Obésité
Population étudiée :
Cette étude a été réalisée auprès de 451 personnes résidants à la vallée d’Azgour et a porté sur des adultes âgés de 20 ans et plus. Le site étudié fait partie de la commune d’Azgour (cercle d’AMEZMIZ, province de Tahanaout, Wilaya de Marrakech). Le lieu de l’étude est situé sur le flanc Nord du haut atlas occidental à environ 80km au Sud -ouest de la ville de Marrakech (Carte géographique: voir annexes). C’est une cuvette peu profonde aux versants abrupts avec une altitude moyenne comprise entre 1500 et 2000m. Le réseau fluvial est constitué essentiellement par « Assif » ou l’oued Erdouz et son affluant Assif Tnirt. Les montagnes représentent 91,2% de la superficie totale estimée à 1112km. La région était également connue par ces deux mines de cuivre, de molybdène, de tungstène, du plomb et du zinc, actuellement fermées. Les habitants se rattachent ethniquement à la tribu « Guedmiwa », qui appartient au grand groupe berbérophone des « MASMOUDA ».
Elle est considérée comme l’une des grandes tribus du Haouz de Marrakech, comportant huit douars de taille différente et qui sont : Ait daoud , Mdinat, Ait ihla, Talat, Azgour, Tnirt, Anerni et Anamrou. Chez cette population, l’agriculture et l’élevage constituent l’activité principale. Concernant l’infrastructure routière et sanitaire, la vallée est reliée à Amezmiz par une piste qui n’est pas bien entretenue et sa construction date depuis l’exploitation des mines de la vallée. Elle dispose également d’un seul dispensaire proche des habitants du douar d’azgour . On note également l’absence d’électricité (excepté pour le douar azgour), d’eau potable, et d’assainissement, l’eau de boisson est captée par les sources. L’alimentation est à base d’orge, de mais et de blé. Les légumes sont habituellement plus consommés par rapport aux viandes. Par contre, le thé et le café sont consommés en grande quantité.
Variables étudiées :
L’étude a touché 451 personnes de la vallée d’Azgour, âgées de 20 ans et plus, dont 169 de sexe masculin et 282 de sexe féminin. Un examen clinique avec prise de la tension artérielle et des mesures anthropométriques (poids, taille, tour de taille) a été réalisé à domicile. La pression artérielle a été mesurée par un tensiomètre type VAQUEZ trois fois à intervalles d’une minute chez des sujets assis depuis au moins 5 minutes. L’HTA a été définie par une pression artérielle systolique supérieure ou égale à 140mmhg et/ou diastolique supérieure ou égale à 90mmhg. Les personnes sous anti-hypertenseurs sont également retenues comme hypertendues. La prise de poids a été effectuée une seule fois chez des sujets déchaussés sur un pèse-poids type Seca. La taille a été mesurée chez des sujets déchaussés en position debout avec la tête et le dos en contact avec la toise, la règle de la toise est glissée lentement sur la tête et la taille est lue au centimètre prés. Le tour de taille a été mesuré à l’aide d’un mètre ruban sur un plan horizontal à un point qui se trouve à mi-distance entre la dernière cote et la crête du bassin au niveau de la ligne medio axillaire, cette mesure est faite lors de l’expiration du sujet. L’obésité abdominale a été définie par un tour de taille supérieur à102cm chez l’homme et supérieur à 88cm chez la femme. Le poids en Kg et la taille en cm ont permis le calcul de l’indice de masse corporel (IMC=poids/taille2), ces valeurs ont été subdivisées en quatre groupes selon le classement recommandé :
Les prélèvements sanguins ont été effectués chez 55 personnes volontaires, le matin à jeun pour le dosage des constantes biologiques : glycémie à jeun, la cholestérolémie et le taux des triglycérides. Les tubes ont été acheminés au laboratoire « ENNAKHIL ». Le diabète a été considéré devant une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1 ,26g/l et la dyslipidémie a été définie par un cholestérol total supérieur ou égal à 2,4g/l et /ou des triglycérides supérieurs ou égaux à2g/l. On considère comme étant sédentaire, toute personne n’exerçant pas au moins 30 minutes d’exercice physique d’intensité modérée tous les jours, ce qui équivaut à une demiheure de marche rapide.
