de la hausse de masse monétaire supprime la reprise des salaires nominaux des agents économiques. Par conséquent, leurs situations se dégradent.
Il décerne l’origine de l’inflation laquelle altère l’économie du marché à l’excès du taux de croissance de la masse monétaire à celui de la production. Par conséquent, il préconise une politique assurant une stabilité à long terme, c’est-à-dire une « politique de règle ». Celle-ci restaure l’efficacité du marché. Indirectement, elle améliore les performances économiques.
Bref, les monétaristes ont élargi l’analyse classique en faisant de la demande de la monnaie la recherche de la part optimale de la monnaie au sein du patrimoine, au sens large, des agents économiques6
Après avoir fait un petit aperçu sur la théorie monétaire, il est dans notre étude de poursuivre avec la politique monétaire. En cela, mettre en exergue, les objectifs et instruments de la politique monétaire en constitue ce deuxième chapitre.
OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
La Politique économique7 : action consciente de la puissance publique se traduisant par la définition d’objectifs économiques et sociaux et la mise en oeuvre des moyens nécessaires pour les atteindre.
La politique monétaire : un ensemble de stratégies pour arriver а une croissance économique, développement économique d’un pays comme le notre. C’est une politique qui consiste а la gestion de la monnaie en circulation dans une économie car la monnaie a diverses fonctions. C’est une politique menée par la banque centrale en vue d’atteindre l’objectif de stabilité interne et externe de la monnaie.
La politique monétaire en tant qu’un volet de la politique économique présente des objectifs à atteindre et la réalisation de ceux-ci conditionnent l’existence des instruments privilégiés.
LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
La politique monétaire a deux principaux objectifs à savoir la stabilisation des prix mesurée par le taux d’inflation et la stabilisation de l’activité économique. Ces deux objectifs sont étroitement liés et non incompatibles car la stabilité des prix est un préalable à l’activité économique.
Les objectifs finaux
Les objectifs de la politique monétaire rejoignent les objectifs de la politique économique à savoir la croissance (avec un niveau satisfaisant de moyens de paiement en circulation dans l’économie) et la stabilité interne de la monnaie (afin d’éviter l’inflation) d’où l’expression carré magique8 :
– la croissance maximum .
– le plein emploi .
– la stabilité de la valeur de la monnaie .
– équilibre de la balance de paiements.
Etant un instrument de la politique économique, la politique monétaire a pour objectif interne de stabilité des prix et stabilité de l’équilibre de la balance de paiements. L’objectif de stabilité des prix trouve son fondement dans les liens entre monnaie et inflation. C’est pourquoi l’action des banques centrales vise à contrôler l’offre de monnaie en circulation. En outre, l’objectif externe se traduit par une politique de change qui tient compte de la valeur de la monnaie.
Actuellement, c’est par la lutte contre l’inflation que les autorités défendent les valeurs interne et externe de la monnaie. En luttant contre l’inflation, les autorités monétaires maintiennent la valeur interne de la monnaie. En effet, en cas de hausse des prix, non seulement le pouvoir d’achat de la monnaie baisse sur le territoire, mais plus encore, l’offre de celle-ci contre des devises sur le marché détériore le taux de change.
Les stabilités des prix et du taux de change sont donc indissolublement liées.
Un autre objectif assigné à la politique monétaire est la recherche de la croissance et de l’emploi. La stratégie consiste à « baisser le taux d’intérêt » entraînant la hausse de l’investissement base de la croissance et le plein emploi.
Mais la politique monétaire ne peut agir directement sur ces objectifs. En revanche, elle peut agir efficacement sur certaines variables de l’économie qui elles-mêmes influent les objectifs de croissance et de stabilité des prix.
Les objectifs intermédiaires
Les objectifs finals sont difficiles à maitriser pour les banques centrales, pour les réalisés elles doivent définir des objectifs intermédiaires qui est la liaison entre ses instruments et son objectif final. Il s’agit des variables intermédiaires proches des objectifs finals de la politique économique, c’est-à-dire des variables influençant directement le niveau d’activité. Les pratiques des grandes Banques Centrales recensent trois objectifs intermédiaires : le taux de change, le taux d’intérêt et la quantité de monnaie.