Caractéristiques générales : Le poids moyen est de 58,56 (+/-10,85Kg) et la taille moyenne et de 155,40 cm (+/- 7,9cm). L’IMC est de 24,22kg /m2 (+/– 4,0) en moyenne et la valeur moyenne du tour de taille est de 80,34cm (+/- 9,87cm). Le poids moyen et la taille moyenne sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes (60,25Kg vs 57 ,56Kg) et (162,00cm vs 151,47cm) respectivement, avec une différence statistique très significative entre les deux sexes. Quand à l’indice de masse corporelle (IMC), ce sont les femmes qui enregistrent la valeur moyenne la plus élevée avec une différence statistique très significative (25,01Kg/m2 vs 22,91Kg/m2). Pour le tour de taille, aucune différence n’a été observée entre hommes et femmes. Quand à la variation des paramètres biométriques selon les tranches d’age, il en ressort que, le poids, l’IMC et le tour de taille tendent à augmenter entre la 1ere et la 2eme classe d’âge mais avec une différence statistique non significative (tableau v). Chez les hommes, le poids et l’IMC augmentent entre la 1ère et la 2ème classe puis diminuent à l’âge de 55ans et plus. Le tour de taille continue à augmenter au-delà de 55 ans avec une différence statistique non significative, alors que la taille diminue avec l’âge (tableau VI).
Rappel : Définition des facteurs de risque cardiovasculaires Le FDR est défini comme » un attribut ou une caractéristique physiologique ou pathologique, culturelle ou environnementale entraînant pour l’individu chez lequel en le détecte une probabilité plus élevée d’être frappé par une affection donnée » [9]. Pour qu’un élément soit reconnu comme un FDR cardiovasculaire, il faut établir un lien de causalité entre le facteur en question et la MCV. Pour cela, il faut que les critères de causalité de Hill [10] soient réunis:
– la force de l’association entre le facteur et la maladie exprimée en statistique par le risque relatif (RR). Le RR, c’est la probabilité de développer la maladie chez les sujets exposés au risque par rapport au risque de développer la maladie chez les sujets non exposés.
Trois grands groupes de FDR peuvent être distingués. Le premier est constitué par des caractéristiques personnelles comme l’âge, le sexe et les antécédents familiaux, non modifiables [11]. Le deuxième correspond à un style de vie et des comportements dont la modification nécessite la collaboration active des patients: le régime alimentaire, la consommation d’alcool et de tabac, la sédentarité et le stress. Le troisième réunit des caractéristiques biochimiques et physiologiques pour lesquelles le développement des recherches et de la thérapeutique permet des modifications: l’HTA, le diabète et l’hypercholestérolémie [13]. Le risque cardiovasculaire augmente avec l’âge, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Par exemple, pour un niveau de LDL donné, le risque cardiovasculaire est plus élevé chez les personnes âgées que chez les sujets jeunes [14]. La raison principale de cette augmentation du risque cardiovasculaire est expliquée par le fait que la progression des dépôts d’athérosclérose coronaire reflète l’exposition chronique aux facteurs de risque athérogène, connus ou non [12].
L’augmentation du risque corrélé à l’âge devient significative cliniquement chez les hommes vers 40 ans et chez les femmes lors de la ménopause [12]. A tous les âges, les hommes ont un risque plus élevé que les femmes et l’écart d’âge est d’environ 10 à 15ans. Cette différence s’estompe dans la tranche d’âge >80 ans [14]. La raison d’une telle différence n’est pas totalement connue. Une partie de cette disparité peut être expliquée par le fait que chez les hommes, on trouve plutôt l’association de plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires tel qu’une élévation du taux de cholestérol LDL et des chiffres de tension artérielle élevés ou bien une baisse de cholestérol ou bien encore une baisse du cholestérol HDL [12]. Les facteurs génétiques regroupent l’ensemble des dyslipidémies d’origine génétique, des maladies rares aux conséquences variables sur le développement d’une athérosclérose, le diabète qu’il soit de type 1 ou 2, les anomalies rares de la coagulation, les hyperhomocysténémies, et l’hypertension artérielle [1].
Physiopathologie: Les causes de l’élévation des résistances périphériques sont certainement multiples et font intervenir des facteurs vasculaires, une stimulation sympathique, une stimulation du système rénine- angiotensine- aldostérone, une réduction de la masse néphronique, un excès pondéral, des facteurs endocriniens ou alimentaires (l’HTA est pratiquement inconnue dans les populations qui consomment peu de sel) [18]. Le rein est un organe central dans la régulation de la pression artérielle. Il est capable d’éliminer le sodium en excès, grâce à sa fonction endocrine (système rénine angiotensine- aldostérone) et au rétrocontrôle pression -diurèse: toute élévation de la pression artérielle entraîne une augmentation du sodium excrété, d’où une réduction de la volémie, et le rétablissement d’une pression artérielle normale [17]. Cette régulation possède un gain infini, c’est à dire une capacité de correction complète à long terme de toute anomalie de la pression artérielle. Inversement, si le rétrocontrôle pression-diurèse est perturbé, une HTA apparaît sans être jamais compensée par les autres facteurs régulateurs [18]. Dans 95 % des cas, l’HTA est essentielle sans cause identifiée. Différents facteurs prédisposants peuvent intervenir [19]. Chez les sujets âgés de plus de 50 ans, l’augmentation de rigidité des gros troncs artériels intervient beaucoup plus que la réduction de calibre des petites artères. L’augmentation de la pression pulsée aortique se caractérise par une élévation de la PAS d’où hypertrophie ventriculaire gauche, et une diminution de la PAD avec diminution de la pression de perfusion coronaire favorisant l’ischémie myocardique [18].
Prévalence globale :
L’hypertension artérielle (HTA) touche prés de 600 millions de personnes dans le monde, et constitue toujours la première cause de mortalité dans la plupart des pays développés, et en second lieu dans les pays en développement [21]. Au Maroc, pays qui connaît actuellement une transition épidémiologique, l’HTA constitue un véritable problème de santé publique et représente un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires [25]. Diverses études ont montré que l’HTA est plus fréquente et plus sévère chez les sujets d’origine africaine [2]. L’IHPAF study de R. De Gaude maris et al [24] a objectivé une prévalence de 33% chez les africains, 25.3% chez les indiens, 23.8% chez les européens et 26% chez les métis. Les résultats de l’étude réalisée à la vallée d’Azgour, ont montré qu’une personne sur trois est hypertendus, soit 38,6%, alors que seulement 11,3% se connaissaient hypertendus. Ces résultats sont proches de la prévalence en milieu rural marocain (34,3%) objectivée par l’enquête nationale réalisée en 2000, et restent supérieurs à la prévalence en milieu urbain marocain (32, 6 %) [25].
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Table des matières
Introduction
But de l’étude
Participants et méthodes
I – Type de l’étude
II- Population étudiée
III- Echantillonnage
IV -Variables étudiées
V- Analyse des données
VI- Considérations éthiques
Résultats
I- Caractéristiques socio démographiques
II- Antécédents personnels et familiaux
III- Mode de vie
IV- Caractéristiques médicales
1- Hypertension artérielle
1-1. Caractéristiques générales de la population
1-2. Prévalence globale
1-3. Prévalence selon le sexe
1-4. Prévalence selon les tranches d’âge
2- Diabète
2-1. Caractéristiques générales de la population
2-2. Prévalence globale
2 -3. Prévalence selon le sexe
2-4. Prévalence selon les tranches d’âge
3- Obésité
3-1. Caractéristiques générales de la population
3-2. Prévalence globale
3-3. Prévalence selon le sexe
3-4. Prévalence selon les tranches d’âge
4- Tabagisme
4-1. Caractéristiques générales de la population
4-2. Prévalence globale
4-3. Prévalence selon le sexe
4.4- Prévalence selon les tranches d’âge
5 – Sédentarité
5-1. Prévalence globale
5 -3. Prévalence selon le sexe
Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires
5-3. Prévalence selon les tranches d’âge
6- Dyslipidémie
6-1. Caractéristiques générales de la population
6-2. Prévalence globale
Discussion
I- Rappel : définition des facteurs de risque cardiovasculaires 31
II- L’hypertension artérielle :
1 – Définition
2- Physiopathologie
3- Prévalence globale
4- Prévalence selon le sexe
5. Prévalence selon les tranches d’âge
6. Prise en charge :
6-1. dépistage
6-2. traitement
6-3. prévention
a- models
b- recommandations
III- Diabète :
1- Définition
2- Physiopathologie
3- Prévalence globale
4- Prévalence selon le sexe
5- Prévalence selon les tranches d’âge
6- Prise en charge :
6-1. dépistage
6-2. traitement
6-3. prévention
a- models
b- recommandations
IV – Obésité
1- Définition
2- Physiopathologie
3- Prévalence globale
4- Prévalence selon le sexe
5- Prévalence selon les tranches d’age
6- Prise en charge
Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires
6-1. dépistage
6-2. traitement
6-3. prévention
a- models
b- recommandations
V- Tabagisme
1- Définition
2– Physiopathologie
3- Prévalence globale
4- Prévalence selon le sexe
5- Prévalence selon les tranches d’age
6- Prise en charge
6-1. dépistage
6-2. traitement
6-3. prévention
a- models
b- recommandations
VI- Sédentarité
1- Définition
Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires
2- Physiopathologie
3- Prévalence globale
4- Prévalence selon le sexe
5- Prévalence selon les tranches d’age
6- Prise en charge
6-1. traitement
6-2. prévention
a- models
b- recommandations
VII- Dyslipidémie
1- Définition
2- Physiopathologie
3- Prévalence globale
4- Prévalence selon le sexe
5- Prévalence selon les tranches d’age
6- Prise en charge
6-1. dépistage
6-2. traitement
6-3. prévention
Prévalence des facteurs de risque cardiovasculaires
a- models
b- recommandations
Conclusion
Résumé
Annexes
Bibliographie
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