– Le taux de change comme objectif intermédiaire: Les autorités monétaires peuvent utiliser les instruments monétaires pour atteindre un certain niveau du taux de change de la monnaie nationale sur le marché des changes. Un pays peut rechercher une dépréciation de sa monnaie pour relancer ses exportations ou, au contraire, une appréciation de sa monnaie (s’il veut bénéficier d’une désinflation importée avec la baisse des prix de ses importations). En théorie, l’appréciation du taux de change signifie une inflation moindre et un excédent commercial croissant. Une politique monétaire restrictive a un impact positif sur le taux de change.
– Le taux d’intérêt comme objectif intermédiaire: Les objectifs de taux d’intérêt amènent les autorités monétaires à fixer un niveau souhaitable pour les taux d’intérêt. En théorie, une hausse du taux d’intérêt est souvent associée à une politique monétaire plus restrictive (maitrise de l’inflation), À l’inverse, un objectif de taux d’intérêt faibles doit conduire à stimuler la croissance et l’investissement (le coût des emprunts baisse pour les entreprises).
– La quantité de monnaie comme objectif intermédiaire: Les objectifs quantitatifs portent sur l’évolution des agrégats monétaires, c’est-à-dire sur les différents indicateurs de la masse monétaire en circulation dans l’économie. L’objectif consiste, pour les autorités, à fixer un taux de croissance pour l’augmentation annuelle de la masse monétaire. Ici, la politique monétaire est concentrée sur la base de l’agrégat monétaire pour régler la quantité de monnaie en circulation et ceci afin d’atteindre un objectif de stabilité des prix.
Méthode d’intervention indirecte
C’est la manipulation du taux directeur de la banque centrale, un taux qui est le taux d’emprunt des banques primaires auprès de la Banque centrale. Ainsi lorsque les crédits bancaires génèrent des situations inflationnistes ce taux doit être augmenté. La capacité d’octroi de crédits se trouve limitée par un relèvement des taux d’intérêts des banques а leur clientèle qui est entraine par la hausse du taux directeur.
Il est efficace lorsque des banques primaires ne sont pas en situation de surliquidité.
Les instruments utilisés
La première période (1990- 1994) était caractérisée par l’utilisation des instruments directs. Par contre, la seconde période (1994-2004) était marquée par l’utilisation des instruments indirects et l’abandon progressif des instruments directs à l’exemple de l’encadrement de crédit abandonné en décembre 1995. Quant à la Banque centrale, elle a pour objectif de mettre l’accent sur l’application de mesures strictes en matière de financement monétaire et sur la rationalisation des politiques de taux d’intérêts et de réserves obligatoires. La Banque centrale agit dans le but de réduire l’inflation et de préserver les réserves de change.
Pour réaliser ces objectifs, plusieurs mesures ont été prises en 1994 notamment :
– L’adoption par la loi en date de mars 1994, des nouveaux statuts de la Banque centrale. Cette nouvelle réglementation accorde à l’institut d’émission une large autonomie dans l’application de la politique monétaire du pays.
– L’installation d’un Marché Interbancaire de Devises qui est opérationnel depuis le 19 mai 1994.
– La privatisation des deux banques nationales (BTM et BFV) est en cours Par ailleurs, il y a lieu de mentionner que : Madagascar a adhéré au réseau SWIFT (Society for Wordwid Interbank Finanial Telecommunication), réseau international de transfert de fonds et d’informations financières d’une part et un Projet de Développement des Institutions Financières (ou PRODIF) est en cours d’exécution pour apporter l’assistance technique et financière aux établissements de ce type9.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : OBJET DE LA POLITIQUE MONETAIRE
CHAPITRE I : CONCEPT THEORIQUE DE LA MONNAIE
CHAPITRE II : OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
PARTIE II : REALITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE A MADAGASCAR : “CAS DE LA BANQUE CENTRALE”
CHAPITRE I : POLITIQUE MONETAIRE DE LA “BCM”
CHAPITRE II : REFLEXION SUR LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCM
CONCLUSION
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